jeudi 13 mai 2010

PQ  : confusion entre ethnique et confessionnelle pour restreindre le choix ?

On sait que c'est une vieille marotte du Parti québécois (PQ) : il faut chasser la religion des écoles privées. M. Curzi était déjà revenu sur ce projet dans les colonnes du Devoir.

Le sujet sera à nouveau à l'ordre du jour du prochain colloque du PQ cette fin de semaine, 15 et 16 mai, à Drummondville.

On ne voit pas très bien en quoi cela améliorerait la qualité de l'enseignement, accélèrerait l'indépendance du Québec, ni pourquoi le PQ veut absolument restreindre le choix en enseignement.

Analysons le texte explicatif qui précède une des questions qui sera soumise aux congressistes du PQ :
Par ailleurs, le réseau scolaire québécois a été déconfessionnalisé
Le réseau scolaire public en prétendant qu'il ne s'agissait pas de chasser la religion, mais de créer des commissions linguistiques. Lire la relation de Jacques Brassard, le ministre du PQ en exercice à l'époque, sur ces événements.
depuis plusieurs années, mais l’État continue de subventionner des écoles privées religieuses qui utilisent le temps de classe régulier pour donner des cours de religion.
Cette partie du temps n'est pas subventionnée par l'État.
Ces écoles sont en outre « exclusives », refusant d’admettre des enfants qui ne sont pas de « la bonne » origine religieuse.
C'est certainement faux pour l'immense majorité des écoles privées confessionnelles au Québec : les écoles catholiques et protestantes. Elles sont en fait souvent d'excellents vecteurs d'intégration, car, si elles prennent vraiment à cœur leur confession, on peut argumenter qu'elles enseignent mieux les valeurs historiques de notre société judéo-latino-chrétienne que les écoles publiques.
Si la société québécoise est une société laïque, le gouvernement devrait cesser de subventionner les écoles qui ont pour mandat d’enseigner la religion.
Laïque ne veut pas dire opposé aux religions, mais neutre vis-à-vis de celles-ci, qui ne s'immisce pas dans le domaine de la religion. En subventionnant toutes les écoles privées, l'État fait abstraction de leur appartenance, il est neutre et laïque dans ce sens-là.
Le ministère de l’Éducation ne comptabilise pas les écoles privées selon leur confession, mais plutôt par communauté culturelle. Il existe présentement 34 écoles culturelles qui reçoivent des subventions : 19 juives, 9 musulmanes, 3 arméniennes, 2 grecques et 1 turque. Pour le reste, il est facile de déduire que la majorité des écoles privées qui ont une charte confessionnelle est catholique.
Il faudrait savoir, les auteurs du « Cahier de réflexion » de ce colloque sont-ils contre les écoles ethniques qui probablement, il est vrai, recrutent parmi une clientèle homogène ou les écoles confessionnelles, y compris les écoles catholiques multiethniques comme Loyola qui poursuit déjà en justice le Monopole de l'Éducation au Québec ?
Question 7 : Faut-il aller plus loin dans la déconfessionnalisation du réseau des écoles privées subventionnées?

Notons au passage que la question suivante nous semble plus intéressante et moins marquée au coin d'un laïcisme jacobin de mauvais aloi (bien que le rôle des parents mériterait d'être précisé dans ce nouvel arrangement) :

Le système d’éducation québécois est performant à bien des égards, mais avec son imposant ministère de l’Éducation et ses commissions scolaires aux pouvoirs étendus, son système de gestion est lourd, bureaucratisé et il laisse peu de place aux décisions de la base, soit celles des parents et des directions d’écoles.

D’autre part, les taux de participation dérisoires aux élections scolaires indiquent une désaffectation palpable des parents envers ce système.

Dans la plupart des pays, l’école a une autonomie beaucoup plus grande, ce qui lui permet de s’adapter à son environnement et aux besoins de sa communauté. De plus, une plus grande autonomie des écoles encourage les parents et la communauté à s’impliquer davantage puisqu’ils ont un plus grand impact sur les décisions et les modes de fonctionnement.

Pour offrir ce type d’autonomie aux écoles québécoises, il faudrait limiter le mandat du ministère de l’Éducation, mettre fin aux élections des commissaires et remplacer les commissions scolaires par des agents du ministère avec un rôle limité de coordination.

Question 8 : Croyez-vous qu’un allègement des structures scolaires (ministère et commissions scolaires) permettrait d’augmenter d’autant les ressources financières et humaines dédiées à nos enfants et l’autonomie de nos écoles ?




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4 commentaires:

Marre du PQ a dit…

Le PQ est vraiment un parti dinosaure.

Mais bon avec Mme Maurois responsable de la réforme pédagogique, de déconfessionnalisation, de l'initiative ECR, que voulez-vous?

Il faut vraiment un gros coup de balai dans la scène politique québécoise.

Marre du PQ a dit…

Je précise que je suis un nationaliste québécois, mais je ne me reconnais pas dans le PQ , un parti kidnappé par des internationalistes gauchistes.

Gentil a dit…

Le PQ est nationaliste quand ça veut dire protéger ses copains du coin : les artistes du Plateau-Mont-Royal, des jobs syndiqués...

Là il est nationaliste.

Sinon, il ne défend en rien une culture québécoise nationale (enfin pas plus que le PLQ qui dit aussi défendre le français, seule valeur politiquement correct) et est aussi internationaliste et pro-immigration que le PLQ.

Durandal a dit…

Il y a aussi une confusion entre « l'État » et la « société ». Le PQ vet imposer la non-confessionnalité scolaire au privé car « la société est laïque » ??? Absurde. Si ces écoles confessionnelles existent en premier lieu, cela signifie que ce ne sont pas tous les éléments de la société québécoise qui sont laïques. C'est seulement l'État qui est laïque (actuellement coincé entre la laïcité athéocratique et la laïcité interculturelle).