lundi 4 septembre 2023

École — Abaya, l’arbre qui cache la forêt, la censure à l'école


Les contestations d’enseignement et la remise en cause de la parole des professeurs, habillées d’arguments religieux, minent l’Éducation nationale. Les jeunes enseignants sont de plus en plus perméables au multiculturalisme de la France insoumise.



Une requête de l’association Action Droits des Musulmans demande au Conseil D’État en référé de suspendre l’interdiction des abayas prise par le ministre de l'Éducation. « Nous devons être intraitables » a assuré vendredi Emmanuel Macron, affirmant que le gouvernement « ne laissera rien passer » à ce sujet.

Cette rentrée sert de test grandeur nature. Que se passera-t-il ce lundi dans le quartier de La Duchère à Lyon où, avant l’été, jusqu’à deux cents abayas étaient vues dans la cour d’un lycée ? En Seine-Saint-Denis où ces tenues sont portées de longue date ? A Marseille, quand, en juin dernier, des professeurs et des surveillants dénonçaient « l’acharnement » de l’administration contre de jeunes musulmanes ? Des manifestants vont-ils crier à « l’islamophobie », des exclusions d’élèves provoquer des heurts avec la police ? L’effervescence appelant à « faire la da`wa » (prosélytisme) pour protéger « les soeurs » et incitant à faire passer sa large tunique « pour une robe de femme enceinte » dépassera-t-elle le virtuel des réseaux sociaux ? Trente équipes « Valeurs de la République », soit 600 personnes, sont sur le pont pour venir épauler les chefs d’établissement.
 
Abayas et qamis ne sont pas le principal cheval de bataille des islamistes. « La cible des Frères musulmans, c’est l’Ecole, pas le vêtement » , résume le chercheur, spécialiste du jihadisme, Hugo Micheron. Affaiblir le modèle républicain, différencier les élèves par leur tenue vestimentaire, par leurs habitudes alimentaires, par leur pratique sportive (en décrétant ce qui est « halal » ou « haram » ) : tel est le programme défini, théorisé de longue date. Ce que l’anthropologue et chercheuse au CNRS, Florence Bergeaud-Blackler appelle « la logique de surenchère du halal ».




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