jeudi 10 novembre 2016

France — Le niveau en orthographe des écoliers français est en chute libre depuis 30 ans

Le diagnostic est implacable. Selon une étude publiée mercredi 9 novembre par le ministère de l’Éducation nationale, le niveau d’orthographe des élèves français est en chute libre. Pour démontrer son propos, l’étude s’appuie sur une dictée type d’une dizaine de lignes. Ce texte a été proposé à un échantillon d’élèves de CM2 (11 ans) à trois reprises lors des trois dernières décennies — 1987, 2007 et 2015. Constat : les années passent, la chute s’aggrave. Les écoliers ont fait en moyenne l’an passé 17,8 erreurs alors qu’ils n’en faisaient que 14,3 en 2007 et 10,6 en 1987.

La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), qui pilote cette étude, a identifié que l’essentiel des difficultés provient de la non-application des règles grammaticales, comme, par exemple, l’accord entre le sujet et le verbe. Le texte, qui ne comporte que 67 mots, ne présente pas de difficultés linguistiques particulières, assure pourtant le ministère. En revanche, il met l’accent sur la gestion des chaînes d’accord, et nécessite d’en assurer la continuité tout au long de la dictée ».


Si les élèves issus d’un milieu social plus favorisé effectuent moins de fautes, l’orthographe des élèves de tous les milieux sociaux se détériore. Car les enfants de « cadres et professions intellectuelles supérieures » font en moyenne deux fois plus d’erreurs en 2015 (13,2) qu’en 2007 (6,6). De même pour les enfants d’ouvriers qui font, eux, en moyenne 19,2 erreurs en 2015 contre 17,4 en 2007.

Malgré ces résultats inquiétants, la ministre de la Rééducation nationale Najat Belkacem se veut rassurante. « Cette évaluation porte sur des enfants qui ont commencé leur école primaire en 2010, avant l’entrée en vigueur des nouveaux programmes de français en cette rentrée 2016 », a-t-elle déclaré. La dépêche d’agence ne précise pas en quoi cette réforme corrigerait la baisse observée.

Le texte de la dictée

« Le soir tombait. Papa et maman, inquiets, se demandaient pourquoi leurs quatre garçons n’étaient pas rentrés.
- Les gamins se sont certainement perdus, dit maman. S’ils n’ont pas encore retrouvé leur chemin, nous les verrons arriver très fatigués à la maison.
- Pourquoi ne pas téléphoner à Martine ? Elle les a peut-être vus !
Aussitôt dit, aussitôt fait ! À ce moment, le chien se mit à aboyer. »
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