vendredi 4 septembre 2009

Bêlements de Panurge au groupe Gesca

Se fondant sur la prétention infondée allègrement répandue hier dans la Presse que la mère demandait à ce que ses enfants ignorent ce qu'étaient les autres religions, Brigitte Breton du Soleil, qui n'a pas assisté au procès de Drummondville et qui sans doute n'a pas lu les milliers de pages du dossier, se prononce doctement par ouï-dire :
« (Québec) Des parents catholiques ont échoué dans leur tentative d'exempter leurs enfants du cours Éthique et culture religieuse. Un jugement vient confirmer la pertinence d'une telle formation dans les écoles québécoises. Sans l'enseignement reçu en classe, des jeunes seraient tenus dans l'ignorance parce que leurs parents craignent qu'ils ne tournent le dos à leur religion s'ils connaissent l'existence d'autres. »
À la lecture de cette interprétation biaisée et superficielle des griefs des parents, doit-on s'étonner si les gens n'achètent plus les journaux ?

Rappelons que cette légende du droit à l'ignorance invoquée par la mère se base sur cette affirmation du jeune professeur Sébastien Lebel-Grenier :
« Ce que les parents demandaient c'était le droit à l'ignorance, le droit de protéger les enfants quant à l'existence des autres religions. »
C'est une caricature de la position des parents :
  1. Bien évidemment, l'existence de religion ne pose pas problème, ce savant professeur voulait sans doute dire le contenu de ces autres religions. À moins qu'il n'ait, bien sûr, été mal cité...
  2. La mère a surtout insisté à la barre sur le fait que toutes les religions étaient présentées comme d'une égale valeur (c'est inhérent au programme qui appelle au respect absolu de ces religions, dixit Leroux).
  3. La mère s'offusquait également que tout soit narré au primaire à la manière d'un conte, autant les récits bibliques, autochtones (la légende du Grand Lièvre) que des fables (le Noël des souris).
  4. Si la mère ne voyait pas pourquoi son enfant de 7 ans devait apprendre des détails sur l'islam, c'est qu'elle considérait que cela pouvait facilement s'apprendre plus tard et qu'il n'y avait pas besoin de 11 ans de renforcement pour enseigner quelques faits simples car les connaissances transmises au primaire sont rudimentaires, mais il s'agit surtout d'inculquer le pluralisme normatif : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
  5. Pour ce qui est de l'éthique, la mère, après discussion avec son aîné, a décidé de ne pas envoyer son fils à ce cours à cause de discussions « libres » sur la sexualité que son fils de 15 ans à l'époque avait trouvé déplacées et contraires à la pudeur et à ses convictions catholiques sur le sujet. Bonjour la pression des pairs !

Qui parle d'ignorance ? Il s'agit plutôt de ne pas soumettre à une manière relativiste (ou pluraliste, mais en pratique il y a souvent peu de différences) d'aborder cette réalité. Manière et fréquence décidées par l'État.





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