lundi 15 mars 2021

Google et Bing : Couple blanc et inventeur blanc

Saisissez « couple blanc » ou « inventeur blanc » dans la recherche Google. Regardez les photos.

Étrangement, il y a beaucoup de gens qui ne répondent pas à la requête... Cette incohérence n'apparaît pas si l'on cherche « couple noir » ou « inventeur noir ».


Bing ne fait pas mieux que Google, voici ses images pour les « couples blancs »...

Bizarrement, cherchez « criminel blanc » et là l'algorithme ne produit pas ces résultats panachés...

 
 
La recherche de Bing et de Google ne semble pas très au point...

Les ides de mars, le 15 mars en 44 av. J.-C.


Sur l’île de Montréal, chaque étudiant qui étudie en anglais reçoit 56 % de plus de fonds d’immobilisation que celui qui étudie en français

Selon Frédéric Lacroix :

Au Québec, les universités anglophones bénéficient d’un net avantage (d’un facteur quatre en proportion au poids démographique) pour ce qui est des fonds d’immobilisation investis par le gouvernement du Québec. Sur l’île de Montréal, un étudiant « pondéré » qui étudie en anglais bénéficie de 56 % de plus de fonds d’immobilisation qu’un étudiant qui étudie en français.

Un tel écart laisse songeur : pour reprendre une terminologie à la mode, serions-nous en présence d’une discrimination « systémique » envers les universités de langue française au Québec ? Les juristes qui traitent de discrimination concluent à l’existence d’une telle chose dès lors que des effets indirects, même involontaires, entraînent une différence de traitement constante et incapacitante sur la base d’une distinction comme la langue. Ce qui semble bien être le cas ici.

Cette iniquité de répartition des fonds s’ajoute aux iniquités d’attribution des fonds de recherche qui favorisent aussi les universités anglophones ainsi qu’à la politique de déréglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux, qui bénéficie presque exclusivement aux universités anglaises. Celles-ci récoltaient 65 % des fonds versés par les étudiants internationaux en 2018-2019, soit 68,6 millions pour Concordia et 89 millions pour McGill comparativement à seulement 13 millions pour l’UdeM.

McGill, l’aristocrate de notre réseau universitaire, récolte la somme la plus importante en investissements d’immobilisation de tout le réseau, et ce, depuis au moins vingt ans (les données antérieures n’étant pas accessibles). McGill récolte 68,6 % plus d’argent par EETP pondéré que sa plus proche concurrente l’UdeM.

 

 Immobilisations par EETP pondéré en milliers de dollars (k$) pour 2019-2020 selon l’institution pour l’île de Montréal.

 

Voilà le contexte dans lequel il faut analyser le don que le gouvernement du Québec s’apprête à faire de l’ancien hôpital Royal Victoria à McGill, un projet gargantuesque qui augmentera de façon très importante la surface et les EETP reconnus à McGill (ce qui augmentera ensuite de façon permanente les investissements en immobilisation pour McGill, la propulsant encore plus haut dans le classement). Le gouvernement du Québec s’apprête à consolider la position dominante de l’université la plus riche au Québec.

Rappelons que McGill dispose annuellement de revenus de quelque 1,44 milliard de dollars (dont 236 millions provenant d’Ottawa et 365 millions provenant de droits de scolarité), possède 1,7 milliard de dollars dans sa fondation, et des biens évalués à 4,9 milliards de dollars. Alors que l’Université du Québec dépend à 90 % des fonds versés par le gouvernement et les étudiants du Québec, moins de la moitié du budget de McGill est dépendant de ces deux sources de revenus. McGill est un véritable empire financier.

McGill est également un important propriétaire foncier ; elle dispose de 730 000 mètres carrés d’espaces dont 613 000 mètres carrés reconnus par le MÉES. Même si McGill n’accueille pas le plus important effectif étudiant, elle est l’université possédant le plus vaste campus au Québec. Notons que l’UdeM a 598 000 mètres carrés d’espace reconnu et 122 263 EETP pondérés (4,9 m²/EETP) tandis que McGill a 87 809 EETP pondérés et 613 000 mètres carrés (7 m²/EETP). Que ce soit sous l’angle de l’argent investi par EETP ou sous celui de la surface par EETP, on peut constater que McGill surclasse toutes les autres. Mais cela ne suffit pas encore. Le plan de développement immobilier de McGill, le « Master Plan » qui prévoit les développements immobiliers futurs, est un document comptant… 182 pages ! On notera qu’à la page 95 de ce document, l’ancien hôpital Royal Victoria apparaît d’ores et déjà comme un des campus de McGill (le « Upper Campus East ») alors même que le transfert de cette institution publique à McGill n’est pas encore réalisé.

 

Immobilisations par EETP pondéré en milliers de dollars (k$) pour 2019-2020 selon la langue d’enseignement pour l’île de Montréal.

 

Malgré l’existence de méthodes objectives de normalisation de l’attribution des subventions d’immobilisation par Québec, il semble que la politique de financement des universités actuelle favorise de façon importante les universités anglophones en général et McGill en particulier dans l’attribution de subventions d’immobilisations au Québec.

