vendredi 20 mars 2015

Enseignement au Québec — On prend « n'importe qui »


Lu dans le Soleil du Québec du 18 mars :

« C’est scandaleux qu’on prenne n’importe qui, mais vraiment n’importe qui, du meilleur au pire. »

La didacticienne du français Suzanne-G. Chartrand souhaite depuis longtemps que Québec impose des conditions d’admission plus sévères au baccalauréat en enseignement. « Ça fait 20 ans que je le demande. Et j’attends toujours des mesures concrètes », soupire Mme Chartrand, retraitée du Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.

Actuellement, il n’y a pas de critères uniformes édictés par le ministère de l’Éducation, chaque université choisissant les candidats au bac en enseignement selon la cote de rendement au collégial (la fameuse cote R).

« Les universités et les facultés des sciences de l’éducation veulent des clients, alors ils ne sont pas regardants », déplore Mme Chartrand, pour qui il est clair qu’on forme et diplôme trop de profs médiocres. « C’est une course aux diplômes. On diplôme des enseignants qui ne devraient pas l’être », résume-t-elle.

Selon ce que rapportait La Presse, hier, le gouvernement Couillard exigera de meilleurs résultats scolaires au collégial afin d’avoir des candidats « plus forts » à l’entrée au bac et, ultimement, « les meilleures personnes possibles pour enseigner aux enfants ».

Test unique de français

Québec souhaite aussi instaurer un test unique de français qui serait « exigeant ». L’objectif : éviter que les candidats au bac en enseignement soient trop faibles en français et échouent au fameux test de certification en français écrit pour l’enseignement (TECFEE), qui serait maintenu à la fin des études.
À l’heure actuelle, plus de la moitié des futurs professeurs échouent au TECFEE lors d’une première tentative. Mais ils ont droit à un nombre illimité de reprises, ce qui n’était pas le cas auparavant, s’indigne Mme Chartrand.

« Les universités se sont entendues entre elles pour que les étudiants puissent passer ce test le nombre de fois qu’ils veulent. C’est scandaleux », dit l’ancienne enseignante, qui souhaite également voir les futurs profs passer un test de français oral. « Comme enseignant, on passe nos journées à parler. On doit être des modèles linguistiques pour les enfants », plaide-t-elle.

Le travail de professeur ne serait pas assez valorisé

Selon Mme Chartrand, si on accepte « n’importe qui » en enseignement, c’est parce qu’on ne valorise pas assez le travail de l’enseignant dans notre société. « C’est un métier sous-payé et non valorisé. On n’a pas plus de respect pour l’enseignement qu’on en a pour la langue française au Québec. »

[Note du carnet : les enseignants du Québec ne sont pas sous-payés, ce qui n’exclut pas une faible valorisation de la profession d’enseignant au Québec (« longues vacances », « prennent n’importe qui », « connaissent même pas le français », etc.) Pour les salaires des enseignants et des fonctionnaires québécois en général lire cette note de l’IEDM. Il faut se rappeler qu’environ 60 % des employés du secteur public ont atteint l’échelon le plus élevé de leur profession, soit de 75 700 $ pour un enseignant. Le salaire moyen au Québec est de près de 43 500 $ en 2013 et 44 621 $ en 2014. Il était de 49 088 $ en Ontario. L’institutrice (primaire) au Québec après 15 ans gagne 72 212 $, le même poste rapporte 75 336 $ en Ontario. Au secondaire, l’écart est quasiment le même.]

Un problème social pour le syndicat FSE

La présidente de la Fédération des syndicats en enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, croit elle aussi que « socialement, il y a un problème avec le français » au Québec. « Mais on fait d’un problème social la problématique des enseignants. C’est ça qui est déplorable, juge Mme Scalabrini. Les étudiants qui entrent en éducation à l’université ont le même problème que les autres étudiants. »

La présidente de la FSE estime par ailleurs que la nouvelle publiée hier dans La Presse est un bien mauvais message à envoyer à l’ensemble de la société. « Si c’est le premier message qu’a voulu envoyer le nouveau ministre de l’Éducation [François Blais], c’est raté [...]. L’image qui pourrait rester dans la tête des gens qui ont lu l’article, c’est que nos jeunes enseignants sont en difficulté dans leur profession, ce qui n’est pas le cas. »

La syndicaliste [!] rappelle que les jeunes profs ont obtenu un brevet et passé tous les examens avant d’entrer dans la profession. « On a un très beau réseau de l’éducation au Québec, avec de belles réussites et de très bons enseignants », insiste-t-elle. [Elle prêc

« Oui, on est ouvert à parler de la cote R, mais est-ce qu’on pourrait aussi parler de la précarité dans la profession, de la tâche et des conditions de la profession enseignante, de ce qui donne le goût à des jeunes de venir ou pas en éducation ? », demande Mme Scalabrini.




