vendredi 21 novembre 2008

Un commissaire d'école de Gatineau retire sa fille de troisième année du cours d'éthique et de culture religieuse

Info 007 Gatineau rapporte qu'un commissaire de la Commission scolaire des Draveurs a décidé de retirer sa fille de troisième année du cours d'éthique et de culture religieuse imposé par le gouvernement du Québec à toutes les écoles du Québec, privées comme publiques.

« Pour ma part, ce n'est pas le cours en tant que tel, mais bien son imposition, explique celui qui siège à la Commission scolaire des Draveurs (CSD). Que ce soit la laïcité complète ou le libre choix de l'enseignement religieux, d'accord. Mais ce cours est une vision développée par un gouvernement. On l'impose non pas à des adultes mais à des enfants. »

Pour expliquer leur décision, les deux parents indiquent que le contenu du cours oblige leur fille à remettre en question les croyances religieuses que sa mère lui transmet et la nature obligatoire du cours qui s'apparente, selon eux, à une tentative de l'État québécois et des partis politiques au pouvoir de véhiculer une vision intégriste de la culture en imposant cette vision à nos enfants. L'obligation est aussi un manque de respect à l'autorité parentale, affirment-ils.

Jusqu'ici, l'école semble collaborer avec le couple. « Nous nous sommes entendus avec l'école pour qu'elle ne soit pas confrontée publiquement avec cette décision », résume le commissaire.

En août dernier, M. Choquette avait appuyé un groupe de parents ayant fait la demande auprès de la CSD de retirer leur enfant du cours controversé. Le conseil des commissaires, sur lequel siège M. Choquette, avait rejeté la demande de façon très majoritaire. Seul M. Choquette avait accepté l'appel des parents.

Pour M. Choquette, cette imposition revient à la même chose que l'obligation de suivre les cours de catéchisme dans les années 1950. « C'est la même chose, mais à l'envers, dit-il. Le droit de décider revient au parent et non au gouvernement. Ce n'est pas à lui de dire que le père Noël n'existe pas », a lancé, mi-blagueur, le commissaire.

M. Choquette croit tout de même que ce cours peut être utile à des adolescents, « parce que, pour eux, il est temps de voir autre chose, ce qui se passe ailleurs ».

Quant aux difficultés logistiques du retrait, M. Choquette concède qu'« Il faut être déterminé pour le faire et il faut avoir le temps. Mais c'est une alternative qui n'a jamais été véhiculée. L'école ne peut pas empêcher un parent d'aller chercher son enfant. »

Questionné sur l'impact possible pour l'obtention d'un diplôme avec cette démarche, Michel Choquette est conscient de cette possibilité. « Mais quand vient qu'on s'ingère dans ma famille, je dresse une ligne. S'il le faut, on va se battre jusqu'au bout. »

Du côté de la C.S. des Draveurs, on a indiqué qu'aucun commentaire ne sera émis sur cette situation puisque la cause du cours d'éthique et culture religieuse est devant les tribunaux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo à cet homme qui se tient debout, au milieu des « suiveux ». Bravo à cet homme libre pour qui ni les « directives toutes transcendantes d'un gouvernement », ni les menaces d'une sorte ou d'une autre ne sauraient influer sur sa conscience.

Il serait bien plus facile pour lui de laisser le gouvernement choisir à sa place les valeurs à transmettre à son enfant. Mais quand on lit le programme (au primaire du moins), on n'est pas si sûr que ça qu'il soit bon de s'en laver les mains aussi facilement. Ce programme n'est ni neutre ni respectueux de tous contrairement à ce que le gouvernement et ses experts répètent.

Vos enfants se rappelleront un jour que leurs parents ont su avoir une colonne vertébrale et se tenir debout. Dire « non ! » malgré le regard des autres... Bravo !

Il n'y a pas grand différences entre le gouvernement intransigeant actuel et celui des « bureaucrates à cols romains des années 50 ». Mais les Québécois, eux, « se souviennent » et ne se laisseront pas passer un sapin très longtemps !

Le cours d'éthique et de culture religieuse n'est rien de banal. Intéressez-vous à ce qu'on inculquera à vos enfants. Lisez les manuels qu'ils ont à l'école. Vous pourriez bien être surpris et furieux avant la dernière page.

Sylvie Plante, Enseignante.

Anonyme a dit…

D'un côté, j'admire cet homme pour son courage et sa détermination, mais d'un autre côté, si j'étais à sa place, je sais que j'hésiterais à faire de même, car je craindrais que mon enfant devienne, aux yeux de ses camarades, "celui dont le père est venu le sortir du cours". Autrement dit, j'aurais peur que ma décision marque au fer rouge de la "différence" mon enfant, à une époque -- l'enfance -- où le rejet social est la pire des condamnations.

L'État est donc doublement diabolique dans cette affaire : il impose un cours aux enfants, et force pratiquement les parents à le tolérer, de peur d'imposer un préjudice encore plus grand à leurs enfants.