mercredi 11 avril 2012

Allemagne — Un éminent juriste veut donner une voix aux enfants qui paieront demain

Paul cimetière - les avocats de droit constitutionnel et de l'impôt et l'ancien juge fédéral, dans un entretien avec Volker Zastrow à Schliersee
Paul Kirchhof
Un éminent juriste et ancien membre du Conseil constitutionnel allemand prône un droit de vote aménagé pour les enfants afin qu'ils puissent peser « à temps » sur leur avenir dans un pays vieillissant.

Dans une tribune publiée mercredi par la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le juriste Paul Kirchhof appelle de ses voeux une réflexion sur le droit de vote en Allemagne, afin de voir « comment les enfants, qui seront les plus durablement touchés par les décisions politiques prises aujourd'hui, pourraient gagner à temps une influence sur la politique ».

Pour Kirchhof, l'avenir des systèmes sociaux ne dépend pas de la performance économique abstraite, mais surtout de la présence d'enfants. Il publie un plaidoyer contre l'économisme aveugle.

Les impôts indirects, les taxes, frappent particulièrement les familles. Les familles ont besoin de dépenser leur revenu familial et sont fortement taxées même lorsque leurs revenus sont humbles. Les couples sans enfant sont favorisés et ont nettement plus de chances d'épargner une partie de leurs revenus et de constituer un patrimoine tout en payant peu de taxes grevant la consommation de biens de première nécessité. Il faut rétablir l'équilibre et ne plus favoriser financièrement à titre individuel l'absence d'enfants.

Pour Paul Kirchhof, le système électoral favorise les options des couples sans enfants. En effet, ceux-ci ont autant de poids électoral que les couples avec enfants alors que ceux-ci exercent une fonction essentielle à la société : sa reproduction et sa pérennité. Les couples sans enfants profiteront en outre des enfants des autres à leur retraite car non seulement la retraite est payée par répartition des actifs (et donc des enfants des autres), mais ces enfants participeront en général à une demande soutenue de l'économie et des biens (y compris les investissements mobiliers par exemple des retraités). L'éminent juriste suggère donc d'attribuer un poids supérieur aux familles fécondes et que les enfants qui sont concernés par les politiques prises en leur nom exercent leur droit de vote par l'intermédiaire de leurs parents, en attendant leur majorité : « Chaque membre du couple disposerait d'une demi-voix supplémentaire par enfant mineur. Dans les familles monoparentales, le parent obtiendrait une voix en plus », explique-t-il.

Dans sa tribune, M. Kirchhof détaille toute une série de mesures destinées à favoriser les familles, l'Allemagne luttant depuis plusieurs années contre une natalité en berne. Parmi ses propositions figurent par exemple de nouveaux avantages fiscaux pour les parents.

Depuis 2003, la population de l'Allemagne diminue en raison de la faiblesse du nombre des naissances. Son taux de fécondité, parmi les plus faibles d'Europe, stagne à 1,4 enfant par femme en moyenne et l'Office fédéral des statistiques prévoit que ce pays ne comptera plus qu'entre 65 et 70 millions d'habitants en 2060, contre 81,7 millions actuellement.

Rappelons que certains observateurs pensent que le modèle social-démocrate s'écroulera sous ses propres contradictions (comme disaient les marxistes) : il encourage une faible natalité en mutualisant les pensions et les risques à la société entière, mais nécessite une forte natalité (toujours individuelle) pour maintenir ses généreux programmes sociaux. C'est ce qui fait penser à certains que le patriarcat a de beaux jours devant lui.







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