dimanche 11 novembre 2012

Luxembourg — son éducation dans la moyenne serait un frein à la prospérité

Article intriguant étant donné la grande prospérité économique du Luxembourg : en 2011, le PIB par habitant du Luxembourg est le second PIB le plus élevé au monde, après le Qatar. Peut-être une leçon sur ce type de classements internationaux.


Le Grand-Duché se classe à la 11e place du Legatum Prosperity Index, un classement compilant de nombreuses données internationales relatives au bien-être. Il progresserait cependant substantiellement, si ses résultats en matière d’éducation étaient à la mesure de son rang.

Les groupes d’investissement redoublent d’effort pour faire le buzz et sortir du lot. L’un d’entre eux, basé aux Émirats arabes unis, a mis sa branche de recherche à contribution pour produire une étude sur le niveau de bien-être des populations. Le Legatum Prosperity Index sort cette semaine, pour la troisième année consécutive. Et il commence à se faire un nom…

Car ce classement, du nom (justement) de sa structure faîtière, ne manque pas d’intérêt. Il compile statistiques, études comparatives et sondages d’opinion internationaux existants pour en faire une synthèse. L’index compte 89 variables, regroupées dans huit piliers. Au classement général, le Luxembourg s’en sort plutôt bien. Il se place à la onzième place, entre l’Irlande et les États-Unis. La Norvège, le Danemark et la Suède occupent le podium. L’Allemagne est 15e, la Belgique 17e et la France 18e. [Le Canada est à la 6e à cause de ses résultats en éducation dans les tests PISA, voir cet article sur une critique des tests PISA et des leçons qu'on en tire trop vite.]




Mauvais élève pour l’éducation

Le Grand-Duché n’a pas à rougir de ses résultats obtenus en économie (4e), en entrepreneuriat (5e), en gouvernance (9e), dans la santé (1er), dans la sécurité (7e), en libertés individuelles (8e) et, dans une moindre mesure, dans le « capital social » (16e), jugeant la solidité des liens sociaux. On peut en revanche s’interroger, une fois de plus, sur sa performance en matière d’éducation. Le Luxembourg est 48e du classement sur 142 pays.

Or, le Legatum Prosperity Index met particulièrement en évidence le concours de circonstances idoines pour offrir une éducation adaptée à ses habitants. 96,5 % des enfants ont accès à l’éducation, contre une moyenne de 73,1 % dans l’ensemble des pays considérés. Le ratio élève par professeur est de 11,9 quand la moyenne est de 23,4. Mais l’enquête d’opinion générale sur la qualité de l’éducation rapporte un taux de satisfaction de 75,5 %, quand la moyenne s’élève à 69,5…

Les sondés sont-ils trop exigeants ? Certainement pas. Les mauvaises notes publiées dans les comparaisons internationales, notamment l’étude Pisa de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), constituent autant d’avertissements pour la classe politique luxembourgeoise, qui ne les entend que peu, ou prou.

Opération de comm’ réussie

Les indices internationaux comptent bien sûr leur lot de limites. Les pondérations des critères prêteront toujours, par nature, le flanc à la critique tant elles sont subjectives. Il n’empêche que ces études ont souvent pour intérêt d’appuyer là où cela fait mal, généralement sur la blessure à panser. En l’espèce, le Legatum Prosperity Index n’est pas le premier à sévir au Luxembourg. En revanche, le groupe qui l’a commandité fait lui figure de bon élève en stratégie de communication.

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