dimanche 23 octobre 2011

Les partisans du PLQ enterrent deux propositions de la ministre de l'Éducation

Les militants libéraux réunis en congrès ont infligé tout un camouflet à la ministre de l'Éducation Line Beauchamp. Ils ont décidé de retirer une proposition visant à amputer de moitié le budget des commissions scolaires, une idée qui s'inspirait du programme de François Legault. La ministre s'était pourtant prononcée en faveur de ces coupes de 300 millions de dollars jeudi dernier.

La proposition demandait de «réviser les mandats et les responsabilités des commissions scolaires de manière à réaliser des économies annuelles de 100 millions de dollars par année pendant trois ans dans la bureaucratie».
Les avis étaient très partagés sur le parquet. Bien des militants, en particulier les représentants de la communauté anglophone, qui considèrent celles-ci comme la dernière instance politique entre leurs mains, étaient clairement contre la mesure.

L'état-major du parti a mis tout son poids dans l'espoir d'éviter le retrait de la proposition. «C'est une proposition qui est publique depuis 35 jours. Elle a été débattue en conseil général en colloque, à Rimouski. L'intention a été annoncée il y a plus de six mois. Ce n'est pas jeudi soir dernier que ç'a été annoncé. Je fais confiance aux membres pour débattre de cette proposition», a affirmé le président de la commission politique, Saul Polo.

Les délégués en ont décidé autrement: 316 ont voté en faveur du retrait de la proposition et 266 s'y sont opposés.

Lors d'un point de presse, Line Beauchamp a tenté de minimiser cette rebuffade. Selon elle, les militants n'ont pas rejeté son intention de réduire la bureaucratie et d'accorder plus d'autonomie aux écoles. Ils ont exprimé des critiques sur les façons de faire, a-t-elle plaidé.

Pas de bonis au mérite non plus

Les militants ont également retiré la proposition 23, qui suggère notamment « d'établir une comparaison de la performance des écoles ». « On devrait retourner à la table de travail parce qu'on pourrait passer la journée [à en discuter] et on ne s'en sortira pas », a lancé un militant, après 45 minutes d'échanges très animés.

La résolution prévoyait aussi de «récompenser les écoles les plus performantes dans l'octroi de budgets», une notion qui a fait bondir une militante. « On veut creuser le fossé... les meilleures écoles vont devenir de plus en plus performantes année après année. On va tuer l'espoir d'un parcours de vie pour tous nos jeunes. Si on veut niveler vers le haut, qu'on nivèle pour tout le monde ! »

Tentative de récupération du programme de Legault échoue

Rappelons que la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) de François Legault veut abolir les commissions scolaires et confier une partie de leurs mandats à des directions régionales du ministère de l'Éducation. Il chiffre les économies à 280 millions $.

Toujours en éducation, les délégués du PLQ ont retiré une autre proposition qui reprenait un thème exploité par François Legault. Celle-ci visait à ce que tous les élèves des niveaux primaire et secondaire passent chaque année une épreuve ministérielle unique en français et en mathématiques. Les écoles seraient comparées en fonction des résultats, « après pondération des facteurs socioéconomiques » pour ne pas pénaliser celles qui se trouvent dans des quartiers pauvres. Les écoles les plus performantes seraient récompensées dans l'octroi des budgets.

Les choses sont plus claires

Pour ce carnet, il est bon que le PLQ apparaisse comme le parti gardien du statu quo et que cette tentative « populiste » de Charest pour contrer Legault avorte… Les choses sont plus claires, les lignes moins brouillées.

Ceci dit, pour nous, l'important ce n'est pas la structure de l'école publique (il vaut bien sûr mieux que les mêmes services soient fournis les plus efficacement), mais d'avantage d'écoles libres et autonomes tant pour ce qui est de l'embauche du personnel qu'au niveau du programme ou de la pédagogie. Ces écoles libres seraient financées, par exemple, par des bons scolaires ou des baisses d'impôts et des bourses pour les plus pauvres.

Voir aussi

Steve Jobs décriait l'éducation américaine, la paralysie des syndicats d'enseignants, était pour les bons scolaires

L'école de son choix et le bon scolaire





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Aucun commentaire: