mardi 18 avril 2023

Dangereux délinquant sexuel plaide être une femme devant le Tribunal afin d’obtenir une sentence plus clémente (m à j)

La semaine dernière, à quelques jours de connaître sa peine, le délinquant sexuel Jody Matthew Burke, a fait de nouvelles déclarations, publiant cette fois-ci un égoportrait sous forme de « story » sur Instagram. Burke y apparaît avec une robe noire, en compagnie de trois autres individus.

Selon le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ-CSN), Mathieu Lavoie, l’endroit où la photo a été prise « ressemble à une cellule de prison de façon assez convaincante ». « Ça pourrait être Bordeaux ou Rivière-des-Prairies », confirme-t-il.

Burke a également publié sur Facebook un message visant spécifiquement une gestionnaire du centre de détention de Montréal, à qui il reproche d’avoir refusé de le transférer dans une prison pour femmes parce qu’il n’a à ce jour entamé aucune procédure de changement de sexe. « Justin Trudeau, selon sa politique, dit que je me qualifie », soutient Burke, indiquant qu’il est « maintenant temps » de porter plainte.

« Être une femme trans détenue dans une prison pour homme a été très difficile à cause de l’oppression », ajoute Burke dans une autre publication.


Le ministère de la Sécurité publique, questionné par La Presse au sujet de cette publication, dit qu’il mène des vérifications pour « remonter le fil des évènements ». Le fait de publier le nom d’une gestionnaire sur les réseaux sociaux « n’est pas considéré comme une menace, mais pourrait être considéré comme de l’intimidation », a précisé la porte-parole Louise Quintin.

« Il faut que le ministre [François] Bonnardel [responsable de la Sécurité publique] réagisse, insiste Mathieu Lavoie, du SAPSCQ-CSN. Un jour, ce seront peut-être des photos d’agents correctionnels qui seront diffusées. Ça fait partie des tactiques d’intimidation que les personnes incarcérées utilisent contre le personnel carcéral », déplore-t-il.

Déjà condamné deux fois pour des agressions violentes similaires contre deux autres ex-conjointes, Burke sera fort probablement transféré dans un pénitencier fédéral une fois sa peine annoncée. En vertu d’une politique officialisée en mai dernier par le Service correctionnel du Canada, tous les détenus fédéraux peuvent demander d’être incarcérés dans le type d’établissement « qui correspond le mieux à leur identité ou expression de genre », peu importe s’ils ont entamé ou pas des procédures de changement de sexe. Seules des « préoccupations dominantes en matière de santé ou de sécurité » peuvent justifier un refus.

Billet du 26 août 2022

Confronté à une peine d’incarcération très sévère, le délinquant sexuel Jody Matthew Burke, qui a forcé son ex-conjointe à avoir des relations sexuelles avec un couteau sur la gorge, réclame d’être considéré comme une femme afin d’obtenir une sentence plus clémente.

Au terme d’un procès qui s’est étalé sur quatre ans, et durant lequel Jody Matthew Burke a changé huit fois d’avocat, la Couronne réclame qu’il soit déclaré « délinquant dangereux ».

L’homme de 46 ans, ancien entraîneur physique et spécialiste des arts martiaux mixtes dans un gym montréalais, demande maintenant qu’on l’appelle Amber et qu’on réfère à « elle » devant le Tribunal, chose que la Couronne et la Défense ont respectée depuis mercredi, lors des représentations sur sentence au palais de justice de Montréal.

Burke, qui est incarcéré depuis 2017, a été reconnu coupable en mai 2021 de huit chefs d’accusation, dont agression sexuelle armée ayant causé des lésions et menaces de mort. Il avait entièrement caché à sa conjointe et victime, Brigitte Jobin, qu’il était inscrit au registre fédéral des délinquants sexuels, pour des crimes sexuels violents similaires commis en 2005 et 2014 en Colombie-Britannique et en Ontario.

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Or Burke, qui affirme s’être rendu compte de sa véritable identité sexuelle en 2019, 2020 ou 2021 – son témoignage n’est pas clair à cet effet – réclame plutôt d’être déclaré « délinquant à contrôler », ce qui lui vaudrait une peine plus clémente. Son avocate compte faire témoigner un expert qui viendra expliquer, lors d’une prochaine audience, que son passé violent est lié à sa « dysphorie de genre », une détresse liée à l’opposition entre son sexe assigné à la naissance et son identité de genre réelle.

« J’ai dû passer à travers mon propre processus pour identifier que je n’étais pas un homme », a-t-il expliqué, disant qu’il a déjà eu une aventure homosexuelle qui a ébranlé sa perception de son identité de genre, mais que ce n’est que récemment, il y a quelques semaines, qu’il a reconnu la vérité et qu’il a « eu les couilles de devenir une femme ». Il dit avoir collectionné des photos qui montrent les attributs physiques de la femme qu’il désire devenir, mais qu’il souhaite commencer son processus de changement de sexe dans un hôpital plutôt que dans une prison. « Ce serait préférable d’avoir les services et le support » d’un tel établissement, a-t-il plaidé devant le juge Jean-Jacques Gagné.

D’une carrure impressionnante, Burke a admis qu’il prend toujours de la testostérone en prison et affirmé qu’il tarde à prendre de l’hormonothérapie par « crainte des autres détenus » et des possibles attaques que lui vaudrait un changement de sexe en milieu carcéral.

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Brigitte Jobin, qui a écrit un livre sur son expérience d’horreur avec Burke, ne croit pas un mot de ce qu’il affirme. « Je pense que c’est de la manipulation. Il fait ça pour s’éviter l’étiquette de délinquant dangereux, qui va le suivre toute sa vie », soutient-elle.

Source: La Presse de Montréal


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