jeudi 18 août 2022

Le bilinguisme, l'apanage des francophones

Le bilinguisme anglais-français est l’apanage des francophones. Ce n’est pas le signe d’une supériorité intellectuelle, mais de l’inutilité structurelle du français au Canada pour avoir un emploi. 

Les zones majoritairement francophones au Nouveau-Brunswick correspondent aux zones avec le plus haut taux de bilinguisme.

De même c’est au Québec que la proportion des bilingues augmente alors qu’elle baisse au Canada. C’est que le français ne sert à rien au Canada alors que l’anglais s’impose à tous, même à la majorité des francophones du Québec (où on l’exige parfois à tort et à travers pour de nombreux emplois).
 
Le taux de bilinguisme français-anglais augmente au Québec et diminue hors Québec depuis 2001
 
 
Le fait que les anglophones (unilingues) gagnent nettement plus que les francophones (unilingues) au Québec montre bien que c’est l’anglais qui prime. Les personnes qui utilisent uniquement l’anglais au travail gagnent annuellement en moyenne 46 047 $, comparativement à 38 346 $ pour celles qui utilisent seulement le français. Les personnes qui disent utiliser les deux langues au travail gagnent un peu plus (51 294 $) que les anglophones unilingues en moyenne. Cependant, ceux qui gagnent le plus au Québec sont souvent des anglophones de naissance unilingues alors que la moyenne salariale « anglophone » baisse à cause d’un grand nombre de travailleurs pauvres immigrants récemment installés au Québec qui ne parlent pas français, mais bien la langue des vrais patrons.
 

 

L'importance déterminante de l'anglais au Québec est encore illustrée par le fait que les francophones qui utilisent seulement le français au travail gagnent 38 737 $, ceux utilisant le français et l'anglais gagnent 55 021 $ tandis que ceux utilisant seulement l'anglais gagnent 56 439 $. Un peu plus de 20 % de ces emplois se trouvent dans le secteur de la santé, enseignement, droit et services sociaux, communautaires et gouvernementaux (20,8 %). Secteur qui pourrait être francisé puisqu'il n'implique pas le contact avec l'étranger.


Une solution partielle : le Québec devrait imposer l’emploi du français dans la correspondance avec l’administration publique du Québec et la tenue des dossiers des hôpitaux, des assureurs, des avocats, des ingénieurs, des architectes, des professions de la santé et des services sociaux. Mettre fin au financement public des cégeps et universités anglophones. Plus de services de l’administration en anglais, plus de « Press ‘9″ for English ». Faire comme la Flandre en Belgique vis-à-vis du français.

1 commentaire:

Raoul W. a dit…

De toute façon « bilingue » au Canada cela a un sens différent selon que l'on soit francophone ou non. Lu ailleurs:

Dans la foulée des statistiques publiées cette semaine, petit rappel des réalités canadiennes: pour une bonne moyenne d'anglos, être "bilingue" signifie qu'on est capable de demander en français où sont les toilettes dans un restaurant, de comprendre approximativement ce qui est écrit en français sur une affiche, voire de bredouiller une brève conversation en français quand il n'y a vraiment pas moyen de faire autrement; pour les francos, par contre, cela veut dire qu'on peut écrire une thèse de doctorat en anglais sans aide et participer dans cette langue à un vif débat d'une heure sur des questions très pointues et nuancées sans laisser transparaître le moindre début de l'ombre du commencement d'un quasi imperceptible accent qui laisserait entrevoir que l'anglais n'est peut-être pas tout à fait notre langue maternelle.