jeudi 31 mars 2016

France — Des animateurs et professeurs soupçonnés de pédophilie mutés et non suspendus

La pédophilie au sein de l'école est encore un sujet tabou, mais certains parents ne veulent plus se taire. En un an, l'association "Enfance en danger" a été saisie de dix nouvelles affaires, concernant plus de 200 enfants. Une mère qui souhaite rester anonyme témoigne. En octobre dernier, son fils de sept ans, scolarisé à Courbevoie, lui a confié un lourd secret. "Il s'est confié à moi un matin au réveil. Je pensais qu'il faisait un cauchemar et en fait il identifie un animateur. Il s'est rendu compte que ce qu'il s'est passé avec cet animateur n'était pas normal puisqu'il s'est isolé avec lui, il y a eu des bisous sur la bouche, des touches kiki, des choses comme ça", explique la mère de famille.


Pédophilie dans l'Éducation nationale : les associations montent au créneau

Une vingtaine de cas recensés

Cette famille a été la première à porter plainte. L'animateur, un jeune homme de 26 ans assurait les activités périscolaires dans les écoles de Courbevoie. La brigade des mineurs a décidé d'entendre un à un les enfants et a recensé à ce jour une vingtaine de victimes. Pour l'avocate des familles, il faut aussi rechercher les auteurs du dysfonctionnement.

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Pédophilie en Grande-Bretagne : que fait la hiérarchie ?

Pédophilie — Autre scandale dissimulé par la hiérarchie ?

Complicité de la hiérarchie de l’institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie

États-Unis — Pédophilie dans une école primaire

Canada — La pédophilie : une orientation sexuelle comme l’hétérosexualité pour des experts

Scouts Canada s’excuse des cas de pédophilie qui auraient pu survenir

Pédophilie dans l’enseignement

États-Unis — pédophilie et sévices sexuels dans les écoles américaines

École laïque et républicaine — Enseignants pédophiles, on n’en parle que depuis récemment

Deux poids, deux mesures ? (artistes pédophiles excusés par des journaleux)

Mark Steyn : Penn State’s institutional wickedness (avec des détails scandaleux)


mercredi 30 mars 2016

Étude française — collégiens et pratique religieuse

En février dernier, le CNRS a publié les premiers résultats de l’enquête Les adolescents et la loi. Dirigée par Sebastian Roché, Sandrine Astor et Guillaume Roux, elle s’est faite dans le cadre de la 3e édition de l’enquête internationale de victimisation et de délinquance autodéclarées. Elle cherche notamment à déterminer le rapport entre les jeunes et les institutions publiques, mais également à étudier les pratiques sociales et culturelles des adolescents, et les valeurs qui les tendent.

Pour ce faire, plus de 9 000 collégiens (de la 5e [12 ans] à la 3e [15 ans]) des Bouches-du-Rhône (sud de la France) ont été interrogés. Répartis dans 91 établissements scolaires, ils forment un échantillon extrêmement large, qui permet de mieux connaître les jeunes de la France « métissée » d’aujourd’hui.

Si cette étude aborde de nombreuses questions, allant de l’environnement familial des élèves à leurs pratiques délinquantes en passant par leur rapport à l’école, la partie 5, « Athéisme, religion et laïcité », met en lumière un véritable chiasme entre les élèves se disant musulmans et les catholiques.

Les auteurs remarquent une première grande différence entre les musulmans et les catholiques : la place que la religion a dans la vie des uns et des autres. Les musulmans sont 83 % à considérer que la religion est importante ou très importante dans leur vie quotidienne (ils sont qualifiés de musulmans affirmés), quand ce n’est le cas que de 22 % des catholiques.


Si l’on regarde dans le détail, on constate que les musulmans se sentent très largement liés aux membres de leur religion (78,7 %), beaucoup plus que les catholiques (30,3 %). De plus, les musulmans sont 90,7 % à être fiers de leur religion, ce qui n’est le cas que de 49,4 % des catholiques.


Les jeunes musulmans ont une vision rigoriste de leur religion : 84,9 % d’entre eux sont fortement ou complètement d’accord avec l’affirmation « il n’y a qu’une seule interprétation du livre sacré » ; ce n’est le cas que de 31,9 % des catholiques.


De même, 80,1 % des musulmans sont plutôt ou tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle « il faut appliquer scrupuleusement tous les principes de sa religion » ; ils ne sont rejoints que par 35,9 % des catholiques.


Cette vision rigoriste des choses a une application concrète dans le rapport des jeunes à la loi. Si une loi heurtait un principe religieux, 68,1 % des jeunes musulmans déclarent qu’ils suivraient le principe religieux, et 14,7 % qu’ils suivraient la loi. Les jeunes catholiques, eux, sont 33,9 % à privilégier le principe religieux, et 26,6 % à suivre la loi.



La religion a un rapport beaucoup plus important avec l’école et la culture chez les musulmans que chez les catholiques, quel que soit le degré de religiosité.

Prenons par exemple le rapport à la théorie de l’évolution. 71,8 % des musulmans affirmés (qui représentent 83 % des musulmans) pensent que Dieu a créé les espèces vivantes, et 6 % qu’elles sont le résultat de l’évolution. Chez les catholiques affirmés (qui représentent 22 % des catholiques), 48,2 % des jeunes interrogés pensent que Dieu a créé les espèces vivantes, 30 % qu’elles sont le résultat de l’évolution.

Il y a également une nette différence parmi ceux qui sont modérés. C’est ainsi que 39,5 % des musulmans modérés pensent que Dieu a créé les espèces vivantes, quand c’est le cas pour 14,8 % des catholiques modérés. 31 % des musulmans pensent que les espèces vivantes sont le fruit de l’évolution, contre 58,6 % des catholiques.

Les athées, eux, sont 66,3 % à penser que les espèces vivantes sont le résultat de l’évolution (et 5,7 % qu’elles ont été créées par Dieu, ce qui est quelque peu étonnant pour des gens qui se disent athées).




Les musulmans sont également beaucoup moins tolérants vis-à-vis du blasphème. 53,3 % des musulmans affirmés et 37,9 % des musulmans modérés pensent que les livres et films qui attaquent la religion devraient être interdits ; ce n’est le cas que pour 32,3 % des catholiques affirmés et 20,3 % des catholiques modérés.

Les athées sont 16,6 % à penser que les œuvres culturelles attaquant la religion devraient être interdites, et 37,1 % autorisées (soit moins que chez les catholiques modérés).


Le rapport entre hommes et femmes est également très différent pour les musulmans et les catholiques. Ainsi, 36,4 % des musulmans affirmés et 16,9 % des musulmans modérés trouveraient normal de séparer hommes et femmes à la piscine ; ce n’est le cas que pour 9,8 % des catholiques affirmés et 6,4 % des catholiques modérés. Quant aux athées, ils sont 5,3 % à trouver normale l’idée de séparer les hommes et les femmes à la piscine.



Quant au rapport aux homosexuels, 47 % des jeunes musulmans affirmés et 24,5 % des musulmans modérés considèrent que les homosexuels ne sont pas des gens comme les autres, quand ce n’est le cas que de 23,5 % des catholiques affirmés et de 16,8 % des catholiques modérés. Les athées, eux, sont 13,2 % à considérer que les homosexuels ne sont pas des gens comme les autres.



Rappelons que les musulmans sont 83 % à rentrer parmi les affirmés, quand les catholiques ne sont que 22 %…

Ces résultats sont riches d’enseignement. Ils démontrent que les jeunes musulmans ont une approche beaucoup plus rigoriste de leur religion que les jeunes catholiques. Surtout, ils montrent que le rapport aux femmes, aux homosexuels, à la tolérance religieuse ou à la science ne dépend pas tant du niveau de religiosité que de la religion en elle-même : les jeunes catholiques affirmés sont plus tolérants vis-à-vis des homosexuels que les jeunes musulmans modérés.

Cette étude pourrait indiquer que les fractures d’aujourd’hui ne se situent pas tant entre religieux conservateurs et athées progressistes, mais bien entre les diverses religions avec les musulmans d’un côté, les catholiques et les athées de l’autre. Pour d’autres, cette étude souligne des divergences culturelles (les athées et catholiques étant assez permissifs, individualistes et modernes) alors que les musulmans perpétuent une culture méditerranéenne traditionnelle.

