jeudi 21 janvier 2021

Sur Disney+ : Peter Pan, La Belle et le clochard ou Les Aristochats inaccessibles depuis les profils « enfants » pour représentations datées

Sur Disney+ France, Peter Pan, La Belle et le clochard ou Les Aristochats sont désormais inaccessibles depuis les profils « enfants » en raison de clichés jugés racistes. Un message d’avertissement s’affiche au lancement depuis un profil « adulte ». Les messages d’avertissement avaient été annoncés en octobre dernier, mais pas — à ma connaissance — le fait que ces dessins animés ne puissent plus être joués avec un compte « enfants ».

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À l’instar des universités anglo-saxonnes, Sciences Po de Paris supprime les épreuves sur table


Sciences Po Paris abandonnera au printemps 2021 son concours d’entrée au profit d’un examen du dossier scolaire des bacheliers et d’un entretien d’admission. Une révolution, déjà annoncée il y a plus d’un an, que son controversé directeur, Frédéric Mion, aime parfois à présenter comme une réponse à la crise des «gilets jaunes» [?!]. Il espère que cette nouvelle admission conduira des élèves qui ne l’osaient pas à se présenter. L’objectif est aussi de hausser le taux actuel d’étudiants boursiers de 25 % à 30 % alors qu’il atteint 40 % dans les universités, parents pauvres de l'éducation supérieure en France.

Avec le nouveau concours, la moitié des critères de sélection concerne les notes obtenues au lycée: en l’occurrence, la moyenne des écrits au bac et les bulletins scolaires du lycée [mais un 18 en banlieue en difficulté vaut-il un 18 dans un lycée très sélectif?]. Terminées, en revanche, les épreuves sur table [écrites et surveillées] qui prévalaient depuis des décennies. Outre le fait que ces écrits auraient doublonner avec les examens du bac, ils sont considérés par la direction de l’IEP comme un frein à la diversité. La sélection repose par ailleurs “sur trois écrits portant sur les activités et les centres d’intérêt du candidat, sa motivation à faire Sciences Po et sa capacité à s’exprimer à travers l’écriture créative“, détaille Olivier Nafissi, directeur de Prépasup (groupe Ipesup). 

 À l’instar des universités anglo-saxonnes, il s’agit de rédiger un texte personnel en réponse à des questions aussi diverses que: “qu’avez-vous accompli dont vous êtes les plus fier, et pourquoi?”; “parmi les ouvrages que vous avez étudiés au lycée, quel est celui que vous conseilleriez à un ami et pourquoi?”; “pour quelle cause refuseriez-vous de prendre position et pourquoi?”; “si vous aviez l’occasion de discuter avec un dirigeant politique important de votre pays: de qui s’agirait-il, que lui diriez-vous et pourquoi?” ou encore “qu’est-ce qui vous apporte de la joie? Expliquez-vous et développez”. 

À travers ces écrits, un portrait [idéologique ?] de l’élève doit se dessiner pour permettre à l’école de “distinguer les talents de demain”. Ensemble avec les bulletins scolaires et les notes du bac, ces trois blocs détermineront l’admissibilité du candidat.

Les épreuves écrites (histoire, anglais et option) sont donc supprimées au profit de l’examen du dossier scolaire, en particulier des notes aux enseignements de spécialité. L’oral d’admission est quant à lui conservé, et intégrera une nouveauté sous la forme d’une discussion autour d’un document. Désormais donc, l’entrée en première année au collège universitaire se cale sur la procédure d’admission très anglo-saxonne déjà mise en place par Sciences Po Paris, il y a 3 ans, pour sa maîtrise (« master » dans l'Hexagone).

Sources : Challenges, Le Figaro, Les ÉChos

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À Berlin, 45 % des écoliers du primaire n'ont pas l'allemand comme langue d'origine

À Berlin, ville dirigée par une coalition rouge-verte, l’allemand se révèle ne pas être la langue d’origine pour 45 % des écoliers du primaire et 27 % des lycéens. Ces derniers sont deux fois plus que la moyenne à quitter le système scolaire sans diplôme. Par l’intermédiaire des célèbres Volkshochschule (littéralement « hautes écoles du peuple »), la municipalité a beaucoup dépensé dans les cours de langue à destination des immigrés.

