jeudi 3 septembre 2009

« On attaque notre culture, notre foi, et on ne dit rien ! »

Lettre ouverte contre l'imposition du cours d'ECR dans la Voix de l'Est.
On est quoi, nous les Québécois catholiques, pour le gouvernement, des ignorants sans culture ? Qui a fondé les institutions ? Qui nous a sortis de l'ignorance et de la pauvreté ? Qui a créé les premiers organismes de charité ? J'aime bien la devise du Québec « Je me souviens ». Je ne suis pas certaine que le gouvernement se souvient de sa culture ni de ses racines.

On chiale sur la religion catholique mais c'est grâce à elle que nous avons nos institutions. Dans le temps, si les religieux et religieuses ne s'étaient pas occupés d'ouvrir des orphelinats, des hôpitaux, des écoles et des organismes de charité, les gens seraient morts de faim, les bébés auraient été abandonnés pour mourir dans la rue et on n'aurait pas eu l'éducation que nous avons eue. Mais non, on ne voit que ce qu'on veut voir, et on oublie toutes les bonnes choses qui se sont passées grâce à l'Église qui, je sais très bien, n'était pas et n'est toujours pas parfaite. C'est bien plus facile de juger, mais pour ce qui est des reconnaissances, on repassera.

(...) Le cours d'Éthique et de Culture religieuse est un ramassis de toutes sortes de croyances que nos enfants auront à ingurgiter pendant onze ans et je dois laisser faire ce lavage de cerveau à ma fille. Non merci ! Elle est au secondaire et j'ai demandé si elle pouvait avoir un cours supplémentaire de mathématiques à la place ou aller à la bibliothèque faire ses devoirs en attendant l'autre cours, mais on m'a dit que je devais aller la chercher à l'école si je ne veux pas qu'elle assiste au cours et la ramener après le cours. Pourtant, il me semble que mes demandes ont été raisonnables. Bel accommodement, vous ne trouvez pas ?

Je devrai donc faire 20 minutes de voiture pour aller la chercher et la ramener une heure et quart plus tard. Je vais le faire avec plaisir parce que j'ai mes convictions, mais je trouve ça très regrettable qu'on accommode les minorités et non la majorité (car près de 80 % de la population est chrétienne). Peut-être pas nécessairement tous pratiquants mais on a été élevés avec des valeurs chrétiennes et c'est ce qui a fait notre culture.

Pourquoi ai-je besoin d'une exemption pour retirer ma fille d'un cours qui porte atteinte à ma culture et à ma foi ? Parce que le gouvernement a décidé à ma place que ma fille doit connaître les autres croyances. Dans ma religion, on apprend qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui agit en tout. Ce cours est donc incompatible avec ce que j'enseigne à ma fille et cela brime sa liberté de croyance et de conscience, ainsi que mon autorité parentale face à ma fille. Pourquoi est-ce que je laisserais ma jeune fille se faire bourrer le crâne par d'autres croyances que la mienne ? Pour le mieux-vivre ensemble ? Pour moi, le mieux-vivre ensemble commence par le respect de soi puis le respect de l'autre. Si on ne se respecte pas dans notre propre culture, on ne peut pas respecter les autres.

(...) Moi, je pense que trop c'est trop et qu'il est le temps que le gens sortent de leur léthargie et de leurs maisons pour faire valoir leurs droits de liberté religieuse en matière d'éducation à l'école.

Jeannelle Cantin, Farnham

1 commentaire:

Romanus a dit…

'(...) on m'a dit que je devais aller la chercher à l'école si je ne veux pas qu'elle assiste au cours et la ramener après le cours.'

... en sachant bien sur que dans la plupart des cas, les deux parents travaillant, ils ne peuvent aller chercher leurs enfants à l'école pour la période de ces cours. Quelle technique pernicieuse et vicieuse. Quels petits fonctionnaires méprisables, minables et mesquins, payés par l'argent extorqué par le gouvernement à ces même parents, qui s'arrogent le droit de traiter les honnêtes citoyens avec autant d'arrogance et de méchanceté. L'expression d'Hannah Arendt prend ici tout son sens: la 'banalité du mal'.