Le gouvernement libéral affirme avoir réduit ses cibles d’immigration, les fixant à 380 000 résidents permanents par année. Toutefois, comme l’ont souligné plusieurs observateurs, le total réel approche plutôt les 528 000, lorsqu’on ajoute 33 000 travailleurs étrangers temporaires qui, selon certains, auraient acquis un droit de résidence permanent après de longues années au Canada à titre strictement temporaire, ainsi que 115 000 personnes dites « protégées ».
Au final, ce sont 148 000 admissions supplémentaires sur trois ans qui demeurent largement invisibles, dissimulées dans les notes budgétaires. Une légère réduction officielle ne suffit donc pas à répondre aux pressions croissantes — et rien n’indique que le gouvernement s’attaque réellement au problème.
La députée fédérale Rempel Garner a également attiré l’attention sur une pétition déposée à la Chambre des communes par la députée libérale Amandeep Sodhi, réclamant la résidence permanente et un soutien fédéral pour les étudiants étrangers et les travailleurs migrants menacés d’expulsion. Alors que de trois à cinq millions de détenteurs de visas temporaires ont déjà expiré ou arriveront à échéance sous peu, cette démarche apparaît pour plusieurs comme une tentative ouverte de normaliser des situations de dépassement de statut, un recul notable pour un gouvernement qui affirme vouloir réformer le système.
Pendant ce temps, 6,5 millions de Canadiens n’ont pas de médecin de famille, et la crise du logement continue de s’aggraver. Malgré cela, les critiques dénoncent la poursuite de « comptabilité créative » en matière d'immigration. Une majorité de citoyens réclament encore des ajustements majeurs aux politiques d’admission, et les gestes récents du gouvernement semblent aller à l’encontre de cette demande.
Un nouveau programme sous Carney : des obstacles supplémentaires pour les jeunes Québécois
Après la controverse des « Chaires du Canada », qui a exclu certains candidats (trop masculins, trop blancs) des postes professoraux, M. Carney présente un nouveau programme susceptible de compliquer davantage l’accès des jeunes Québécois aux postes de professeurs dans les universités québécoises.
Dans son allocution du 7 novembre 2025 au Canadian Club, le premier ministre a annoncé le lancement d’une Stratégie nationale d’attraction des talents internationaux, dotée de 1,7 milliard de dollars, visant à recruter activement des chercheurs et universitaires étrangers. Il a également mis de l’avant son intention d’accroître les admissions de migrants économiques, notamment en facilitant l’arrivée de titulaires du visa américain H-1B.
Pour le gouvernement, ces mesures doivent stimuler l’innovation et la compétitivité du pays. Pour d’autres, elles risquent plutôt de marginaliser une nouvelle fois les candidats locaux — en particulier les jeunes universitaires québécois — en augmentant la concurrence internationale sur des postes déjà rares.
Chômage des jeunes près du double que celui de la population générale
En 2025, le chômage des jeunes demeure nettement plus élevé que celui de la population générale au Canada comme au Québec. À l’échelle canadienne, les 15-24 ans affichent un taux d’environ 14,7 %, soit plus du double du chômage global qui tourne autour de 7 %. Au Québec, la situation est un peu moins tendue : les jeunes présentent un taux d’environ 9,9 % pour cette même tranche d’âge, comparativement à un chômage général avoisinant 6,3 %. Malgré des variations régionales, l’écart entre jeunes et adultes reste marqué, confirmant qu’en 2025 les nouveaux entrants sur le marché du travail demeurent beaucoup plus exposés à l’instabilité et aux difficultés d’intégration que le reste de la population active.
Conclusion
Entre objectifs officiels et chiffres réels, démarches parlementaires et nouvelles stratégies d’attraction internationale, le gouvernement libéral maintient une orientation résolument militante en faveur d'une immigration élevée (aucune mesure nataliste n'a été annoncée). Or, pour de nombreux Canadiens, cette approche accentue des pressions déjà fortes sur les services publics, le logement et les perspectives professionnelles locales.

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