Il faut noter dans le « Document d’information sur le financement universitaire » produit par l’Université du Québec, il est indiqué que « le fondement de la grille [de pondération des EETP] est partiellement arbitraire étant donné les choix effectués pour la construire ». On ne saurait mieux dire. La grille de pondération semble avoir été construite en intégrant comme base, sans chercher à le corriger, le surfinancement historique de l’université McGill, chose déjà relevée par l’historien Michel Brunet en 1963. Surfinancement qui se perpétue aujourd’hui.

Dans le cas de Concordia et de McGill, ces universités jouissent d’une situation géographique avantageuse, car elles desservent une clientèle urbaine, peu dispersée sur le territoire. Elles sont à même de concentrer leur développement au centre-ville de Montréal où elles possèdent des actifs immobiliers de grande valeur. En surfinançant leur enveloppe d’immobilisations, Québec amplifie leur avantage urbain.

L’étudiant est au cœur de la mission éducative des universités et devrait aussi être au cœur de la politique de financement. Cette politique de financement devrait viser à assurer, autant que faire se peut, des conditions d’études comparables partout sur le territoire québécois afin de donner à chaque étudiant une véritable égalité des chances. Il semble que la complexité et l’opacité de la formule de financement des universités aient fait perdre de vue cet objectif fondamental au MÉES (et aussi au gouvernement du Québec).

Les étudiants qui choisissent de s’inscrire dans une université anglaise au Québec sont favorisés ; ils disposent de plus de fonds d’immobilisation que les autres étudiants. L’on savait déjà que cela était le cas pour le financement provenant du gouvernement fédéral, qui favorise de façon odieuse les universités anglophones. Il est assez surprenant, par contre, que cela soit également le fait du gouvernement du Québec.


Californie — Nouveau programme scolaire recommande de chanter un « mantra d'unité » et autres incantations

Cette semaine, le ministère de l’Éducation de Californie votera sur un nouveau programme d’études ethniques à l’échelle de l’État qui prône la « décolonisation » de la société américaine et élève le symbolisme religieux aztèque — le tout au service d’une idéologie politique de gauche.

Le nouveau programme, appelé Modèle de Programme pour les études ethniques (Ethnic Studies Model Curriculum), vise à étendre une idéologie revendicatrice à l’ensemble du système d’enseignement primaire et secondaire de l’État, qui comprend 10 000 écoles publiques desservant un total de 6 millions d’élèves.

R. Tolteka Cuauhtin, le premier coprésident du programme d’études d’études ethniques, a développé une grande partie du matériel concernant les débuts de l’histoire américaine. Dans son livre Rethinking Ethnic Studies, Cuauhtin soutient que les États-Unis ont été fondés sur un « eurocentrique, suprémaciste blanc (raciste, anti-Noir, anti-indigène), capitaliste (classiste), patriarcal (sexiste et misogyne), hétéropatriarcal (homophobe) et anthropocentrique apporté d’Europe. »

La solution, selon Cuauhtin et le programme d’études ethniques, est de « nommer, parler, résister et transformer la condition néocoloniale eurocentrique hégémonique » dans une posture de « résistance transformationnelle ». Le but ultime est de « décoloniser » la société américaine et d’établir un nouveau régime de « contre-génocide » et de « contre-hégémonie », qui déplacera la culture chrétienne blanche et conduira à la « régénération de la futurité [sic : futurity en anglais, c’est tout aussi jargonneux] épistémique et culturelle indigène ». 

Mantra communautaire des études ethniques

Ce concept religieux s’incarne dans le « mantra communautaire des études ethniques » officiel du programme d’études. 

 

(Si Se Puede) Si Se Puede (x2) Oui, on le peut (espagnol)
Harambe UmojaSynergie, unité (souahéli)
Kemaktzin MochihuaOui, on peut y arriver (nahuatl)
Isaaaaaaaaaang BagsakUne lutte de faite,
beaucoup plus à venir (tagalog)
(Holla Back) We Got Your Back (x2) Nous vous soutenons (afro-américain)
(Amaaandla), AwethuÀ nous le pouvoir,
le pouvoir au peuple (zoulou/xhosa)
(Panche Bé), Panche BéLa racine de la vérité
(maya)
(In Lak Ech), In Lak Ech ! Tu es mon autre moi
(maya)
Tu eres mi otro yo,
You are my other me
Tu es mon autre moi (espagnol)
Tu es mon autre moi (anglais)
Si te hago daño a mi mismo,
I do harm to myself,
Si je te fais du mal à moi-même (espagnol)
Je me fais du mal (anglais)
Si te amo y respeto,
If I love and respect you,
Si je t’aime et te respecte (espagnol)
Si je t’aime et te respecte (anglais)
Me amo y respeto yo,
I love and respect myself.
In Lak Ech!
Je m’aime et me respecte (espagnol)
Je m’aime et me respecte (anglais)
Tu es mon autre moi (maya)
 

