mercredi 3 mars 2021

Des points bonus accordés pour l’utilisation de l’écriture inclusive

Plusieurs étudiants attestent, preuves à l’appui, qu’ils ont effectivement été poussés à utiliser l’écriture inclusive dans un partiel de sociologie.

À Sciences Po Paris, des étudiants ont bien été poussés à utiliser l’écriture inclusive au cours d’un partiel. Et ce, lors des deux dernières années universitaires. 

Le Figaro a pu se procurer une copie de cet examen qui concerne un cours de sociologie réservé aux élèves de deuxième année de licence [baccalauréat au Québec bachelor en France, oui, oui] ayant choisi la majeure économie et société. Mis en ligne sur le Moodle [plateforme d’apprentissage en ligne] de Sciences Po Paris, le document précise dans ses consignes que l’écriture inclusive « est encouragée », mais que « son non-usage ne sera pas pénalisé, les étudiant. e. s étrangers. ères pouvant avoir davantage de difficultés à la mettre en œuvre ». « Toutefois, un demi-point “bonus” sera attribué à celles et ceux qui tenteront de l’utiliser », indique le document. La suite de l’énoncé explique aux étudiants l’utilisation du point médian, l’une des pratiques les plus répandues de cette graphie.

« Il nous a dit que ceux qui n’utiliseraient pas l’écriture inclusive seraient pénalisés »

Selon plusieurs élèves, E.B, l’enseignant responsable de ce cours magistral sur « les grandes questions de la sociologie au prisme du genre » a incité à plusieurs reprises ses élèves à employer cette graphie. « Il nous a dit que ceux qui n’utiliseraient pas l’écriture inclusive lors du partiel seraient pénalisés », explique un étudiant ayant suivi le cours en 2019-2020. Mais les propos de l’enseignant suscitent à l’époque une levée de boucliers chez une partie des élèves ainsi que chez certains chargés de TD. « Cela a interpellé un certain nombre d’entre nous et l’affaire est remontée jusqu’au directeur du campus de Paris. Par la suite, l’enseignant est revenu sur ce qu’il a dit et a préféré la solution des points bonus », ajoute-t-il.

Un autre étudiant enchérit : « Après cette petite polémique, l’enseignant nous a fait comprendre qu’il n’y aurait pas de pénalité, mais une petite valorisation. Mais en définitive, je ne pense pas que cela ait été le cas puisque j’ai obtenu une bonne note sans le faire », explique-t-il. Son autre camarade, lui, s’est bel et bien forcé à utiliser la graphie en question : « Je ne voulais pas perdre de points à cause de cette histoire, donc j’ai fait de l’écriture inclusive à petite dose en utilisant des mots épicènes. Je n’ai jamais su si j’avais eu des points en plus », nuance-t-il toutefois.

Contactées par Le Figaro, l’association étudiante Nova ainsi que l’UNI confirment ces témoignages. « Nous avons reçu depuis quelques jours plusieurs messages d’étudiants qui vont dans ce sens et nous trouvons cela scandaleux. Employer l’écriture inclusive en examen à Sciences Po Paris ne devrait pas permettre d’avoir une meilleure note que les autres », estime Quentin Coton, le responsable de la section UNI de Sciences Po. Ce que confirme également un enseignant historique de l’école. « Il y a quelques jours, quand la polémique a éclaté, je pensais que c’était totalement faux. Puis j’ai creusé et je vous confirme que des étudiants ayant utilisé l’écriture inclusive ont bel et bien été favorisés dans cet enseignement », assure-t-il.

Une polémique lancée par la députée Annie Genevard

Jeudi dernier, sur RMC, lors d’une émission des « Grandes Gueules » consacrée à l’écriture inclusive, Annie Genevard, députée Les Républicains (LR) et vice-présidente de l’Assemblée nationale avait affirmé qu’« à Sciences Po, une copie qui n’est pas rendue en langue inclusive est pénalisée, c’est insupportable ». Une phrase qui avait fait énormément réagir sur les réseaux sociaux, de nombreux élèves et enseignants de l’école évoquant une « fake news » [bobard/canard]. « C’est complètement faux. Je le sais bien, j’y enseigne et je note les copies des étudiants », avait par exemple tweeté François Gemenne, enseignant-chercheur dans la prestigieuse institution. L’information est immédiatement démentie par le service de communication de Sciences Po Paris et différents médias affirment dans la foulée que l’information est fausse.