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Cour suprême : les organisations religieuses jouissent de la liberté de religion

« La décision [Loyola] est importante à deux titres », déclare Mark Phillips, avocat-conseil qui exerce au sein du groupe Litige commercial d'un bureau d'avocats à Montréal. « Tout d’abord, elle reconnaît que les organisations religieuses jouissent de la liberté de religion qui est protégée constitutionnellement et que ce droit ne revient pas qu’aux seules personnes physiques. De plus, elle énonce ce que l’État est en droit d’exiger et fixe les limites que celui-ci ne doit pas dépasser lorsqu’il s’agit de programmes d’études qui ont trait à la religion et à l’éthique. »

Me Mark Phillips (à gauche) et Paul Donovan, directeur de Loyola (au centre), et Me Darche (de dos) à la Cour suprême


La firme d'avocats qui emploie Me Phillips, BLG, a d’abord représenté l’école Loyola pro bono devant la Cour supérieure du Québec. Mark Phillips et son collègue Jacques Darche ont réussi à faire annuler la décision du Ministre en révision judiciaire dans un jugement rendu en juin 2010. Le procureur général du Québec a alors interjeté appel et réussi à faire infirmer ce jugement par la Cour d’appel du Québec en décembre 2012. En 2013, Mes Phillips et Darche ont sollicité et obtenu l’autorisation d’en appeler à la Cour suprême du Canada. Celle-ci a entendu la plaidoirie orale en mars 2014 et, hier, a rendu une décision qui va constituer un arrêt de principe. Dans deux séries de motifs essentiellement concordants, la Cour a avalisé la position que BLG lui avait présentée.

« Chez BLG, nous sommes tous fiers du travail que Mark Phillips et Jacques Darche ont fait pour obtenir gain de cause pour Loyola dans cette cause très importante », se félicite John Blair, chef national du groupe Litige commercial. « Grâce à leur expertise et à leur engagement, ces deux plaideurs, qui figurent parmi les plus talentueux au pays, ont su défendre les intérêts de notre client et de la collectivité dans son ensemble. Mes Phillips et Darche, appuyés par une équipe dévouée, ont consacré plusieurs années à travailler avec le client pour que l’argument présenté à la Cour suprême et accepté par celle-ci apporte une contribution positive au droit. »

Voir aussi

Les personnes « morales » jouissent-elles de la protection des Chartes ?


Loyola contre Monopole de l'Éducation du Québec — résumé des positions écrites

CCRL : "parents of children in Quebec's public schools should be afforded better recognition of their religious sensibilities "


Catholic Civil Rights League's press release

Ottawa, ON March 19, 2015 - Perhaps it is fitting on the feast day of the patron saint of Canada, St. Joseph, that Loyola High School has won a major victory for religious rights of parents and students, given its victory in Loyola High School v. Quebec (Attorney General) released today by the Supreme Court of Canada (SCC).

The Catholic Civil Rights League (CCRL) intervened in Loyola's appeal to the SCC, and welcomes the decision as a strong endorsement of religious freedoms, especially as exercised by institutions and communities of faith.

All seven judges agreed that the Ministry of Education in Quebec had infringed on Loyola's constitutional rights in denying its 'equivalent' alternative program under the province's Ethics and Religious Culture curriculum in 2008.

A four judge majority ruled that the Quebec Ministry of Education was wrong to deny the exemption to Loyola in the delivery of the curriculum from a Catholic perspective. In the words of Madam Justice Abella: 'I agree with Loyola that the Minister's decision had a serious impact on religious freedom in this context. To tell a Catholic school how to explain its faith [pursuant to the ERC program] undermines the liberty of the members of its community who have chosen to give effect to the collective dimension of their religious beliefs by participating in a denominational school ...

