lundi 14 février 2011

L'importance de l'amour des parents, et plus particulièrement de la mère


Selon Jen Pruessner, professeur de psychiatrie à l'Université McGill et directeur du Centre d'études sur le vieillissement de l'Institut Douglas, dès les premières années de la vie, l'amour des parents, tout particulièrement celui de la mère, inscrit son empreinte dans le cerveau des enfants. Rendus adultes, les enfants les plus dorlotés sont moins malades et réagissent mieux au stress.

L'équipe du professeur Pruessner a fait passer à 63 jeunes adultes en santé un questionnaire sur la qualité de leurs expériences familiales en bas âge. Ensuite, ils ont mesuré comment ils réagissaient à un test de stress couramment utilisé en recherche. Il s'agit de faire un discours devant un public, sur un sujet qui n'est dévoilé qu'à la dernière minute. Il s'agit d'une situation généralement très stressante. Le niveau de stress a été évalué à l'aide de questionnaires et en mesurant le niveau de cortisol après le discours non préparé. L'échantillon a été divisé en trois groupes, selon qu'ils avaient eu des soins et de l'affection maternels bas, moyens ou élevés. Le niveau de cortisol était plus faible pour les groupes de soins bas et élevés que pour le groupe de soins moyens.

Le cortisol est la principale hormone du stress du corps, le marqueur biologique du stress. Une concentration élevée de cortisol indique beaucoup de stress.  Il se distingue de l'adrénaline, une autre substance liée au stress, du fait qu'il est impossible de se rendre compte que le niveau de cortisol varie. L'adrénaline est liée à la réponse « se battre ou fuir », à l'accélération du rythme cardiaque. Il n'y avait pas de différence entre les rythmes cardiaques des trois groupes après le discours non préparé, parce que l'adrénaline n'est pas influencée par les expériences en bas âge. Le cortisol est une hormone sociale, contrairement à l'adrénaline, ce qui explique pourquoi les soins maternels influencent ce système.

Pour Jen Pruessner le manque d'affection en bas âge s'accompagne d'un supplément d'obésité, d'ulcères, d'hypertension, de diabète et de maladies chroniques. Il existe plusieurs mécanismes qui lient affection parentale et problèmes de santé. Le cortisol, notamment, a des effets sur des cellules ayant un rôle dans le gain de poids, dans le contrôle de la pression sanguine et dans l'atrophie du cerveau.

Les 16 premières années de vie sont les plus importantes. Elles incluent des années où il n'y a pas de souvenirs sémantiques, avant l'âge de 2 ans:  on ne se souvient pas de ce qui s'est passé, mais il reste des souvenirs émotionnels. Cette partie du cerveau est déjà présente et active, alors que la partie sémantique du cerveau, qui donne du sens à ce qui se passe, vient à maturation plus tard, après 2 ans.

Selon l'étude parue dans Psychiatry & Neuroscience, la mère a un impact plus fort à la fois pour les garçons et les filles. Le lien avec la mère est au départ biologique : elle porte le bébé, puis elle l'allaite. Les liens se forment naturellement. Ces motivations biologiques expliquent pourquoi les liens avec la mère sont plus forts, en bien ou en mal.


Sources : La Presse et Psychiatry & Neuroscience

Engert V, Efanov SI, Dedovik K, Duchesne A, Dagher A,
Pruessner JC
Perceived early-life maternal care and the cortisol response to repeated psychosocial stress (Res) 370





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