mardi 3 octobre 2023

Marseille : L’inquiétante soumission des écoles dites catholiques


Les écoles catholiques proposent de plus en plus de menus sans porc


Le 27 août dernier, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse fraîchement nommé, Gabriel Attal, annonçait au journal télévisé de TF1 que les abayas et les qamis seraient désormais interdits à l’école. Une décision qui a mis en exergue tout le problème de la laïcité en France et plus particulièrement dans le milieu scolaire. La variété des réactions qu’a suscitée cette loi a montré que s’il est facile de s’opposer à ce qui est clairement religieux, pour ce qui l’est sans l’être, c’est bien plus compliqué. Une complexité retrouvée sur les plateaux de cantine des élèves de la deuxième ville de France où le service de plats sans porc est de plus en plus courant.

C’est le cas dans le public, comme dans le privé, les écoles catholiques ne faisant pas exception. Dans une école privée catholique du centre-ville de Marseille, Scolarest, la société de restauration en charge des repas des demi-pensionnaires, proposait courant septembre des pâtes à la « sauce carbonara sans porc ». Un intitulé qui a divisé les parents d’élèves. Si certains ne voyaient pas le problème parce que « c’est juste un menu de cantine », d’autres s’en sont plaints. « Je ne trouve pas ça normal qu’il n’y ait pas de porc à la cantine. Même dans le public il y en a et ceux qui n’en mangent pas ont, pour l’occasion, un repas végétarien. Je ne comprends pas pourquoi cela ne se passe pas de la même manière », confie un père de famille.

Même son de cloche pour une mère qui « refuse que ses enfants soient privés de porc ». Pourtant, ils le sont, comme dans bien d’autres écoles. Le site de l’enseignement catholique fait d’ailleurs l’éloge d’une école grande ouverte située dans le quartier de Belsunce et se réjouit que « la cantine de Saint Théophile propose des menus sans porc ». Une ouverture pour les enfants qui ne mangent pas de porc mais pas pour tous ceux qui ont une autre restriction alimentaire (gluten, lait, œuf…) puisque ces derniers doivent apporter leur propre repas. Un deux poids, deux mesures troublant.

Des directives serviles
 
D’autant plus qu’il n’y a pas que dans les assiettes que les musulmans ont un statut particulier. C’est au quotidien qu’élèves et parents doivent être traités différemment par les chefs d’établissement. Dans un document intitulé Musulmans en École catholique, édité par l’enseignement catholique et préfacé par Mgr Michel Santier, évêque de Créteil et président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France, ils sont appelés à gérer les éventuels problèmes avec beaucoup de prudence voire de soumission.

Le dossier de 106 pages donne des exemples de situations ainsi que la réaction qui serait la plus appropriée pour la gérer. Premier cas de figure dans la fiche intitulée Rencontre avec un parent d’élève : « Dans une école primaire, suite à un problème de violence (une chaise lancée dans la classe) des enseignants (un homme et une femme) convoquent le père d’un élève musulman. Au cours de l’entretien, lorsque l’enseignante s’exprime, le parent se détourne. À l’inverse, quand l’enseignant lui parle, le père de l’enfant entre dans l’échange. »

Dans ce cas, il est préconisé de « favoriser le dialogue entre l’enseignant et le parent » pour « rester en relation ». Enfin, si cela ne suffit pas, les proviseurs sont invités à faire appel à « une compétence musulmane ». En plus de reconnaître son impuissance vis-à-vis de certains élèves de confession musulmane, l’enseignement catholique entérine lui-même son infériorité face à une entité religieuse extérieure.

La mission de l’école catholique est, certes, d’accueillir « tous les enfants sans distinction d’origine, d’opinion ou de croyances », comme précisé dans l’article 442-1 du code de l’éducation mais ce, « en conservant son caractère propre ». Or, il est désormais demandé aux proviseurs de ne pas faire de vague. L’école catholique permet à l’islam de prendre de plus en plus de place en ses murs. Aujourd’hui, ce phénomène passe par des menus sans porc et l’acceptation du déni d’autorité lorsque le directeur est une directrice mais qu’en sera-t-il demain ?

Source : Valeurs actuelles

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