vendredi 28 septembre 2018

Davantage de cours en anglais à l'université Laval

Le Journal de Québec nous l’annonçait le 26 septembre : « L’Université Laval pourrait offrir plus de cours en anglais ».

Première surprise : presque 2 % des cours de l’université Laval sont déjà donnés en anglais. 6,5 % des cours de la Faculté d’administration sont en anglais. La rectrice affirme : « C’est une réflexion qu’on a à avoir, c’est demandé dans certains secteurs, surtout aux études supérieures ».

Il faut bien prendre conscience que l’anglicisation en cours des cégeps va servir de tremplin et d’accélérateur à l’anglicisation des universités qui, comme on le constate, est déjà en cours.  Considérons la chute de popularité du MBA en français aux HEC depuis l’ouverture d’un programme en anglais.

Nous avons changé d’époque. Encore récemment, certains se rassuraient en disant benoîtement qu’il régnerait une « paix linguistique » et que la situation linguistique au Québec avait atteint un « point d’équilibre ».

Point d’équilibre fictif qui s’est accompagné d’une bilinguisation croissante à Montréal et à un apprentissage intensif de l’anglais intensif dès le primaire (alors que le nombre d’heures de français a été coupé au fil du temps, car le nombre d’heures de classe est limité) et le cégep en anglais ou en « bilingue » alors que dans certains quartiers de Montréal (et ailleurs), la majorité des enfants n’ont plus le français comme langue maternelle.

Comment espérer imposer le français comme langue commune de travail alors que la formation dans nos institutions d’enseignement se fait de plus en plus en anglais et que les universités anglaises (très largement financées par les contribuables francophones) forment de plus en plus de spécialistes — restons polis — mal à l’aise en français. Les exemples pourraient être multipliés.

Ne serait-il pas l’heure de revenir à une idée simple : pour que le français soit effectivement la langue commune, il faut que nos politiques scolaires et universitaires reflètent cette volonté dans les faits.

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