mardi 19 mars 2024

Organisation chrétienne refuse 100 k$ et un règlement à l'amiable, mais poursuit le gouvernement du Québec

Une organisation chrétienne poursuit le gouvernement du Québec après s’être vue refuser l’accès à un centre de congrès l’été dernier parce qu’elle est pro-vie.

Caroline Proulx, la ministre du Tourisme du Québec


Le pasteur Art Lucier de Harvest Ministries a récemment révélé qu’il avait refusé une proposition de règlement de 100 000 $ et qu’il allait poursuivre le gouvernement provincial du Québec en justice après que celui-ci ait interdit à Harvest Ministries d’organiser un événement dans un centre de congrès public en raison de son engagement moral pro-vie.

« Nous avons rejeté un règlement de 100 000 $ du gouvernement du Québec pour que nous nous fassions oublier », a déclaré M. Lucier.

« En outre, le gouvernement n’allait assumer aucune responsabilité pour leur action », a-t-il ajouté. Selon le pasteur Lussier, il aurait répondu : « Gardez votre argent. Il faut que vous reconnaissiez que vous avez enfreint la loi. »

Harvest Ministries International, qui est basé en Colombie-Britannique, avait prévu d’organiser un événement religieux, culturel et artistique appelé « Bataille pour le Canada » au Centre des congrès de Québec, du 23 juin au 2 juillet.

Cependant, après l’annonce de l’événement, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, avec la bénédiction du Premier ministre du Québec, François Legault, de la Coalition Avenir Québec (CAQ), a demandé au directeur général du centre des congrès de mettre fin au rassemblement de Harvest en raison de son thème supposé « anti-avortement » (ce qui n’était pas le cas), malgré le fait que Harvest Ministries avait signé un contrat avec le centre des congrès.

 

Le pasteur Lussier s’explique sur cette poursuite. Il indique aussi que l’événement à Québec avait pour thème la réconciliation des peuples au Canada et non de s’opposer à l’avortement, contrairement au bobard propagé par la CBC.

Au cours de la rencontre de règlement, qui s’est tenue les 6 et 7 février, M. Lucier a « clairement indiqué que nous ne nous contenterions pas de prendre l’argent des contribuables et de nous enfuir ».

« Nous voulons que le gouvernement du Québec reconnaisse qu’il a commis une erreur et qu’il nous permette d’organiser une réunion à l’avenir », a-t-il expliqué.

Cependant, au lieu de s’excuser, le gouvernement du Québec a fait pression pour que l’affaire soit résolue à l’amiable en promettant une compensation monétaire pour l’événement annulé.

« Nous allons maintenant aller devant les tribunaux parce que nous ne sommes pas intéressés par une simple compensation pour la perte subie par notre ministère, même si elle a été substantielle », a déclaré M. Lucier.

« Nous avons besoin de savoir que nous ne serons plus ciblés de la sorte à l’avenir », a-t-il poursuivi. « Nous avons besoin que la ministre Proulx reconnaisse qu’elle a commis une erreur et qu’elle s’y est mal prise ».

« Aucune lettre de ce type n’a été envoyée et nous irons donc au tribunal, malheureusement », a ajouté M. Lucier.

Bien que la date du procès n’ait pas encore été fixée, M. Lucier est convaincu que Harvest Ministries aura gain de cause, expliquant que c’est la raison pour laquelle le gouvernement du Québec souhaitait régler le litige à l’amiable.

« Ils savent qu’ils vont perdre, et c’est pourquoi ils essaient de faire disparaître cette affaire », a-t-il déclaré.

« Nous sommes convaincus que nous gagnerons », a déclaré M. Lucier. « Il s’agit d’une affaire assez simple, mais surtout, nous pensons qu’il est important de s’opposer à la tyrannie de nos jours et à l’ingérence gouvernementale, que nous gagnions ou non est moins important que le fait de nous opposer à ces pratiques. »

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lundi 18 mars 2024

Dérive de l'inclusion à tout prix à l'école

 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères, explique Ophélie Roque, enseignante. Face à ce constat rien ne semble être envisagé à part la politique du rafistolage de dernière minute, déplore-t-elle. Ophélie Roque est enseignante. Ella a publié en 2023 Black Mesa (Robert Laffont, 2023), son premier roman. Elle s'exprime dans les colonnes du Figaro.

 

«7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères».

