vendredi 28 mai 2010

Québec veut fermer une école juive trop religieuse

Radio Canada rapporte que « Québec menace de fermer l'Académie Yéchiva Toras Moché, une école de la communauté hassidique satmar de Montréal, parce qu'elle refuse d'enseigner plusieurs matières prévues au programme d'éducation. [Note du carnet : y compris le cours d'éthique et de culture religieuse.]

L'école, qui existe depuis les années 50 [depuis 1952], ne détient toujours pas de permis. Radio-Canada révélait l'an dernier qu'elle offre un enseignement presque exclusivement religieux à quelque 200 garçons, en contravention de la Loi sur l'instruction publique [Note à Radio-Canada : c'est une école privée, il s'agit plutôt du régime pédagogique et de la Loi sur l'enseignement privé]. »

Dans la requête déposée au tribunal par le Monopole de l'Éducation, on peut lire que des inspections effectuées en 2008 ont révélé de sérieuses lacunes.

« Parmi les matières qui doivent obligatoirement [pléonasme] figurer à la liste [...], seules les matières obligatoires langue d'enseignement et mathématique sont enseignées », peut-on lire dans le document.

Outre l'enseignement des matières obligatoires, le ministère déplorait le matériel pédagogique inadéquat et le nombre insuffisant d'enseignants qualifiés. C'est-à-dire des professeurs qualifiés du Québec (ou de l'extérieur et dont les diplômes sont considérés comme équivalents), or les Satmars ne fréquentent pas les facultés des « sciences de l'éducation » du Québec et ils n'acceptent pas d’enseignants provenant de l’extérieur de la communauté.

L'école refuse d'augmenter le nombre d'heures consacrées aux matières séculaires, affirmant que la charge de travail serait trop élevée. De plus, malgré le fait que le cours d’Éthique et de culture religieuse soit obligatoire depuis septembre 2008, l’établissement n’a pas l’intention de l’offrir. Par ailleurs, le calendrier scolaire, même s’il respecte le nombre de jours prescrits, n’accorde pas dix des treize congés dictés au régime pédagogique.

L'affaire sera probablement entendue en justice en octobre 2010. La direction de l'école a précisé qu'ils contesteront l'injonction en justice.





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15 commentaires:

Jean peuplut a dit…

Je ne suis pas juif.

Je n'ai pas d'attirance pour le hassidisme.

Mais bon, qu'est-ce qui a changé depuis soixante ans pour que le ministère veuille soudainement fermer cette école ? Il se sent plus puissant ?

Ces écoles et ces hassidims ne font aucun prosélytisme. En quoi ces écoles dérangent-elles le monopole des fonctionnaires ?

Anonyme a dit…

à Jean peuplut,

L'école ne dérange en rien les fonctionnaires.

Elle, et les parents qui y inscrivent leurs enfants, entravent le développement intégral ou le plein épanouissement de ces derniers.

jean peuplut a dit…

Anonyme soyez plus clair.

Quand vous dites « Elle, et les parents qui y inscrivent leurs enfants, entravent le développement intégral ou le plein épanouissement de ces derniers.» qu'est-ce que le plein épanouissement veut dire selon vous ?

Êtes de bons petits Québécois qui décrochent, se droguent, pratiquent le sexe oral, s'essayent à l'homosexualité ? Sont bien de gauche, bêlent des slogans idiots écologistes ?

De quoi vous mêlez-vous ? Pour qui vous prenez-vous ?

Anonyme a dit…

Votre commentaire ne fait guère honneur à ce blogue qui fait appel à l'intelligence de ses lecteurs.

Je suis désolée, mais vous devrez trouver vous-même les précisions que vous me réclamez.

Jean Peuplut a dit…

Désolé, anonyme (féminin), pour moi il y a aucune précision à trouver dans vos propos, vous ne faites que régurgiter des slogans en affirmant que les fonctionnaires cherchent le plein épanouissement des enfants hassidiques.

En quoi les enfants des écoles publiques québécois sont-ils plus épanouis ? Je n'en crois rien.

Allez, faites honneur à ce blogue, faites appel à votre intelligence et alignez quelques phrases pour nous convaincre.

Pour l'instant, je pense que vous régurgitez des préjugés infondés.

