samedi 23 février 2013

Québec — Doutes sur l'utilité de la maternelle dès 4 ans et les dépenses consenties

Extraits d'un article intéressant du Devoir qui remet en cause une autre « action » du gouvernement péquiste :

Vendredi midi, la ministre de l’Éducation du Québec, Marie Malavoy, a profité d’une tribune à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour confirmer son intention de mettre en place, dès septembre prochain, des maternelles pour les enfants de quatre ans dans les milieux défavorisés.

Au même moment, l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) tenait une conférence de presse pour dénoncer « la précipitation » du gouvernement et « les risques liés à l’implantation des maternelles quatre ans ».

La passion de la ministre

Après avoir rappelé sa « passion de l’éducation », ainsi que les progrès accomplis en matière de persévérance scolaire, Mme Malavoy s’est attachée à vendre son programme de maternelle quatre ans dans les quartiers défavorisés. À l’heure actuelle, 27 % des enfants de quatre ans n’ont accès ni à un service de garde ni à une prématernelle, a constaté la ministre. Pour cette dernière, le passage du douillet cocon familial à l’école représente un « choc » trop important pour ces enfants. « C’est pour eux qu’il faut faire quelque chose. C’est eux, le commencement. Ce sont ces petits enfants de quatre ans qui, si on ne fait rien, risquent de commencer leur parcours scolaire avec déjà l’impression qu’ils sont moins bons que les autres et qu’ils ne réussiront pas. […] On pense que dans ces 27 %, il y en a un bon nombre qui vient de ces quartiers défavorisés. »

Aucune étude qui démontre l'impact positif, stress indu

Hélène Gosselin, vice-présidente de l’AQCPE, tempère ce point de vue. « Il n’existe aucune recherche qui montre que la scolarisation précoce favorise la réussite scolaire. » Elle en veut pour preuve une étude publiée par Statistique Canada, qui classe les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en fonction de la réussite des élèves de 15 ans au Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Le Québec s’y classe très honorablement septième en lecture et cinquième en mathématiques, loin devant la France, la Belgique ou l’Italie, où les enfants sont scolarisés dès l’âge de trois ans. Il est cependant à noter que la Corée du Sud, Hong-Kong ou Singapour, pays plutôt connus pour la rigidité de leurs systèmes scolaires dès le plus jeune âge, occupent systématiquement les premières places de ce classement.

[Note du carnet : il existe des études qui prouvent au contraire que la maternelle n'a aucun impact bénéfique sur les résultats scolaires ultérieurs des jeunes enfants.

Voir

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Maternelle publique et gratuite : sans effet sur les résultats au primaire


D'ailleurs, l'AQCPE mentionne aussi ce genre d'études dans son communiqué. « Des études internationales ont aussi démontré que la scolarisation précoce risque de créer un stress indu et de tuer le plaisir d’apprendre », mais le Devoir qui recopie la phrase suivante sur les résultats PISA n'a pas jugé opportun de parler de ces aspects négatifs. Notons enfin que l'AQCPE prêche pour sa paroisse, mais des études montrent que le programme de CPE a aussi des effets indésirables sur l'anxiété des enfants et que les bénéfices pédagogiques de ce programme sont globalement nuls. ]

[...]

Très peu d'enfants de quatre ans restent à domicile

L’AQCPE cite pour sa part les résultats d’une étude de l’Institut de la statistique du Québec, qui révèle que seuls 3 % des enfants des familles vivant dans des « conditions matériellement et socialement plus défavorables » restent à domicile. « À l’évidence, les énergies investies dans la mise en place des maternelles pour les enfants de quatre ans issus de milieux défavorisés ne visent pas beaucoup d’enfants », conclut le document de l’AQCPE.

Des cobayes

Mme Gosselin demande plutôt au gouvernement de prendre le temps de mettre en place une véritable étude sur les moyens et les besoins. « On ne peut pas se servir d’enfants de quatre ans, et venant de milieux défavorisés, comme des cobayes pour un projet pilote, puis analyser les résultats ensuite ! »

Voir aussi

Les CPE, un échec ?

« Le système de garderie universel en Suède forme des enfants moins instruits »

Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

Le système de garderies, les syndicats sont-ils tombés sur la tête ?




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1 commentaire:

Ecolemaison a dit…

Il y a au niveau mondial une tentative de domestiquer l'individu, d'où la scolarisation trop tôt. Nous défendons le principe de l'école à la maison sur notre blog et donnons toutes les informations aux parents.