La question de la santé mentale dans les établissements scolaires reste, encore en 2024, un sujet tabou. On préfère ne pas l'évoquer, enfouir la chose sous le tapis, ou mieux encore, esquisser un sourire gêné. Quelle idée d'aborder frontalement ces choses-là, en tout il faut de la pudeur ! Et pourtant, selon des chiffres officiels, 7% des élèves scolarisés en France souffriraient de troubles psychologiques sévères (bipolarité, autisme, TDAH, troubles délirants, retards mentaux…).

L'école se veut inclusive, la chose est proclamée partout. Soit. D'ailleurs, des unités spécialisées sont implantées au sein de nombreux établissements et plusieurs dispositifs d'intégration existent : 12.200 classes ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) émaillent tout le territoire pour 1200 IME (Institut médico-éducatif). Que signifient de tels chiffres ou, pour le dire autrement, les troubles psychiatriques viennent-ils heurter la routine de l'enseignant ?

Ici aussi, la nuance s'impose. On ne peut traiter l'humain dans les grandes lignes sans que cela n'aboutisse à la pire des inhumanités à savoir l'altruisme comptable et tatillon, soucieux non pas des personnes mais des statistiques. Quand elle est préparée, l'intégration se passe souvent au mieux. Les autres élèves, habitués à avoir un ou deux élèves dits «à particularités», n'y font plus guère attention et se comportent avec eux de la même manière qu'avec un autre. En cela, nous pouvons être fiers de l'école républicaine. Tout n'est donc pas à refaire, de vraies réussites existent ! Mais (parce qu'il y a souvent un «mais») que faire des cas limites ? Ceux qu'on ne sait plus sous quel angle aborder tant les limites de leur pathologie sont mal définies. Au final, ce sont eux les plus nombreux et les plus délicats à gérer : non diagnostiqués donc non accompagnés, ils sont en sommeil et forment autant de petites goupilles prêtes à exploser à chaque instant. Et le plus souvent en plein vol. Je me rappelle d'un élève qui, alors que je diffusais un extrait de film, s'est soudain mis à proférer insanités sur insanités à la vue d'une comédienne de plus de 70 ans, hurlant qu'il allait lui fourrer quelque chose quelque part. Il a fallu une pleine journée pour lui faire quitter cette étonnante lubie.

    On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses.
    Ophélie Roque

Tous les professeurs ont connu, connaissent ou connaîtront de tels apartés. Invariablement. Dans certains quartiers plus que dans d'autres tant il est constant que la misère s'ajoute à la misère. Chaque année, de trop nombreux élèves au comportement problématique sont laissés dans le système scolaire au détriment du bon sens et, parfois, de la sécurité des autres élèves. Ces enfants perturbés nécessiteraient, a minima, une prise en charge adaptée. Confrontés à une scolarisation «traditionnelle», ils peinent à trouver leur place. C'est qu'il n'y a que 69.000 places dans les instituts spécialisés et l'on veut croire les classes de nos enfants extensibles.

Par ailleurs, songeons que coexistent au sein du même espace plusieurs profils qui devraient mutuellement s'exclure. Ainsi, si les «mutiques» s'isolent (certains élèves ne se redresseront jamais et resteront prostrés sur leur chaise, se recroquevillant si jamais quelqu'un les effleure), les «possédés» - en proie à des psychoses plus ou moins latentes - se mettent à invoquer le démon en plein cours, agressant camarades et professeurs et détériorant le matériel scolaire (déjà pas toujours au mieux de sa forme).

Ne nous leurrons pas, l'école ne sait pas soigner, elle ne peut que tenter de s'ajuster selon des capacités d'adaptation variables. Sans compter qu'il existe des cas plus troubles où le doute existe : l'enfant est-il malade ou se moque-t-il de son monde ? En cas d'accès colériques à répétition, la question peut rapidement s'envisager. Et face à ce problème qui n'est d'ailleurs en rien propre à l'école (13% des adultes disposeraient d'une pathologie psychiatrique) rien n'est véritablement fait. On lance des campagnes de sensibilisation, on consacre la journée du 10 octobre à la cause mais rien qui ne dépasse véritablement le cadre des vaines promesses. Aucun plan ni projet d'ensemble, aucune politique clairement assumée à part celle du rafistolage de dernière minute. À l'école de remédier aux 400 unités scolaires au sein des lieux de soins démantelés ces dix dernières années ! À l'école de faire comme si ce manque n'existait pas ! À l'école de remplacer les éducateurs spécialisés par des professeurs contractualisés formés au lance-pierres et même, le plus souvent, pas formés du tout !