Hier soir, l’association Nova, très influente dans l’école, qui a d’abord affirmé par l’intermédiaire de son président, Raphaël Zaouati, que l’information était erronée, a finalement publié un communiqué de presse pour signifier le contraire. « Nous avons démenti (…) cette pratique qu’aucun d’entre nous n’avait jamais subie ni constatée (…), mais depuis quelques jours, plusieurs d’entre vous nous ont écrit pour nous signifier que lors d’au moins un examen final, celui de sociologie de deuxième année sur le campus de Paris, l’usage de l’écriture inclusive avait été effectivement favorisé au détriment de l’écriture normale », écrit l’association.

« Plus exactement, un demi-point bonus a été accordé aux étudiants qui s’essayaient aux points médians, aux “iels” et autres “celleux”, alors même que la position officielle de Sciences Po est, tout au contraire, de ne pas faire usage de ces signes et termes », précise Nova. Joint par Le Figaro, Raphaël Zaouati, son président, insiste sur le fait qu’il « tenait vraiment à cette mise au point ». « Ce que j’avais dit n’était pas vrai, j’ai donc préféré corriger. C’est ultra-minoritaire, mais cela existe effectivement, il convenait de le préciser », explique-t-il.

Contactée par Le Figaro, l’administration précise qu’elle n’a pas encore pu vérifier les faits « sur ce cas précis ». Elle assure toutefois qu’« au niveau de la scolarité, aucune consigne en ce sens n’a jamais été adressée ni aux enseignants ni aux étudiants ».

Une partie de l’enseignement supérieur a adopté l’écriture inclusive ces dernières années

« Cher. e. s étudiant. e. s, vous êtes convoqué. e. s pour venir rencontrer vos interlocuteur. trice. s pour l’année. » Dans les universités françaises, les étudiants reçoivent ce genre de courriels tous les jours. Administrations, enseignants, organisations étudiantes : ces dernières années, beaucoup se sont mis à cette formulation, qu’ils jugent « plus inclusive » pour les femmes.

Depuis son apparition, l’écriture inclusive, qui se manifeste notamment par l’usage du point médian (« professeur·e »), la mention systématique du genre féminin (« bonjour à tous et à toutes ») ou encore, la tendance à préférer des mots épicènes (les « scientifiques » plutôt que « les chercheurs »), cristallise les passions. Ses partisans y voient le signe de la fin d’une époque, celle de la « masculinisation » du français, quand Alain Rey, le père du Petit Robert, qualifiait l’affaire de « tempête dans un verre d’eau ». L’Académie française, elle, y a vu un « péril mortel » pour la langue. Force est de constater qu’une partie de l’enseignement supérieur n’a pas attendu la fin de ces débats enflammés pour adopter cette graphie, faisant fi de la circulaire d’Édouard Philippe, publiée en 2017, qui bannit l’usage administratif de l’écriture inclusive.

« Que ce soit sur les panneaux d’affichage, dans les courriels de la présidence de l’université et même dans nos supports de TD… L’écriture inclusive est partout. On ne la remarque même plus », constate Benjamin, étudiant en droit à Nanterre. « Les organisations étudiantes l’utilisent beaucoup », avance le jeune homme, qui cite notamment l’Unef. La présidente du syndicat de gauche s’en félicite d’ailleurs : « Nous écrivons de cette façon depuis cinq ans dans notre communication, affirme Mélanie Luce. Pour nous, c’est un moyen de rendre les femmes plus visibles dans la langue. »

À Paris Dauphine, Emma* se souvient notamment d’une enseignante qui l’utilisait dans les sujets de partiel. Exemple : « Dans quelle mesure une part croissante des citoyen.ne.s se désintéresse-t-elle de la politique ? » Mais aussi, dans les cours : « Électeurs et électrices sont, comme tous les agents sociaux, des hommes (et des femmes) pluriel(·le·s) ». Jacques Smith, le délégué général du l’UNI, syndicat étudiant de droite, livre à son tour une histoire éloquente : certains de ses militants lui racontent que des enseignants les obligent à adopter cette forme d’écriture : « Ils ne répondent pas aux courriels de ceux qui les contactent sans utiliser l’écriture inclusive. Ou alors ils leur objectent : “Merci de m’écrire en langue inclusive, dans le cas contraire, je ne vous répondrai pas”. »