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lundi 28 mars 2016

Étude — En 40 ans les enfants ont perdu 25 % de leur capacité physique

Selon une étude australienne menée par Grant Tomkinson, les jeunes de 9 à 16 ans auraient perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires. Dans un communiqué publié en février, la Fédération française de cardiologie s’était inquiétée des résultats de cette étude. « Concrètement, ils courent moins vite et moins longtemps : en 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 min. En 2013, pour cette même distance, il lui en faut 4. Il est temps de recommencer à bouger ! » a ainsi commenté le Professeur François Carré, cardiologue au CHRU de Rennes.



Sur la chaîne de radio française Europe 1 lundi midi, le docteur Eric Saldmann a expliqué pourquoi.




« Les enfants bougent moins, font du gras, et seront des adultes malades ». Le constat dressé par le cardiologue et nutritionniste Eric Saldmann, sur Europe 1 lundi midi, est accablant, inquiétant. Il vient corroborer une étude australienne reprise par la Fédération française de cardiologie qui affirme qu’en 40 ans, les enfants ont perdu près de 25 % de leur capacité cardiovasculaire.

La sédentarité en cause. « Cette étude reflète ce qui se passe en Europe et aux États-Unis », précise le Dr Eric Saldmann. Pourquoi une telle aggravation sanitaire ? Pour le spécialiste, la sédentarité des enfants est manifestement en cause. « Ils courent moins vite, ils s’essoufflent, ils ont perdu en capacité cardiorespiratoire », complète-t-il. Les enfants « passent des heures et des heures devant des consoles à jouer à des jeux vidéo ». Mais ce n’est pas qu’à la maison que la position assise est privilégiée. À l’école, les enfants passent de nombreuses heures à travailler à leurs bureaux. « Il y a des activités physiques à l’école, mais ce n’est pas suffisant, il en faut beaucoup plus ».

Le sport, c’est aussi bon pour le cerveau. Faire davantage de sport à l’école, « c’est la clé », estime le cardiologue, prenant en exemple les pays anglo-saxons qui proposent à leurs élèves « moitié d’étude, moitié de sport ». Et les bienfaits d’un tel emploi du temps se ressentent aussi bien physiquement qu’intellectuellement. « Quand on fait beaucoup d’exercice, on a une meilleure mémoire, on est intellectuellement plus puissant », souligne le Dr Eric Saldmann. Enfants et adolescents peuvent également être moins anxieux grâce à la libération d’endorphine liée à la pratique sportive.

Se protéger des maladies. Le sport est un véritable « bouclier » contre les maladies cardiovasculaires. Mais pas que ! « Si vous faites 30 minutes d’exercice physique par jour sans vous arrêter, 1 004 molécules protectrices sont libérées », précise le spécialiste. Résultat : 40 % de chance en moins de développer un cancer ou un Alzheimer. De quoi donner envie de quitter son canapé.





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À noter que le psychiatre britannique Theodore Dalrymple s'oppose farouchement à cette philosophie, voir Enfants gâtés pourris, les dégâts du sentimentalisme. Il dit avoir vu les dégâts de cette philosophie appliquée à grande échelle parmi les couches populaires britanniques.


Étude — Baisse de « solidarité » corrélée à l'augmentation du nombre d'étrangers

David Rueda, professeur en sciences politiques à l’Université d’Oxford a mené une étude dans toute l’Europe sur l’acceptation des systèmes de redistribution par les différentes classes sociales en Europe.

Elle fait ressortir toute une série de conclusions intéressantes, mais dont certaines sont critiquables : partout en Europe de l’Ouest, la « solidarité » diminue en corrélation avec la proportion d’étrangers allogènes dans les différents pays. Mais que ce n’est pas chez les « pauvres » que la demande de solidarité diminue.

Certes il y a partout en Europe une forte prédilection pour la politique de redistribution. Mais il existe un rapport manifeste entre l’homogénéité d’une société et le soutien à la redistribution. Plus le pourcentage d’étrangers dans un pays est petit, plus grand est le soutien à la redistribution. Les plus grands adeptes de l’État-providence vivent dans des pays comme le Portugal qui comptent dans leur population un pourcentage relativement faible d’étrangers. C’est dans des sociétés très multiculturelles, par exemple aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, qu’on trouve le moins de soutien à la redistribution.

C’est aussi chez les « riches » que la propension à la solidarité baisse nettement dans le sillage de l’immigration de masse. Les « riches » seraient en effet, selon Rueda, favorables à la solidarité non pas par « peur de devenir pauvre », mais par « altruisme ». Il parle même du « luxe de l’altruisme » pour caractériser l’attitude de ces derniers.

Mais il y aurait un hic : les riches ne seraient disposés à la solidarité qu’envers « ceux qui leur ressemblent »… en bref les nationaux d’origine indigène, et non les étrangers récemment immigrés. La conclusion : les systèmes sociaux sont menacés de défection du fait… du « racisme des riches ».



En Allemagne le système de redistribution n’a jamais été en effet un système de « solidarité des riches avec les pauvres » basé sur « l’altruisme » en application de principes de « justice sociale ». En Allemagne comme en France, la réalité économique et comptable des systèmes sociaux consiste en un système de transfert de revenus des productifs (ce qui est loin d’être synonyme de « riches ») vers les improductifs (ce qui est loin d’être synonyme de « pauvres ») parce que l’argent se trouve principalement chez les productifs. Y compris des productifs pauvres du privé vers les riches bénéficiaires de privilèges du public. Les termes de « solidarité », de « justice sociale » ou « d’altruisme » sont des descriptions morales qui relèvent d’une pensée idéologique.

À la lumière de ce rappel, l’étude de David Rueda peut être lue d’une tout autre manière.

Ce ne sont pas les pauvres qui sont plutôt globalement favorables à l’immigration de masse, mais plutôt les véritables ayants-droit du système de redistribution. Ceci est empiriquement observable en France, où les associations militantes œuvrant en faveur des réfugiés, migrants allogènes et oubliant les indigènes, se composent en très grande partie de gens issus des secteurs publics et parapublics. Des gens peu menacés par la globalisation et la pression à la baisse des salaires qu’une forte immigration peut signifier. Pour ces militants, le système de redistribution est justifié pour des raisons idéologiques, morales et religieuses ; les aspects comptables, à savoir l’équilibre précaire des régimes sociaux ne les intéressent pas, ils nient totalement la question ou renvoient à la « nécessité morale » de faire payer davantage encore les « riches », pour des raisons de « justice sociale » et de « solidarité ». Et ils ont du temps pour militer, ce qui n’est pas du tout le cas des payeurs — qui n’ont jamais été sur le fond les « riches », mais les classes moyennes du secteur privé.

On trouverait sûrement des nuances à apporter à l’attitude des « pauvres » et notamment de ceux qui étaient déjà hier les véritables laissés-pour-compte du système de « justice sociale » et qui le sont encore plus du fait de la poussée migratoire. L’étude de Rueda ne fait en effet aucune distinction entre les privilégiés du système et les laissés-pour-compte.

Mais le fait majeur est la réticence de plus en plus grande des payeurs à continuer à financer les systèmes sociaux dans les conditions actuelles. Ils ne l’ont jamais fait par « altruisme », mais sous l’effet d’un rapport de force entre productifs et improductifs et dans un esprit d’assurer la paix sociale. De ce point de vue, les payeurs sont infiniment plus sensibles aux aspects d’équilibre comptable que les véritables ayant-droits, qui ne sont pas des riches, mais bel et bien des privilégiés surprotégés estimant que les ressources des systèmes sociaux sont infinies. Dire qu’une grande partie des migrants est peu qualifiée, inemployable à moyen voire à long terme pour de multiples raisons et qu’elle vient déséquilibrer très fortement le rapport entre les productifs et les improductifs relève du simple bon sens.

Les systèmes sociaux, qui ont été traditionnellement en équilibre en Allemagne du fait de l’excellence de son système de formation, de la souplesse de son système fiscal, et d’une économie remarquablement diversifiée, parfaitement adaptée à la demande mondiale et structurellement fondée sur les PME-PMI sont fortement menacés de déséquilibre profond par le raz-de-marée migratoire. L’immigration de masse pourrait bel et bien mettre en danger les équilibres financiers des systèmes sociaux allemands et donc leur acceptation parmi les contribuables nets… et chez les laissés-pour-compte.

