jeudi 1 juin 2023

Le météorologue Gilles Brien se plaint des réactions après avoir dit que l'enjeu climatique relevait de la police

Le 11 mai, le météorologue Gilles Brien répondait à l’affirmation que les politiciens n’étaient pas assez « ambitieux » dans le dossier climatique en affirmant que cet enjeu ne devrait plus relever de la politique, mais de la police tant le laisser-aller des partis de « droite » était criminel. La nuance ne semble pas la qualité première de ce message.

Ces propos exagérés et provocateurs, hyperboliques, suscitèrent de vives réactions de la part des abonnés de Tweeter et par la suite de « certaines radios de Québec ». Les réactions rivalisaient dans la modération les propos excessifs de M. Brien. Il dira plus tard que son tweet était une blague...

Depuis, l’ancien météorologue a radicalement limité la visibilité de son compte Twitter :

Voici comment le Journal de Montréal relate cet échange (en omettant le début) :

« C**** sont ben rendu fou les météorologues [sic] », a écrit, samedi matin [27 mai], un utilisateur Twitter sous une publication du météorologue Gilles Brien.  

Mercredi dernier, l’ancien président de l’Association professionnelle des météorologistes du Québec a partagé un tweet mentionnant que le sud de la province allait possiblement vivre sa première canicule de la saison dans les prochains jours. 

[Le mot canicule correspond à 3 jours de 30 °C ou plus au Québec, mais ce n’est pas le cas en Europe.  En Belgique, on parle de vague de chaleur climatique lorsque la température maximale du jour est égale ou supérieure à 25,0 °C pendant au moins cinq jours consécutifs, dont trois jours supérieurs à 30,0 °C. À Marseille, la chaleur est dite caniculaire s’il fait au moins 36 °C le jour et 24 °C la nuit.]

Il ne s’attendait toutefois pas à ce qu’elle reçoive plus de 250 commentaires, dont la majorité représente des insultes ou des théories contre les changements climatiques. [Il est impossible de vérifier si cela est vrai depuis que M Brien ait « protégé » son compte.]

« On gèle depuis 7 mois, on peut tu avoir un été a 30 degré et plus sans tes commentaires alarmiste de cave ? [sic] », lit-on notamment sous la publication.  

Plusieurs comptes s’affichant en faveur de certaines radios de Québec ont notamment pris à partie le météorologue.

S’en prendre au messager

« La météo change tellement vite à ce temps-ci de l’année à cause des changements climatiques que les gens sont déboussolés et aiment mieux s’en prendre au messager et refuser le message », déplore M. Brien, en entrevue avec Le Journal.  [C’est vraiment mettre le réchauffement climatique à toutes les sauces : selon M. Brien il expliquerait même l’agacement des gens qui se plaignent de ses lamentations quand il annonce tel Cassandre une « canicule » possible… alors qu’il commence à faire bon à la fin du printemps.]

Le météorologue assure qu’il n’a jamais vu un tel mouvement en 43 ans de carrière et qu’il ne comprend pas pourquoi lui et ses collègues de partout dans le monde sont ciblés.

[…]

« Maintenant, les complotistes se tournent vers les prévisionnistes, comme les météorologues. Ils ne sont pas contents des prévisions », estime M. Brien. 

« C’est une tendance naturelle des complotistes pas seulement ici, mais partout dans le monde », observe-t-il. 

L’été 2023 pourrait être l’un des plus chaud depuis des dizaines d’années selon le météorologue Gilles Brien, qui prévoit d’importantes canicules pour la période estivale. «La température la plus chaude au Québec c’est près de 40 degrés Celsius en Abitibi, 38-39 à Montréal, mentionne M. Brien. On n’est pas loin de dépasser ces marques-là.»

«Ce qui est surtout inquiétant, c’est que quand les records sont battus, de plus en plus, ce n’est pas par une fraction ou un dixième de degré, c’est par 4, 5 ou 6 degrés de plus, affirme M. Brien. On se pose la question: le prochain record à Montréal, ce ne sera pas 40, ça pourrait être 45 ou 46 comme on a vu en Colombie-Britannique.»

Les prédictions caniculaires de Brien pour l'été (à gauche) fin avril, et les prédictions plus modérées de ce même média à la fin mai (à droite).

Nous y reviendrons en septembre pour voir si nous avons survécu aux canicules.