jeudi 11 février 2021

Actrice noire joue Anne Boleyn (épouse du roi Henry VIII), cette féministe en lutte contre le patriarcat

Blanche déguisée en Indienne, très mal
 

Le public aime les feuilletons historiques : beaux costumes, dépaysement, dimensions épiques des destins, rassurants (car même les grands de ce monde connaissaient des déboires souvent bien pires aux nôtres), exotiques à souhait et - quand ils sont bons - éducatifs, ce qui ne gâche rien car on a alors le plaisir d’en apprendre sur notre passé.

Mais voilà, les séries historiques portent surtout sur l’histoire occidentale, patriarcale et chrétienne. Comme conjuguer cet intérêt du public avec l’idéologie progressiste et diversitaire de tant de scénaristes et producteurs ?

En passant outre à la véracité, en faussant et en réécrivant l’histoire : les femmes Vikings seront donc des guerrières, les Vikings tueront avec délectation des chrétiens, mais hésiteront à blesser des musulmans, Achille sera noir. Cela afin de promouvoir la diversité de genre, le féminisme moderne.

Des noirs pour incarner une reine de France, d’Angleterre, un viking ou encore Achille le blond, le progressisme trouve cela excellent, car provocateur. Mais gare à « l’appropriation culturelle » des blancs. SLĀV, spectacle construit autour d’anciens chants d’esclaves noirs, ne comptait que deux interprètes noirs sur six choristes, c’était très très mal, il a fallu amener le metteur en scène à résipiscence. Qu’il fasse son autocritique devant les membres du bureau du parti culturel progressiste. Des modèles blancs portant des costumes amérindiens : inacceptable appropriation culturelle (la photo ci-dessus est donnée en exemple dans l’article de Wikipédia sur le sujet). Pour les partisans de ce concept d’appropriation culturelle, celle-ci constituerait une forme d’oppression et de spoliation. La culture « minoritaire » se trouverait ainsi dépouillée de son identité, ou réduite à une simple caricature raciste…

Jamaïcaine noire joue Anne Boleyn  : nécessaire
 

L’imposition des impératifs progressistes diversitaires dans les feuilletons à prétention historique semble débridée dans l’anglosphère. Même — et, semble-t-il surtout — s’ils heurtent l’histoire et les représentations « traditionnelles » que les Occidentaux pourraient avoir des personnages historiques ainsi détournés.

C’est ainsi que l’on apprend que l’actrice britannique d’origine jamaïcaine Jodie Turner-Smith incarnera la reine Anne Boleyn dans le cadre d’une série en trois parties commandée par la chaîne de télévision britannique Channel 5.

Anne Boleyn, deuxième épouse d’Henry VIII et mère de la reine Elizabeth I, a été exécutée par décapitation en 1536 à la Tour de Londres après être tombée en disgrâce auprès de son mari et avoir perdu des intrigues de cour face à ses ennemis, notamment Thomas Cromwell, ministre et proche conseiller du roi.

Portrait d’Anne Boleyn
 
« Cette minisérie retracera les derniers mois de la vie d’Anne Boleyn du point de vue de cette dernière », a déclaré Channel 5.

Noire et féministe en lutte contre patriarcat

« Ce drame psychologique explore sa lutte pour survivre et pour assurer un avenir à sa fille, mais aussi sa lutte contre le puissant patriarcat qui a causé sa perte », a ajouté la chaîne de télévision.

Jodie Turner-Smith, âgée de 34 ans, dit avoir été immédiatement captivée par le scénario.

« La légende de cette reine formidable et mère féroce sera vue comme une histoire profondément humaine qui reste pleinement pertinente de nos jours », a-t-elle déclaré.


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Zemmour et le néo-puritanisme féministe

« Le féminisme est devenu une telle force idéologique dans la société ! Quand on ose émettre des réserves sur l’idéologique féministe, on est considéré comme un moins que rien, comme un quasi-nazi. »

 Zemmour voit un même renversement actuellement : le premier féminisme fut libertin, il est devenu puritain. « C’est typique de notre époque, le puritanisme passe par la jeunesse […] La différence est que le puritanisme ne repasse pas par la case catholicisme et vertu, mais par la case féminisme ». La nouvelle de Maupassant (grand-mère libertine jeune sous Louis XV, petite-fille puritaine du XIXe siècle) est ici : Les Conseils d’une grand-mère.

Christopher Lasch l’avait annoncé. Il y a deux temps au féminisme : 1) Un premier temps libertaire où il s’allie aux libertins, aux hommes, pour démolir la morale catholique et ce que ce féminisme appelle la morale patriarcale. 2) Ensuite, il y a un second temps du féminisme où les hommes ne sont plus des alliés, mais des ennemis. C’est la libido masculine qui est mise en accusation : brutale, irrespectueuse de la femme.