Chants, mantras et affirmations autochtones

Le programme recommande que les enseignants conduisent leurs élèves dans une série de chants, mantras et affirmations autochtones, y compris « l’affirmation In Lak Ech », qui fait appel directement aux dieux aztèques. Les élèves applaudissent et chantent d’abord le dieu Tezkatlipoka — que les Aztèques adoraient traditionnellement avec des sacrifices humains et du cannibalisme — lui demandant le pouvoir d’être des « guerriers » pour la « justice sociale ». Ensuite, les étudiants chantent aux dieux Quetzalcoatl, Huitzilopochtli et Xipe Totek, cherchant « des épistémologies de guérison » et « un esprit révolutionnaire ». Huitzilopochtli, en particulier, est la divinité aztèque de la guerre et a inspiré des centaines de milliers de sacrifices humains pendant le règne aztèque. Enfin, le chant atteint son paroxysme avec une demande de « libération, transformation [et] décolonisation », après quoi les élèves crient « Panche beh! Panche beh ! à la poursuite de la “conscience critique” ultime. »

In Lak Ech

Comme l’indique le matériel didactique, cette incantation « s’inspire de l’In Lak Ech (amour, unité, respect mutuel) et de Panche Bé (à la recherche des racines de la vérité) tel qu’élaboré par Roberto Cintli Rodriguez dans Notre Maïs sacré est notre Mère : Indigéneité et Appartenance dans les Amériques. Cependant, ce chant va un peu plus loin dans le Nahui Ollin (Quatre mouvements), tel qu’enseigné par Tupac Enrique Acosta de Tonatierra, et intégré par le professeur d’ELA Curtis Acosta anciennement du Département d’études mexicaines américaines de Tucson Unified School District) ».

Début et fin de l’incantation (nous avons traduit l’anglais en français et laissé l’espagnol)

Tú eres mi otro yo.
Tu es mon autre moi.
Si te hago daño a ti,
Si je te fais du mal,
Me hago daño a mi mismo.
Je me fais du mal.
Si te amo y respeto,
Si je t’aime et te respecte,
Me amo y respeto yo.
Je m’aime et me respecte.
In lak ech, (ressentez de l’empathie)
Panche bé, panche bé panche bé (pensez de manière critique)
Recherche des racines de la vérité, recherche de la vérité sur les racines,
les anciens et nous, les jeunes, (les jeunes), la pensée critique par :
Tezkatlipoka, Tezkatlipoka (bis)

[...]
la création pulsante huitzilopochtli
cause comme la lumière du soleil, la lumière à l’intérieur de nous,
dans la volonté d’agir ce qui apporte…
Xipe Totek, Xipe Totek, (bis)
transformation, libération, éducation, émancipation.
Revitalisation de l’imagination, libération, transformation,
Décolonisation, libération, éducation, émancipation,
changer notre situation dans cette transformation humaine,
la source de force qui nous permet de nous transformer et de nous renouveler.
Nous devons avoir la force de rejeter des opinions naïves ou auto-sabotantes,
ce qui peut nous empêcher de nous retenir plus
que nous ne l’avons jamais imaginé,
formidable quand nous embrassons une conscience créative
nouvelle et améliorée, critique et compatissante
Nous sommes ici pour transformer le monde
dans lequel nous tournons et tournons en spirale,
Rendre grâce tous les jours, Tlazokamati,
Remercier quotidiennement, Tlazokamati,
Guérissant et transformant alors que nous évoluons dans cet univers,
cet univers, de
Hunab Ku, Hunab Ku, (Bis)
Nahui Ollin Lak Ech — Panche Beh,
Études ethniques pour tous,
représentez !!

Un modèle de programme, pour l’instant, à imposer et bonifier pour le L. A. Times

Pour l’instant, le programme est un modèle. Comme le fait remarquer l’éditorialiste du Los Angeles Times, Karin Kleine, le 9 mars : « les districts scolaires seront libres de choisir ce qu’ils veulent dans le programme. » Karin Kleine préconise moins de souplesse : « Après tout, l’État va probablement exiger un semestre d’études ethniques au lycée. […] Plus que tout, j’aimerais qu’il y ait des directives plus définitives pour les écoles. Nous établissons des normes pour la plupart des programmes dans cet état. La souplesse est une bonne chose, mais si nous voulons obliger les étudiants à étudier l’une des questions les plus importantes de leur temps, ne devrait-il pas y avoir certaines normes minimales pour ce qu’ils doivent apprendre ? »

Pour l’éditorialiste, le programme a encore des défauts : « Même en se concentrant, comme il se doit, sur les quatre groupes qui sont historiquement le sujet des études ethniques — Noirs, Latino, Asiatiques et Amérindiens — le programme est mince sur trop de sujets clés ». Si dans cette troisième et finale mouture du programme, « le racisme systémique est maintenant mentionné à quelques reprises, le modèle n’examine pas ce sujet en particulier ni en profondeur. De même, il n’y a plus qu’un murmure sur le privilège des blancs. Alors que ces questions sont aujourd’hui à la base des relations raciales, certains groupes étant privés de nombreux avantages qui permettent aux Blancs d’accéder plus facilement à de bons éducateurs et à de bonnes carrières. »