Although the state's purpose here is secular, requiring Loyola's teachers to take a neutral posture even about Catholicism means that the state is telling them how to teach the very religion that animates Loyola's identity. It amounts to requiring a Catholic institution to speak about Catholicism in terms defined by the state rather than by its own understanding of Catholicism.' In an important nod to parental rights, Justice Abella continued, 'It also interferes with the rights of parents to transmit the Catholic faith to their children, not because it requires neutral discussion of other faiths and ethical systems, but because it prevents a Catholic discussion of Catholicism. This ignores the fact that an essential ingredient of the vitality of a religious community is the ability of its members to pass on their beliefs to their children, whether through instruction in the home or participation in communal institutions.'

The Court ordered that the Quebec Ministry of Education issue the exemption for the Loyola program based on its ruling.

In fact, a three judge minority opinion would have gone farther, and would have issued the requested exemption from the Quebec ERC program outright, rather than force Loyola to have to engage in a further battle over its rights, following seven years of litigation since it commenced its effort to seek accommodation of its program.

The CCRL intervened in the case, together with the Faith and Freedom Alliance, the Association of Quebec Catholic Parents and the Coptic Christian Association of Montreal, to maintain opposition to the ERC curriculum, which purports to stipulate a 'neutral' position on religion, while demeaning religious understandings generally through enforced moral relativism. It should be noted that the ERC curriculum continues to apply to Quebec public schools, for which religious parents have not been provided exemptions, following a previous ruling of the Supreme Court in 2012.

While the League welcomes the Supreme Court's analysis applicable to Loyola, we urge that Quebec, and all remaining provincial and territorial systems, reflect seriously on the recognition of religious rights of students, parents and others in our shared public education systems, rather than limiting such rights to those who can afford privately funded education.

In particular, parents of children in Quebec's public schools should be afforded better recognition of their religious sensibilities, as a matter of justice, without having to incur the costs of privately funded education. Parents are the first educators of children, and the state should not intrude on deeply held religious understandings without adequate cause.

Madam Justice Abella for the majority stated as follows: 'A secular state does not - and cannot - interfere with the beliefs or practices of a religious group unless they conflict with or harm overriding public interests. Nor can a secular state support or prefer the practices of one group over those of another ...The pursuit of secular values means respecting the right to hold and manifest different religious beliefs. A secular state respects religious differences, it does not seek to extinguish them.'

The case is a significant response in favour of a robust understanding of religious freedoms, especially communal religious freedoms, which were expressly outlined by all judges in their ruling today, for which the CCRL is thankful.




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Parents catholiques : voir plus d'écoles catholiques offrir un programme équivalent au cours d'ECR


Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse de l’APCQ :

VICTOIRE À LA COUR SUPRÊME DU CANADA POUR L’ÉCOLE PRIVÉE CATHOLIQUE LOYOLA EN FAVEUR D’UN COURS D’ÉTHIQUE ET CULTURE RELIGIEUSE EN CONFORMITÉ AVEC LEUR FOI CATHOLIQUE

Montréal, le 19 mars 2015. L’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) se réjouit du jugement de la Cour suprême du Canada, favorable à la cause de l’école Loyola. Cette école secondaire privée catholique demandait de pouvoir donner un cours équivalent au programme d’éthique et culture religieuse (ECR). La Cour a jugé que le Ministère d’Éducation, de Loisir et de Sport (MELS) avait agi de façon non raisonnable en refusant la demande de Loyola de donner un cours en conformité avec sa foi catholique.

Diane Joyal, présidente de l’APCQ, se dit heureuse de constater que le plus haut tribunal au pays conclut que cette contrainte est inconstitutionnelle car elle porte « gravement atteinte » à la liberté de religion des personnes qui veulent offrir et qui souhaitent recevoir une éducation confessionnelle.

Se basant sur la liberté fondamentale de religion reconnue dans les Chartes canadienne et québécoise, ainsi que dans des conventions internationales, la Cour suprême du Canada a donc donné raison à l’école Loyola, affirmant ainsi le droit fondamental de la liberté de religion, qui comprend le droit de manifester et d’enseigner sa religion, selon la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. La Cour a décidé que l’État ne peut pas dicter à un organisme religieux comment enseigner sa propre religion. C’est une victoire importante que la Cour suprême ait reconnu cette liberté de religion aux organismes religieux et non seulement aux individus. En tant qu’intervenant dans cette cause, l’APCQ, avait défendu fortement cette position.