Or, depuis peu, les socio-démocrates s’opposent à un projet de la sénatrice des affaires sociales, issue de la gauche radicale, visant à réserver un quota de 35 % des postes de fonctionnaires à des « personnes issues de l’immigration ». Le SPD juge cette disposition « inconstitutionnelle » : la très sacrée loi fondamentale rappelle le principe d’égalité dans l’accès la fonction publique. Le concept même de « personnes issues de l’immigration » fait polémique. La commission propose de lui substituer celui d’« immigrants et leurs descendants directs ». « Notre objectif est de définir des modèles futurs de migration fondés sur des principes scientifiques, juridiquement appropriés et politiquement régulables », explique Andreas Zick, professeur de psychologie sociale à l’Université de Bielefeld et membre de la commission. En Allemagne, il est parfois plus facile d’intégrer les immigrés que d’évoquer le sujet.


Gaspard Koenig : « La vraie liberté, ce n’est pas la maximisation des possibles »

Le philosophe libéral publie un conte philosophique décrivant l’enfer comme un réseau d’aéroports connectés où les damnés sont forcés à errer et à consommer sans cesse. Une fable savoureuse où il critique en creux notre époque utilitaire, matérialiste et précautionniste. « L’absence de limite empêche l’individu de se constituer », estime Gaspard Kœnig, dont paraît l’ouvrage L’enfer , aux Éditions de l’Observatoire.

Entretien accordé au Figaro.

LE FIGARO. — Dans votre conte philosophique, vous décrivez l’enfer comme un réseau d’aéroports connectés où les individus sont poussés au mouvement et à la consommation perpétuels. Comment vous est venue cette idée ?

Gaspard KŒNIG. — En passant moi-même trop de temps dans les aéroports et en me disant : « C’est l’enfer. » J’ai alors lu L’Enfer, de Dante, qui donne une représentation de la géhenne à la fin du Moyen Âge. C’est le lieu de toutes les souffrances physiques, qui à cette époque constituaient une menace quotidienne. Mais dans un monde qui tend à éliminer la douleur, à quoi ressemble l’enfer ? Précisément à un endroit où l’on ne souffre pas, mais où, plus vicieusement peut-être, tous nos désirs (matériels, sexuels, culturels…) sont satisfaits sans jamais être vraiment comblés. Un endroit où règnent l’insatiabilité et le mouvement perpétuels, dans un environnement contrôlé et aseptisé. On vit sur un tapis roulant sans fin, en proie à mille sollicitations qui viennent chatouiller les sens, materné par des serviteurs interchangeables aux noms comme des mots de passe. C’est un conte, avec une morale : mon but était de dénoncer la dystopie [récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre, NDLR] à venir, reflet de notre refus du risque, du hasard, de la négativité. Un monde de guichets, de « scans » et de files d’attente, où l’on avance toujours sans jamais arriver nulle part.

— L’enfer, c’est donc l’illimitation… Vous, le libertaire, vous plaidez pour les limites !

— L’absence de limite empêche l’individu de se constituer. Mon héros possède une carte de crédit illimitée, qui lui permet d’acheter tout ce qu’il veut. Résultat : il perd petit à petit sa personnalité propre qui se dissout dans la myriade des tentations offertes. Il n’a plus de moi, il est réduit à ses impulsions. Je mets en scène à l’extrême ce que nous promettent les biotechnologies ou l’intelligence artificielle : un univers où tout est réglé, où les comportements sont anticipés, où les choix sont à la fois multiples et prédictibles. Mais la maximisation des possibles, ça n’est pas la vraie liberté. La liberté comme choix infini est un enfer.

— Qu’est-ce que la vraie liberté ?

— Être soi. Je crois à une définition plus stoïcienne de la liberté, que reprend Montaigne, d’ailleurs : « La vraie liberté est de pouvoir toute chose sur soi. » C’est pouvoir faire ce que l’on doit faire. Éliminer plutôt qu’ajouter. Sartre a bien montré comment le surgissement des possibles suscite l’angoisse existentielle. Nous sommes, en tant que société, en plein dans ce moment. Je propose à l’inverse d’évacuer le trop-plein de choix pour se construire une forme de nécessité singulière, une personnalité qui n’appartient qu’à soi et qui déploie sa propre logique.

— Votre héros est un économiste qui a plaidé toute sa vie pour le néolibéralisme. Êtes-vous comme lui un repenti ?

— Mon roman est une critique explicite du néolibéralisme : d’ailleurs, mon héros croise dans l’enfer Milton Friedman, qui rebondit sur un trampoline, convaincu qu’il est au paradis. On vit dans un pays tellement illibéral que les jeunes gens découvrant le libéralisme ont tendance à l’embrasser avec la foi du charbonnier. Mais au sein de cette vieille et riche pensée, il y a mille familles différentes. Le néolibéralisme dominant est à mes yeux un dévoiement. J’ai longtemps refusé d’employer ce terme, n’y voyant qu’une insulte utilisée par les collectivistes de tous poils, mais j’ai admis en lisant Serge Audier qu’il correspondait à un courant très précis, se donnant comme objectif de parvenir au bien-être maximum, pour le plus grand nombre, dans le temps le plus court possible. C’est le règne de l’expertise et le culte de l’utilité. Si les idées gouvernent le monde, il est urgent pour les libéraux eux-mêmes de dresser l’inventaire de ce néolibéralisme qui nous a menés dans une impasse anthropologique. D’autant que le libéralisme est une doctrine qui a la faculté de muter assez régulièrement : le dernier grand moment de renouvellement fut le colloque Lippmann, à la fin des années 1930. Aujourd’hui, de nombreux auteurs proposent des voies nouvelles. Ils sont encouragés par les anciens : Tocqueville aurait détesté la société ultranormée dans laquelle nous vivons ; de même que John Stuart Mill, qui a réfuté Bentham précisément sur la question de l’utilitarisme, en montrant qu’on ne pouvait homogénéiser le calcul de l’utilité. Il est encore temps de sortir de l’aéroport !

—  Votre enfer est une éternité où se bousculent des gens pressés. Avez-vous voulu dénoncer le rapport au temps contemporain ?

L’enfer est un mouvement perpétuel sans temps mort, sans sommeil. J’ai pensé à la nouvelle de Borges, Funes ou la mémoire, l’histoire d’un hypermnésique qui voit tout, qui retient tout et qui donc ne peut pas penser. Au fond, c’est un peu le monde hyperconnecté, où une information chasse l’autre à un rythme frénétique, où un voyage succède à l’autre. Avant le Covid, on avait l’impression que la vie bonne c’était de pouvoir s’envoler au moindre prétexte à l’autre bout du monde, souvent au détriment de la connaissance de son environnement immédiat. Pendant dix ans, j’ai passé ma vie dans des avions et des trains ; aujourd’hui, mon rêve est de pouvoir m’arrêter. L’immobilité serait le paradis…

— Dans votre enfer, le précautionnisme est absolu, et le risque zéro, partout présent. Que vous inspire la réponse des démocraties comme la France à la pandémie de coronavirus ?

Le coronavirus a permis d’augmenter considérablement tous les mécanismes de surveillance et mis en valeur dans toutes les démocraties occidentales la folie de la norme. Un certain nombre de dispositions de l’état d’urgence sanitaire, tout comme celles de l’état d’urgence contre le terrorisme, sont d’ores et déjà entrées dans le droit commun. C’est le reflet d’une société qui ne supporte plus le risque et minore la responsabilité individuelle. Au-delà de l’épidémie, le pouvoir est tellement centralisé que la gestion de notre santé, de notre corps, ne relève plus de la décision individuelle mais d’une action autoritaire et disproportionnée de l’État. Comme pour mon héros, qui se fait constamment « réparer » et n’a même plus la liberté… de mourir.

— Dans votre aéroport, votre héros croise Louis XVI qui erre depuis des milliers d’années en maudissant les valeurs démocratiques… Êtes-vous aussi inquiet de l’égalitarisme démocratique ?

Je me sens un peu comme Tocqueville, qui voit sombrer avec nostalgie les valeurs d’honneur et de panache de l’Ancien Régime tout en sachant leur disparition inexorable et, au fond, souhaitable. Dans un livre peu connu, Quinze jours dans le désert, Tocqueville raconte son séjour dans les endroits vierges de l’Amérique, où il rencontre des tribus primitives [et des colons européens] et navigue sur des rivières encore intouchées par la civilisation. Il connaît un moment lamartinien d’émerveillement total devant une nature vierge et prédit avec tristesse sa disparition prochaine. À l’origine même de son libéralisme il y a ainsi une sorte de regret. Évidemment, il faut encore et toujours faire confiance à l’innovation que permet la liberté individuelle, et ne pas fantasmer le retour en arrière ou la décroissance. Pour autant, sur le plan social comme écologique, je revendique le droit à la nostalgie face à une perte originelle. Nous devons un adieu respectueux aux belles choses qui ont été emportées par le vent du progrès.

L’enfer
de Gaspard Kœnig
paru le 6 janvier 2021
aux éditions de l’Observatoire
à Paris,
139 pages
ISBN-13 : 979-1032917008


mardi 19 janvier 2021

COVID-19 — les gens « de gauche » plus à risque de développer de l’anxiété

Les individus ayant des opinions politiques de gauche sont plus à risque de développer de l’anxiété et de la détresse en lien avec la pandémie.

C’est aussi le cas des jeunes de moins de 40 ans, des parents d’enfants mineurs ou encore de ceux ayant de mauvaises relations avec leur famille, révèle une étude menée par Samuel Veissière, professeur au département de psychiatrie de l’Université McGill.

Ce dernier a présenté les résultats de ses recherches, publiés récemment dans le British Medical Journal, devant des élus québécois, mardi, dans le cadre de la première journée des consultations concernant les effets de la pandémie sur la santé mentale.

Qualifiant de « controversée » sa découverte au sujet des personnes ayant des opinions plus à gauche, le chercheur a soulevé l’hypothèse que ce phénomène s’explique par les sources d’informations consultées par les individus en fonction de leurs allégeances politiques.

« Il ne s’agit pas ici de faire de la politique, simplement de souligner que, malheureusement, la compréhension de la crise a été très fortement politisée suivant les médias que les gens consomment et que cela engendre de l’anxiété », a-t-il précisé.

La surconsommation de nouvelles au sujet du virus ou de la politique mettrait aussi les individus à risque de développer de l’anxiété ou de la détresse, selon les recherches de M. Veissière.

Les personnes présentant déjà des facteurs de risque avant la crise restent les plus susceptibles de développer de nouveaux troubles de santé mentale en lien avec la situation actuelle.

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France : « Le nombre de nos naissances n’a jamais été aussi bas. Il faut changer notre politique de natalité, en prenant exemple sur la Hongrie »

Extraits

« Le nombre de naissances n’a jamais été aussi bas en France… En cause, les conditions économiques et sociales… La politique familiale et la décision des socialistes de supprimer les allocations familiales aux gens plus aisés… Et l’idéologie dominante, le féminisme, la théorie du genre,… »

« Le nombre de nos naissances n’a jamais été aussi bas. Il faut changer notre politique de natalité, en prenant exemple sur la Hongrie et en tenant compte du Grand remplacement ».

« Je suis pour la préférence nationale : réserver les allocations aux Français. […] Mettre tout l’argent sur le deuxième ou le troisième enfant et ne plus financer après les énormes familles à sept, huit enfants qui sont parfois des familles polygames. »

« Les immigrés font beaucoup plus d’enfants que les Français. En 2019, ils représentent 191 000 naissances. Le grand remplacement.  »

« Une des premières mesures du gouvernement pendant la pandémie était de dire qu’il faut préserver l’avortement. […]  Qu’un gouvernement se précipite pour étendre les délais, pour permettre aux femmes d’avorter. Et quand le Planning familial dit que l’avortement n’est pas un problème, mais une solution. Je me dis qu’on a quand même un problème de perspective. […] On n’est pas obligé d’en faire le Graal de la société. »

« Vous avez remarqué que les femmes font des enfants de plus en plus tard. Comme les jeunes couples se mettent de plus en plus tard en ménages, ces femmes sont rattrapées par la fameuse horloge biologique. […] Pourquoi y a-t-il ce retard ? Parce que cette génération a compris ce que la génération précédente n’avait pas appris : nous avons gagné dix ans d’espérance de vie. […] Ces jeunes ont mis ces dix ans dans la jeunesse, on va profiter de ces dix ans. […] D’où un décalage de dix ans [dans la maternité]. » Mais voilà, l’horloge biologique pour ce qui est des naissances n’a pas été décalée de dix ans…

Pour l’article de Pierre Vermeren auquel fait allusion Zemmour, voir ci-dessous.


