mercredi 25 octobre 2023

Dysphorie du genre : on nous rejoue l'intimidation par « consensus scientifique »

Un texte de Nicole Desjardins, Sexologue et psychothérapeute paru dans le Journal de Québec, samedi 21 octobre.

En regard des obligations déontologiques et professionnelles et plus particulièrement de la liberté d’expression chez les professionnels de la santé, la soumission à l’idéologie du genre est consternante.

Dans une déclaration récente, la présidente de l’Ordre professionnel des sexologues du Québec (OPSQ), madame Joanie Heppell, alléguant qu’il y aurait un consensus dans la communauté scientifique, considère qu’un débat sur toutes questions relatives aux enfants trans et l’identité de genre est inapproprié. Manifestement, elle passe sous silence les conclusions récentes de plusieurs pays, dont la Finlande ainsi qu’un récent jugement — l’affaire Bell — de la Cour d’appel au Royaume-Uni.

Elle souligne aussi que la loi 70 interdit les thérapies de conversion au Québec. Or il faut savoir qu’actuellement la distinction pourtant essentielle avec les thérapies exploratoires n’est pas juridiquement établie, ce qui suscite des craintes chez plusieurs professionnels. Selon madame Heppell, il suffit d’éduquer la population. De quoi faire taire toute forme d’opposition.

Professionnels

Alors que les dissidents ne sont pas conviés à la conversation, de nombreux journalistes, chroniqueurs et personnalités de tout acabit agissent comme de puissants porte-voix. Ils martèlent en boucle les informations transmises par les mêmes « experts », souvent des chercheurs militants, sans oublier ceux qui multiplient les insultes à l’égard des voix dissidentes. Penser différemment est risqué.

Interpellés par ce qu’on nomme communément « l’idéologie du genre » qui entend transformer l’organisation et les pratiques de la société, comment ces professionnels dissidents peuvent-ils, dans ces conditions, participer pleinement à la réflexion collective en toute sécurité ? On attend d’eux qu’ils répondent gentiment à la promotion de la servitude volontaire ?

[…]

Depuis quelques années, plusieurs [sexologues], y compris des militants des milieux communautaires, semblent s’être donné pour mission d’éduquer la population, y compris les enfants en milieu scolaire, à la théorie de l’identité du genre, affirmant par exemple que des « garçons » peuvent être menstrués. Ces garçons sont en fait des personnes nées biologiquement filles qui ont [auraient] changé de genre pour devenir [prétendre être] des garçons, se sentant mal dans leur corps de fille, mais ce détail est rarement précisé.

Pour leur part, les représentants de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) ainsi que le Collège des médecins se font discrets. On souhaiterait pourtant les entendre. Face à ce silence, on peut se demander s’ils craignent, eux aussi, le militantisme de certains de leurs membres, ainsi que des sociétés savantes telles que la Société canadienne de pédiatrie et l’UNESCO qui n’émettent pourtant que des recommandations et non des exigences.

De plus, la population est habituée à ce que différents psychologues et médecins vedettes renseignent la population sur de nombreux sujets traitant de santé psychologique et mentale, du développement des enfants, de compétences parentales, etc. Pourtant, aucun de ceux-là n’a encore osé s’exprimer publiquement sur la dysphorie de genre et l’idéologie du genre. N’ont-ils vraiment rien à dire ou craignent-ils des reproches s’ils apportent la moindre nuance sur la question ?

Existe-t-il vraiment au Québec un consensus chez les psychologues, médecins, pédiatres et pédopsychiatres ?

Qu’en est-il des données scientifiques dites probantes ? Le psychologue Pierre Desjardins souligne les risques de dérives dogmatiques, la croyance d’une panacée, les guerres de clochers et l’importance d’une attitude critique devant les résultats. Il nous rappelle que « l’esprit scientifique, la pensée scientifique […] doivent présider à une posture, à une démarche rigoureuse, professionnelle : ne rien tenir pour acquis, observer, mettre en doute, soulever des hypothèses, chercher des preuves, tirer des conclusions, mettre ces conclusions à l’épreuve. »

Des professionnels de la santé dissidents et soucieux du bien-être de tous les enfants, de leur famille et de la société, devraient se mobiliser et commencer à se joindre au débat.

Contrairement au Québec [on peut donc se demander s’il est important qu’il y ait un consensus au Québec dans une communauté restreinte, régie par un Ordre centralisé, et donc d’autant plus facilement intimidée], on retrouve ailleurs, que ce soit au Canada, en Europe ou aux États-Unis, des regroupements de chercheurs et professionnels qui remettent en question l’approche transaffirmative, dont le SEGM.

Puis-je me permettre de rêver, tout comme Normand Baillargeon, et cela dans un avenir pas trop lointain, que naîtra la « collaboration conflictuelle » en recherche ? Ainsi il sera possible de lutter contre la transphobie, tout en disant les choses comme elles sont, sans créer un raz-de-marée idéologique diviseur, et en évitant de faire naître de possibles confusions angoissantes chez les jeunes. 

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