Cette alliance entre, d'une part, les urbains « riches » et les bénéficiaires du système public et parapublics et, d'autre part, les immigrés peut également s’expliquer par d'autres raisons objectives dans les métropoles occidentales. Le géographe français Guilluy s'est ainsi demandé pourquoi la classe moyenne est en déclin à Paris comme dans la plupart des grandes villes européennes et il répond : parce que les villes européennes n’ont pas vraiment besoin d’une classe moyenne. Les emplois occupés auparavant par les classes moyennes et populaires, principalement dans le secteur manufacturier, sont maintenant pourvus de façon plus rentable en Chine. Ce dont les grandes villes occidentales ont besoin, c’est d’équipements et de services pour les catégories aisées qui y vivent. Ces services sont aujourd’hui fournis à bas prix par des immigrés. Les classes supérieures et les nouveaux arrivants s’accommodent plutôt bien de la mondialisation. Ils ont donc une certaine affinité, ils sont complices d’une certaine manière.

Christophe Guilly dans Fractures françaises cite les travaux de Robert Putnam sur la perte de confiance dans les sociétés multiethniques. Dans un article retentissant publié en juin 2007, ce sociologue et politiste en arrive à formuler un certain nombre de conclusions inattendues de la part d'un « progressiste », et qu'on peut réduire à quatre thèses :
  1. Plus la diversité ethnique grandit, plus la confiance entre les individus s'affaiblit  ;
  2. dans les communautés les plus diversifiées, les individus ont moins confiance en leurs voisins  ;
  3. dans ces mêmes communautés, non seulement la confiance inter-ethnique est plus faible qu'ailleurs, mais la confiance intra-ethnique l'est aussi ;
  4. la diversité ethnique conduit à l'anomie et à l'isolement social.

Il va de soi que de telles conclusions, établies à partir d'une enquête conduite d'une manière exemplairement scientifique sur un échantillon d'environ 30 000 individus, ne peuvent qu'affoler les adeptes du « politiquement correct » en matière d'immigration (célébrée comme une nécessaire « richesse ») et les partisans du multiculturalisme. D'où sans doute l'idée qu'il faut agir au plus tôt sur les enfants en les « socialisant » correctement par des cours idéologiques comme le programme d'éthique et de culture religieuse (ECR).

Pour être honnête, il faut dire que Putnam qui est un « liberal » américain pense que ces difficultés liées à la diversité sont passagères et que, sur le long terme (mais à long terme nous serons tous morts comme disait Keynes), l'immigration est une bonne chose. Enfin, Putnam base son optimisme sur l'immigration passée, c'est-à-dire très majoritairement européenne, aux États-Unis à une époque où le nombre de bras était primordial pour coloniser un continent si vaste et si vide aurait été une bonne chose...

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dimanche 27 mars 2016

Grande-Bretagne – La lente disparition de la mention « Pâques » sur les œufs

C’est la plus importante fête chrétienne de l’année. Elle célèbre la résurrection du Christ fondamentale à la foi chrétienne. Si deux milliards de personnes commémorent celle-ci dans le monde, elle semble disparaître lentement pour ce qui est des œufs de Pâques, du moins en Grande-Bretagne.



Un nombre croissant d’œufs en chocolat sont en vente au Royaume-Uni sans aucune mention du mot « Pâques » sur le devant de l’emballage. Beaucoup de marques parmi les plus connues de Grande-Bretagne ont tranquillement laissé tomber le nom de la fête chrétienne de leurs produits pascaux, elles vendraient maintenant des produits de Pâques décrits comme de simples « œufs en chocolat » ou même « œufs ». C’est ce qu’affirment les responsables de « Real Easter Egg » (Véritable Œuf de Pâques), des chocolatiers « équitables » qui n’hésitent pas orner d’un message chrétien au lieu d’images de lapins et des poussins et versent les bénéfices à des institutions charitables.



La société « Chocolats pleins de sens », basée à Manchester, a été fondée il y a six ans dans une tentative de réintroduire sur le marché des œufs de Pâques qui mentionnent l’histoire de Pâques ainsi que calendriers de l’Avent. Mais, depuis lors, selon le fondateur de l’entreprise David Marshall, la tendance à la sécularisation n’a fait que progresser alors que, désormais, de nombreux produits ne mentionnent plus du tôt Pâques. « Il semble qu’il y ait une tendance. Beaucoup d’entreprises ne sont pas à l’aise avec l’aspect religieux de la fête de Pâques. »

David Marshall mentionne plusieurs exemples notamment le « Cadbury Easter Egg Trail Pack » (le paquet de la piste des œufs de Pâques) dont l’emballage ne porte désormais plus que la mention de « Egg Hunt Pack » (le paquet de la chasse aux œufs). L’emballage version 2016 de l’œuf de Pâques de Quality Street, produit par Nestlé, dit simplement : « Grand œuf de chocolat au lait fourré au Quality Street ». De même, l’œuf de Pâques Milkybar (Galak), également un produit Nestlé, est maintenant étiqueté d’un simple « Œuf de chocolat blanc Galak ». L’emballage des œufs vendus par les concurrents de Nestlé, Cadbury, suit un modèle similaire. « Il semble qu’il y ait une tendance », a déclaré M. Marshall. « Beaucoup d’entreprises ne sont pas à l’aise avec l’aspect religieux de la fête. » S’ils veulent rendre leur produit attrayant au plus grand nombre de personnes, il se peut qu’ils veuillent supprimer les références à la fête chrétienne parce que toute mention sera considérée comme un attachement à une tradition religieuse ».



Mais un porte-parole de Nestlé a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas eu de décision délibérée de laisser tomber le mot de Pâques sur ses œufs et que les clients font un lien « automatique » avec le festival, même si le mot n’est pas mentionné. Les « Œufs en chocolat » sont synonymes de Pâques et de l’histoire de Pâques depuis le début du siècle dernier, et l’association se fait désormais de façon automatique », a-t-il ajouté au Daily Telegraph de Londres. « Il n’y a pas eu de décision délibérée de laisser tomber le mot Pâques de nos produits et le nom est encore largement utilisé chez Nestlé. »

Cadbury n’a pas répondu aux demandes de commentaires du Daily Telegraph. On apprend par ailleurs que Cadbury a déclaré que « Pâques est indiqué sur le dos de l’emballage de nos Œufs de Pâques — la plupart de nos œufs de Pâques ne mentionnent ni Pâques ni Œuf à l’avant de l’emballage parce que nous n’avons pas l’impression que nous devions le préciser.

Source

samedi 26 mars 2016

Pâques — Chorale Cœur Joie de Damas en Syrie

Cent quatorze enfants syriens ont apporté un message de paix et d'espérance. La chorale syrienne Cœur Joie de Damas, invitée par SOS Chrétiens d'Orient en France.













vendredi 25 mars 2016

Pologne — Allocation familiale universelle pour lutter contre l'implosion démographique

Famille polonaise, nombreuse elle est devenue rare
À partir du 1er avril, l’État polonais versera aux familles 500 zlotys (environ 160 $) par enfant et par mois à partir du deuxième enfant. Ce montant, dans un pays où le salaire net moyen est de 2800 zlotys par mois, représentera une aide non négligeable, notamment pour les familles avec 4 enfants et plus dont le quart environ vivent avec un revenu en dessous du minimum vital (statistiques de 2012).

Depuis la chute du communisme en 1989-90, c’est la première fois que des allocations familiales de ce type sont mises en place en Pologne. Cette allocation ne sera pas conditionnée aux de revenus des parents (contrairement à la politique du Parti libéral du Canada), mais elle sera versée à partir du premier enfant pour les familles dont le revenu par tête est inférieur à 800 zlotys (ou à 1200 zlotys pour les familles avec un enfant handicapé).

Cette mesure faisait partie des promesses électorales du PiS qui souhaite mener une politique familiale volontariste pour contrer le désastre démographique depuis l’effondrement du régime communiste. Car avec 1,3 enfant par femme, la Pologne est un des pays au monde avec le taux de fécondité le plus bas. Les faibles salaires polonais n’y sont sans doute pas pour rien, puisque les Polonaises résidant au Royaume-Uni ont au contraire un taux de fécondité supérieur à 2,1 (c’est toutefois un effet de sentiment de richesse relative connu à travers le monde : les Tunisiennes de France ont plus d’enfants que les Tunisiennes de Tunisie par exemple).

Parallèlement, la nouvelle majorité conservatrice (PiS) au pouvoir depuis novembre a voté il y a quelques jours une nouvelle loi qui interdit aux tribunaux de confisquer les enfants à leurs parents au motif de l’incapacité financière de ces derniers à assurer des conditions de vie suffisantes. Jusqu’ici, il n’était malheureusement pas rare que des juges retirent la garde d’enfants à leurs parents précisément pour des motifs liés au niveau de vie et aux conditions d’habitation des familles.

dimanche 20 mars 2016

Québec — Le français perd de plus en plus de terrain au travail

Extrait d’une lettre ouverte de Jacques Létourneau parue dans Le Devoir  :

Si l’application de la Charte de la langue française adoptée en 1977 avait réussi à faire passer le nombre de Québécois et de Québécoises travaillant généralement en français de 64 % en 1971 à 73 % en 1989, cette proportion a diminué à 66 % en 2010, soit un taux similaire à celui qui prévalait avant l’application de la Charte.

Situation inquiétante

Dans le secteur privé, la situation est inquiétante. À l’échelle du Québec, la main-d’œuvre qui travaille généralement en français dans les entreprises s’élevait à 70,8 % en 1989 pour tomber à 59,7 % en 2010 ! Dans la région de Montréal, toujours en 2010, ce pourcentage a chuté sous la barre des 50 %, pour atteindre 44,4 %. Sur l’île de Montréal même, la situation est catastrophique : le pourcentage d’employées et employés dans les entreprises qui travaillent généralement en français est passé de 45,3 % en 1989 à 32,1 % en 2010. À Montréal, d’ailleurs, 40 % des petites et moyennes entreprises exigent la connaissance de l’anglais lors de l’embauche. [Note du carnet : tous ces postes n’ont pas de contact avec des clients ou des collègues anglophones...]

Au-delà de ces données chiffrées préoccupantes, un constat se dessine : la bilinguisation est de moins en moins le fruit de l’apprentissage d’une autre langue, mais bien une obligation pour beaucoup trop de travailleurs et de travailleuses d’apprendre l’anglais pour obtenir un poste. À Baie-Comeau, par exemple, le syndicat de Hôtel-Motel la Caravelle se bat pour le droit de travailler en français. La situation dans le secteur de la santé, pourtant régi par le gouvernement du Québec, est elle aussi inquiétante. Selon une étude de l’IREC2, plus de 35 % du personnel soignant québécois s’exprime régulièrement en anglais au travail. La considération des allophones comme des demandeurs de services en anglais est l’un des vecteurs de ce phénomène. [Et certains prétendent que l’immigration n’a plus d’impact sur l’anglicisation du Québec... ce ne serait que l’effet de la « mondialisation » qui a bon dos.]

Les secteurs public et privé de la région métropolitaine se révèlent des lieux stratégiques quant à l’intégration des immigrants et immigrantes au marché du travail. Et si le bilinguisme devait continuer à dominer les milieux de travail montréalais, la vitalité du français sera vraiment menacée. Les statistiques tirées d’une autre étude de l’IREC3 montrent que 20 % des immigrants, soit environ 200 000 d’entre eux, ne parlent pas le français. Ce constat menace la survie de la langue française au Québec.

[Note du carnet : nous avons aussi connu plusieurs patrons francophones à Montréal (ne parlons même pas des anglophones !) qui imposaient le bilinguisme aux francophones (les anglophones pouvaient être unilingues) alors que ces employés n’avaient aucun contact avec de la clientèle hors Québec.]

Absence de volonté politique

L’aspect le plus inquiétant de la situation demeure l’absence de volonté politique d’agir. Le gouvernement a l’intention d’accepter un plus grand nombre d’immigrants sans investir davantage dans les services d’intégration et de francisation. Dans ce contexte d’austérité, la francisation des nouveaux arrivants sera mise en péril.

Par ailleurs, l’Office québécois de la langue française (OQLF), affaibli par les coupes budgétaires, peine à jouer son rôle. Il faut lui redonner les moyens pour qu’il puisse s’assurer de la mise en place et du soutien de comités paritaires fonctionnels dans les entreprises de plus de 100 employées et employés, et ainsi faire respecter la prépondérance du français au travail.

Pour éviter que les célébrations de la Semaine de la langue française ne deviennent un jour que des activités folkloriques, le gouvernement se doit de protéger à tout prix le statut du français comme langue officielle de travail partout au Québec.

samedi 19 mars 2016

Australie — Le programme « écoles sûres » fait polémique, le gouvernement recule

Des « écoles sûres » : c'est le nom d'un programme mis en place dans 500 établissements australiens censément pour lutter contre l'intimidation contre les homosexuels, les bisexuels et les transgenres à l'école. (Ce n'est pourtant pas un motif habituellement important d'intimidation, voir le graphique ci-dessous.) Des élus conservateurs font pression sur le Premier ministre pour qu'il suspende le projet.


C'est Tony Abbott qui avait lancé ce programme « des écoles sûres » lorsqu'il était Premier ministre. Aujourd'hui, il a signé une pétition demandant qu'une enquête parlementaire soit diligentée et que le programme soit mis sur pause en attendant ses conclusions.

Le mois dernier, le premier ministre Malcolm Turnbull avait dit faire un geste envers les élus les plus conservateurs en acceptant d'ordonner une révision du programme « Écoles sûres ». Le rapport doit être publié très bientôt, mais George Christensen, député conservateur du Queensland, ne veut pas attendre. C'est lui qui est à l'origine de la pétition. Des parents sont inquiets :
« Des parents sont venus me voir, ainsi qu'un enseignant qui travaille dans une école qui offre ce programme. Les gens sont inquiets, et je pense que le gouvernement devrait demander l'avis des parents, des professeurs et de tous ceux qui sont concernés. »

Le programme prétend aider les enseignants à lutter contre l'homophobie et à aborder la question de la « diversité sexuelle » avec les élèves pour éviter toute discrimination au sein des écoles. Mais pour George Christensen et les autres élus qui ont signé sa pétition, le programme fait la promotion d'une idéologie LGBT dans les écoles.

Une vidéo amateur enregistrée lors du Symposium national de la Coalition pour des écoles sûres en 2014 montre clairement que le but du programme n'est pas d'éviter l'intimidation dans les écoles, mais de valoriser l'homosexualité, la bisexualité et le transgénérisme. La campagne vise, par ailleurs, à intimider ceux qui s'opposeraient à cette valorisation. La vidéo montre la coordinatrice de la Coalition pour des écoles sûres dans l'État de Victoria, Roz Ward à la coupe garçonne et aux vêtements unisexes, qui s'adresse à un public clairsemé. Elle y affirme que « Coalition pour des écoles sûres vise à soutenir la diversité sexuelle et « de genre ». Il ne s'agit pas de célébrer la diversité, ni de mettre fin à l'intimidation. » Roz Ward se plaint aussi du « fait qu'il n'y a pas d'élèves homosexuels dans nos écoles » en offrant cette explication « parce qu'ils ne sont pas visibles, n'est-ce pas ? » Il s'agit donc de les faire sortir du placard et de valoriser une orientation LGBT.


Mme Roz Ward s'adresse au public : « Il ne s'agit pas de lutter contre l'intimidation »

Les députés et des sénateurs conservateurs s'inquiètent de l'inopportunité de certains documents en regard de l'âge des écoliers, certaines activités de jeu de rôle seraient également inappropriées.

Cette polémique révèle aussi les dissensions qui existent au sein de la majorité, puisque de nombreux élus libéraux sont favorables au programme. C'est le cas d'Ewan Jones :
« Ma femme est enseignante, mon frère était prof. De nombreux amis de ma femme sont enseignants. Ils voient ça comme un outil qu'on leur donne et qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour faire ce qu'ils considèrent bien au sein de leurs écoles, auprès de leurs classes et pour les élèves. Est-ce que je suis d'accord avec tout ce qu'il y a dans le programme ? Non. Je pense qu'il y a des choses inappropriées, mais je ne veux pas l'interdire ».
À la suite de cette fronde, vendredi 18 mars 2016, le ministre de l'Éducation, Simon Birmingham, a déclaré que certaines parties du programme changeraient et que celui-ci ne serait utilisé dans les écoles secondaires.

