lundi 29 décembre 2008

Avantage démographique à l'anglais aux études postsecondaires


Extrait d'Avantage à l'anglais. Dynamique actuelle des langues au Québec, de Charles Castonguay, paru récemment aux Éditions du Renouveau québécois.
En moyenne, durant les années 2004 à 2006, pour 4463 nouveaux inscrits de langue maternelle anglaise, le Québec a compté annuellement le double, plus exactement 9038, en nouveaux inscrits au cégep anglais. Cela représente un excédent annuel moyen de 4575 étudiants. Les chiffres correspondants pour le français sont de 38 570 inscrits francophones, langue maternelle, et un total quasi identique de 38 929 étudiants inscrits au cégep français, pour un excédent annuel de 359. Le ratio entre les excédents est de 1274 étudiants additionnels au cégep anglais pour 100 au cégep français.

C'est comme si la quasi-totalité des étudiants allophones choisissaient le cégep anglais. En fait, 54 % des allophones se sont inscrits durant ces années au cégep anglais, contre 46 % au cégep français. Ces derniers ne font cependant que compenser un nombre équivalent d'étudiants francophones qui s'inscrivent au cégep anglais.

Au total, donc, le libre choix ne profite qu'au cégep anglais. Cette information essentielle n'est nulle part mise en évidence dans tout ce que l'année 2008 nous a apporté comme bilan, étude, fascicule, rapport ou avis en provenance de l'OQLF, du Conseil supérieur de la langue française (CSLF) ou de la commission Bouchard-Taylor.

Et l'enseignement universitaire? Durant les années 2004 à 2006, l'excédent des étudiants dans les universités québécoises de langue anglaise en regard de leur clientèle «naturelle», de langue maternelle anglaise, est en moyenne de 24 074 par année, contre 9796 pour le français. Un ratio de 246 surnuméraires qui étudient en anglais pour 100 qui étudient en français.

Avantage à l'anglais, donc, aux études postsecondaires, au travail, au foyer et, maintenant, sur le plan démographique.

[...]

Le gouvernement a changé depuis mais pas le contrôle politique de l'information sur la langue. Avant de finaliser le bilan de l'OQLF, on a remercié son comité de suivi. Ou «nettoyé la soue», dans le langage propre à France Boucher. Puis MM. Bouchard et Taylor ont appelé de leurs voeux un «train de mesures» pour renforcer la position du français. Le CSLF est ensuite accouru avec un avis qui recommande ce que la ministre responsable avait déjà annoncé. On a enfin scellé le tout avec un love-in gouvernemental-patronal exaltant l'approche incitative à la francisation de la langue de travail et une campagne de Fierté française.

À quand le défilé?

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