mercredi 1 juillet 2015

Faut-il abolir les frontières ?

Étienne Chouard, dont on peut récuser certains points de vue caricaturaux sur l’économie et les méchants capitalistes, répond à la question de l’abolition des frontières. On voit que, venu de la gauche internationaliste et idéaliste, il a révisé certaines de ses idées simplistes sur les frontières.

On semble retrouver des éléments de l’Éloge des Frontières de Régis Debray et de L’Enracinement de Simone Weil.



« La frontière, c’est la modestie : je ne suis pas partout chez moi. J’accepte qu’il y ait de l’autre et pour faire bon accueil à un étranger, il faut avoir une porte à ouvrir et un seuil où se tenir, sinon ce n’est plus un hôte, mais un intrus. »

« Le réseau à la place de la cité, le flux à la place du site, tout cela finit par déstabiliser, par brutaliser les êtres humains – à qui l’on invente une habitation inhabitable. Du coup, l’envie de murs a progressé, au fur et à mesure que l’on empêchait la régulation par les frontières. L’ultra-local, voire le repli jusque dans la haine, dans la négation de l’altérité, finissent par apparaître obligatoirement, comme contre-pôle au “sans frontière” invivable. Repli sur l’identité raciale, sociale, culturelle, religieuse, idéologique : peu importe. Repli toujours, paniqué, d’un être humain qu’on a prétendu empêcher d’habiter dans un monde humain, donc limité, borné, encadré. »

« L’abolition des frontières produit du régressif, du barricadé, du soupçonneux. »

Régis Debray


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