Les rectorats sont d'ailleurs pleinement conscients de la chose. Dans chaque académie, on virevolte avec les chiffres et les jeunes. Des milliers de signalements qui font remonter à la surface la misère enfouie. Que faire des élèves pour qui l'école reste inadaptée ? La situation est d'autant plus sordide qu'à aucun moment la possibilité du soin n'est sérieusement envisagée. Qu'un cas concret, un peu «moche», se présente et c'est «courage, fuyons !». Et si jamais la greffe ne prend pas, il suffit de les maintenir de force dans le système en sachant qu'une fois leurs 16 ans atteints, la porte se referme. Définitivement cette fois-ci.

Épidémiologiste et professeur à Havard licencié pour ses opinions sur les politiques Covid-19

Martin Kulldorff était professeur à la Harvard Medical School jusqu’à récemment. L’épidémiologiste a été professeur à Harvard pendant 20 ans. Il a déclaré qu’il avait été licencié pour avoir été un des coauteurs de la Déclaration de Great Barrington, une coalition de médecins et de scientifiques qui s’opposaient aux fermetures générales pour supprimer le virus, et pour s’être exprimé publiquement contre la réponse du gouvernement à la pandémie.

Pendant la pandémie, il a soutenu que la fermeture des écoles était une politique malavisée, que les confinements étaient inappropriés et draconiens, que les obligations vaccinales étaient injustes, que l’immunité naturelle conférait une protection contre les maladies graves ultérieures, que les enfants n’avaient pas besoin d’être vaccinés et que les enfants de deux ans ne devaient pas porter de masques en tissu à la crèche.

Sur toutes ces positions, Kulldorff s’est heurté au point de vue de l’« ordre établi ».

Il a finalement été licencié pour un délit mineur. Quel aurait été ce crime ?

Martin a refusé de se faire vacciner contre le COVID-19, alors qu’il avait contracté le COVID-19 et qu’il s’en était remis. C’est une décision raisonnable, car personne n’a jamais démontré que la vaccination d’une personne ayant contracté le COVID-19 réduisait davantage le risque de maladie grave ou d’hospitalisation. En outre, cela ne bénéficie pas aux autres, car aucune vaccination Covid ne put en empêcher la transmission. Enfin, la FDA n’a jamais exigé de Pfizer qu’elle réalise un essai sur des personnes atteintes du COVID-19, ce qui constitue une violation de son obligation de fournir des données au peuple américain.

État-il éthique de mettre en œuvre une obligation vaccinale avec un produit non fiable, car il ne peut pas enrayer la transmission de l’infection visée ?

Kulldorf a annoncé son licenciement sur 𝕏 cette semaine, en partageant son vécu dans un article qu’il a écrit pour le City Journal intitulé « Harvard piétine la vérité » et avec ce chapô : « Lorsqu’il s’est agi de débattre des confinements Covid, [la devise de l’université] Veritas n’a pas été le principe qui guidait l’université ».

Quel message ce renvoi envoie-t-il au corps enseignant ? Les universités sont pleines de gens qui ont refusé les vaccins et ont pu continuer à y travailler. Et pourtant Harvard licencie le seul professeur qui s’exprime contre les politiques du gouvernement. Il semble que Harvard applique son règlement de manière sélective.

Ce licenciement envoie le message qu’il est interdit de s’élever contre une politique — même si elle relève de votre compétence — en temps de crise. Bien entendu, les universités sont pleines de règles mesquines et peuvent fermer les yeux si l’on viole l’une ou l’autre de ces règles. Elles les appliqueront de manière sélective et vous licencieront de façon arbitraire. Et au diable la titularisation censée protéger les professeurs. (Techniquement c’est d’abord un hôpital universitaire affilié à Harvard qui a renvoyé M. Kulldorff et ceci aurait automatiquement mis fin à son emploi par l’université Harvard… Une ruse administrative ?)

Critiquer les politiques publiques ou universitaires peut vous voir priver de votre salaire par Harvard. Sauf si vous plagiez, de manière répétée et fréquente et que vous appartenez à une « minorité » — alors vous démissionnerez de votre poste de présidente, mais vous conservez le même salaire de 900 000 $ ! (Voir aussi La responsable en chef de la diversité à Harvard accusée de plagiat et de manipulation de données.)

La Suède comme modèle

Alain Desthexe, sénateur honoraire, sur le cordon sanitaire politique et médiatique en Belgique


dimanche 17 mars 2024

France — Projet de loi visant les «Conversations privées, gare à la délation !»