« Au XVIIIe siècle, Casanova est un conservateur : il défend la famille et le roi. Il est antirévolutionnaire. Il n’y a pas, contrairement à ce que croient nos féministes d’aujourd’hui, il n’y a pas de contradiction entre le patriarcat et le libertin. On peut être en famille un patriarche et au-dehors un libertin. »

« Aujourd’hui, on est dans une contradiction terrible. […] L’homme de pouvoir est identifié au séducteur (de Henri IV à Chirac). Et quand il ne l’est pas, comme sous Louis XIII, les contemporains se disent, mais ce n’est pas un roi. C’est l’inverse d’aujourd’hui. […] Aujourd’hui, au contraire, il est diabolisé. L’homme de pouvoir. […] Parce qu’on estime que c’est contraire à la dignité des femmes. DSK c’est ça. C’est un basculement, en France, en tous cas. […] On interdit aux présidentiables d’avoir des maîtresses depuis 30 ans. »

« Comme d’habitude la technique et le droit viennent renforcer ce basculement idéologique. Je m’explique. Le droit d’abord. On invente des concepts juridiques pour renforcer ce néo-puritanisme. Par exemple, la notion d’emprise dont on fait grand cas aujourd’hui, qui est un concept d’un flou inouï. Ce n’est pas du droit. C’est de la psychologie. L’emprise existe, mais ce n’est pas un concept juridique. Cela n’a rien de fiable. C’est flou. Et “être sous emprise” dans toute la littérature française depuis des siècles, cela s’appelle être amoureux. Aujourd’hui on appelle cela être sous emprise. Donc un consentement n’est plus un consentement, on peut toujours rétracter un consentement puisqu’on dira qu’on était sous emprise. Il n’y a plus de règles. Tout est possible. Tout le monde peut donc être accusé de n’importe quoi par n’importe qui. Ce néo-puritanisme est pire que celui du XIXe siècle. » Surtout pour les hommes. « Et la deuxième chose c’est la technique. C’est-à-dire les fameux réseaux sociaux. Mais j’insiste, je ne pense pas que les réseaux sociaux soient à l’origine de cela. » Ils sont une opportune caisse de résonance.

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Covid-19 — Gouvernement allemand a commandé rapport alarmiste pour justifier des mesures dures

L’hebdomadaire dominical allemand Die Welt am Sonntag (860 000 lecteurs/édition en 2020) a obtenu un long échange de courriels qui indique que lors de la première phase de la pandémie, le cabinet du ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer (ci-dessous), a fait pression sur des chercheurs afin qu’ils produisent des résultats destinés à un rapport alarmiste.

Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer

Le ministère fédéral de l’Intérieur a engagé des scientifiques de plusieurs instituts de recherche et universités à des fins politiques lors de la première vague de la pandémie au coronavirus en mars 2020. Il a chargé les chercheurs de l’Institut Robert Koch et d’autres institutions de produire un modèle pandémique qui permettrait au ministère de l’Intérieur, Horst Seehofer (CSU), de justifier les mesures sévères contre la Covid-19 qu’il désirait mettre en place.

C’est ce qui ressort de plus de 200 pages de correspondance interne entre les gestionnaires du ministère de l’Intérieur et les chercheurs que Die Welt am Sonntag a obtenues. Un groupe d’avocats a obtenu ces courriels à la suite d’un litige de plusieurs mois que ces avocats avaient engagé avec l’Institut Robert Koch.

Dans un échange de courriers électroniques, le secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, Markus Kerber, demande aux chercheurs contactés d’élaborer un modèle sur la base duquel des « mesures préventives et répressives » peuvent être envisagées.

Selon cette correspondance, les scientifiques ont travaillé en étroite coordination avec le ministère. En seulement quatre jours, ils ont rédigé un dossier classifié secret qui a été divulgué à divers médias au cours des jours suivants.

Sur commande, les chercheurs ont calculé un « pire scénario ». Il prévoyait que plus d’un million de personnes en Allemagne pourraient mourir du coronavirus si la vie sociale continuait comme avant la pandémie.

Le ministère a également demandé aux chercheurs de réfléchir à la manière dont l’opinion publique pourrait être influencée. Selon le journal, plusieurs scientifiques ont répondu avec empressement à cette demande. L’une des idées avancées était l’utilisation d’images de personnes mourant d’essoufflement pour produire un effet de choc. On ignore qui sont les scientifiques. Dans les documents obtenus par Die Welt am Sonntag, leurs noms ont été caviardés.

À la suite de ce rapport « secret », le confinement fut prolongé. On ne sait pas dans quelle mesure la chancelière Angela Merkel (CDU) était au courant de la manière dont le rapport a été conçu. Pendant la crise Covid-19, elle a toujours défendu une science indépendante.

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Parodier le vocabulaire des études de genre : un nouveau genre à succès ?

Helen Pluckrose et James Lindsay viennent de signer un essai intitulé Cynical Theories (Théories cyniques) et sous-titré Comment les universités ont tout réduit à la race, au genre et à l’identité — et pourquoi cela nuit à tout le monde.

