samedi 29 octobre 2022

Duhaime a consacré trop de temps à courtiser les anglos, selon des conservateurs

La grogne est entrée au Parti conservateur du Québec : l’échec à faire élire un député le 3 octobre a ravivé l’insatisfaction de l’aile nationaliste du parti.

« On a passé trop de temps à essayer d’avoir le vote des anglophones, alors que c’était une cause perdue, a confié une source conservatrice sous le couvert de l’anonymat. On aurait dû mettre toute cette énergie-là dans Beauce-nord, on aurait peut-être fait élire un député. »

Selon une autre personne impliquée dans la campagne conservatrice, le parti aurait dépensé des sommes considérables pour de la publicité dans les circonscriptions anglophones, une décision qu’elle juge douteuse.

« Un publireportage dans le USA Today, est-ce que ça permet vraiment d’aller chercher des votes au Québec ? » s’est-elle interrogée.


Ce sujet a fait l'objet d'un débat respectueux sur Radio-Pirate entre deux ailes du conservatisme québécois : celle économique et celle plus identitaire.

Ménager la chèvre et le chou

Pendant la campagne électorale, Éric Duhaime a passé plusieurs jours à courtiser les anglophones, en martelant que François Legault les avait abandonnés et que les libéraux les tenaient depuis trop longtemps pour acquis.

Il avait également promis d’abroger la loi 96, dans une conférence de presse remarquée à l’institut du courtage et de la finance de Montréal.

Sur le lutrin, on lisait Bill 96 derrière un signe d’interdiction, sur une petite affiche exclusivement en anglais.

« Ça ne m’a pas plu, a chuchoté une autre source. Je comprends la stratégie, et des gens au parti étaient convaincus qu’on pouvait convaincre beaucoup d’anglophones de voter pour nous.

« Mais ça a mis Éric dans une drôle de position : il devait d’un côté essayer de plaire aux anglophones, en même temps qu’il devait ménager les plus nationalistes. »

Or, ces choix stratégiques ne se sont pas avérés fructueux, a remarqué un candidat conservateur défait. « Dans plusieurs comtés anglophones, on n’a même pas fini deuxième », a-t-il indiqué.

De fait, les conservateurs ont terminé au cinquième rang dans Viau et au quatrième rang dans Westmount–saint-louis, des circonscriptions où le taux de participation était en deçà de la moyenne provinciale, un signe que les électeurs libéraux déçus ont préféré ne pas se présenter aux urnes plutôt que d’appuyer un autre parti.

Le PCQ a mieux fait dans Robert-baldwin et dans D’arcy-mcgee, où le parti est arrivé au deuxième rang, mais en restant tout de même plusieurs milliers de voix derrière le PLQ dans les deux cas.

Source : Le Journal de Québec

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