samedi 16 octobre 2021

Thilo Sarrazin : pour les médias le changement climatique est plus important que la démographie, pourtant dans un siècle...

Dans Boulevard Voltaire, Thilo Sarrazin, l’ancien ministre socialiste des Finances de l’Allemagne répond sur l’absence totale de la question migratoire lors des débats médiatisés lors des dernières élections… Thilo Sarrazin est l’auteur du succès de librairie L’Allemagne disparaît (plus de deux millions d’exemplaires…)

Thilo Sarrazin. — « Les médias (en particulier la télévision publique) et tous les partis politiques (à l’exception de l’AfD) ont complètement occulté les questions de politique migratoire tout au long de la campagne électorale des élections de septembre dernier. Ils ont préféré focaliser sur le changement climatique qui semble représenter, pour eux, la plus grande menace pour notre avenir. Mais comme la population [de souche] allemande, si la tendance que je décris se poursuit, s’éteindra de toute façon dans les 100 prochaines années, le changement climatique, quelle que soit la façon dont on l’évalue, ne constitue plus aujourd’hui une menace pour l’avenir, du moins pour les Allemands.

[…] Pour ce qui est de la question migratoire, il faut constater que le taux de natalité, en Allemagne, est de plus en plus déterminé par le grand nombre d’enfants nés d’immigrants. Quant aux enfants nés en Allemagne, plus de 40 % d’entre eux sont issus de l’immigration. »

Thilo Sarrazin a publié, en juillet dernier, un nouvel essai intitulé Wir schaffen das !, (« Nous y arriverons ! », par référence à la déclaration d’Angela Merkel, le 31 aout 2015, au sujet de l’ouverture des frontières allemandes aux migrants). Il y dénonce ce qu’il nomme « un vœu pieux ». 

Pour Sarrazin, la phrase « Nous y arriverons ! » de Merkel était un appel politique qui n’avait pas de fondement objectif. Le peuple allemand a ainsi été tenu politiquement et matériellement responsable de cette décision d’ouvrir les frontières, décision que la chancelière a prise de manière unilatérale. Aujourd’hui, Angela Merkel se retire et les conséquences financières, démographiques et culturelles de sa décision pèseront sur les Allemands pendant de nombreuses décennies, voire des siècles : le taux de criminalité et de violence impliquant les immigrés depuis 2015 est trois fois plus élevé que celui du reste de la population allemande. Selon l’ancien ministre socialiste, leur niveau d’éducation est peu élevé, voire inexistant. la majorité de ces immigrés de 2015 n’ont pas d’emploi et vivent des aides sociales qu’ils reçoivent. Le coût annuel de ces allocations s’élève à 50 milliards d’euros. En outre, la population immigrée ne cesse de croître, en raison du regroupement familial et des taux de natalité élevés qu’elle génère. 

Dans L’Allemagne disparaît, l’ex-ministre écrivait : « Chaque génération nouvelle est réduite d’un tiers par rapport à la génération précédente. Si cette tendance se poursuit, avec un solde migratoire de 100 000 personnes par an, la majorité allemande va disparaître dans certaines villes et régions et un jour probablement dans l’ensemble du pays ». En 2100, selon les calculs de Sarrazin, seule « la moitié des habitants de l’Allemagne au plus seront encore les descendants de familles qui vivaient déjà en Allemagne en 1965 ». Il s’agirait des personnes les plus âgées de la population.

Thilo Sarrazin, comme son nom l’indique, est issu d’une famille d’immigrés huguenots du sud de la France, accueillie en Allemagne, fuyant les persécutions religieuses du XVIIe siècle. Le journal Die Welt avait ironisé à l’époque que Sarrazin était un excellent exemple d’intégration. Le quotidien faisant l’impasse sur le fait que ces rares calvinistes avaient la même culture occidentale, la même religion protestante et la même apparence phénotypique que les Allemands très prolifiques à l’époque qui  accueillirent leurs coreligionnaires. (Jean-Sébastien Bach eut 20 enfants, dont dix vécurent jusqu’à l’âge adulte). Rappelons que seuls 50 000 huguenots émigrèrent vers les États allemands après la Révocation de l’Édit de Nantes (1685). La population des États allemands de l’époque était d’environ 12 millions d’habitants. Ces huguenots, une des plus grandes minorités ayant immigré en Allemagne à l’époque, ne représentaient donc que 0,42 % de la population.

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