mardi 5 juillet 2022

Brève : apprendre les échecs n'améliorerait les compétences ni en maths, ni en lecture, ni en science

Une étude britannique n’observe aucun effet de l’enseignement des échecs auprès de 4000 enfants sur leurs résultats à des tests de mathématiques, de lecture ou de sciences.

Plus précisément, l’étude ne trouve aucune preuve d’un impact durable de l’enseignement des échecs sur les résultats des enfants aux tests de mathématiques, de lecture ou de sciences. Cela vaut pour divers sous-groupes (garçons, filles, enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés) et pour l’ensemble de l’échantillon.

Ce résultat doit bien sûr être interprété à la lumière des limites de l’étude. Premièrement, il est important de souligner que l’objectif de cet essai visait uniquement les résultats scolaires des enfants. Pourtant, l’enseignement des échecs (et plus généralement les jeux exigeants sur le plan cognitif) peut avoir un certain nombre d’avantages supplémentaires importants, notamment des impacts potentiels sur la confiance en soi et les compétences non cognitives des enfants. Il peut également procurer aux enfants un avantage de consommation — le plaisir de jouer. Deuxièmement, bien que l’étude ait pris des mesures pour étudier la validité externe de ses résultats, on ne peut en toute rigueur généraliser ses conclusions à d’autres zones géographiques (par exemple, à d’autres pays) ou à différents groupes d’âge (par exemple, les élèves plus jeunes ou plus âgés).

Malgré ces limitations, les auteurs pensent que leurs conclusions ont des implications plus larges.

Il y a actuellement beaucoup de battage médiatique autour de l’impact que les jeux exigeants sur le plan cognitif peuvent avoir sur la réussite scolaire des jeunes, sur la base de quelques études faites à relativement petite échelle ou corrélationnelles qui ont trouvé des résultats positifs. Les échecs sont un excellent exemple, celui où beaucoup perçoivent qu’il y a un avantage positif, et où (à première vue) il semble y avoir une base de preuves raisonnable. Cependant, les auteurs disent que leur analyse a montré qu’une fois que l’on gratte sous la surface et que l’on utilise un plan de recherche rigoureux fourni à de nombreux élèves à grande échelle, les fondements derrière les affirmations d’un impact causal important de ces jeux sur le niveau d’instruction ne semblent pas aussi solides que cela a pu déjà être suggéré.

Les auteurs pensent également qu’on exagère l’influence de nombreux autres jeux exigeants sur le plan cognitif, en particulier les jeux vidéo, où il y a actuellement beaucoup de battage médiatique.

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