vendredi 7 octobre 2022

Éric Zemmour : l'école française est à la confluence des maux du pays

Pour le président de Reconquête ! , Éric Zemmour, qui a lancé le réseau des « Parents vigi­lants », l’ins­ti­tu­tion sco­laire française est à la confluence des maux du pays. Il a publié ce texte dans Le Figaro de ce 7 octobre.

Je vais vous faire une confidence : lorsque le 11 septembre dernier, j’ai décidé de créer un réseau des « Parents vigilants » dans toute la France, je n’imaginais pas que l’actualité nous donnerait raison si vite, si fort. J’avais pourtant été marqué pendant ces mois de campagne présidentielle par l’inquiétude des parents pour l’école de leurs enfants. Ici un couple m’expliquait qu’ils rêvaient de déménager pour éviter à leur enfant d’intégrer une école où les « Gaulois » étaient désormais minoritaires. Là, un grand-père effondré me dépeignait la façon dont l’histoire de notre pays était enseignée à son petit-fils, qui ne connaissait pas Napoléon, alors qu’il était en seconde. Une mère célibataire était désemparée face à son fils de 7 ans qui lui demandait s’il pouvait devenir une petite fille après le passage d’une association dans sa classe. Tous me livraient la chronique d’une institution à la dérive.

Tous ces récits ont été corroborés par les témoignages recueillis sur le site internet créé dans le cadre de notre campagne. Parallèlement se répandaient sur les réseaux sociaux les images de violences — contre les élèves ou les professeurs — sans compter les provocations islamiques : la semaine dernière, je découvrais une vidéo de jeunes Maghrébins, hilares, revêtus du qamis pour leur photo de classe au lycée. Fin août, une note du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR — dont il faut saluer le travail minutieux) avait déjà alerté sur une offensive islamique en milieu scolaire. De fait, les vidéos incitant au port du voile en classe, ou encore invitant à faire la prière dans l’enceinte du lycée, se sont multipliées ces dernières semaines.

Pendant ce temps, notre ministre de l’éducation, inclusive davantage que nationale, a de tout autres préoccupations. Pap Ndiaye a récemment prouvé qu’il n’en avait pas fini avec sa mise en accusation de la France, s’en prenant à notre pays depuis les États-Unis. S’il n’était pas occupé à disserter sur la difficulté de la France à parler des races — cela s’appelle peut-être l’universalisme républicain ! —, Pap Ndiaye aurait vu la déferlante de messages postés par des jeunes issus de l’immigration lors de la rentrée, regrettant le nombre de Français — c’est-à-dire pour eux de Blancs — dans leurs classes. Il aurait également visionné le documentaire diffusé sur la chaîne Public Sénat montrant des jeunes noirs et maghrébins du collège parisien Berlioz accueillant sans tendresse une « invasion des Blancs » venue du collège voisin Coysevox : « Les Blancs, ils ne servent à rien », rigole une jeune fille noire. De jeunes Blancs qui servent au moins de chair à canon à la propagande imposée par l’éducation nationale, contraints d’endosser le rôle d’Américains racistes dans une reconstitution théâtrale du célèbre épisode du bus dans lequel Rosa Parks refusa de se soumettre aux règles de l’Amérique ségrégationniste des années 1950. À voir ces enfants clamer leur credo antiraciste, on se croirait revenu au temps de la propagande communiste dans les écoles de L’URSS stalinienne.

À la même époque, il est vrai, Lyssenko expliquait doctement que les lois de Mendel sur l’hérédité étaient infondées et exigeait l’application de « la dialectique marxiste aux sciences de la nature ».

De nos jours, les héritières féministes de Lyssenko condamnent la biologie comme une science « patriarcale ».

Ce sont ces adeptes de la théorie du genre qui ont aujourd’hui pignon sur rue dans notre université. Ce sont à eux que notre ministre veut livrer les cerveaux malléables de nos enfants, en relançant « l’éducation à la sexualité », y compris dans les écoles maternelles et primaires, pour lutter en particulier contre « les LGBT-phobies ». Les plus hautes autorités de l’état se font les relais de cette propagande : une circulaire ministérielle (validée il y a quelques jours par le Conseil d’État) permet désormais aux élèves dits « transgenres » d’utiliser à l’école leur « prénom d’usage », c’est-à-dire celui qu’ils ont choisi eux-mêmes.

On le voit, l’école est à la confluence des trois phénomènes qui désagrègent notre nation millénaire : le grand remplacement, le grand déclassement, et le grand endoctrinement.

Le wokisme s’ajoute à l’islamisation pour détruire tout ce qui reste de français dans notre école publique. C’est une alliance conflictuelle, car les parents musulmans sont, plus que d’autres et avec raison, ulcérés par la dérive « genrée » et LGBT de l’éducation nationale. Mais, demain, entre militantes woke aux cheveux bleus et militantes islamiques aux cheveux couverts, les dernières petites têtes blondes longeront les murs la tête baissée.

La baisse du niveau scolaire, constatée dans tous les classements internationaux, ôte à nos enfants les moyens intellectuels de développer leur esprit critique face au grand endoctrinement, qu’il soit antiraciste, féministe, écologique, LGBT. Le grand déclassement des professeurs, social et culturel, les empêche de résister aux idéologues du pédagogisme qui leur interdisent de transmettre leur savoir.

Hors quelques courageux professeurs et chefs d’établissement encore désireux de transmettre le savoir, les parents doivent comprendre qu’ils ne peuvent aujourd’hui compter ni sur l’institution, ni sur le ministre, ni sur les juridictions. Je les invite à se regrouper, s’organiser, témoigner aussi, ne plus rien laisser passer, pour l’avenir de leurs enfants. C’est-à-dire celui de notre nation.

« La baisse du niveau scolaire, constatée dans tous les classements internationaux, ôte à nos enfants les moyens intellectuels de développer leur esprit critique » face au grand endoctrinement.


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