Le député Christensen s'est réjoui de ces changements : « Les élèves ne seront pas dirigés vers des sites pour adultes ou vers des groupes qui organisent des ateliers de jouets sexuels pour les jeunes et ce genre de choses. »

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Québec — Détourner la lutte contre l'intimidation à l'école et intimider les hétérosexistes

vendredi 18 mars 2016

Allemagne — proposition de réintroduction des « idées brunes » de ponctualité et de respect

Ah, ces journalistes !

Lu dans Le Progrès, Le Bien Public,   L'Est Républicain, et  Le Journal de Saône et Loire du 13 mars 2016, au sujet du parti eurosceptique et anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) qui a obtenu 24,2 % des suffrages en Saxe-Anhalt (ancienne Allemagne de l'Est) :

« Dans le programme également, les idées brunes ont bonne place : [...] réintroduction des « valeurs allemandes » de ponctualité, de respect de l'autorité dans les écoles ».

Et voilà ! La ponctualité et le respect des maîtres font craindre la résurgence des heures les plus sombres de l'histoire de l'humanité...



lundi 14 mars 2016

Suède — La baisse du niveau scolaire en partie imputable à l’immigration ?

Selon l’Education nationale suédoise, la baisse globale du niveau scolaire dans le pays est en grande partie imputable à l’arrivée d’élèves immigrés qui peinent à rattraper leurs condisciples.

Qualifié autrefois de modèle du genre, à l’instar de son voisin finlandais, le système d’éducation en Suède marque dangereusement le pas ces dernières années, comme le révèle le ministère de l’éducation ce lundi. Ainsi, selon un rapport intitulé « L'importance [ou le rôle] de l'immigration pour les résultats scolaires », l'Agence de l'éducation a calculé que « jusqu'à 85 % » de ce phénomène était dû à « la hausse de la part d'élèves arrivés dans le pays après l'âge de scolarisation et le fait que ce groupe d'élèves a vu ses résultats se dégrader par rapport aux autres ».

Écolières à Malmö (Sud de la Suède)
Non seulement de plus en plus d'élèves sont d'origine étrangère - c'est-à-dire qu'ils sont soit nés à l'étranger ou que leurs deux parents le soient (10 % en 2006, 14 % en 2015) -, mais en plus ils étaient de plus en plus en souvent en échec scolaire (37 % en 2006, 50 % en 2015).

Pénurie d’enseignants

« Ceux qui ont immigré après l'âge où on commence d'ordinaire à aller à l'école viennent par ailleurs en plus grande proportion de pays au système scolaire défaillant », a estimé la directrice de l'Agence de l'éducation, Anna Ekström.

La vague inédite de demandeurs d'asile arrivés depuis 2014 devrait accentuer cette tendance, dans un pays qui peine à recruter des enseignants et à contrer l'accroissement des inégalités au sein du système scolaire.


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dimanche 13 mars 2016

Novlangue : « implanter des mesures d'appui au vivre ensemble »

La diversité culturelle est un enrichissement à Montréal.

C’est pourquoi le gouvernement du Québec a décidé d’octroyer 400 000 $ au Collège de Maisonneuve pour y « implanter des mesures d’appui au vivre ensemble ».

Comprendre : lutter contre la radicalisation islamiste et le climat d’intimidation qui règne au collège.

En effet, le Collège Maisonneuve a fait parler de lui à quelques occasions au cours de la dernière année. Cinq de ses élèves ont quitté le Canada en janvier 2015 et ont réussi à se rendre en Syrie et en Irak pour y grossir les rangs du groupe État islamique (EI). Quatre ont été interceptés en mai et deux autres sont derrière les barreaux en attendant leur procès pour avoir eu des substances explosives en leur possession.

Plus récemment, des membres du personnel se sont plaints du climat d’intimidation mis en place par des groupes d’élèves qui avaient pris le contrôle de certains secteurs de l’établissement, notamment un coin de la bibliothèque.

La somme consentie servira principalement à l’embauche de spécialistes qui seront appelées à intervenir dans ces situations, dans le cadre d’un projet-pilote qui devrait durer un an.

« Les événements de l’année dernière ont exacerbé des tensions, de telle sorte que des incidents qui seraient probablement passés inaperçus et qui existent dans tous les cégeps ont pris chez nous une ampleur, ou en tout cas ont été lus avec des lunettes différentes. »

« Ces 400 000 $ vont permettre d’avoir une présence pour être témoin ou prévenir des situations », a pour sa part estimé le maire de Montréal, Denis Coderre. « C’est le chaînon manquant dans le processus pour ramener un climat propice aux études. »

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L’effacement du réel

« Avoir droit » ou « être obligé » ?

Parlez-vous le français socialiste ?

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Sélection novlangue de la semaine (2)

Novlangue au Monopole : le mot athée désormais tabou

Ne dites plus... parlez pédagogiste...

Lexique du Plateau

Novlangue — OQLF prescrit « action positive » plutôt que « discrimination positive »


L'anglais intensif est optionnel en 6e au Québec, il progresse peu malgré les fonds supplémentaires

Depuis trois ans, les écoles sont libres de mettre l’accent sur l’anglais intensif en 6e année ou de se concentrer plutôt sur l’enseignement des matières de base en français. Les différences régionales sont importantes. La région de Québec se distingue comme la région où les parents croient qu’il est important de former leurs enfants en anglais dès ce jeune âge. (Des linguistes trouvent ce genre de programme prématuré peu efficace à long terme ou même néfaste.)

Selon des données du monopole de l’Éducation obtenues par Le Soleil, environ 10 % des élèves de 6e année du primaire étaient inscrits à l’anglais intensif en 2012-2013. Deux ans plus tard, en 2014-2015, ils étaient 13,3 %. Dans la région de Québec, c’est plutôt de l’ordre de 6 élèves sur 10.

La hausse globale est fort loin de l’objectif que s’était fixé l’ancien premier ministre libéral Jean Charest, qui souhaitait que tous les petits Québécois de 11 ou 12 ans puissent apprendre la langue de Shakespeare pendant la moitié de l’année scolaire, en 2015-2016, sans que ce souhait d’une exposition précoce et prolongée pendant six mois à l’école soit ancré dans des études linguistiques sérieuses.

En mars 2013, l’ex-ministre péquiste de l’Éducation Marie Malavoy a rendu le choix aux établissements (et indirectement aux parents) dans ce dossier en annonçant qu’il serait facultatif. L’idée du Parti libéral de rendre obligatoire l’enseignement de l’anglais intensif (aux seuls francophones, le pendant n’étant pas imposé au secteur anglophone) avait soulevé tout un tollé dans le monde de l’éducation, surtout chez les enseignants, qui craignaient pour la réussite des jeunes dans les autres matières.

Depuis, il revient à chaque conseil d’établissement, formé de personnel scolaire et de parents, de décider si son école fera entrer le programme d’anglais intensif en ses murs. Ça peut être selon une formule de cinq mois en anglais, cinq mois pour les autres matières, ou toute autre formule qui consacre 40 % du temps d’enseignement à l’anglais, soit en 5e ou 6e année du primaire.

La fin de l’obligation de la solution unique préconisée par le ministre à l’époque de Jean Charest a permis aux écoles de se prononcer (voir le tableau ci-dessous). Dans certaines régions plus éloignées, soit la Côte-Nord, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Nord-du-Québec, aucune école n’a jugé bon d’implanter l’anglais intensif en 6e année. En Outaouais, région voisine de l’Ontario, non plus.

D’autres secteurs de la province, comme le Bas-Saint-Laurent, l’Abitibi-Témiscamingue et la Mauricie, se plient légèrement à ce programme anglais intensif. L’anglais intensif n’est pas très populaire non plus dans les écoles de la grande région de Montréal, surtout si l’on tient compte du grand nombre d’écoles qui s’y trouvent.

Quelques régions moins populeuses, comme le Centre-du-Québec et le Saguenay-Lac-Saint-Jean, montrent quant à elles un intérêt marqué pour l’apprentissage de l’anglais. Mais l’engouement le plus important pour ce programme d’anglais intensif s’est imposé dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. À Québec et à Lévis, plus de la moitié de toutes les écoles primaires enseignent l’anglais intensif en 6e année.