Faire plaisir à la professeure

D’autres vont encore plus loin. Madeleine* était en deuxième année de licence lorsqu’elle et son groupe proposent de consacrer leur mémoire à la précarité menstruelle. « Lorsque nous avons publié un sondage à ce sujet sur l’un des groupes Facebook de ma fac, beaucoup d’étudiants nous ont reproché de ne pas être assez inclusifs dans nos questions. Selon eux, nous oubliions les personnes transsexuelles », raconte-t-elle. Alors, elle en parle à son enseignante. « Elle nous a fortement recommandé d’avoir recours à l’écriture inclusive. J’ai dû reprendre absolument tout ce que nous avions écrit et ajouter des points partout, je pétais un câble. J’aurais préféré me concentrer sur le contenu. » La jeune femme de 19 ans est gênée par le sentiment d’avoir été « obligée d’y avoir recours ». « Nous avons compris qu’en le faisant, cela ferait plaisir à la professeure et que nous aurions une bonne note. » Ce qui fut le cas.

Killian, étudiant en informatique à l’université Grenoble Alpes, a été surpris de voir à quel point cette forme d’écriture rencontrait un large consensus parmi les étudiants de son établissement. Par curiosité, le jeune homme de 24 ans lance une discussion à ce sujet sur le logiciel de messagerie instantanée Discord que « la quasi-totalité des étudiants du département licence sciences et technologie » utilisent. « Toutes les personnes qui m’ont répondu étaient favorables à l’écriture inclusive. Une personne m’a presque traité de transphobe. Bref, j’ai arrêté la discussion, c’est parti vraiment loin. »

« Ostracisé par certains de ses collègues »

Les opposants à cette nouvelle forme d’écriture sont souvent qualifiés de « réactionnaires » ou de « conservateurs ». Jean Szlamowicz, professeur de linguistique à l’université de Bourgogne et auteur du livre Le Sexe et la langue, en a fait les frais. Fin 2019, dans le cadre d’un séminaire linguistique, l’enseignant devait tenir une conférence intitulée « L’écriture inclusive à l’épreuve de la grammaire ». Le lendemain de son intervention, annulée pour des raisons pratiques, il découvre que des collègues s’étaient de toute façon mobilisés pour empêcher la conférence en faisant pression sur le doyen. « Il y avait des appels à l’intimidation, ils me prévoyaient un sacré comité d’accueil », raconte l’enseignant-chercheur, qui reçoit également un courriel du doyen de l’UFR lui indiquant qu’il n’est pas le bienvenu. « Le fait que vous soyez rédacteur de ce torchon sexiste et raciste qu’est Causeur vous discrédite d’un point de vue scientifique », lit-il notamment. Jean Szlamowicz l’assure, son discours sur l’écriture inclusive lui a valu d’être « ostracisé par certains de ses collègues ». « Dès que vous écrivez un courriel, vous êtes fiché politiquement. Il y a une surveillance sous-jacente, une peur d’être pris à partie. Comme chacun est évalué par ses pairs, il est toujours possible qu’on vous refuse un financement en fonction de vos prises de position. »

Sa collègue Yana Grinshpun, enseignante-chercheuse à l’université Paris-III Sorbonne-Nouvelle, en a également fait l’amère expérience. En 2017, une commande académique lui est faite : elle doit écrire un article sur le nouveau radicalisme pour L’Abécédaire de la haine. Au bout de plusieurs semaines, elle rend son travail, qui est accepté. Deux ans plus tard, ses collègues lui expliquent finalement qu’il faudra le retravailler. « Ils m’ont dit : soit vous le réécrivez en écriture inclusive, soit il ne sera pas publié. J’ai refusé, au nom de ma liberté académique », raconte l’enseignante, qui dénonce une « radicalisation progressive de l’espace universitaire ».


