lundi 6 juin 2022

Le continent immergé de la violence domestique par les femmes


Billet originel du 10 mai 2022

Johnny Depp (à gauche) et Amber Heard
Atlantico — Très médiatisé, le procès entre Amber Heard et Johnny Depp fait couler beaucoup d’encre, de surcroît outre-Atlantique. Cet effet de loupe est-il en partie dû au fait que l’opinion publique a, pour une fois, l’impression que la femme est aussi l’agresseur ?

Pascal Combe — Je pense que ce procès peut faire évoluer les esprits et permettre de mettre en avant une vérité que beaucoup ne veulent pas admettre, c’est-à-dire que les hommes peuvent aussi être victimes de violences conjugales. En effet, c’est sans doute une des raisons qui explique une telle médiatisation.

Remettons cependant les choses dans leur contexte. La violence existe sous quatre formes : physique, morale, sexuelle et financière. Je pense que Johnny Depp est violent, car il est alcoolique. De son côté, Amber Heard est violente, car elle a des troubles de la personnalité. Dans la plupart des pays, les féministes sont tellement puissantes que l’on ne parle pas de la violence des femmes, c’est une sorte de tabou. Ainsi, on ne connaît pas suffisamment bien l’existence des hommes battus, notamment en France. Cela s’explique par le fait que de nombreuses féministes se sont infiltrées dans la sphère politique. De ce fait, elles influencent les gouvernements et les instituts de recherche, tout comme les universités et les administrations. Ces femmes tentent de cacher les hommes battus et leurs enfants, ce que je qualifie de criminel puisque de nombreux hommes se suicident suite à ces violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Les féministes sont d’ailleurs très puissantes aux États-Unis puisque c’est de ce pays que vient le mouvement MeToo.

— Pourtant, oublie-t-on qu’il existe une réalité statistique non négligeable au sujet des hommes victimes de violences conjugales ? Comment expliquer que ce facteur soit trop souvent oublié ?

— 80 000 hommes sont battus en France chaque année. Pourtant, c’est selon moi le seul pays de la planète ou ne reconnaît pas l’existence des hommes battus. Comment l’expliquer ? Les féministes, qui sont désormais au pouvoir, cachent cette réalité et tentent de faire croire que les hommes sont violents à cause du patriarcat. Dès lors, les femmes violentes le seraient à cause du matriarcat, et cette vérité n’est pas bonne à dire pour de nombreuses personnes.

Lors de la libération de la femme, dans les années 1960, les institutions ont commencé à émettre des chiffres sur les femmes battues. Or, ces mêmes institutions n’ont pas voulu reconnaître l’existence des hommes battus, pour des raisons idéologiques, mais aussi financières. Il y a une quinzaine d’années, lorsqu’on a mis en lumière l’existence des hommes battus, il fallait aussi reconnaître que l’homme n’est pas violent à cause du patriarcat. Selon moi, la seule raison qui peut expliquer la violence est d’ordre médical, psychiatrique. C’est ce que l’on voit à travers le procès de Johnny Depp et Amber Heard. L’un des protagonistes est alcoolique alors que l’autre souffre de troubles de la personnalité.

— Dans quelle mesure les victimes masculines souffrent-elles d’une double peine en raison du manque de visibilité de cette problématique ? Les victimes masculines sont-elles trop souvent ignorées ?

— Les hommes ne souffrent pas d’une double peine, mais d’une triple peine !

La première peine réside dans le fait que les chiffres sont cachés, ce qui veut dire que les forces de l’ordre ne sont pas au courant que les hommes battus existent, faute de formation adaptée. Quand ces derniers veulent porter plainte, ils ne sont pas reçus. Il y a ainsi 5 fois moins d’hommes battus qui portent plainte que de femmes.

La deuxième peine se situe au niveau de la justice, qui ne connaît pas les chiffres. Si un homme battu porte plainte, bien souvent la femme en fait de même. Deux plaintes arrivent donc sur le bureau du juge, celle de l’homme et de la femme, qui se revoient la balle. Bien souvent, c’est l’homme battu qui est condamné. Nous le savons grâce aux chiffres de l’ONDRP et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, que nous avons croisés. Selon ces chiffres, seulement 3 % des femmes violentes sont condamnées, contre 50 % des hommes.

Troisième peine, lorsque ces hommes sont condamnés, parfois injustement, ils sont contraints d’aller voir des psychologues ! Au sein de notre association Stop hommes battus, nous avons justement connu un homme dont le psychologue refusait de reconnaître son statut de victime.

En conclusion, les victimes masculines sont oubliées pour de multiples facteurs, notamment historiques. Seule une évolution profonde de la société pourrait permettre de changer les choses, et le procès entre Amber Heard et Johnny Depp pourrait permettre de lever ce tabou.

Source : Atlantico

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