Matières qui doivent être réorganisées

Bien sûr, certaines matières ont dû être réorganisées. Du contenu qui était appris autrefois en 6e année a été ramené en 5e année.

Oui, l’implantation de l’anglais en 6e année a donné lieu à de « bonnes discussions » avec les enseignants, qui ont dû réaménager leur tâche. De la récupération dans les autres matières a aussi été instaurée pour les élèves en difficulté.

S’appuyant sur certaines recherches, Mme Beaulieu, directrice générale adjointe aux Premières-Seigneuries, soutient que l’anglais intensif ne placerait pas les élèves en difficulté en situation d’échec. Il augmenterait plutôt l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, car ils partent sur le même pied d’égalité que les autres en début d’année. [Note du carnet : nous avons de grands doutes quant à ces prétentions : un élève qui a un riche vocabulaire en français, qui lit avec facilité en français, qui connaît bien sa grammaire française aura probablement un avantage en anglais par rapport aux élèves francophones qui lisent mal, ne savent pas analyser une phrase, ne connaissent pas les catégories grammaticales communes aux deux langues, etc.]

Le ministère de l’Éducation collige actuellement des données sur les taux de réussite en français et en mathématiques des cohortes d’élèves qui ont suivi le cours d’anglais intensif ces dernières années.

Le maire de Montmagny milite

Alors que plusieurs régions du Québec privilégient les matières de base en français plutôt que l’enseignement de l’anglais intensif en 6e année, le maire de Montmagny, Jean-Guy Desrosiers, a décidé de militer pour une bilinguisation précoce des écoliers francophones inscrits à l’école primaire de son secteur.

« Il me semble qu’en 2016, dans une société moderne, on est rendus là ! » lance-t-il en entrevue téléphonique. Plus de 400 personnes ont signé la pétition mise en ligne par la MRC de Montmagny et le Centre local de développement (CLD), qui se sont réunis pour demander à la commission scolaire de la Côte-du-Sud d’implanter le programme.

Le maire Desrosiers pense que la connaissance de l’anglais est un facteur de développement important pour sa région. « Ça permet de retenir des familles. On en a qui déménagent à Lévis ou qui envoient leurs jeunes à l’école privée à cause de l’anglais », raconte-t-il.

« Nos entreprises manquent de main-d’œuvre et souvent, c’est de la main-d’œuvre bilingue dont ils ont besoin [note du carnet : qu’ils demandent, c’est parfois fort différent du besoin, comme nous l’apprend notre expérience professionnelle]. On a fait des missions de recrutement au Nouveau-Brunswick pour en trouver dernièrement », illustre pour sa part Martine Leuillier, coordonnatrice du CLD.

[Note du carnet : Pourquoi ne pas aller recruter à Montréal qui a un haut taux de chômage (8,8 %) alors que c'est sans doute une des régions les plus bilingues... alors que Bellechasse par exemple très unilingue francophone a un chômage assez bas (5,2 %).]

« Ingérence », plus d’argent pour les écoles à anglais intensif

Alain Grenier, président de la commission scolaire de la Côte-du-Sud, a pris cette sortie publique comme « de l’ingérence ». Il a répliqué dès le lendemain lors d’une conférence de presse, stipulant que la commission scolaire injectait déjà de l’argent et des ressources éducatives dans les écoles qui souhaitent offrir le programme. « C’est pas vrai qu’on n’a rien fait », lance-t-il en entrevue. Mais le choix d’offrir l’anglais intensif revient au conseil d’établissement de chaque école. « On ne peut pas leur rentrer ça dans la gorge ! » plaide-t-il.

samedi 12 mars 2016

Mahomet et l'ange Gabriel à l'indicatif, la résurrection du Christ au conditionnel

Comparons le traitement de deux récits cruciaux dans le manuel d’ECR Mélodie publié par Modulo et destiné à tous les enfants québécois de 7 ans.

D’abord l’histoire de la révélation du Coran à Mahomet[1] :


(Illustration du manuel d’ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 27)

Tous les temps sont à l’indicatif ou à l’impératif. C’est une constante adoptée dans les récits, voir par exemple ce récit amérindien sur la création du monde (en fin de billet).

(On notera, une nouvelle fois, dans la question posée en bas de page la volonté de renforcer auprès des enfants le fait que tous les récits religieux se ressemblent alors que ce qui est bien sûr plus intéressant, c’est ce qui les distingue).

Affirmer la résurrection était-il vraiment trop dur pour les éditeurs ?

Comparons maintenant avec le traitement de l’élément central de la foi des chrétiens : la résurrection.


(Illustration du manuel d’ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 46)

Ici, on trouve un verbe au conditionnel ; celui qui prouve la résurrection du Christ : la rencontre des disciples avec le Christ ressuscité. Après on revient à l’indicatif pour affirmer plus sûrement que ces personnes dont on ne sait s’il faut croire les dires ont prétendu avoir vu le Christ ressuscité des morts.

On remarque la même chose avec Bouddha : « Il fut illuminé » (et non « il aurait été illuminé » ou « ses disciples disent qu’il a été illuminé ») et « il comprit le sens de toute chose » (et non « les bouddhistes croient qu’il comprit le sens de toute chose »). Aucun conditionnel, aucun verbe modal ou d’introduction, tout est à l’indicatif.



Alors que, lorsqu’on parle ailleurs du christianisme, on prendra soit de mettre force verbes introducteurs (« Les chrétiens reconnaissent en Jésus le Fils de Dieu »…, « les disciples de Jésus annoncèrent que Dieu l’avait ressuscité »… « Les chrétiens croient que Jésus a ainsi vaincu la mort »). Notons aussi le choix d’Antioche comme ville emblématique pour le christianisme dans ce livre (chaque religion à une capitale), Jérusalem étant déjà prise par le judaïsme.






[1] Mahomet dans les dictionnaires français depuis des siècles, Muhammad dans sa graphie pédante adoptée par le Monopole de l’éducation du Québec pour les enfants de 7 ans et, par la suite, par tous les éditeurs, conformistes et « suiveux », dans les livres d’éthique et de culture religieuse que nous avons pu consulter. Si on veut faire malin, pourquoi ne pas indiquer que le « h » est un ha' (ح) et non un hé' (ه) et écrire Muḥammad (h avec un point souscrit), c'est plus exact si on aime faire pédant.

Voir aussi

Cours d’éthique et de culture religieuse — Réponse du théologien Guy Durand à l’abbé Gravel

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne (notamment dans manuels ECR)

L'harmonie dans le tipi (l'amérindien fantasmé et le faux sang indien des Québécois)

Étude de trois manuels du primaire d'ECR



Vu de France — Le fiasco de la réforme scolaire québécoise

Le Québec a mis en place en 2005 le « Renouveau pédagogique », une réforme du secondaire semblable à la nôtre. Dix ans après, c’est un échec retentissant.

Elle s’appelait le « Renouveau pédagogique ». La politique éducative lancée au Québec en 1997 et mise en place en 2005 n’a pas apporté les résultats escomptés, loin de là. L’objectif affiché était pourtant fort louable : permettre aux garçons et aux élèves en difficulté de mieux réussir, et diminuer le décrochage scolaire. Son principe reposait sur l’approche par compétences, l’interdisciplinarité, l’introduction de « domaines généraux de formation qui font référence aux enjeux sociaux actuels » (« Santé et bien-être, Orientation et entrepreneuriat, Environnement et consommation, Médias ainsi que Vivre-ensemble et citoyenneté », des intitulés proches de ceux des Enseignements pratiques interdisciplinaires mis en place en France à la rentrée prochaine)…

Un argumentaire qui ressemble à s’y méprendre à la réforme du collège française [proposé par la très controversée ministre socialiste Najat Belkacem], dont les mots-clefs sont identiques. Dans l’Hexagone, la réforme annoncée est largement décriée : nivellement par le bas, fin annoncée de la plupart des classes bilangues et européennes, affaiblissement de l’enseignement des langues anciennes, interdisciplinarité imposée au détriment des enseignements disciplinaires purs… Autant d’arguments brandis par ses nombreux détracteurs, qui s’appuient désormais de plus en plus sur l’expérience québécoise pour tenter de faire reculer le ministère.

