lundi 12 mars 2012

Essai — Denys Arcand et le Québec

Présentation de l'éditeur

« J’ai lu votre texte. Il m’a beaucoup touché. C’est, de toute ma vie, parmi les plus exacts que j’aie lus sur mon travail. » Tels ont été les premiers mots de Denys Arcand à Carl Bergeron, jeune essayiste de quarante ans son cadet, après qu’il a pris connaissance de Un cynique chez les lyriques. En effet, c’est un portrait sensible du cinéaste que l’auteur ébauche ici à travers une lecture et une interprétation serrées de son travail, des premiers films pour l’ONF jusqu’aux films de consécration. Lettré casanier et ironique, lecteur de Gibbon et de Machiavel, pré-boomer étranger au nationalisme canadien-français comme au lyrisme de la Révolution tranquille, Arcand cultive une sensibilité en porte-à-faux avec les grands mythes collectifs qui ont forgé la société québécoise.

Cette sensibilité, que d’aucuns ont qualifiée avec raison de « cynique », sans avoir toujours conscience de la signification du mot (qu’ils attribuent à un trait de caractère plus qu’à une intelligence des choses), révèle une vision du monde profondément marquée par le poids des rapports de force et de l’Histoire. À l’origine de nombreux malentendus blessants, elle a valu à Arcand d’être accusé, selon l’idole lyrique du moment, de mépriser les prolétaires, la nation, la social-démocratie ou les jeunes, et au final d’être indifférent au sort du Québec.

Scène de la série Duplessis réalisée par Denys Arcand. En une quinzaine de minutes, Duplessis et Godbout y abordent le passé, le présent et de l’avenir des Canadiens français.

Dans une langue claire et élégante, Carl Bergeron remonte aux sources intimes du cynisme philosophique d’Arcand et montre au contraire la filiation trouble et émouvante qui n’a cessé d’unir celui-ci à son pays natal, dans une tension permanente entre le sentiment d’appartenance et la nécessité de faire une œuvre. En complément de lecture, un Denys Arcand attentif lui fait écho par des annotations mordantes et éclairantes, évoquant tantôt des anecdotes, proposant tantôt des explications sur son parcours.

Un cynique chez les lyriques
Denys Arcand et le Québec
par Carl Bergeron
chez Boréal
à Montréal
144 pages
Paru le 13 mars 2012,
ISBN-13 : 9782764621738
19,95 $


Le modèle québécois vu par Denys Arcand dans L'Âge des ténèbres




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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il était en entrevue à Catherine Carl Bergeron chez Perrin ce matin.

(segment 22:26 à 37:56 - 1ère partie)

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBF/MediumLarge201203130908.asx

Jonathan a dit…

Je m'ennuie beaucoup des éditoriaux hebdomadaires de Carl Bergeron sur son défunt blogue L'Intelligence conséquente.

Un excellent entretien entre Carl Bergeron et Normand Lester datant de 2008 où les deux hommes parlent de l'état de décadence de la société québécoise:


http://www.radioego.com/ego/listen/866/

France a dit…

J'aime avec quelle subtilité Monsieur Bergeron a esquivé la question de Mme Perrin quand elle a avoué ne pas connaître son "parcours"... Je riais presque aux larmes!! Si elle avait eu de bons recherchistes, elle aurait su d'où il venait et ce qu'il avait déjà écrit sur la société québécoise... pas sûr que Monsieur Bergeron aurait été invité par la si gauchiste Mme Perrin alors... Cela dit, je m'ennuie bcp de l'I.C. moi aussi. Quand je pense que Perrin ne savait même pas que Bergeron avait écrit un livre sur la décadence québécoise... c'est à mourir de rire.