mercredi 25 octobre 2023

Argentine — le candidat Javier Milei, libertarien, hors système et pro-vie, se prononce pour la liberté scolaire des parents

Arrivé au second tour de l’élection présidentielle ce dimanche, le candidat radical antisystème, Javier Milei, pourrait créer la surprise.
 
Milei au centre lors d’une réunion politique

Dimanche 22 octobre, les Argentins votaient au premier tour de l’élection présidentielle. Le second tour, qui se tiendra le 19 novembre, verra s’affronter le ministre de l’Économie centriste, Sergio Massa, et le candidat « anti-système », Javier Milei, surnommé le « Trump argentin ». Le ministre est arrivé en tête avec 36,3 % des voix, suivi par son concurrent avec 30,2 %. Patricia Bullrich, présidente de Proposition républicaine, est arrivée 3e avec 23 %. Le report des voix de ses électeurs est crucial pour la victoire. Elle a annoncé ce mercredi apporter son appui au candidat Javier Milei pour le second tour et son ambition de former une alliance avec lui…

Javier Milei est un libertarien de 53 ans qui se revendique « hors système ». Il a fait des études d’économie avant de travailler pour la Banque HSBC. En 2014, il se fait connaître en tant que chroniqueur économiste sur les plateaux de télé et de radio. Il est la personnalité la plus invitée par les chaînes argentines en 2018. Le personnage se fait remarquer par son agressivité et son franc-parler. En 2021, il n’hésite pas à traiter le maire de Buenos Aires, Rodrigo Hernandez Larrita, de « putain de gauchiste ». Il rentre en politique en 2021 lorsqu’il fonde son parti La liberté avance, avant d’être élu député de Buenos Aires en décembre de la même année.

Son rival, ministre de l’Économie et candidat du mouvement péroniste doit défendre un bilan catastrophique, 140 % d’inflation en 2023, plus de 40 % de la population considérée en état de pauvreté, les réserves de la Banque centrale au plus bas, une balance commerciale considérablement dégradée et un peso argentin menacé de dévaluation.

Argentine : lors de ses réunions, le candidat à la présidentielle, Javier Milei, apparaît souvent muni d’une tronçonneuse, symbole des coupes qu’il entend faire dans les dépenses publiques. Ici en déplacement à La Plata.

Javier Milei tient ses réunions de campagne sur fond de vidéos d’immeubles s’écroulant et d’explosions nucléaires. Il n’est pas rare de le voir monter sur scène avec une tronçonneuse, symbole de sa volonté de « tronçonner l’État ». L’économiste aime à ponctuer ses discours de « Vive la liberté, putain ! » ou « Nous sommes un phénomène mondial… Je suis le roi, je suis le lion ! »

Cet admirateur affirmé de l’ancien président américain Donald Trump a fait campagne sur la promesse de « mettre fin à la caste politique qui parasite l’Argentine ». Grâce à son caractère anticonformiste, Javier Milei a réussi à séduire une partie de la population désabusée par la classe politique classique, notamment les jeunes. Un succès qui se traduit notamment par une forte popularité sur les réseaux sociaux : 1,5 million d’abonnés sur Tiktok et plus de 3 millions sur Instagram.

« Nous devons faire une réforme intégrale [de l’État] pour redevenir la première puissance mondiale que nous étions au début du XXe siècle ». En économie, il prône de « fortes coupes de budget dans l’État, des baisses d’impôts massives, une flexibilisation du droit du travail pour favoriser la création d’emplois ». Milei fustige les politiciens, les entrepreneurs et les journalistes qui forment une « confrérie de voleurs qui ont appauvri le pays ». S’il est élu, il dit vouloir supprimer même la Banque centrale argentine, remplacer le peso par le dollar américain et privatiser les entreprises publiques déficitaires.
La campagne de Milei (Libertad) insiste sur la différence de prix du panier de la ménagère sous le régime actuel (le kichnerisme) et le sien avec la baisse d’impôts qu’il préconise. Milei bénéficie d’un fort appui dans les classes populaires, mais pas seulement.

Pour réduire les dépenses de l’État, Milei préconise de supprimer les aides sociales, ainsi que les ministères de la Santé et de l’Éducation, du Développement social et de la Condition féminine. Mais aussi de réduire les budgets de tous les ministères sauf ceux de l’Armée et de la Sécurité. Il défend également un système de bons éducatifs distribués aux parents pour que « le budget de l’éducation aille aux parents plutôt qu’au ministère ».

Sur le plan social, l’ancien député ne mâche pas non plus ses mots :
Lorsqu’on part d’un principe moral erroné, le résultat est immonde — comment peut-on considérer comme un droit acquis le fait de pouvoir tuer d’autres êtres humains ? En tant que libéral, je crois au droit illimité à la vie d’autrui, fondé sur la défense de la vie, de la liberté et de la propriété. Je défends la vie qui commence dès la conception.

S’il est élu, Javier Milei prévoit d’interdire l’avortement, légalisé en 2020. Milei nierait également l’importance du changement climatique.

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