Résultats en baisse et hausse des inégalités

En effet, le « Renouveau pédagogique » québécois a été un échec retentissant. Une évaluation de cette politique éducative s’est déroulée de 2007 à 2013, sur 3 724 jeunes et 3 913 parents, répartis en trois cohortes distinctes, dont deux seulement étaient soumises à la réforme. Les conclusions de l’équipe de chercheurs de l’Université de Montréal, dirigée par les professeurs Simon Larose et Stéphane Duchesne, sont sans appel. Les résultats scolaires ne se sont pas améliorés avec la réforme : ils ont légèrement baissé en maths, et ont diminué plus nettement en français, malgré l’ajout de 150 heures d’enseignement entre la 6e et la 4e [début du secondaire de 11 ans à 14 ans].

Les élèves performants n’auraient pas trop souffert de cette réforme, contrairement à ceux les plus vulnérables, comme les garçons et les jeunes issus de milieux défavorisés, dont les résultats ont nettement diminué, et qui ont été moins diplômés dans le secondaire que ceux qui n’étaient pas passés par ce « Renouveau ». « L’écart entre les cohortes exposées au Renouveau et la cohorte contrôle s’est accentué pour les élèves jugés à risque par leurs parents et pour ceux fréquentant des écoles de milieux défavorisés », assure l’étude : l’objectif de lutte contre les inégalités n’a donc pas été atteint. Mais ce n’est pas tout : les élèves ont également développé une vision plus négative de l’école, tout comme leurs parents.

Et le rapport de recommander d’élever le niveau culturel et de remettre en place des enseignements pluridisciplinaires, pour améliorer les performances du système scolaire. En somme, un retour aux bonnes vieilles méthodes. Celles que nous nous apprêtons à abandonner en France.

Source

jeudi 10 mars 2016

Augmentation du nombre d'immigrants par le PLQ, les réactions fusent

Scène de rue bilingue à Montréal
Nous avons déjà cité le démographe Guillaume Maurois sur le peu d’effets (au mieux) de la hausse du nombre d’immigrants de 50 000 à 60 000 par an sur la population active au Québec.

Voici deux autres réactions sur cette hausse annoncée par le Parti libéral du Québec. D’abord, la lettre ouverte de Tania Longpré, enseignante en francisation des immigrants depuis 2007 dans diverses écoles. Ensuite, la réaction plus politique du chroniqueur Mathieu Bock-Côté.


Cher Philippe Couillard,

Aujourd’hui, vous avez dit que le Québec devait accueillir 10 000 immigrants de plus.

Vous êtes même allé jusqu’à dire au chef de la deuxième opposition officielle qu’il « soufflait sur les braises de l’intolérance » en s’inquiétant de la possible hausse des seuils d’immigration, qui passeraient à 60 000 par année.

Taxer quelqu’un d’intolérant est d’ailleurs l’attaque la plus facile dans ce type de dossier, lorsque nous ne pouvons pas répondre par un argument solide aux inquiétudes des autres.

Je suis triste de constater que, pour vous, réfléchir au sujet de l’amélioration de l’intégration des immigrants, c’est d’être intolérant. Je pense que pour solidifier votre position, vous êtes prêt à tomber rapidement dans de douteux amalgames alors que les questionnements de monsieur Legault sont légitimes.

Brian Myles écrivait ce matin dans Le Devoir qu’il y avait des « fissures dans l’édifice de l’intégration ».

Il se trompe. En fait, c’est plutôt des crevasses et des trous béants, par contre, vous ne semblez pas considérer le colmatage de ceux-ci avant de hausser les seuils d’immigration. La réalité, c’est que l’intégration de nos immigrants est comparable à l’état de nos routes au printemps : catastrophique et pleine de nids-de-poule.

Lorsqu’on travaille sur le terrain, en immigration, on se rend compte que la réalité, c’est que votre gouvernement — comme tous ceux qui l’ont précédé — abandonne les nouveaux arrivants en déléguant les responsabilités liées à leurs intégrations à des organismes, en se préoccupant très peu de leur sort. L’important, c’est de séduire les gens avant qu’ils ne soient ici, afin d’atteindre les seuils que nous nous fixons. S’occuper d’eux une fois arrivés ? Bof !

Avant de hausser les seuils, pourquoi ne pas s’occuper de réduire l’attente dans le cas des équivalences d’études ? De faire en sorte que les employeurs soient plus flexibles avec les nouveaux arrivants qui n’ont pas encore de « sacro-sainte expérience de travail québécoise ? »

Vous prévoyez probablement faire ça après ? Pourtant, ça fait des années que des immigrants qui sont déjà ici attendent !

Je me pose plusieurs autres questions sur la hausse des seuils migratoires.

Par exemple, investirez-vous enfin dans la régionalisation de l’immigration ? Réaliserez-vous que le Québec a besoin de travailleurs aussi en région, n’en déplaise à vos amis du Conseil du patronat ?

De plus, que diriez-vous à mes étudiants immigrants qui doivent s’absenter des cours de francisation pour aller chercher de l’aide alimentaire ? À ceux qui reçoivent honteusement du chômage alors qu’ils étaient professionnels dans leur pays ? Que diriez-vous aux 27 % d’immigrants francophones qui sont sur le chômage à Montréal ?

Que diriez-vous à ces médecins syriens qui n’arrivent pas à trouver du travail dans leur domaine ?

C’est le genre de question que je me pose, me taxerez-vous d’intolérante, Monsieur Couillard ?

Tania Longpré


Pour ce carnet, il vaut mieux accueillir 25 000 immigrants par année, plutôt que 60.000, mais bien les choisir pour éviter qu'ils soient au chômage et y mettre les moyens pour bien ce faire en leur fournissant d’excellents services de francisation et d’intégration si nécessaire. Pour une population de 65 millions, la France accueille environ 200 000 immigrants légaux par année. Cela revient à peu près, proportionnellement, à 25 000 immigrants pour le Québec.

La chronique de Mathieu Bock-Côté :

60 000 immigrants?

Rien n’arrête le gouvernement libéral, surtout pas la décence.

Il envisage en ce moment une hausse des seuils d’immigration de 50 000 à 60 000 par année. Philippe Couillard a même été plus loin: nous n’aurions pas le choix.

Aussi bien dire qu’il a perdu tout sens de la mesure. Le Québec accueille déjà plus d’immigrants qu’il n’est capable d’en intégrer. La machine à intégrer est brisée. Tout simplement.

À Montréal, ce sont moins les immigrants qui s’intègrent aux Québécois francophones que ces derniers qui s’intègrent à un nouveau peuple montréalais bilingue et multiculturel. François Legault l’a bien noté: la hausse de l’immigration serait dangereuse pour le français à Montréal.

On devine que cela n’empêche pas le Parti libéral de dormir, qui rêve d’une province bilingue et multiculturelle, parfaitement compatible avec le Canada de Justin Trudeau, qu’on nous vend comme un Disneyland cosmopolite.

Multiculturalisme

Cette hausse massive de l’immigration s’explique d’abord politiquement. Le vote francophone s’est historiquement détourné du Parti libéral. Le Parti libéral préfère alors miser sur une immigration massive pour augmenter son électorat. C’est une stratégie efficace. Il a ainsi à peu près rayé de la carte le PQ de Montréal et de Laval.

Le Parti libéral cadenasse aussi démographiquement l’avenir constitutionnel du Québec. Car quoi qu’en disent les analystes qui portent des lunettes roses, les immigrants, massivement, sont fédéralistes. Ce n’est pas sur le point de changer.

Et ce n’est pas parce que les souverainistes ne sont pas assez ouverts, mais simplement, parce qu’ils arrivent au Canada, et que ce pays anglophone a une plus grande force d’attraction que le petit Québec francophone qui doute lui-même de son identité.

Apparemment, l’immigration massive serait nécessaire à notre prospérité. Mais c’est loin d’être une évidence.

En fait, les faits suggèrent le contraire. Le gouvernement s’appuie sur le discours du patronat qui y voit une main-d’œuvre nécessaire à l’économie québécoise.

Mais pour le patronat, les peuples n’existent pas. À la grandeur de la planète, les idéologues néolibéraux ne voient que des populations interchangeables qu’ils peuvent déplacer à loisir pour s’offrir selon les besoins du moment une main-d’œuvre à bon marché.