Mise à jour du 17 mars


Billet du 12 mars


Texte de Bock-Côté sur le même thème paru dans Le Figaro du 16 mars

La proposition de loi votée en première lecture par l’assemblée nationale «visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire » peut surprendre, dans la mesure où elle projette d’étendre la pénalisation de ce qu’on appelle communément les discours haineux dans le domaine privé. Son promoteur semble surpris qu’on puisse s’y opposer : il soutient que cette proposition de loi n’innove en rien, ne change en rien la caractérisation des délits, et actualise seulement un dispositif répressif nécessaire, dans un contexte marqué par la renaissance de l’antisémitisme, suite au 7 octobre.

Mais la référence au 7 octobre semble surtout servir de prétexte. Car le véritable contexte est autre. Depuis plusieurs années, plusieurs sociétés occidentales ont voulu mettre en place un appareil juridique pour traquer les propos haineux dans le domaine privé. La lutte contre la haine justifie tout, et des lois sont élaborées pour persécuter ceux qui s’en rendraient coupables. L’écosse comme l’irlande ont montré jusqu’où cette volonté pouvait conduire. Mais l’abolition de la distinction entre le public et le privé n’est-elle pas la marque distinctive du totalitarisme, qui met toujours en place non seulement une police de la pensée mais aussi une police des arrièrepensées ?

On nous répond alors que la proposition de loi ne vise pas les propos strictement privés - en gros, ceux qui sont tenus dans la chambre à coucher - mais les propos tenus dans le domaine « non public ». Cette distinction jésuitique, ou orwellienne, devrait-on dire, est censée nous rassurer. On y verra surtout une manière comme une autre d’étendre la société de surveillance à des domaines de l’existence qui, autrefois, étaient sanctuarisés. Elle donne ainsi aux pouvoirs publics de s’immiscer dans les boucles Whatsapp, dans les groupes Facebook privés, pour pénaliser d’éventuels propos jugés litigieux.

Elle permet aussi de surveiller et de sanctionner les propos haineux qui se tiennent, par exemple, sur un lieu de travail. Le principal promoteur de la PPL a ainsi expliqué qu’on pourrait sanctionner un homme qui dirait à un autre «sale juif ». Certes. Mais c’est ici qu’on bute sur la question de la définition des propos haineux. Car le domaine de ces derniers n’a cessé de s’étendre depuis quelques années. Sera-t-il possible, ainsi, de pénaliser celui qui, dans une conversation à la machine à café, oserait affirmer qu’il y a en France un « grand remplacement », quand on sait que cette formule est systématiquement associée par la presse de gauche à une théorie conspirationniste et raciste? Il ne s’agit pas ici de reprendre cette formule à notre compte mais de savoir quel sort sera réservé à celui qui le ferait.

Quel sort réservera-t-on à celui qui, contestant la valeur de la théorie du genre, refusera de croire qu’un homme puisse devenir une femme et osera blaguer à ce sujet? Faudra-t-il sanctionner celui qui se permettra quelques observations sur les liens entre l’insécurité et l’immigration? Ou le farceur, plus ou moins maladroit, qui, au second degré, se moquera de tel ou tel article du dogme diversitaire? On nous répondra peut-être qu’il appartiendra aux tribunaux d’en juger - ce qui ne devrait rassurer personne, quand on voit le bilan de ces derniers. C’est un effet d’engrenage qui s’enclenche. Et quoi qu’on en dise, tôt ou tard, les dîners tomberont aussi sous le coup de la loi. La vie privée sera placée sous surveillance étatique.

Surtout, la pénalisation des propos dans le domaine «non public» s’accompagne par définition d’un appel à la délation généralisé, chacun devant surveiller son prochain pour s’assurer qu’il ne dérape pas, qu’il ne sort pas du cadre de la loi, qu’il ne tient pas des propos que l’ordre idéologico-juridique de notre temps prescrit. Et que faire de ceux qui se seront tus, et n’auront pas dénoncé ? Seront-ils considérés comme complices de l’odieux propos? On devrait pourtant savoir que la transformation du délateur zélé en citoyen exemplaire vient avilir l’esprit civique d’un peuple et semer une méfiance globale qui détruit le lien politique et fait régner partout le soupçon.

