lundi 15 mars 2021

Californie — Nouveau programme scolaire recommande de chanter un « mantra d'unité » et autres incantations

Cette semaine, le ministère de l’Éducation de Californie votera sur un nouveau programme d’études ethniques à l’échelle de l’État qui prône la « décolonisation » de la société américaine et élève le symbolisme religieux aztèque — le tout au service d’une idéologie politique de gauche.

Le nouveau programme, appelé Modèle de Programme pour les études ethniques (Ethnic Studies Model Curriculum), vise à étendre une idéologie revendicatrice à l’ensemble du système d’enseignement primaire et secondaire de l’État, qui comprend 10 000 écoles publiques desservant un total de 6 millions d’élèves.

R. Tolteka Cuauhtin, le premier coprésident du programme d’études d’études ethniques, a développé une grande partie du matériel concernant les débuts de l’histoire américaine. Dans son livre Rethinking Ethnic Studies, Cuauhtin soutient que les États-Unis ont été fondés sur un « eurocentrique, suprémaciste blanc (raciste, anti-Noir, anti-indigène), capitaliste (classiste), patriarcal (sexiste et misogyne), hétéropatriarcal (homophobe) et anthropocentrique apporté d’Europe. »

La solution, selon Cuauhtin et le programme d’études ethniques, est de « nommer, parler, résister et transformer la condition néocoloniale eurocentrique hégémonique » dans une posture de « résistance transformationnelle ». Le but ultime est de « décoloniser » la société américaine et d’établir un nouveau régime de « contre-génocide » et de « contre-hégémonie », qui déplacera la culture chrétienne blanche et conduira à la « régénération de la futurité [sic : futurity en anglais, c’est tout aussi jargonneux] épistémique et culturelle indigène ». 

Mantra communautaire des études ethniques

Ce concept religieux s’incarne dans le « mantra communautaire des études ethniques » officiel du programme d’études. 

 

(Si Se Puede) Si Se Puede (x2) Oui, on le peut (espagnol)
Harambe UmojaSynergie, unité (souahéli)
Kemaktzin MochihuaOui, on peut y arriver (nahuatl)
Isaaaaaaaaaang BagsakUne lutte de faite,
beaucoup plus à venir (tagalog)
(Holla Back) We Got Your Back (x2) Nous vous soutenons (afro-américain)
(Amaaandla), AwethuÀ nous le pouvoir,
le pouvoir au peuple (zoulou/xhosa)
(Panche Bé), Panche BéLa racine de la vérité
(maya)
(In Lak Ech), In Lak Ech ! Tu es mon autre moi
(maya)
Tu eres mi otro yo,
You are my other me
Tu es mon autre moi (espagnol)
Tu es mon autre moi (anglais)
Si te hago daño a mi mismo,
I do harm to myself,
Si je te fais du mal à moi-même (espagnol)
Je me fais du mal (anglais)
Si te amo y respeto,
If I love and respect you,
Si je t’aime et te respecte (espagnol)
Si je t’aime et te respecte (anglais)
Me amo y respeto yo,
I love and respect myself.
In Lak Ech!
Je m’aime et me respecte (espagnol)
Je m’aime et me respecte (anglais)
Tu es mon autre moi (maya)
 

Chants, mantras et affirmations autochtones

Le programme recommande que les enseignants conduisent leurs élèves dans une série de chants, mantras et affirmations autochtones, y compris « l’affirmation In Lak Ech », qui fait appel directement aux dieux aztèques. Les élèves applaudissent et chantent d’abord le dieu Tezkatlipoka — que les Aztèques adoraient traditionnellement avec des sacrifices humains et du cannibalisme — lui demandant le pouvoir d’être des « guerriers » pour la « justice sociale ». Ensuite, les étudiants chantent aux dieux Quetzalcoatl, Huitzilopochtli et Xipe Totek, cherchant « des épistémologies de guérison » et « un esprit révolutionnaire ». Huitzilopochtli, en particulier, est la divinité aztèque de la guerre et a inspiré des centaines de milliers de sacrifices humains pendant le règne aztèque. Enfin, le chant atteint son paroxysme avec une demande de « libération, transformation [et] décolonisation », après quoi les élèves crient « Panche beh! Panche beh ! à la poursuite de la “conscience critique” ultime. »

In Lak Ech

Comme l’indique le matériel didactique, cette incantation « s’inspire de l’In Lak Ech (amour, unité, respect mutuel) et de Panche Bé (à la recherche des racines de la vérité) tel qu’élaboré par Roberto Cintli Rodriguez dans Notre Maïs sacré est notre Mère : Indigéneité et Appartenance dans les Amériques. Cependant, ce chant va un peu plus loin dans le Nahui Ollin (Quatre mouvements), tel qu’enseigné par Tupac Enrique Acosta de Tonatierra, et intégré par le professeur d’ELA Curtis Acosta anciennement du Département d’études mexicaines américaines de Tucson Unified School District) ».

Début et fin de l’incantation (nous avons traduit l’anglais en français et laissé l’espagnol)

Tú eres mi otro yo.
Tu es mon autre moi.
Si te hago daño a ti,
Si je te fais du mal,
Me hago daño a mi mismo.
Je me fais du mal.
Si te amo y respeto,
Si je t’aime et te respecte,
Me amo y respeto yo.
Je m’aime et me respecte.
In lak ech, (ressentez de l’empathie)
Panche bé, panche bé panche bé (pensez de manière critique)
Recherche des racines de la vérité, recherche de la vérité sur les racines,
les anciens et nous, les jeunes, (les jeunes), la pensée critique par :
Tezkatlipoka, Tezkatlipoka (bis)

[...]
la création pulsante huitzilopochtli
cause comme la lumière du soleil, la lumière à l’intérieur de nous,
dans la volonté d’agir ce qui apporte…
Xipe Totek, Xipe Totek, (bis)
transformation, libération, éducation, émancipation.
Revitalisation de l’imagination, libération, transformation,
Décolonisation, libération, éducation, émancipation,
changer notre situation dans cette transformation humaine,
la source de force qui nous permet de nous transformer et de nous renouveler.
Nous devons avoir la force de rejeter des opinions naïves ou auto-sabotantes,
ce qui peut nous empêcher de nous retenir plus
que nous ne l’avons jamais imaginé,
formidable quand nous embrassons une conscience créative
nouvelle et améliorée, critique et compatissante
Nous sommes ici pour transformer le monde
dans lequel nous tournons et tournons en spirale,
Rendre grâce tous les jours, Tlazokamati,
Remercier quotidiennement, Tlazokamati,
Guérissant et transformant alors que nous évoluons dans cet univers,
cet univers, de
Hunab Ku, Hunab Ku, (Bis)
Nahui Ollin Lak Ech — Panche Beh,
Études ethniques pour tous,
représentez !!

Un modèle de programme, pour l’instant, à imposer et bonifier pour le L. A. Times

Pour l’instant, le programme est un modèle. Comme le fait remarquer l’éditorialiste du Los Angeles Times, Karin Kleine, le 9 mars : « les districts scolaires seront libres de choisir ce qu’ils veulent dans le programme. » Karin Kleine préconise moins de souplesse : « Après tout, l’État va probablement exiger un semestre d’études ethniques au lycée. […] Plus que tout, j’aimerais qu’il y ait des directives plus définitives pour les écoles. Nous établissons des normes pour la plupart des programmes dans cet état. La souplesse est une bonne chose, mais si nous voulons obliger les étudiants à étudier l’une des questions les plus importantes de leur temps, ne devrait-il pas y avoir certaines normes minimales pour ce qu’ils doivent apprendre ? »

Pour l’éditorialiste, le programme a encore des défauts : « Même en se concentrant, comme il se doit, sur les quatre groupes qui sont historiquement le sujet des études ethniques — Noirs, Latino, Asiatiques et Amérindiens — le programme est mince sur trop de sujets clés ». Si dans cette troisième et finale mouture du programme, « le racisme systémique est maintenant mentionné à quelques reprises, le modèle n’examine pas ce sujet en particulier ni en profondeur. De même, il n’y a plus qu’un murmure sur le privilège des blancs. Alors que ces questions sont aujourd’hui à la base des relations raciales, certains groupes étant privés de nombreux avantages qui permettent aux Blancs d’accéder plus facilement à de bons éducateurs et à de bonnes carrières. »

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