Chiffres de l'INSEE 

En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,84 enfant par femme (1,86 en 2019). L’ICF diminue depuis six ans, même si la baisse s’était atténuée en 2019 (-0,01). L’ICF oscillait autour de 2,0 enfants par femme entre 2006 et 2014.

9 % de décès en plus

Pendant cette première année de l’épidémie, 667 000 personnes sont décédées en France — toutes causes confondues —, soit 9 % de plus qu’en 2019, selon le bilan démographique 2020 publié mardi par l’Insee.

Cet excédent de mortalité, particulièrement marqué lors des deux vagues épidémiques en avril-mai puis à partir d’octobre, a certes été moins net que dans d’autres pays européens (il a atteint +70 % en Espagne pendant la première vague et +47 % en Italie, contre +28 % en France), mais il a eu malgré tout un impact notable sur l’espérance de vie à la naissance.

Celle-ci s’est établie à 85,2 ans pour les femmes (en baisse de quasiment cinq mois) et 79,2 ans pour les hommes (en baisse de six mois), soit un recul bien plus fort que celui observé en 2015, année d’une forte grippe hivernale.

Effondrement des mariages : -34 %

Autre conséquence de la pandémie : le nombre de mariages s’est effondré de 34 % en 2020, ces célébrations ayant été interdites pendant le premier confinement, puis autorisées, mais avec une stricte limitation du nombre d’invités. « Il n’y a eu presque aucun mariage en avril-mai, et nettement moins que les années précédentes en juin-juillet », note l’Insee.


Le baby-boom a permis d'éviter l'effondrement de la population française, mais n'explique pas son essor (la situation fut très différente au Québec où la population n'était pas aussi vieille que celle de la France en 1940, le babyboom y explique bien une grande partie de l'essor de la population québécoise après la 2e GM)

Pour la septième année consécutive [en janvier 2018], la natalité est en baisse en France. Les naissances ont chuté à 757 000 en 2017, soit une baisse de 66 000 naissances depuis 2010 (malgré 10 000 naissances par an à Mayotte, intégrées dans les statistiques par l’Insee depuis 2014). Les années précédentes, ni la presse ni les pouvoirs publics n’avaient tiré la sonnette d’alarme. Cette fois-ci, il devient difficile de contester l’ampleur du problème.


Tout indique en effet, du point de vue sociologique, que la baisse de la natalité va durer. Les 25-35 ans « installés » en couple ou mariés sont de moins en moins nombreux. Souvent dépourvus d’emplois stables, de revenus et de logements convenables, tardivement sortis d’études longues ou de la précarité, leur installation définitive finit par s’approcher de l’âge auquel la fertilité féminine s’estompe.

Pour éclairer cette conjoncture, il convient d’examiner une des croyances politiques et idéologiques les plus enracinées en France depuis 1945, notre « exception démographique ». On soutient ici que le baby-boom des Trente Glorieuses, si réel qu’il fût, n’est pas responsable de l’accroissement de la population depuis la Libération.

Après le Premier Empire, l’hiver démographique

La France a été le poisson-pilote mondial de la transition démographique [processus où l’on passe d’un régime traditionnel où la fécondité et la mortalité sont élevées et s’équilibrent à peu près, à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles et s’équilibrent également]. Engagée dans la noblesse et la grande bourgeoisie françaises au XVIIIe siècle, elle a gagné toutes les couches sociales du pays dès les années 1830. Point besoin de contraceptif pour faire comprendre à la paysannerie, grande bénéficiaire de la redistribution des terres à la Révolution, qu’à raison de plus d’un fils par famille le partage des terres et l’appauvrissement étaient assurés.