Déracinement

On déracinera alors les êtres humains pour les traiter comme de simples ressources humaines. Cette vision a joué un grand rôle dans la mutation démographique et politique de l’Europe, aujourd’hui minée par les tensions interethniques.

À travers cela, le poids des francophones diminue au Québec. Et ceux qui s’en inquiètent se font systématiquement culpabiliser. On les accuse de xénophobie, de racisme. En matière d’immigration, on ne tolère qu’une réponse: toujours plus!

Il devrait y avoir un front commun des nationalistes pour transformer notre politique d’immigration en profondeur. Le PQ comme la CAQ, en la matière, ont le même intérêt: réduire significativement les seuils d’immigration.

Devant l’arrogance du gouvernement libéral, ils devraient en parler franchement et calmement, en expliquant pourquoi l’immigration massive est contradictoire avec les intérêts vitaux du peuple québécois.




France — Professeur interrogé par la gendarmerie pour ses opinions politiques sur la Russie

Pascal Geneste, professeur d’histoire en langue bretonne, a découvert à son retour de vacances que certains de ses élèves avaient été interrogés par la gendarmerie. Une plainte émanant des parents d’une élève a, en effet, attiré l’attention des autorités sur le contenu des cours de M. Geneste.

Lui-même est la cible d’une information judiciaire. En cause : sa présentation de la Russie comme chef de file de la lutte contre Daech, mais aussi ses opinions nationalistes et ce que les parents ont interprété comme des propos « islamophobes ».



La scène se passe en France patrie de la Liberté. Le 17 février dernier, six élèves du collège Sainte-Anne d’Auray, en Bretagne, ont été convoqués par la gendarmerie pour subir un interrogatoire sur les cours dispensés par leur professeur d’histoire.

Les enquêteurs voulaient savoir ce qu’avait déclaré l’enseignant « au sujet de la Russie et de Vladimir Poutine » durant les cours d’histoire dispensés en langue bretonne par ce dernier.

« Dans une introduction à la géopolitique, j’ai voulu, conformément au programme scolaire, montrer ce qu’était la Russie aujourd’hui. J’ai parlé de la chute du communisme jusqu’à l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine. J’ai replacé le combat de Vladimir Poutine dans le contexte de sa lutte contre l’islamisme et notamment contre Daech, en montrant que Vladimir Poutine était un des précurseurs de cette lutte, un des initiateurs d’une grande coalition contre l’État islamique », explique Pascal Geneste, dans un entretien accordé à l’agence de presse russe Spoutnik.

« Je ne fais aucun commentaire, je me base sur les faits », souligne-t-il.

Le professeur fait remarquer que ses cours se sont déroulés après les attentats du 13 novembre, qui ont traumatisé toute la France et notamment ses élèves.

Il dit les avoir prévenus à chaque fois contre les dangers de la radicalisation islamique. Le professeur souligne que c’est ainsi qu’il remplit son rôle de pédagogue, qui est de protéger les enfants, de protéger les libertés européennes.


« J’ai voulu démontrer aussi que notre proposition d’alliance avec la Russie ne date pas d’hier, qu’elle est même antérieure à la période communiste. J’ai voulu montrer que c’est une alliance d’avenir, qu’elle est raisonnable et claire », précise-t-il.

À la suite à ce cours, le professeur Pascal Geneste a été dénoncé par les parents d’une élève, qui ont déposé plainte à la gendarmerie, l’accusant de propos scandaleux et islamophobes.

« Ces parents sont un peu influencés par la propagande qu’on nous sert à la télévision française. Cela fait longtemps que la télé française n’est plus libre », déplore le professeur.

« Nous sommes en état d’urgence et au lieu de combattre les islamistes, on préfère combattre les ennemis des islamistes », poursuit-il.

Pascal Geneste rappelle qu’il fait partie des nombreuses personnes ayant été sanctionnées pour avoir essayé de faire comprendre aux élèves que « ce qui nous menaçait, c’est l’islamisation en France ».


Alors que la France est un État garantissant la liberté d’expression, M. Geneste a été interrogé sur ses positions politiques. Le procureur de la République de Lorient a décidé d’ouvrir une information judiciaire. Pascal Geneste a été entendu par un officier de gendarmerie, dont le comportement était « très courtois ».

« On m’a posé des questions pour savoir si j’étais de droite ou de gauche. Il m’a été reproché d’avoir mis sur mon site une chanson que reprennent parfois les Jeunesses du Front national. Le FN n’est pas interdit en France, c’est même le premier parti de France », s’indigne M. Geneste.

« On m’a posé une question aussi pour savoir si j’étais un nationaliste français. Si aimer son pays, aimer la France, aimer la Bretagne, si aimer l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est être nationaliste, oui, j’accepte le mot “nationaliste”. Pour moi, ce mot veut dire “aimer les siens avant les autres”, et non “détester les autres”. Donc, moi, je veux protéger les miens », conclut Pascal Geneste.

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Démographie : le PLQ veut plus d'électeurs immigrants, quel impact sur le nombre de travailleurs ?

De Guillaume Marois, docteur en démographie, chercheur postdoctoral auprès de l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal à la suite de l’annonce un peu surréaliste du gouvernement Couillard de vouloir augmenter le nombre d’immigrants au Québec pour le porter à 60 000 :

Ainsi, selon le PLQ, il serait impératif de hausser de 10 000 les seuils d’immigration, car « la taille de la population en âge de travailler connaîtrait un recul marqué entre 2016 et 2031 ». D’abord, pour mettre les choses en perspectives, je présente graphiquement ce que représente réellement ce qui est nommé « recul marqué ». Il s’agit en fait de la très légère ondulation autour des 5 M que l’on voit entre 2011 et 2031. En poursuivant la projection quelques années de plus, on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une tendance qui se poursuivra, puisqu’une augmentation est prévue par la suite. Le déclin n’en est pas un structurel, mais plutôt ponctuel.

Il n'y a pas de recul marqué de la population en âge de travailler et le petit recul n'est que ponctuel

Cela dit, il est incontestable qu’une hausse l’immigration entrainera également une hausse de la population en âge de travailler. Cependant, il est bien important de comprendre que cet indicateur n’est pas tellement déterminant des conséquences du vieillissement de la population.

 Le vieillissement est d’abord un phénomène lié à la structure par âge et non aux effectifs. Après tout, peu importe le scénario, la taille de la population en âge de travailler demeura supérieure à tout ce que le Québec a connu jusqu’aux années 2000. C’est donc la proportion de la population en âge de travailler qui compte et non les effectifs. Or, sur ce dernier indicateur, l’immigration n’a à peu près aucun effet, puisque sur plusieurs années, elle augmente à peu près d’un niveau similaire tous les groupes d’âge. La différence entre 50 000 et 60 000 immigrants ne change à peu près rien. Pour les besoins, j’ai fait les calculs : la proportion de 20-64 ans passerait de 62,7 % en 2011 à 54,0 % en 2031 pour un scénario à 50 000 immigrants contre 54,2 % pour un scénario à 60 000 immigrants. Un coup d’épée dans l’eau.

La différence de +10 000 immigrants/an sur la population en âge de travailler est de 0,2 %

Par ailleurs, qui dit en âge de travail ne dit pas nécessairement actif et encore moins en emploi. Or, les conséquences du vieillissement se situent à ce niveau : plus de dépenses pour payer les soins de santé et les pensions de retraite des personnes âgées et moins de personnes pour assumer ces coûts.

Ainsi, pour que ce léger gain de 0,2 % sur la population en âge de travailler se transforme en gain sur les conséquences du vieillissement de la population, une bonne intégration professionnelle des immigrants, non seulement en termes de taux d’emploi, mais aussi en revenu, est une condition sine qua non. Or, ce n’est plus à démontrer, cette condition n’est pas au rendez-vous. Autrement dit, un nombre réduit d’immigrants, mais en meilleure situation socioprofessionnelle, pourrait avoir un effet plus favorable sur les conséquences du vieillissement qu’un nombre élevé, mais en moins bonne situation. Cela dit, encore là, étant donné l’effet très limité de l’immigration sur la structure par âge, tel que vu dans le paragraphe précédent, l’effet sur les conséquences du vieillissement sera toujours faible.