jeudi 18 juillet 2019

Faiblesse des revenus masculins, une des causes de l'effondrement du mariage ?


En 2012, un adulte sur cinq de 25 ans ou plus aux États-Unis n’avait jamais été marié auparavant, un niveau record, selon un nouveau rapport publié par le Pew Research Center qui a analysé les données de recensement de 2012. En 1960, ce nombre n’était que d’un sur dix.


Selon un sondage d’accompagnement mené par Pew en mai et juin 2014, seuls 53 % de tous les adultes n’ayant jamais été mariés ont dit qu’ils aimeraient se marier par la suite, en baisse de 61 % en 2010, environ 32 % ont déclaré qu’ils n’étaient pas sûrs, contre 27 % en 2010.

Les chiffres les plus frappants du recensement concernent les Afro-Américains. Environ 36 % des Noirs âgés de 25 ans et plus n’avaient jamais été mariés en 2012, comparativement à 25 % en 1990 et 9 % en 1960. Pour les blancs, la proportion de célibataires était de 16 % en 2012, contre 11 % en 1990 et 8 % en 1960.

Pour Thomas Sewell, cet effondrement de la conjugalité n’est pas sans rapport avec l’importance accrue de l’État-providence qui subventionne certains comportements jadis considérés néfastes (la monoparentalité par exemple). Notons que, pour Éric Zemmour, c'est le libéralisme économique et l'individualisme sans entraves (les institutions religieuses et les communautés proches n'ayant plus de poids) qui expliqueraient en grande partie cet état de fait.


Thomas Sowell en 1980 sur la famille noire et les politiques sociales délétères (en anglais) qui pourraient bien être responsables de la désintégration des familles noires.


Thomas Sowell compare en 2013 les classes inférieures en Grande-Bretagne et dans les ghettos aux États-Unis et les effets de l’État-providence des deux côtés de l’Atlantique (en anglais)

S’il est vrai que le déclin des institutions religieuses et l’importance croissante attribuée aux études universitaires jouent également un rôle dans cette chute de la nuptialité, pour le Wall Street Journal, un facteur important trop souvent négligé est tout simplement l’économie. Celle-ci a connu une croissance lente et de plus en plus inégale au cours des dernières décennies.

Les revenus n’ont pas augmenté pour la plupart des Américains depuis les années 1980, après ajustement pour l’inflation, même si les coûts de logement et d’éducation des enfants ont fortement crû. Les jeunes hommes ont été particulièrement touchés : pour les hommes de 25 à 34 ans, le salaire horaire médian a diminué en termes réels de 20 % depuis 1980.

En dépit de leurs difficultés économiques croissantes, de nombreux Américains considèrent la sécurité financière (ou au moins un partenaire avec un emploi) comme une condition préalable au mariage.

Dans son enquête de ce printemps, Pew observe que près de 80 % des femmes jamais mariées disent qu’un emploi stable était un critère très important pour elles dans le choix d’un conjoint ou d'un partenaire. Chez les hommes et les femmes qui n’ont jamais été mariés, mais veulent se marier, près d’un tiers ont répondu ne pas être prêts financièrement pour le mariage.

Le problème, explique Pew, le malaise économique de ces dernières décennies (dissimulé pendant un certain temps par la bulle immobilière) a rétréci le bassin d’hommes salariés éligibles. En même temps, l’éducation des femmes et leur participation au marché du travail ont généralement augmenté.

En d’autres termes, pour les femmes célibataires d’aujourd’hui, un « bon » mari est plus difficile à trouver.

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Des îles du Pacifique résistent au réchauffement climatique

Ce n’est pas neuf (nous en avions parlé il y a plus de 9 ans), mais ce qui est nouveau la publication de cette nouvelle dans un média patrimonial (Le Vif/L’Express).

Les îles du Pacifique de faible altitude pourraient réagir au changement climatique en modifiant leur forme plutôt qu’en disparaissant sous les eaux, selon une nouvelle étude qui semble contredire les inquiétudes en vigueur.

Les États insulaires comme les Tuvalu, Tokelau et Kiribati ne dépassent le niveau de la mer que de quelques mètres. Ils sont considérés comme les plus vulnérables au réchauffement climatique de la planète et les populations craignent d’être chassées par la montée des eaux. Mais selon une étude réalisée par des scientifiques néo-zélandais, britanniques et canadiens, ces îles « réagissent de manière morphodynamique » à l’environnement, car elles sont constituées par les squelettes de minuscules organismes coralliens, plutôt que par de la roche solide.

D’après les chercheurs, ce genre d’île se transforme progressivement à la manière des plages de sable, découverte qui pourrait avoir des répercussions importantes sur la stratégie de lutte contre le changement climatique dans les pays concernés. Murray Ford, co-auteur de l’étude et chercheur à l’Université d’Auckland, assure que ces îles sont plus résilientes qu’on ne le pensait jusqu’ici. « Les répercussions sur les différentes îles vont varier. Tandis que des zones deviennent inhabitables, d’autres vont s’adapter à la montée des eaux », affirme-t-il dans un communiqué. « Il appartiendra aux gouvernements et aux populations de décider de la stratégie à adopter mais nous estimons que cette étude met en lumière le fait que la nature est un modèle d’adaptation et les populations insulaires pourraient devoir s’adapter également ».

L’étude a été publiée cette semaine par la Geological Society of America. Les scientifiques ont créé une maquette à l’échelle 1/50 de l’île Fatato dans l’archipel des Tuvalu et un mécanisme de simulation des vagues afin de tester l’impact de la montée des eaux et des tempêtes causées par le changement climatique. Ils ont découvert que le point le plus haut de l’île gagnait en altitude tandis que la masse terrestre tout entière se déplaçait sur le récif corallien sous-jacent. « Ces informations illustrent la nécessité urgente d’incorporer la dynamique morphologique insulaire dans les projections futures des risques liés aux inondations dans les îles coralliennes », écrivent les auteurs de l’étude.

La même équipe de chercheurs avait publié en 2018 une étude sur Tuvalu selon laquelle l’archipel était en fait en train d’accroître son territoire. Entre 1971 et 2014, la surface terrestre de ses neuf atolls et 101 îles a augmenté de 2,9 %.

En 2017, le gouvernement de gauche en Nouvelle-Zélande était arrivé au pouvoir en évoquant la création d’un visa reconnaissant les réfugiés climatiques. Cette idée a cependant été remisée au placard, les intéressés ayant fait savoir qu’ils préféraient qu’on les aide à conserver leur maison plutôt que partir. Le Forum des îles Pacifique tiendra le mois prochain son sommet annuel aux Tuvalu et le changement climatique devrait figurer une nouvelle fois en tête de son ordre du jour.

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Comment la science se trompe.... Dans The Economist du 26 octobre, un dossier sur l’évolution du système mondial de recherche scientifique : « How science goes wrong ». On y apprend notamment qu’un nombre important et croissant de publications souffrent de biais statistiques ou défauts méthodologiques qui devraient inciter à la prudence sur les conclusions, quand il ne s’agit pas d’erreurs pures et simples.