Ajoutons que la définition de la haine ne cessant de s’étendre, on ne sait jamais à quel moment tel propos hier anodin sera d’un coup jugé litigieux. Les lois qui sanctionnent le délit d’opinion favorisent à la fois l’autocensure et le règne de l’arbitraire, et marquent au fer rouge le déviant idéologique qu’il faudra un jour priver de ses droits civiques. Le délit d’opinion n’est-il pas que la forme sécularisée du délit de blasphème d’autrefois? J’ai cru comprendre que le simple fait de remettre en question une telle loi suffisait à étiqueter un homme à « l’extrême droite ». Étrange société qui est parvenue à se convaincre que la défense de la société libérale est le masque du fascisme.

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Écosse : projet de loi prévoit de poursuivre les discours « haineux » tenus chez soi

Boeing : victoire des diversitaires pieux, déboires dans les cieux

Les résultats financiers de Boeing sont mauvais (voir le graphique ci-dessous), ses avions connaissent des avaries embarrassantes, mais la compagnie américaine a décidé d’appuyer sur l’accélérateur diversitaire : elle embauchera plus de personnes de couleurs et ses cadres seront dorénavant aussi récompensés pour leurs résultats selon des critères wokes. 

Les voyageurs anxieux auront des sueurs froides en voyant les photos d’un trou béant dans le fuselage d’un Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines, creusé à 15 000 pieds (4 600 mètres) après le décollage de l’avion au-dessus de l’Oregon, le 5 janvier dernier. Les investisseurs nerveux auront la même réaction face aux cours des actions de Boeing et de Spirit AeroSystems, une société issue de la scission du constructeur aéronautique en 2005. Spirit a fabriqué le fuselage et la pièce défaillante, un orifice dans la cellule où certains modèles MAX 9 peuvent avoir une sortie de secours. La valeur boursière des deux entreprises a chuté respectivement de 8 % et de 11 % à la suite de l’incident.

Par miracle, personne n’a été grièvement blessé ; si l’avion s’était rapidement dépressurisé à une altitude plus élevée, l’issue aurait pu être pire. La cause précise du dysfonctionnement n’a pas encore été élucidée. L’avion, livré à Alaska Airlines le 11 novembre, était flambant neuf. Des sorties de secours similaires inutilisées avaient été installées sans problème sur une version précédente du 737.


Le plus gros problème pour Boeing est que cet épisode renforce l’impression qu’il a perdu son chemin. La descente du champion américain de l’aérospatiale, autrefois de haut vol, a commencé en octobre 2018, lorsqu’un 737 MAX s’est écrasé en Indonésie. Cinq mois plus tard, le même modèle s’est écrasé en Éthiopie. Les deux catastrophes étaient liées à des problèmes de logiciel de contrôle de vol et ont conduit à l’immobilisation de toute la flotte de 737 MAX pendant 20 mois, le temps que le logiciel soit corrigé. Boeing a payé environ 20 milliards de dollars d’amendes et de compensations. Les critiques ont reproché à l’entreprise d’accorder trop d’attention à la redistribution de l’argent aux actionnaires et pas assez à l’ingénierie. Dave Calhoun, le nouveau directeur général nommé début 2020 pour redorer le blason de Boeing, a promis de ramener l’entreprise à ses racines, à savoir l’excellence technique.

À lui seul, le retard du 777x a coûté au moins 8 milliards de dollars à l’entreprise. L’incident survenu dans l’Oregon ne fera qu’aggraver la situation, en obligeant l’entreprise à revoir ses processus de production. Boeing n’a pas réalisé de bénéfices annuels depuis 2018. Il accuse un retard de 4800 à 7300 commandes d’avions court-courriers par rapport à son grand rival européen, Airbus. Il s’efforce de réembaucher les travailleurs qualifiés licenciés pendant l’accalmie du covid-19 alors qu’il tente d’augmenter la production du 737 MAX de 38 par mois à 50 d’ici 2025-26, afin de répondre à la forte demande des compagnies aériennes qui font face à une recrudescence des vols de « revanche » après la pandémie.

Entretemps, des documents déposés par Boeing auprès de la Commission des opérations de bourse (SEC) révèlent qu’au début de l’année 2022, le plan de primes annuelles destiné à récompenser le PDG et les cadres pour leur contribution à l’augmentation des bénéfices et à la sécurité a été modifié pour les récompenser s’ils atteignent les objectifs en matière de « diversité, équité et inclusion » (DEI).

Elon Musk a réagi à cette révélation : « Voulez-vous prendre place dans un avion où la priorité est donnée à l’embauche de DEI plutôt qu’à votre sécurité ? C’est ce qui se passe actuellement. »

Boeing s’est aussi donné comme défi d’augmenter de 20 % le taux de représentation des Noirs parmi ses employés aux États-Unis.






74 % des Québécois inquiets de l'augmentation du nombre de « demandeurs d'asile »

Dans l’ensemble de la province, 74 % des gens se disent «beaucoup ou plutôt préoccupés» par le fait que le Québec, en 2024, reçoit davantage de demandes d’asile qu’auparavant.

Une proportion qui s’élève à 78 % dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec et à 80 % ailleurs au Québec.

«Les gens de la région de Montréal sont un peu moins préoccupés, même si c’est un peu plus que les deux tiers avec 68 %», indique Éric Lacroix, vice-président de la firme de sondage SOM.



samedi 16 mars 2024

Extrémisme — vandalisme contre Radio-Canada pour un documentaire sceptique envers les « soins transgenres » sur les ados

Une enquête a été ouverte par la police de Montréal concernant des actes de vandalisme commis sur les locaux de Radio-Canada, à Montréal, plus tôt la semaine dernière. Des gestes revendiqués en ligne comme une réponse à la récente diffusion d’un reportage par l’émission Enquête sur les thérapies de transition de genre chez les mineurs.

La Maison de Radio-Canada, avenue Papineau, a été la cible de vandales dans la nuit du 12 au 13 mars

À 2 h 20, le 13 mars dernier, un appel a été fait au 911 concernant des méfaits commis sur l’édifice d’une « entreprise médiatique » dans l’arrondissement de Ville-Marie, a confirmé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« À leur arrivée sur les lieux, les policiers ont constaté qu’il y a des vitres brisées à l’une des entrées de la bâtisse », explique une porte-parole du corps policier, Caroline Chèvrefils.

Selon les premières informations disponibles, « un ou des suspects » auraient causé ces dommages avant de prendre la fuite, ajoute-t-elle. L’enquête est toujours en cours et aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment.

Le SPVM entend visionner les images de caméras de surveillance qui auraient capté la scène.

La société d’État a confirmé samedi avoir été la cible de ces gestes de vandalisme. « Des suspects ont effectivement endommagé trois vitres de notre édifice pour ensuite prendre la fuite, a indiqué son porte-parole, Marc Pichette. Il s’agit d’un malheureux geste de vandalisme. »

Revendiqués en ligne

Vendredi, un communiqué anonyme a été publié sur le site internet Montréal Contre-information, une plateforme utilisée par des militants anarchistes pour revendiquer leurs actions. Le texte suggère que ces gestes de vandalisme se veulent une réponse à la récente diffusion d’un reportage à l’émission Enquête sur les thérapies de transition de genre.

Diffusé le 29 février dernier, le reportage en question, intitulé Trans express, s’intéresse à la question des adolescents qui souhaitent changer de genre et au fait que le système de santé québécois « répond très vite à leurs demandes de transition médicale en prescrivant des bloqueurs, de la testostérone et des mastectomies ».

« Est-il normal qu’une jeune fille de 14 ans obtienne une prescription de testostérone en quelques minutes ? », peut-on lire dans le descriptif de l’enquête, sur le site internet de l’émission.

Or, le texte publié sur Montréal Contre-information reproche à la société d’État « d’utiliser sa large plateforme pour amplifier des discours transphobes proches de ceux de l’extrême droite ».

« Ce reportage représente un glissement idéologique qui sert à légitimer les demandes transphobes de l’extrême droite, qui va attiser les violences envers les communautés trans, présentement de plus en plus ciblées », poursuit le texte dont les auteurs restent inconnus.

Radio-Canada n’a pas souhaité commenter ces accusations dans l’immédiat.

La Presse rapportait cette semaine que plusieurs jours avant la diffusion du reportage, le 29 février dernier, différents médias avaient été encouragés à démolir le reportage d’Enquête, présenté comme une plateforme offerte par Radio-Canada à l’extrême droite transphobe avant même de l'avoir vu. Bizarrement, La Presse ne dit pas qui était à l'origine de ces « encouragements ».

