lundi 29 décembre 2008

Lettre ouverte à Jean Charest sur sa promesse d'écoute....

Lettre parue dans L'Express de Drummondville du 22 décembre 2008.

M. Jean Charest,

Député de Sherbrooke,

Lors de la période électorale, vous nous avez assurés de votre écoute. C’est à ce titre que je vous écris.

Contrairement à ce que vous laissez entendre dans les médias, le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse est loin de faire consensus.

Dans votre comté c’est 42 % pour le cours, 43 % contre.

Pour ce qui est du caractère obligatoire de ce cours, 72 % se sont prononcés contre, et ce taux monte à 80% chez les personnes âgées entre 25 et 34 ans (catégorie de gens la plus touchée par cette nouvelle imposition).

Comme le développement spirituel d’un enfant touche à des valeurs familiales très personnelles, je ne comprends pas l’intransigeance de votre gouvernement pour l’imposer à tous, dès l’âge de six, et ce, sans exception.

Dois-je vous rappeler que pour imposer ce cours, vous avez modifié des lois et que nos droits sont bafoués ?

La Charte Québécoise des droits et libertés de la personne (loi 95, article 41), ajout de l’article 36 à la loi de l’instruction publique qui permet à l’État de voir au cheminement spirituel des enfants, vous avez retiré aux enseignants leur droit de conscience en abrogeant l’article 20 de la Loi sur l’instruction publique.

Vous ne respectez même pas La Convention internationale sur les droits de l’enfant (ONU 1989) dont nous sommes signataires et qui reconnaît que : Les États parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

Les États parties respectent le droit et le devoir des parents…

Mentionnons que d’après l’article 2.2 de la Loi sur la Protection de la Jeunesse (L.R.Q., c. p-34.1) «la responsabilité d’assurer le soin, l’entretien et l’éducation d’un enfant et d’en assurer la surveillance incombe en premier lieu à ses parents.»

De plus, dois-je vous rappeler que l’école est une institution de la société civile et non de l’État ?

Savez-vous que près de chez vous, de jeunes adolescents sont aujourd’hui suspendus pour s’être respectés dans leur foi ?

Savez-vous que ces jeunes risquent d’être expulsés d’ici peu, malgré des rendements académiques remarquables, car ils ont su se tenir debout malgré toute l’arrogance dont a fait preuve votre gouvernement ?

Pourtant, votre ministre de l’Éducation dit que sa priorité est la réussite scolaire.

Pourquoi garde-t-elle le silence devant une telle situation? Trouvez l’erreur!

Lorsque votre ministre de l’Éducation déclare qu’on ne peut négocier un virage aussi important sans écraser d’orteils, voulez-vous lui rappeler que ces orteils sont nos droits fondamentaux?

Voulez-vous aussi lui dire, alors qu’elle mentionne que les enfants comprennent souvent mieux que les parents, que les parents sont encore irremplaçables dans le développement de leurs enfants.

Étant moi-même la mère de 4 enfants qui réussissent très bien en classe, parmi les meilleurs athlètes de leur école, impliqués dans la société, heureux dans la vie et qui ont parmi leurs amis les plus proches des jeunes d'autres croyances et de d’autres cultures, je demeure persuadée que je suis plus apte que Mme Courchesne pour savoir ce qui est le meilleur pour mes enfants, et ce, surtout en ce qui concerne leur développement spirituel.

Étant de votre comté, je m’attends à ce que vous nous donniez les mesures que vous souhaitez entreprendre face à de tels abus.

Claudette Lavallée,
Sherbrooke

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