mardi 16 février 2016

Chantol Delsol et la modernité tardive

Court entretien avec la philosophe Chantal Delsol : « Nous vivons dans un monde fictif. Nous faisons comme s’il n’y avait plus d’histoire, comme si les guerres étaient finies, comme si la démocratie était éternelle et nous n’avions plus d’ennemis. Tout cela est faux. » « Le but que nous nous proposons aujourd’hui est le même que celui que se proposaient les communistes, c’est-à-dire l’émancipation sans limites, de prométhéisme (…) La dérision a remplacé la terreur qui marche beaucoup mieux, car c’est une méthode douce. ».




Le dernier ouvrage de Chantal Delsol

Une réflexion sur le débat entre ceux qui veulent changer de monde et ceux qui veulent le protéger. L’autrice explique comment une partie de l’Occident postmoderne mène une bataille radicale contre la réalité, au nom d’une émancipation totale héritée des Lumières. Le projet de la modernité tardive est une démiurgie émancipatrice œuvrant par la dérision et promouvant le désir individuel.

Quatrième de couverture
La haine du monde

Le XXe siècle a été dévasté par la démiurgie des totalitarismes qui, espérant transfigurer le monde, n’ont abouti qu’à le défigurer. Mais il serait faux de croire que ces illusions totalitaires nous ont quittés. Car nous avons rejeté avec force le totalitarisme comme terreur, mais tout en poursuivant les tentatives de transfiguration du monde.

Au point de l’histoire où nous en sommes, le débat et le combat opposent ceux qui veulent encore remplacer ce monde, et ceux qui veulent le défendre et le protéger.

La conviction de Chantal Delsol est qu’une partie de l’Occident postmoderne, sous le signe d’un certain esprit révolutionnaire, au sens de radicale utopie, mène une croisade contre la réalité du monde au nom de l’émancipation totale.

La philosophe définira ainsi le projet de la modernité tardive : une démiurgie émancipatrice dans le sillon des Lumières françaises de 1793 et du communisme, œuvrant sans la terreur et par la dérision, toujours barbare mais promue par le désir individuel et non plus par la volonté des instances publiques.

Un essai cinglant et sans compromission par l’une des meilleures philosophes de notre époque.


La haine du monde : Totalitarismes et postmodernité
par Chantal Delsol
paru aux éditions du Cerf
le 5 février 2016
à Paris
Broché : 237 pages
ISBN-13 : 978-2204108065

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