Ce jugement respecte aussi le droit des parents de voir dispensé à leurs jeunes un programme cohérent avec le caractère catholique de l’école qu’ils ont choisie. L’article 64 du jugement se lit : « La décision de la ministre porte également atteinte au droit des parents de transmettre la foi catholique à leurs enfants ». C’est une victoire importante pour les parents du Québec qui revendiquent depuis 2008 le choix d’un enseignement religieux et éthique conforme à leurs valeurs, à travers l’APCQ et autres organismes.

Avec ce jugement, il y a finalement un répit pour les parents qui peuvent envisager d’obtenir à l’intérieur d’une école privée confessionnelle un enseignement moral et religieux respectueux de leurs croyances religieuses. L’école Loyola pourra donc satisfaire aux exigences d’équivalence pour sa version alternative à ECR, avec le critère de la perspective catholique. C’est donc dire que les écoles catholiques privées qui voudront se prévaloir de cette équivalence pourraient utiliser un programme similaire.

Dorénavant, à l’intérieur d’une école privée, le ministère devra respecter l’enseignement confessionnel de la religion de l’école. Les parents peuvent aussi s’attendre à ce qu’une telle école puisse éclairer les enfants sur la perspective morale de leur propre religion tout en donnant une présentation objective des diverses positions et en favorisant des échanges sur les questions éthiques. À l’instar de Loyola, toute école confessionnelle serait tenue de donner une description objective des contenus reliés aux autres religions et croyances.

L’APCQ souhaite voir un plus grand nombre d’écoles confessionnelles catholiques offrir le choix d’un programme équivalent au cours d’ECR du ministère, qui soit respectueux de la position catholique.

L’APCQ est donc très heureuse du dénouement de la cause de Loyola et compte continuer de suivre avec les parents catholiques les retombées positives du jugement de la Cour suprême qui vient réaffirmer l’importance de la liberté de religion pour les institutions et l’importance de respecter le choix des parents en éducation scolaire.

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Personnes contact :
Diane Joyal, présidente APCQ : 514-276-8068
Marie Bourque, vice-présidente : 514-815-0524




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Belgique — les cours de religion ou de morale laïque ne seront plus obligatoires dès la rentrée prochaine


La Cour constitutionnelle belge a mis à mal l’organisation des cours de morale et de religion dans les écoles publiques francophones belges.

Choisir un cours de religion à l’école est contraire aux principes de la vie privée, car en choisissant de suivre le cours de morale (non religieuse), de religion catholique ou islamique, on rend publiques ces convictions personnelles. C’est ce qu’estimaient et ne voulaient pas les parents d’une jeune bruxelloise. Ils ont saisi la cour constitutionnelle qui leur a donné raison, ce jeudi. On ne peut pas être obligé de choisir.

La ministre de l’Enseignement va se conformer à l’arrêt et modifier le décret pour la rentrée prochaine. Les cours de religion ou de morale seront toujours dispensés, mais plus obligatoires. Des cours de citoyenneté devaient être dispensés, à la rentrée.



« Avec cette modification, la Fédération Wallonie-Bruxelles [la région francophone de Belgique] rejoindra la Communauté flamande qui, depuis 2002, a prévu le caractère optionnel de ces cours sans pour autant encore modifier ses décrets. Il est à remarquer que ce changement n’a pas eu beaucoup d’impact en Flandre, étant donné le faible nombre des élèves n’étant inscrits à aucun des différents cours », a indiqué Joëlle Milquet, la ministre de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles).

Cette décision contrarie les Évêques de Belgique pour qui les cours de religion ou de morale font partie de notre culture. D’autres sont en revanche satisfaits.


L’avis des représentants catholiques : « Un cours de religion ou de morale fait partie fondamentalement de la culture »

Dans un communiqué de la conférence épiscopale de Belgique, les évêques se disent « convaincus qu’un cours de religion ou de morale fait partie fondamentalement de la culture dans laquelle vivent les jeunes et leurs familles, comme enracinement de leurs traditions religieuses et philosophiques. » « Et cela vaut tout autant pour les personnes catholiques, protestantes, orthodoxes, juives, et musulmanes. L’actualité impose cet approfondissement qui facilitera des chemins de cohésion et de paix. Dans les cours de religion ainsi proposés, se vit aussi tout un apprentissage sur le sens de la vie et de la vie en société », estiment-ils encore.


Le Centre d’action laïque (CAL) se réjouit de cette décision

« Quand la plus haute juridiction du pays dit que notre système est contraire aux droits de l’homme, un gouvernement qui agit en bon père de famille doit réagir et adapter son système », a souligné le secrétaire général adjoint, Benoît Van der Meerschen.

Selon lui, il est temps que les deux heures consacrées à la religion ou à la morale deviennent deux heures communes à tous les élèves afin qu’ils abordent ensemble les « questions de sens ».

« On ne va pas mettre ces enfants dans un placard ! »

En Flandre, où la présence aux cours de religions ou de morale laïque est facultative depuis plus de dix ans déjà, les élèves dispensés ne représentent que 0,8 % de l’ensemble des élèves de l’enseignement officiel a-t-elle relevé. Plusieurs députés, tant de la majorité que de l’opposition, se sont toutefois inquiétés des activités qui seront proposées à ces élèves dispensés. « Le nombre de ces élèves dépendra évidemment de l’offre alternative qui leur sera offerte », a ainsi pointé Caroline Désir (PS, majorité).

« J’espère que ces heures ne seront pas perdues et qu’elles pourront être utilisées à des fins éducatives », a plaidé de son côté Joëlle Maison (FDF, opposition).

« On ne va pas mettre (ces enfants, NDLR) dans un placard ! », a répliqué la ministre Mme Milquet. « Ces élèves bénéficieront d’un encadrement pédagogique adéquat », avec une « garantie de sécurité », mais dans « le cadre de l’autonomie de gestion des établissements », a-t-elle ajouté.

Interrogée par plusieurs députés sur l’opportunité de créer éventuellement un nouveau cours pour ces élèves dispensés, la ministre a écarté la chose vu les contraintes budgétaires qui pèsent sur la Fédération. « Créer juste une heure de cours plus, c’est 76 millions d’euros (par an). Et je ne les ai pas ! », leur a-t-elle lancé.


Chasser la religion, ce sera diminuer la mixité

Pour le chroniqueur Antonio Solimando, faire la chasse aux cours confessionnels dans le réseau officiel est une erreur. Il s’agirait d’une perte. « L’enseignement de la religion à l’école permet la plupart du temps d’en maitriser le contenu. Quant aux familles qui souhaitent inscrire leurs enfants à ces cours, on les envoie tout droit vers les écoles confessionnelles. Où il n’y a plus de mixité », ajoute-t-il.




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ECR — un cours maladapté aux écoles privées


Le juriste de l’Université Laval Louis-Philippe Lampron croit que le jugement est très riche et offre des gains aux deux parties. « Il y a une reconnaissance de l’importance de la liberté de religion et du droit des parents et des institutions de transmettre leur foi à leurs enfants, fait-il valoir. Mais il y a aussi une victoire pour l’éducation civique, puisque la Cour suprême reconnaît que l’État a toute la légitimité d’imposer à des écoles confessionnelles le fait de traiter et d’enseigner d’autres courants religieux que le leur. »

Selon lui, le programme ECR ne pourra donc pas être donné de façon uniforme dans les écoles confessionnelles. « C’est clair, la Cour reconnaît que l’État n’a pas de légitimité à venir dire aux établissements comment parler de leur propre religion. Il va falloir qu’il y ait une autre mouture qui leur soit destinée », prévoit M. Lampron. « Le Ministère devrait retourner dans ses cartons et penser à une notre manière d’atteindre ses objectifs et d’imposer cela aux établissements confessionnels », avance l’expert, qui n’ose se prononcer sur la forme que pourrait prendre ces modifications.

La Cour suprême a renvoyé la balle dans le camp de Québec « pour réexamen à la lumière des présents motifs ». Le ministre de l’Éducation du Québec, François Blais, a préféré prendre le temps d’étudier le jugement avant de réagir. Mais il a été interpellé à l’Assemblée nationale par la députée péquiste Nicole Léger, qui a dénoncé le « retour en arrière » que constitue ce jugement qui « va à l’encontre des valeurs québécoises » et qui fragilise la déconfessionnalisation des écoles du Québec.

« Ça m’étonnerait beaucoup que le jugement soit annonciateur de la confessionnalisation des écoles », a rétorqué M. Blais, assurant au passage qu’il a un « attachement personnel, particulier et personnel » au cours instauré en 2008.

Source : Le Soleil




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« Québec va devoir exempter ses écoles religieuses privées »






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Cette décision ouvre la voie à d'autres revendications d'autres écoles religieuses (SRC)






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