dimanche 29 octobre 2017

Effet d'écrémage lié à la liberté scolaire : faible ou déjà présent

Les opposants à la liberté scolaire soutiennent que celle-ci encourage le départ des meilleurs élèves du secteur public pour se réfugier dans les écoles privées (ou aujourd’hui les écoles publiques à vocation particulière). C’est ce qu’on nomme l’écrémage. Pour ces détracteurs du libre choix, cet écrémage empirera les résultats de ceux qui restent dans les écoles publiques. Apparemment, l’amélioration des résultats de ceux qui partent est chose moins importante.

Mais quelle est l’ampleur de cet effet d’écrémage lié à une plus grande liberté scolaire ?

Trois chercheurs (Altonji de Yale, Huang de l’Université nationale de Taïwan et Taber de l’Université du Wisconsin) se sont penchés sur cette question. Ils ont développé un modèle économétrique pour étudier l’effet d’écrémage d’hypothétiques programmes de coupons (bons scolaires, « vouchers ») sur le taux d’obtention du diplôme d’études secondaires et d’autres résultats des étudiants qui resteraient à l’école publique. Leurs travaux aboutissent à prévoir de faibles effets (plutôt négatifs) liés à cet écrémage et ces résultats sont constants pour une grande variété de paramètres.

Pour le chercheur Patrick Walsh, la population scolaire de chaque école publique est déjà nettement plus homogène que la population générale puisque le bassin scolaire de ces écoles est géographique et donc relativement homogène socioéconomiquement. Les écoles publiques aux mauvais résultats scolaires sont déjà homogènes et déjà écrémées. L’impact négatif d’un libre choix supplémentaire vers le privé est donc grandement exagéré. Dans ces circonstances, pour que l’écrémage aboutisse à un retard d’un semestre en mathématiques (retard mesuré lors de tests), le déficit dû à l’absence des meilleurs devrait être aussi fort que l’augmentation de la taille des classes de 8 à 20 élèves, une importance qui ne semble pas réaliste.


Aucun commentaire: