samedi 29 avril 2023

Québec — Le système éducatif protège les mauvais enseignants du réseau public

À la suite de plusieurs enregistrements d'enseignants insultant leurs élèves en classe:

Extraits d'une chronique de Mario-Dumont parue dans le Journal de Québec.

Toute la semaine, des voix se sont levées pour réclamer un ordre professionnel des enseignants. Je m’en réjouis, supportant cette idée depuis longtemps. C’est malheureux que tel enthousiasme pour l’idée n’ait pas été exprimé lorsque les syndicats de l’enseignement plaçaient un mur devant l’ex-ministre Roberge pour le faire reculer.

Un ordre professionnel, ça n’arrivera pas. Les syndicats de l’enseignement en ont fait une guerre sainte. Le ministre Jean-François Roberge l’a rapidement constaté dans son dernier mandat. Il devait abandonner cet engagement de la CAQ s’il voulait pouvoir espérer la moindre collaboration syndicale.

Aujourd’hui, Bernard Drainville semble terrorisé à la seule idée d’aller explorer la suggestion. Et permettez-moi d’être aussi sceptique avec le nouvel intérêt démontré par certains partis d’opposition. Ils ont aussi courbé l’échine dans le passé.

Bouclier qui protège les médiocres et les mauvais

Avant même de parler d’un ordre professionnel pour encadrer les dérives, il faudrait se poser une question plus simple.

Comment notre système d’éducation traite-t-il les cas d’enseignants qui bafouent la profession ?

Ma réponse : le système protège les incompétents et les inadéquats. Les règles mises en place pour blinder la sécurité d’emploi, combinées avec la puissance syndicale, tout concourt à mettre un cocon de défense autour des pommes pourries.

La gradation prévue dans les règles bureaucratiques donne déjà toutes les chances.

Avertissement verbal, avertissement écrit, premier avertissement, deuxième avertissement, il faut gaffer beaucoup juste pour obtenir une véritable conséquence, comme une journée de suspension.

Un ancien cadre scolaire m’a déjà expliqué à quel point congédier un incompétent représente une tâche titanesque, voire impossible, dans le réseau public d’éducation.

Quand on examine l’ampleur de la difficulté à tasser quelqu’un qui fait du tort aux enfants, on finit par trouver que l’intérêt de l’élève arrive loin dans les priorités.

Il y a quelques années, l’institut économique de Montréal avait compilé des chiffres très parlants.

Sur cinq ans, seulement sept enseignants avaient été renvoyés sur les 60 000 du réseau public québécois.

Un par année sur des dizaines de milliers ? Impossible.


Ça signifie que la plupart des cas problématiques restent devant une classe.

Voir aussi

Sur le mode humoristique (c'est une fiction) :



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