Source : La Presse

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Trans — Recours constitutionnel d'une enseignante québécoise obligée de mentir aux parents

Vos impôts à l'œuvre : Télé-Québec veut redéfinir la masculinité 

Parti conservateur du Québec veut interdire les mastectomies pour les mineurs

 

La thérapie hormonale, et les conséquences irréversibles de la chirurgie pour les enfants dits « trans »

Le documentaire Garçons, un film de genre, de Manuel Foglia, suit un groupe d’adolescents de l’école secondaire de Matane et un autre de l’école Pierre-Laporte à Montréal. Le film est un projet progressiste de lutte contre les stéréotypes conservateurs en matière de rôles sexuels. Voir Réaction hostile de la part des élèves immigrés à l'arrivée d'élèves « de souche »

Stéréotypes à l'école : au nom de l'égalité des filles, on veut les empêcher de choisir ce qu'elles veulent

Mathieu Bock-Côté : La volonté de rééduquer l'homme occidental (L'homme surnuméraire)

 

 

Des exemples de prosélytisme musulman dans les écoles publiques montréalaises

Les tenants de la Loi sur la laïcité de l’État pourront maintenant répliquer à leurs adversaires les accusant de combattre un ennemi imaginaire : deux mères montréalaises affirment que des éducatrices voilées ont fait pression sur leurs filles pour qu’elles adoptent elles aussi des pratiques musulmanes. Une preuve, selon elle, que le hidjab n’est pas toujours neutre et conduit parfois au prosélytisme.

Deux mères montréalaises affirment que leurs filles ont subi des pressions pour adopter des pratiques musulmanes.

Dans le cadre de la contestation judiciaire de la loi 21, le groupe féministe Pour le droit des femmes du Québec (PDF Québec) a été autorisé à intervenir et à présenter des témoins. PDF a donc présenté le cas d’Ines Hadj Kacem et de Ferroudja Si Hadj Mohand, deux femmes ayant émigré au Canada qui disent vouloir élever leurs filles dans la plus totale égalité des sexes. Or, elles estiment que l’école publique montréalaise a échoué à cet égard.

    J’ai quitté la Tunisie pour que ma fille puisse grandir dans un milieu respectueux de ses choix et décisions
    — Hadj Kacem
 Dans une déclaration faite sous serment, Mme Hadj Kacem relate que sa fille fréquentant le service de garde de son école primaire d’Hochelaga-Maisonneuve a subi la pression d’éducatrices voilées pour qu’elle remercie Allah à la fin des repas et qu’elle cesse d’avoir recours au traiteur de l’école parce que la nourriture servie n’est pas halal ou contient du porc. Mme Hadj Kacem dit avoir retiré sa fille du service de garde après avoir déposé plusieurs plaintes à la direction.

Libre de ses choix

« J’ai quitté la Tunisie pour que ma fille puisse grandir dans un milieu respectueux de ses choix et décisions », est-il écrit dans la déclaration sous serment. « Or, c’est en fréquentant l’école publique de mon quartier que ma fille subit des pressions pour se comporter comme une “bonne musulmane”. […] J’ai la forte impression que le port d’un signe religieux par des personnes en position d’autorité influence les comportements de ma fille et la fait questionner ses choix et ceux de sa mère. »

Mme Hadj Kacem relate que sa fille subit aussi la pression d’autres écoliers parce qu’elle ne porte pas le voile. Tout cela, note la mère montréalaise, « porte préjudice à ce que nous venions chercher au Québec, soit l’égalité de faits entre les femmes et les hommes ».

Pour sa part, Ferroudja Si Hadj Mohand raconte qu’une éducatrice portant le hidjab aurait interpellé une amie de sa fille de 9 ans parce qu’elle enlevait et remettait son voile islamique dans la cour de l’école de Montréal-Nord qu’elles fréquentent. L’éducatrice lui aurait dit qu’une fois mis, le voile ne devait plus être enlevé. Puis, se tournant vers la fille de Mme Hadj Mohand, elle lui aurait demandé quand elle commencerait à le porter. La jeune fille s’est sentie « gênée » et obligée de répondre « Peut-être au secondaire ».

Un interdit légitime

« Nous avons dû avoir une longue conversation [avec notre fille] pour lui expliquer qu’elle n’était pas obligée de mentir sur sa croyance pour plaire à son éducatrice, témoigne Mme Mohand dans sa déclaration sous serment. Il est très difficile pour mes filles de résister aux pressions de leurs pairs à porter le voile, car elles ne veulent pas déplaire, et il s’agit parfois d’un signe d’appartenance au groupe. »

