Les prétentions identitaires d’un professeur québécois provoquent la colère de nombreux Autochtones, qui accusent d’usurpation celui qui se proclame Métis de l’Est. Les tensions sont vives alors que Carleton est à élaborer une politique d’embauche discriminatoire en faveur des Amérindiens, Métis et Esquimaux.
Le 8 novembre dernier, l’association étudiante du Département de droit de Carleton, la Graduate Law and Legal Studies Association, envoyait une lettre à la présidente du département, Betina Appel Kuzmarov, réclamant la suspension du professeur québécois en raison de ses prétentions à l’identité autochtone. Un secret de polichinelle, écrit-elle.
Ces prétentions érodent la confiance dans le département et aliènent les étudiants, en particulier les étudiants autochtones, lit-on dans la lettre interne, dont Radio-Canada a obtenu copie.
Sébastien Malette (ci-dessus), professeur au Département de droit et d’études juridiques, se dit autochtone, mais n’a pas d’ancêtres des Premières Nations avant la 11e génération, au XVIIe siècle, selon Dominique Ritchot, une généalogiste que Radio-Canada a consultée.
Ancêtre indien au XVIIe siècle
En 2013, alors qu’il est étudiant, Sébastien Malette a écrit à la recherchiste en généalogie Dominique Ritchot. Dans un courriel, il affirmait désirer établir les preuves généalogiques démontrant [sa] filiation métisse afin de demander son statut de Métis auprès d’une organisation ontarienne.
Mme Ritchot a fait la généalogie de M. Malette, qui a grandi à Gatineau de parents québécois. Elle lui a trouvé deux ancêtres indiennes à la 11e et 12e génération, un dans chaque lignée. Deux femmes nées au XVIIe siècle, Symphorose Tapakoé et Marie Asemgamasoua, dont on ne sait pas grand-chose, dit-elle, sauf que plusieurs milliers de Québécois en descendent.
Pourtant, Sébastien Malette, qui porte occasionnellement des vêtements ou accessoires traditionnels métis — manteau à frange, bourse sacrée ou ceinture fléchée métisse — affirmait dans un gazouillis Twitter en 2016 avoir été élevé par son père comme un sang-mêlé. Le professeur soutenait en outre avoir des ancêtres wendat, anichinabés, de même que michigamea, un groupe de nations autochtones qui vivaient dans ce qui est aujourd’hui l’Illinois, aux États-Unis.
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