lundi 16 août 2021

Alberta — Épidémie de syphilis parmi sans-abri, drogués, homos et bisexuels et amérindiens

Le nombre d’infections à la syphilis grimpe en flèche en Alberta pour atteindre son plus haut sommet en 70 ans.

Le nombre de cas a explosé depuis 2000, période durant laquelle il y avait seulement 17 cas déclarés.

En 2020, ce nombre était de 2509 à travers la province.

Il y a eu 765 cas de syphilis répertoriés en Alberta durant les trois premiers mois de 2021.

Nombre de cas de syphilis en Alberta 2014-2020

Lien avec les drogues

Il existe aussi un lien significatif entre l’usage de méthamphétamine et les infections transmises sexuellement (ITS). Non seulement cette drogue stimule la libido, mais elle encourage également les comportements risqués, précise la Dre Singh.

Edmonton a également le taux le plus élevé de consommation de méthamphétamine par nombre d’habitants, selon une enquête faite sur les eaux usées de Statistique Canada.

Fin des mesures anti-Covid permet de réaffecter des ressources

La syphilis est citée par la médecin hygiéniste en chef de la province, Deena Hinshaw, comme l’une des menaces pour la santé publique laissée hors de contrôle. Selon elle, les ressources allouées à la lutte contre la COVID-19 empêchent une réponse efficace des autorités sanitaires envers cette ITS.

« Nous avons du mal à retrouver les personnes infectées, à les traiter, d’essayer de retracer leurs partenaires, à traiter ceux-ci. »

La gestion gouvernementale de pandémie de COVID-19 a exacerbé ce problème.

« Nos infirmières, nos travailleurs de première ligne qui trouvent, testent et proposent un traitement à la plupart des patients atteints d’IST, y compris la syphilis », a déclaré Singh.

« Ce qui s’est passé pendant la pandémie, c’est que beaucoup de ces infirmières ont été mobilisées par la gestion de la COVID-19 ».

Les mesures de santé publique de la pandémie ont également restreint les déplacements dans les cliniques, tandis que l’activité d’une équipe de proximité proposant des tests et des traitements dans la communauté a également été limitée.

Il est « très probable » qu’il y ait des cas qui n’ont pas été diagnostiqués à cause de la pandémie.

« Nous devons vraiment commencer à ouvrir nos services pour permettre aux gens de commencer à entrer maintenant pour se faire tester et traiter », a-t-elle déclaré.

L’élimination des contraintes anti-Covid-19 par l’Alberta, annoncée à la fin du mois de juillet, doit permettre de consacrer plus de ressources pour combattre ces menaces, selon la Dre Hinshaw.

Sans-abri, drogués, homos, bisexuels et Amérindiens

En Alberta, Singh a déclaré qu’environ un quart des cas concernaient des hommes gais et bisexuels ayant des relations sexuelles avec des hommes.

« Donc, ce que cela signifie, bien sûr, c’est que les autres sont des personnes hétérosexuelles », a déclaré Singh.

« Quinze pour cent des cas concernent des femmes enceintes. Et environ un tiers des cas signalent des relations sexuelles avec des partenaires anonymes et 50 pour cent signalent une consommation de drogue par injection. »

La Dre Singh a déclaré qu’il fallait faire davantage pour empêcher les individus d’être infectés en premier lieu en abordant les déterminants sociaux de la santé.

« Je ne pense pas qu’on en fasse assez pour soutenir le logement. Nous continuons de voir un grand nombre de personnes touchées par l’itinérance, les toxicomanies et les problèmes de santé mentale, la pauvreté. Les peuples autochtones sont touchés de manière disproportionnée par cela », a-t-elle déclaré.

« Jusqu’à ce que nous résolvions certains de ces problèmes fondamentaux, je ne pense pas que nous allons faire des progrès dans la gestion de cela. »

La syphilis est une infection bactérienne, transmise généralement lors de contacts sexuels. Elle touche des millions de personnes dans le monde chaque année et peut causer la mort en l’absence de traitement.

La pénicilline peut être utilisée pour guérir l’infection. Fait remarquable, la bactérie n’a pas développé de résistance à la pénicilline, précise la Dre Singh.

Source : The Edmonton Journal


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