 Généraliser la pratique de cette écriture

Ces dernières années, les établissements sont de plus en plus nombreux à vouloir généraliser la pratique de cette écriture. À l’université de Bourgogne, des enseignants du Centre interlangues travaillent actuellement au lancement d’un atelier d’écriture inclusive pour les étudiants. De même, depuis 2019, l’université Paris-Nanterre a nommé une chargée de mission égalité femmes-hommes et non-discrimination pour travailler, entre autres, à la généralisation de l’écriture inclusive dans l’établissement. « Notre objectif est de faire de la communication non stéréotypée. Nous essayons d’éradiquer tout ce qui ne présente pas un équilibre entre les femmes et les hommes », explique Maïlys Derenemesnil, en charge de la mission. Depuis son arrivée, l’université a notamment publié un petit guide de l’écriture inclusive expliquant les « vertus » de l’utilisation du point médian pour lutter contre le sexisme. « Toute la présidence utilise cette forme de communication et encourage fortement le reste de la communauté à le faire. À terme, je pense que nous créerons des formations obligatoires pour sensibiliser les responsables d’associations étudiantes sur ces sujets », annonce-t-elle.

Et même lorsqu’ils ne sont pas forcément pour, les présidents d’université sont forcés de s’y mettre : « Beaucoup ont adopté cette graphie sous la pression de quelques associations. Il est plus simple et plus commode de s’adapter si on ne veut pas être accusé de sexisme », avoue un ancien président d’université parisienne. Même constat à Sorbonne-Université. Voilà environ quatre ans que Franck Neveu, professeur de linguistique française, observe une « demande d’inclusivisme linguistique de la part de certains syndicats étudiants et associations universitaires ». Une demande qui reçoit un « accueil favorable » de la part des membres de la communauté enseignante, constate-t-il. « Cependant, on ne peut certainement pas dire que l’écriture se répande de manière consensuelle. » Si, selon lui, la majorité des étudiants n’y prête pas vraiment attention, ceux qui la pratiquent ont une démarche qui « abrite souvent un fond de militantisme ». Quitte à omettre le fait que l’écriture inclusive « déstructure très largement la graphie ainsi que le lien qui doit naturellement s’établir entre la pratique orale et la pratique écrite », rappelle l’enseignant. « On sait très bien que cette écriture ne marche pas. Seulement, il ne s’agit pas de respecter une cohérence linguistique, mais d’afficher une forme d’idéologie et de dénoncer le prétendu patriarcat de certains fonctionnements institutionnels. »

Quand la croyance étouffe la réflexion scientifique

Anne Dister, qui enseigne la linguistique française à l’université Saint-Louis–Bruxelles, renchérit : « L’écriture inclusive part d’une idée fausse qui est que le masculin dans la langue invisibilise les femmes. C’est une croyance qui n’est pas fondée sur le fonctionnement des genres en français où la plupart des usages du masculin sont inclusifs. » Exemple : si nous parlons de « nos voisins », nous partons du principe qu’il y a des femmes et des hommes parmi eux. « Faire du masculin un genre qui invisibilise les femmes, c’est faire comme si les mots n’étaient jamais utilisés dans un contexte qui nous aide à en comprendre le sens », analyse l’enseignante. « Je suis effarée de voir que face à ces arguments objectifs, il y a encore des acteurs dans l’enseignement supérieur qui défendent l’usage de cette écriture. Mais nous sommes dans une période où la conviction et la croyance ont plus de poids que la réflexion scientifique. » Et d’ajouter : « Il y a des chercheurs et des enseignants qui réinterprètent l’histoire de la langue en proclamant qu’au XVIIe siècle, des grammairiens seraient allés à l’encontre de l’usage de la langue en codifiant le français. En le masculinisant. C’est de la théorie du complot. »

Autre écueil : les partisans de l’écriture inclusive imposent à leur lectorat un français peu intelligible. « Cette forme d’écriture génère de l’insécurité linguistique, de l’hypercorrection », avance Mathieu Avanzi, linguiste et maître de conférences à Sorbonne-Université. « L’écriture inclusive revient à éloigner les gens qui ont des difficultés avec la langue. On ne peut pas militer pour un français plus accessible et la pratiquer », renchérit Anne Dister.

Ces pratiques, de plus en plus fréquentes, offusquent certains politiques. Le député LREM François Jolivet prépare une proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive à l’école. Et s’il reconnaît la « liberté académique » des enseignants du supérieur, il est inquiet : « Je suis effaré que certaines universités l’adoptent dans leur communication et que de plus en plus d’étudiants l’utilisent dans leurs copies. Cette pratique est un bras d’honneur aux institutions gardiennes de la langue française. »

Source : Le Figaro

* Les prénoms ont été modifiés.


