mardi 25 octobre 2011

Éthique — « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes. »

Vidéo intéressante qui oppose le journaliste Éric Zemmour et Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre, en présence de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin et le critique littéraire Éric Naulleau.



Les statistiques, des êtres fragiles 

Christophe Robert prétend que la pauvreté ne cesse d'augmenter en France, que les choses empirent. À cet effet, il cite des statistiques récentes. Éric Zemmour rappelle ce que disait Sauvy au sujet des statistiques : « les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d'être torturés, finissent par avouer tout ce qu'on veut leur faire dire ». Dans ce cas-ci, les statistiques sur la pauvreté ne mesurent pas la misère mais la distribution des revenus dans la population, puisque sont considérés pauvres tous ceux qui gagnent moins que 60 % du revenu médian, que le revenu médian permette de bien vivre ou non.

Éric Zemmour relève qu'une des solutions proposées par Christophe Robert pour résoudre la crise du logement est de bétonner de plus en plus la France, tout en lui indiquant que cela n'empêchera pas le représentant de la Fondation Abbé Pierre de voter écologiste l'année prochaine...

Causes de la crise du logement


Pourtant, les causes de « la crise du logement » sont parfaitement identifiées. D’abord, le divorce de masse. Là oùl y avait un appartement familial, il en faut deux. Ensuite, l’immigration. Aujourd'hui 200.000 personnes par an s'établissent en France. Et on ne parle que des entrées régulières. Où vont vivre tous ces gens ?

En banlieue. Que vont devenir leurs anciens habitants ? Ils vont se pousser pour faire de la place, ou se précipiter en centre-ville pour trouver les bonnes écoles pour leurs enfants. Où les prix sont inabordables. Alors, on part loin, de plus en plus loin, quitte à allonger démesurément ses temps de transport. Et la hausse des prix de faire tache d’huile sur tout le territoire. Enfin, sur le plan mondial, une masse de capitaux énormes, américains, européens, indiens, russes, arabes, chinois, et même africains, qui se balade librement. Cet argent nomade fait monter tous les micromarchés de luxe : tableaux, antiquités, bijoux, hôtels particuliers. En France, ces biens sont devenus « intouchables » pour 99, 99 % des Français. Ce qui aggrave un sentiment de dépossession de soi et de prolétarisation des classes moyennes.

Libertés contre libertés

Mais voilà, pas question de mettre la moindre entrave au divorce, au contraire, on le facilite le plus possible au nom de la liberté individuelle, alors même qu’on n’a aucun scrupule à restreindre d'autres libertés, apparemment moins sacrées, moins politiquement correctes surtout, celles du fumeur ou de l’automobiliste par exemple. Les innombrables lois sur l’immigration n’ont pas réduit le nombre toujours plus grand de nouveaux immigrants. Depuis la libération totale des marchés des capitaux par les socialistes, personne n’ose la remettre en cause.

Dans ce cas-ci, Christophe Robert veut limiter la liberté des propriétaires de logement (en proposant notamment des limites d'augmentation du prix des loyers lors d'un changement de locataire, comme au Québec). Cela ne lui pose aucun problème.

Régler les causes, plutôt que de les chérir

Mais voilà, Christophe Robert refuse, pour des raisons idéologiques, de s'attaquer aux causes : taux de divorce massif, immigration très importante, achat spéculatif de propriété par des étrangers. Ils déplorent les effets de ce qu'il chérit : les familles « libres » qui se décomposent, l'immigration de masse, le libéralisme des capitaux. Zemmour termine en rappelant Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes. »1




[1] Nous n'avons pas retrouvé cette citation dans les œuvres de Bossuet, mais celle-ci : « Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. » (Œuvres complètes de Bossuet, évêque de Meaux, p. 436)

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