dimanche 19 octobre 2008

La connaissance culturelle des religions et celle des techniques de dialogue ne garantissent en rien l'harmonie

Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte également envoyée à la Voix de l'Est.
M. Blouin, enseignant à l'école secondaire Wilfrid-Léger de Waterloo, saluait la semaine passée l'imposition du nouveau cours d'éthique et de culture religieuse tout en exprimant son exécration de la religion qui, selon lui, est «la gangrène de l'humanité, un fléau qui afflige l'Homme depuis tellement longtemps».

M. Blouin est la preuve vivante que le cours d'éthique et de culture religieuse et l'apprentissage de nombreuses religions au plan purement intellectuel n'est en rien la garantie que les communautés religieuses vivront de manière plus harmonieuse dans le nouveau «vivre ensemble» que le ministère essaie d'imposer. On peut parfaitement connaître la culture religieuse du christianisme et détester ce christianisme comme M. Blouin. On peut en dire autant, bien sûr, des autres religions.

Prenons l'exemple de l'érouv de la religion juive, ce fil qui délimite une zone où certaines activités sont permises lors des fêtes religieuses. Est-ce par ignorance du sens de l'érouv que de nombreux habitants de Westmount [Outremont] s'étaient opposés à ce signe communautaire? Rien n'est moins sûr: il est fort possible que c'est en apprenant le sens religieux de cet étrange fil que certains se sont opposés à ce qu'ils comprenaient désormais comme un symbole communautariste trop diviseur et trop visible.

J'espère que ces réactions hargneuses de la part d'un enseignant comme M. Blouin ouvriront les yeux de nombreux parents qui pensent que le cours d'éthique et de culture religieuse ne peut que «promouvoir une plus grande harmonie dans un Québec de plus en plus divers». Cela n'est non seulement pas prouvé, mais il existe de nombreux contre-exemples de personnes qui connaissent une religion et pourtant l'exècrent.

L'harmonie n'est pas garantie par une connaissance culturelle ou l'apprentissage de techniques du dialogue comme veut nous le fait croire le ministère de l'Éducation, c'est l'affaire d'un supplément d'empathie. On peut douter que le relativisme ambiant de ce même cours d'ÉCR et la désaffection envers la pratique religieuse fournissent ce supplément d'empathie.

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