France — 88 % des lycéens musulmans favorables au port du voile à l’école

Déjà théorisée par Jérôme Fourquet dans son succès de librairie L’Archipel français, publié en 2019, la scission générationnelle ressurgit de plus belle avec le dernier sondage Ifop réalisé pour la Licra. Les chiffres les plus éloquents de l’enquête ? L’opposition massive des lycéens à la loi de 2004 sur le port des signes religieux ostentatoires à l’école.

Plus d’un lycéen sur deux (52 %) se déclare favorable à l’abrogation de cette loi, alors que la grande majorité de la population française s’y déclare attachée (75 %).  On ne sera pas surpris d’apprendre que 88 % des jeunes musulmans soutiennent le port du voile islamique à l’école, et que 76 % d’entre eux seraient favorables à une autorisation du port du burkini dans les piscines...

Plus inquiétant encore, le droit au blasphème recule au pays des Lumières : 52 % des jeunes s’opposent farouchement à la critique de toute religion. La proportion culmine à 78 % chez les jeunes musulmans.

 « C’est la victoire d’une vision anglo-saxonne ou même islamiste des choses. La religion n’est plus perçue comme un corpus de valeurs auxquelles on croit, mais comme consubstantielle de l’identité. Et la moquerie de l’identité étant perçue par certains comme intolérable, les réactions violentes ne sont plus incompréhensibles », estime François Kraus, auteur de l’enquête. 


 



 
 
 



 
 
 

Québec — Taux de natalité d'environ 9,57 ‰ en 2020, le pire de l'histoire du Québec ?

Selon les chiffres de l'Institut de la Statistique du Québec publiés en ce jour, il serait né 81 850 enfants au Québec en 2020. C'est 2,79 % moins qu'en 2019. (Ces chiffres établis sur la base du fichier de naissances au 26 février 2021 sont provisoires, mais sont assez fiables.)

Avec 81 850 enfants pour une population estimée de 8,55 millions d’habitants au Québec en 2020, on obtient un taux de natalité de 9,57 naissances pour mille habitants (9,57 ‰).

Il s’agit du taux de natalité le plus bas depuis 1900 (et probablement de l’histoire du Québec). Les 8,5 millions d’habitants du Québec de 2020 ont produit autant d’enfants que les 2,1 millions de Québécois de 1913. Pour prendre une date plus récente, les 4,2 millions de Québécois de 1952 (la moitié de la population actuelle) ont célébré la venue au monde de 128 000 enfants, soit 56 % de plus qu’en 2020. Le taux de natalité en 1952 s’établissait donc à 30,7 ‰, soit plus de 3 fois plus qu’aujourd’hui.

Le nombre de mariages s’est également effondré passant de 22 250 en 2019 à 11 350 en 2020.

Tout laisse à penser que le nombre de naissances en 2021 pourrait être encore plus bas que celui de 2020, en effet non seulement le nombre de projets matrimoniaux est en chute libre, mais nous avons déjà des chiffres pour les enfants conçus depuis le début de la pandémie (mars 2020). Or le nombre de naissances de décembre 2020 au Québec et de janvier 2021 en France est en très forte baisse. En France, le nombre de naissances en janvier 2021 a chuté de 13 % par rapport à janvier 2020, alors qu’au Québec le nombre de naissances en décembre 2020 (6 350) a chuté de près de 6 % par rapport à décembre 2019 (6 750).


(cliquer sur le graphique pour l’agrandir)

Décès également en hausse

La gestion de la pandémie de COVID-19 a occasionné une hausse des décès de 10 % au Québec et une baisse de l'espérance de vie de cinq mois chez les hommes et de huit mois chez les femmes, indique une nouvelle analyse de l'Institut de la statistique du Québec.

Ces résultats sont tirés du bulletin La mortalité et l'espérance de vie au Québec en 2020, rendu public mercredi.

Alors que 67 800 décès avaient été enregistrés en 2019, l'estimation provisoire de 2020 en rapporte 74 550, soit une hausse de 6750 décès, ce qui représente une augmentation de 10 %. Les auteurs de l'étude soulignent que la hausse annuelle de la mortalité, due au vieillissement constant de la population, est habituellement de 2 %. C'est entre le 22 mars et le 6 juin que la surmortalité a été la plus élevée avec 18 900 décès (au lieu de 14 200 en 2019). La hausse observée a été de 33 % plus élevée durant cette période.

Voir aussi 

Splendide nouveau monde : trio homo parvient à faire inscrire trois pères sur certificat de naissance