[En France post-révolutionnaire, la terre était divisée en autant de parts que d’héritiers directs, ce n’était pas le cas dans l’Ancien régime. Cheysson et Michel mettent en cause cette loi du Code civil relative aux successions, qui réserve à tous les héritiers un traitement équitable. Cette loi eut pour conséquence directe de privilégier une petite descendance. L’absence de liberté testamentaire (et l’obligation qui en découle de traiter les héritiers sur un même pied d’égalité) conduit à un éparpillement des propriétés, qui ne peut être évité que par une maîtrise de la fécondité : « La raison de ce phénomène n’est que trop facile à expliquer. Le propriétaire veut échapper aux nécessités d’un partage qui réduirait les copartageants à la portion congrue […] le fils unique remplace dans notre société moderne le fils aîné » (Michel « Le décroissement de la population en France », séance du 28 janvier 1877, Bulletin de la Société d’économie sociale, p. 482.)

Au Québec, par contre, la loi donne au testateur la liberté absolue de léguer à qui il désire. Il est libre de disposer de ses biens comme il le souhaite. Il s’agit du principe de la liberté de tester. ]

Après les guerres de la Révolution et de l’Empire, la nation la plus peuplée d’Europe est entrée dans un hiver démographique. Les grands pays européens ont rattrapé et dépassé la France : Russie, Allemagne, Royaume-Uni (et États-Unis), Italie. En France, dès la fin du XIXe siècle, le nombre de décès excède celui des naissances, ce qui déclenche deux phénomènes uniques et précurseurs en Europe : très peu de Français s’expatrient au Nouveau Monde ou aux colonies, même en Algérie. Et, tout au contraire, la France (Algérie comprise) s’ouvre aux immigrés européens.

Les vieux dirigeants républicains raisonnent comme Louis XIV ou Napoléon : le sang français est abondant et permet d’assurer l’expansion militaire de la France.

Trois problèmes insolubles se posent au début du XXe siècle aux dirigeants français. Le premier est que l’Allemagne, qui a déjà écrasé l’armée française en 1870, devient une puissance démographique qui surclasse la France. Le deuxième est que la France, engagée dans l’industrialisation, ne dispose pas de la main-d’œuvre nécessaire comme l’Allemagne (c’est pourquoi les innovations sont si nombreuses en France avant 1914). Le troisième est que les vieux dirigeants républicains raisonnent comme Louis XIV ou Napoléon : le sang français est abondant et permet d’assurer l’expansion militaire de la France. La Grande Guerre est à cet égard un gaspillage inouï et jamais vu.

Pour récupérer 1,3 million d’Alsaciens mosellans, les 40 millions de Français payent un prix inimaginable : 1,4 million de jeunes hommes morts et presque autant de mutilés à vie (sur 8 millions d’hommes valides de 20 à 50 ans) ; 600.000 morts de la grippe espagnole en 1919 ; 1,5 million de naissances « perdues » pendant la guerre ; et les classes creuses de l’entre-deux-guerres (fautes de géniteurs). Le bilan est un désastre dont la France a peu de chances de se remettre. Tandis que la démographie ne faiblit pas outre-Rhin.

En 1945, les Français sont 39 millions, moins qu’en 1914, et bien plus vieux.

En 1939, la France a 40 millions d’habitants, l’Allemagne, le double [en partie par l’annexion de l’Autriche]. Et la France a la population la plus âgée du monde ! Quand les armées allemandes déferlent en mai-juin 1940 sur la France, c’est le désastre. La guerre cause en six ans 600 000 morts directs, et ampute la nation de 850 000 personnes supplémentaires par surmortalité de guerre (maladie, absence de médicaments, insuffisance de nourriture, de chauffage) et émigration, outre les naissances perdues. Les dirigeants français ont le sentiment de voir sombrer leur pays. En 1945, les Français sont 39 millions, moins qu’en 1914, et bien plus vieux. Cette décrépitude explique la volonté de se cramponner à l’Empire français, rebaptisé Union française en 1946, et l’impossibilité de se détacher du mythe de « la France des cinq continents » et de « la plus grande France », qui entraînent la guerre d’Indochine puis la guerre d’Algérie.