Anonyme a dit…

Voici les sources de mes "préjugés infondés"!

Art 26, 2 de la Déclaration universelle des droits de l'homme:
"L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine."

Déclaration du concile Vatican II sur l'éducation:

"Il faut [...], en tenant compte du progrès des sciences psychologique, pédagogique et didactique, aider les enfants et les jeunes gens à développer harmonieusement leurs aptitudes physiques, morales, intellectuelles, à acquérir graduellement un sens plus aigu de leur responsabilité, dans l’effort soutenu pour bien conduire leur vie personnelle et la conquête de la vraie liberté, en surmontant courageusement et généreusement tous les obstacles. Qu’ils bénéficient d’une éducation sexuelle à la fois positive et prudente au fur et à mesure qu’ils grandissent. De plus, qu’ils soient formés à la vie sociale de telle sorte que, convenablement initiés aux techniques appropriées et indispensables, ils deviennent capables de s’insérer activement dans les groupes qui constituent la communauté humaine, de s’ouvrir au dialogue avec l’autre et d’apporter de bon cœur leur contribution à la réalisation du bien commun." (art. 2)

Préambule de la Loi sur le ministère de l'éducation (proposée par les évêques du Québec en 1964):

" [...]tout enfant a le droit de bénéficier d'un système d'éducation qui favorise le plein épanouissement de sa personnalité"

Espérant vous avoir répondu à vos attentes.

jean Peuplut a dit…

Anonyme :

Québec " [...]tout enfant a le droit de bénéficier d'un système d'éducation qui favorise le plein épanouissement de sa personnalité"

Le juif hassidique dira que son éducation talmudique épanouit véritablement son enfant dans le sens voulu par D*.u.

"Espérant vous avoir répondu à vos attentes. "

Bin non, épanouissement ne veut rien dire dans l'absolu. Cela doit être épanouissement par rapport à une certaine conception de la vie, cela dépend de vos croyances.

Comment l'État québécois (laïc) peut-il juger que les croyances des juifs hassidiques sont mauvaises ?

Pépin a dit…

Plutôt que d'embêter les juifs Hassidiques qui ne font de mal à personne et ne forment pas de terroristes, l'État devrait plutôt s'intéresser aux écoles islamiques qui se multiplient ces derniers temps.

"L’école islamique, même
si elle assure des cours respectant les programmes
de l’Éducation nationale, est
aussi et d’abord une école coranique, une madrasa, où l’on apprend l’arabe pour apprendre le Coran par cœur. Et le Coran, ce n’est pas seulement l’exposé d’une religion, c’est la charte d’une idéologie qui gouverne tous les aspects de la vie, personnelle et sociale. D’une façon qui est diamétralement contraire à la laïcité (tant celle de la loi de 1905 que la laïcité authentique telle que la conçoit l’Église). Comme la mosquée, l’école islamique est une base (cela se dit al qaïda en arabe) pour la conquête du pays qui doit être transformé en dar al islam."

.Daoudal Hebdo n° 36 – 2009 Semaine 21, page 4

http://www.daoudal-hebdo.info/Daoudal_Hebdo/Bienvenue_files/36.pdf

Anonyme a dit…

jean peuplut écrit:

"[...] épanouissement ne veut rien dire dans l'absolu. Cela doit être épanouissement par rapport à une certaine conception de la vie, cela dépend de vos croyances."

Il a raison. Mais la raison nous amène aussi à conclure qu'un certain degré d'instruction est nécessaire aujourd'hui à la poursuite de la vie bonne. C'est en substance ce que dit à sa manière la déclaration conciliaire précitée.

Aujourd'hui, un consensus quasi universel a mené à la conclusion qu'en gros, des études secondaires constituent aujourd'hui un seul minimal pour assurer cette vie bonne.

Cela dit, d'aucuns estiment que l'État n'a pas à en décider pour les citoyens; d'autres - et je suis du nombre - pensent qu'il doit se porter garant du droit des personnes, surtout des plus faibles, tout comme il est responsable du bien commun, dans le cadre d'un processus démocratique.

Néanmoins et concrètement, même si l'on peut s'entendre sur les principes, le problème de la dissidence sociale et religieuse demeure extrêmement difficile à régler.