Les deux femmes ont refusé de parler au Devoir afin que le débat se tienne au tribunal, comme il se doit. L’avocate de PDF Québec, l’ex-présidente du Conseil du statut de la femme Christiane Pelchat, explique que ces deux témoignages sont importants. « Ça démontre que l’interdiction de signes religieux chez certains fonctionnaires est tout à fait légitime et prend en compte le droit des femmes à l’égalité, mais aussi le droit des enfants et des petites filles à l’égalité, au respect de leur liberté religieuse et le droit de ne pas être l’objet de prosélytisme. »
 
Le Mouvement laïque québécois, qui appuie lui aussi la loi 21 et la défend dans le cadre de la même contestation judiciaire, présentera pour sa part le témoignage de Jafaar Bouchilaoun. Ce père d’origine algérienne déplore que l’enseignante de son fils porte un signe religieux, lui qui a connu « l’intégrisme religieux » dans son pays d’origine, raconte son avocat Guillaume Rousseau.

La cause devrait être plaidée sur le fond cet automne. C’est le juge Marc-André Blanchard qui présidera la cause. C’est ce même juge qui, en juin 2018, avait tranché que la loi 62 sur la prestation de services publics à visage découvert du gouvernement libéral de Philippe Couillard pourrait porter un « préjudice irréparable » aux femmes musulmanes.

L’an dernier, le sociologue Gérard Bouchard, qui avait coprésidé la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, avait vilipendé la loi 21 du gouvernement de François Legault. Il avait mis ce dernier au défi de prouver que le port d’un symbole religieux par une enseignante avait un effet négatif sur les élèves.

« Ce qu’on entend souvent durant ce débat, c’est que le seul fait de porter un signe religieux — le hidjab, par exemple — entraîne une forme d’endoctrinement chez les élèves. On entend aussi que ça traumatise certains élèves, ou alors que c’est contraire à l’exercice pédagogique, ou bien que ça compromet le climat de travail dans la classe, etc. », avait lancé M. Bouchard. « Si jamais un seul de ces éléments était prouvé, personnellement, je vous le dis tout de suite, je serais tenté d’appuyer votre projet de loi. »

Source : Le Devoir

Charles Sapin : « En Europe, la “diabolisation” des partis nationalistes n'accroche plus »

Alors qu'approchent les élections européennes, le journaliste du Point a entrepris d'enquêter dans les pays où les formations dites nationalistes ou populistes ont le vent en poupe. De l'Italie aux Pays-Bas, de la Suède à l'Espagne en passant par la Finlande ou l'Allemagne, partout un même constat s'impose : les partis qui méconnaissent volontairement les effets de l'immigration sont sanctionnés dans les urnes. Entretien paru dans le Figaro Magazine.

— Emmanuel Macron semble jouer la stratégie de la peur. Il y a cinq ans, il évoquait «la lèpre populiste» tandis qu'il pointe aujourd'hui les liens supposés entre le RN et Vladimir Poutine. Est-ce pertinent ?

Charles Sapin.— La stratégie présidentielle est limpide. En retard d'une dizaine de points sur la liste RN , les candidats d'Emmanuel Macron misent sur un récit sensationnel pour inverser la tendance : grimer leurs adversaires en « ennemis de l'intérieur », c'est-à-dire en agents de Vladimir Poutine. Tout en misant sur l'« effet drapeau » que pourrait susciter la préoccupante dégradation de la situation ukrainienne [pour Kiev]. Mais il y a une limite. Ce qui peut paraître tactiquement habile peut se révéler délétère d'un point de vue stratégique. Lors de mon tour d'Europe, un constat m'a marqué. Que ce soit en Italie, aux Pays-Bas, en Suède et même dans une certaine mesure en Allemagne, la « diabolisation » n'accroche plus. Les tentatives d'assimiler les partis nationalistes aux totalitarismes du XXe siècle, les procès en filiations historiques surannées sonnent creux. Comme de vieux tubes qu'on n'écoute plus à force de les avoir trop entendus…

Cette « stratégie de la peur », pour reprendre vos mots, a fini par devenir un carburant pour les forces nationalistes qu'elle pensait combattre. Elles légitiment ces dernières en forces « antisystème », alors qu'elles appartiennent le plus souvent depuis des années à ce système. Elle finit par les installer, de fait, en seule alternance véritable. L'exemple des nationalistes suédois est éloquent. Fondé en 1988 par d'authentiques néonazis, le parti a rompu et renié ses origines dans les années 2000. Il a continué malgré tout d'être ostracisé, exclu du jeu démocratique. Jusqu'à se voir sacré aux dernières élections. Puisque étant le seul à ne pas avoir de responsabilité dans la situation migratoire catastrophique du pays et l'effondrement de son système social.