L’obsession démographique

À partir de la Libération, tous les dirigeants français et les forces politiques, de l’extrême gauche à l’extrême droite, sont obsédés par deux impératifs : tout faire pour relancer la démographie nationale (Michel Debré en deviendra plus tard le champion) et rattraper puis dépasser l’Allemagne, saignée par la guerre et amputée de la RDA. Après les gouvernements Daladier et de Vichy, ceux de la Libération renforcent la politique familiale. Et ça marche. La France passe de 39 à 67 millions d’habitants aujourd’hui, soit 28 millions en plus ! La malédiction du XIXe siècle est brisée. La France dépasse l’Italie et le Royaume-Uni. Mais les dirigeants français n’avaient pas prévu que l’Allemagne allait se réunifier ni, par ailleurs, absorber 19 millions d’immigrés sur trois générations (selon de récentes statistiques allemandes). L’Allemagne de 2018 reste donc plus peuplée (82,7 millions) que la France.

Comment notre pays, habitué depuis un siècle à un régime démographique moderne et faible, a soudain renoué avec la croissance de sa population ? D’autant plus que les catastrophes démographiques n’ont pas ralenti. Aux 80 000 hommes tués ou mutilés des guerres d’Indochine et d’Algérie, s’ajoutent en effet deux drames inédits : les suicides et les accidents de la route. Chacun de ces deux fléaux a causé environ 600 000 morts, souvent jeunes, depuis la Libération. Enfin, ces vingt dernières années, pour la première fois depuis longtemps, les jeunes Français émigrent : 3,5 millions de Français vivraient à l’étranger, pour beaucoup sans retour (les Français à l’étranger sont estimés à 1,1 million en 1970, 1,7 million en 1993 et 3,5 millions en 2016).

Que s’est-il donc passé qui explique un tel accroissement de la population depuis la Libération malgré deux guerres, l’importance des accidents de la route et des suicides et l’émigration de deux millions de Français ?

La politique nataliste a été déterminante : le baby-boom a bien eu lieu entre 1942 et 1963-64, mais il a été savamment « vendu » à l’opinion par tous les services de l’État et ses relais médiatiques. Or, si le baby-boom a permis à la population native de se maintenir à son niveau de l’entre-deux-guerres, c’est-à-dire autour de 40 millions de personnes (en faisant abstraction des conséquences de l’augmentation de l’espérance de vie), ce qui est déjà un exploit, il a peu contribué à son grand accroissement.

La chose est facile à démontrer, si l’on se détache de l’interprétation intangible des chiffres par l’Insee depuis des décennies, à savoir : la croissance démographique française serait endogène, et ne dépendrait que secondairement (un quart à un tiers) du solde migratoire. D’abord, la France de 2017 compte presque 10 millions de seniors (âgés d’au moins 60 ans) de plus qu’en 1945. Le vieillissement de la population, grâce au progrès économique et médical, explique donc près d’un tiers de l’accroissement démographique.

Les « rapatriés » de l’Empire colonial : 3 millions avec leurs descendants

Sur les 20 millions restant, la contribution directe de l’ancien empire colonial est importante. Après 1945, la France a intégré des territoires et des populations de l’Empire. Des colonies sont devenues territoires nationaux (les départements d’outre-mer) et leur forte démographie, sur place et en métropole, contribue pour 3,5 millions d’habitants. À cela s’ajoutent les « rapatriés » de l’empire (surtout du Maghreb), qui, avec leurs descendants, comptent 3 millions de personnes. Cette intégration compte donc pour 6,5 millions de personnes.

Par ailleurs, selon le Pew Research Center, la métropole, qui ne comptait que quelques milliers de musulmans en 1945, en compterait 8,5 millions en 2017. Le chiffre avancé par cet institut de recherche américain est énorme par rapport aux statistiques des organismes français. Mais les Américains dénombrent les musulmans en fonction du critère islamique (tout enfant né d’un père musulman est musulman) et non en fonction de l’affirmation ou de la pratique religieuses. Population d’origine musulmane serait donc plus exact.

Ce chiffre avancé par le Pew Research Center est corroboré par les statistiques consulaires des pays du Maghreb, du Sahel et de la Turquie. À ce chiffre de 8,5 millions, qui paraît plausible, s’ajoutent d’autres populations originaires du Sud : près de 1 million d’immigrés africains chrétiens et leurs enfants et 1,5 million de personnes d’origine asiatique, en premier lieu du Vietnam et de Chine.