Les deux auteurs se sont déjà fait connaître par des articles parodiques qui ont fait couler beaucoup d’encre comme 

  1. Réactions humaines à la culture du viol et à la performativité queer dans les parcs à chien de Portland (Oregon), ou 
  2. Une ethnographie de la masculinité des restaurants aux serveuses en soutien-gorge : thèmes d’objectivisation, conquête sexuelle, contrôle masculin, et raideur masculine dans un restaurant objectivant la sexualité.

Ces deux articles ont été publiés par des revues universitaires de sciences sociales qui n’ont même pas vu leur caractère parodique. Il faut dire que le sens du second degré fait autant défaut à leurs comités éditoriaux que le sérieux scientifique… 

Un autre article pseudo-savant, Ton combat est mon combat. Féminisme solidaire comme réplique intersectionnelle au féminisme de choix néolibéral, avait été fabriqué en recopiant de larges extraits de Mein Kampf (Mon combat en allemand). Seule modification : les mots aryen et allemand avaient été remplacés par femmes ou féminin, le mot juif par hommes ou masculin. Il était en cours de publication, lorsque le canular fut révélé. 

Après les canulars, place aujourd’hui au sérieux. Dans leur livre paru en 2020, Helen Plukcrose, rédactrice en chef du magazine Aero, et James Lindsay, mathématicien de formation, tentent de comprendre comment nous sommes devenus si obsédés par la race, le genre ou l’identité.

De la « French Theory » à une société de castes identitaires

Tout a commencé sur les campus dans les années 1960-1970 avec la « French Theory » de Michel Foucault, Jacques Derrida ou Jean-François Lyotard. En pleine désillusion à gauche par rapport au marxisme comme à la modernité, ce courant radical a rejeté toute notion de savoir objectif et de vérité universelle. La connaissance ne serait qu’une construction sociale, et les sociétés, institutions ou langages ne peuvent être considérés que comme oppressifs. Le ver postmoderniste était introduit dans le fruit universitaire. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, ce courant nihiliste a muté et s’est divisé en plusieurs branches plus militantes pour déconstruire les injustices sociales. Les études postcoloniales considèrent la science et les Lumières comme des ruses pour promouvoir les valeurs occidentales. Il faut tout décoloniser, de la littérature aux cheveux.

La théorie queer nie les origines biologiques non seulement du genre, mais aussi du sexe et de la sexualité. Hommes et femmes, hétérosexuels et homosexuels ne sont que des catégories construites par les discours dominants pour préserver des normes. Quant à la théorie critique de la race, elle fait preuve d’une vision profondément religieuse : comme le péché chez les chrétiens, le racisme y est omniprésent et éternel. Même le fait de ne pas considérer les gens en fonction de leur race devient raciste. Comme l’assure par exemple Barbara Appelbaum dans Being White, Being Good (Être blanc, être bon : complicité blanche, responsabilité morale blanche et pédagogie de la justice sociale, paru en 2010), tous les Blancs sont activement complices du racisme, et seule la confession de ces privilèges permet d’y remédier.

C’est ainsi, expliquent Pluckrose et Lindsay, que nous sommes entrés dans une société de castes identitaires où l’on est soit membre d’un groupe marginalisé, soit assigné à un groupe privilégié en fonction des différentes thématiques de genre, race ou sexualité. Dans cette folle logique, Peter Tatchell, figure des droits de l’Homme notamment investi contre l’apartheid, s’est retrouvé accusé de racisme pour avoir critiqué des rappeurs noirs appelant à tuer des homosexuels.

Un plaidoyer pour le libéralisme classique, la raison et la science

Alors que ces théories jargonneuses ont longtemps été cantonnées aux microcosmes des universités d’élite, les termes « suprématie blanche » ou « cisnormativité » ont contaminé la société dans les années 2010. Selon Pluckrose et Lindsay, « l’évangile » des activistes pour la justice sociale — aujourd’hui désignés par le terme « woke » (« éveillés ») — est devenu incontournable. Et les excommunications, brutales, se multiplient. Ingénieur chez Google, James Damore a été licencié pour avoir écrit, dans une note en interne, que les différences de genres existent alors qu’il cherchait justement à trouver une solution à l’inégalité entre hommes et femmes dans son secteur. Même Martina Navratilova, pionnière LGBT dans le tennis, a été étrillée pour avoir rappelé qu’il n’était sportivement pas équitable que des femmes trans puissent participer aux mêmes compétitions que les femmes cisgenres.

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Le wokisme se répand dans les entreprises, dans son ouvrage (La Grande Déraison) Douglas Murray indique :

L’activisme en faveur de la justice sociale est censé — à juste titre — être le paramètre par défaut de tous les employés des grandes entreprises et la plupart d’entre elles, y compris Google, font passer des tests aux candidats pour éliminer toute personne ayant des penchants idéologiques non conformes. Ceux qui ont passé ces tests confient avoir dû répondre à de multiples questions sur les problèmes liés à la diversité — sexuelle, raciale et culturelle — et témoignent que des réponses « correctes » à ces questions constituent la condition préalable à tout recrutement. La théorie de la « fragilité blanche »

La théorie de la « fragilité blanche »