Jean Peuplut a dit…

Anonyme (2 ?) a écrit : "
Il a raison. Mais la raison nous amène aussi à conclure qu'un certain degré d'instruction est nécessaire aujourd'hui à la poursuite de la vie bonne. C'est en substance ce que dit à sa manière la déclaration conciliaire précitée."

Les juifs hassidiques ont un certain degré d'instruction, ils sont souvent d'excellents artisans et même des informaticiens de talent.

"Aujourd'hui, un consensus quasi universel a mené à la conclusion qu'en gros, des études secondaires constituent aujourd'hui un seul minimal pour assurer cette vie bonne."

Consensus ? La manière de faire avaler toutes les pilules : il y a un certain consensus entourant l'avortement, l'homosexualité, le cours ECR...

Je n'en crois rien.

En tout cas, pas les études secondaires telles que définies par le Régime Pédagogique du Québec, vache sacrée.

On peut vivre une vie bonne sans l'avoir (quid des moines ?), on peut même être à l'aise financièrement sans ce bout de papier (être doué manuellement, dans un sujet pointu comme l'informatique, être travaillant, honnête, avoir une clientèle fidèle, etc.).


Je comprends bien que tout l'effort des enseignants et du MELS est de faire croire que le DES est nécessaire (justifiant ainsi leurs monopoles respectifs), mais c'est faux.

Dia a dit…

L'Etat veut être la seule secte.

Ce qu'il faut bien voir justement c'est à partir de quelles généralités vagues, à l'aide de quels discours creux et blablas vaguement consensuels ("L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine"), avec quels catéchismes affadis les nouveaux inquisiteurs justifient leur coercition implacable.

Selon une vieille loi de torsion du discours, la violence totalitaire abuse de l'euphémisme et l'on appellera ici sans façons "plein épanouissement de la personnalité" le lavage de cerveaux gauchiste et la fermeture d'une école de résistants comme d'autre jadis purent nommer "solution" l'assassinat industriel de millions d'êtres.

Dia a dit…

On ne peut s'empêcher aussi d'être surpris de cet étrange paradoxe : Alors que leur mode d'éducation si dangereux, les juifs orthodoxes n'entendent le conserver que pour eux-mêmes, à l'inverse la belle et gratuite éducation laïque, gauchiste et moderne, celle qui vise "au plein épanouissement de la personnalité humaine" blabla, il faut aux commissaires politiques l'imposer à TOUS par la coercition...

Romanus a dit…

Vous êtes effarant Anonyme!!!

Qu'aurait a faire un juif hassidique de la de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la déclaration du concile Vatican II sur l'éducation???!!!

Il y a ce restaurant juif que je fréquente et ils ont cette petite pancarte derrière le comptoir: "We Answer to a Higher Authority"... savez ce que ca veut dire? Alors le petit gouvernement insignifiant du petit Québec minable, il peut toujours repasser.

Ils se foutent de vos idées comme vous vous foutez des leurs. Mais vous, vous n'hésiterez pas une seconde a leur imposer les vôtres si vous êtes du coté du plus fort. Vous êtes un totalitaire étatiste.

Vivre et laisser vivre... mais ca, c'est pas la gauche... les gauchistes, ils ne dorment pas la nuit en pensant a ce que les autres font et ne font pas qui ne soit pas conforme a leur fantaisies utopiques et ne rêvent que du jour ou ils pourront imposer leur idées de fous a tous... ce qu'ils font présentement a cœur joie! Vous devriez être content.

Les juifs se sont laissés persécuter pendant des siècles plutôt que de renier leur foi. Ça changera pas maintenant ni ici. Le Québec pourra se vanter d'avoir compté parmi leurs persécuteurs... c'est du joli. Vous l'avez vu ce qui arrive a ceux qui les persécutent? Lisez vos psaumes.

Soit-dit en passant, je suis un catholique très orthodoxe!

Comme me l'a dit un jour ma grand-mère quand j'étais petit: 'Ne dis pas du mal des Juifs... c'est le peuple de Dieu'

Anonyme a dit…

Dans lequel des deux camps, où est le fanatisme prosélyte ?

Romanus a dit…

... plaît-il ?