lundi 30 juin 2008

Le cardinal Ouellet sur le cours d'éthique et de culture religieuse

Le cardinal Ouellet s'exprimait récemment dans une entrevue accordée au journal La Croix au sujet du cours d'éthique et de culture religieuse qui sera imposé par le Monopole de l'Éducation à tous les élèves du Québec en septembre 2008.

— Quelles sont ces difficultés de l'Église que vous évoquez ?
— Depuis quarante ans, la vie religieuse au Québec a beaucoup changé. 80 % des Québécois pratiquaient, ils sont aujourd'hui de 5 à 10 %. L'enseignement religieux a été complètement éliminé. À partir de septembre prochain, l'État impose son cours d'éthique et de culture religieuse dans toutes les écoles, y compris catholiques. C'est une situation complètement nouvelle.

— Ne vaut-il pas mieux une culture religieuse pour tous, plutôt que rien ?
— Dans le respect de l'histoire et de l'identité collective, il aurait pu y avoir un autre système, davantage en continuité avec notre tradition : par exemple un enseignement de culture religieuse biblique et historique, au lieu de ce cours d'éthique et de culture où l'on enseigne sept ou huit religions. Un tel enseignement, de plus, ne porte aucun jugement et exige une absolue neutralité des professeurs, ce qui est à mon sens impossible.

— Pourquoi, alors, ne pas renouveler la catéchèse ?
— De grands efforts sont faits dans les paroisses pour cela, mais dans le contexte québécois, nous n'atteignons qu'une très petite minorité, parce que nous n'avons pas la culture de l'école du dimanche. Nous allons devoir sans doute la créer. La situation est différente dans le reste du Canada : en Ontario, province voisine de tradition protestante, il existe un système public financé par l'État, alors que chez nous, tout a été évacué.

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