« L’exception démographique française » n’est pas celle que l’on croit.

Concernant les Européens, les statistiques sont complexes. L’historien Pierre Milza a montré que la majorité des Italiens venus en France étaient repartis en Italie (3 sur 5 millions depuis les années 1970), probablement comme les Espagnols depuis la mort de Franco en 1975. À l’inverse, la France a accueilli depuis la guerre près de 1 million de Portugais et un nombre croissant d’Européens de l’Est et des Balkans (peut-être 500 000) depuis 1989.

Tout cela corrobore les données de l’Insee selon lesquelles les immigrés et leurs enfants (surtout nés en France) totalisent en 2016 13,3 millions de personnes. Sur quatre générations depuis la guerre, la France s’approche donc de l’Allemagne en ce qui concerne le nombre de sa population d’origine étrangère.

Ce mythe nataliste, enseigné dans les manuels scolaires, est d’autant plus fort qu’il s’est forgé au sein du nationalisme français de la Libération

Il s’avère dès lors sur le long terme que la croissance démographique de la France a trois causes : l’augmentation de l’espérance de vie ; la prise en compte, désormais, dans les statistiques, des Français d’outre-mer et des rapatriés (ils n’étaient pas pris en compte dans les statistiques de la population nationale, respectivement, avant 1945 et 1962, car ces statistiques ne considéraient que les habitants de la métropole) ; et les étrangers et leurs enfants (en statistique sinon en droit).

« L’exception démographique française » n’est donc pas celle que l’on croit. La singularité de notre pays tient à l’accroissement de sa population depuis l’après-guerre, mais le baby-boom n’aurait nullement suffi à l’assurer. Celui-ci n’a fait qu’éviter l’effondrement de la population. Pourtant, ce mythe nataliste, enseigné dans les manuels scolaires, est d’autant plus fort qu’il s’est forgé au sein du nationalisme français de la Libération (RPF et PCF) et que, par glissements successifs, il a muté, pour être désormais porté par de nouvelles forces idéologiques, souvent à gauche.

Pierre Vermeren est un ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire. Il est notamment l’auteur du Choc des décolonisations. De la guerre d’Algérie aux printemps arabes (Odile Jacob, 2015, 332 p., 23,90 €).


Initiatives dites antiracistes à l’Université d’Ottawa


Le recteur, Jacques Frémont, a annoncé de nouvelles initiatives censément antiracistes à la réunion du Sénat de l’Université d’Ottawa :

Ces initiatives vont prioriser cinq secteurs d’activité universitaires distincts sur le campus, avec comme objectif d’y apporter des changements significatifs : 
  1. Offrir un meilleur appui aux membres racisés de la communauté universitaire en créant notamment un programme de mentorat, en offrant des ressources en santé mentale dédiées à cette communauté, ainsi qu’en bonifiant le programme d’aide financière destiné aux étudiantes et étudiants issus de groupes racisés. 
  2. Accélérer l’embauche de professeures et de professeurs noirs, autochtones ou racisés au cours des prochaines années. 
  3. Revoir les programmes afin de modifier le curriculum pour y imposer des pratiques (méthodologies) plus culturellement diversifiées et inclusives. 
  4. Concevoir et mettre en place des activités de rééducation (pardon formation) contre le racisme et l’oppression destinées à la communauté universitaire. 
  5.  « Créer un programme d’appui » (favoriser) aux chercheuses et chercheurs racisés afin de rendre la communauté de recherche de l’Université plus équitable, diversifiée et inclusive.

Le recteur s’est engagé à ce que ces initiatives, annoncées lors de la réunion du Sénat de l’Université, soient mises en place d’ici l’automne 2021.


lundi 18 janvier 2021

« La blanchité multiraciale » : comment les wokes expliquent que des non blancs votent pour Trump

Jetez un coup d’œil aux affiches du FBI montrant des personnes recherchées pour avoir pénétré dans le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021 : parmi les nombreux visages blancs, il y en a quelques-uns qui sont clairement latino-américains ou afro-américains. Voici quatre suspects recherchés par le FBI.



Cette diversité met en évidence l’augmentation du vote pro-Trump parmi les Latinos, les noirs et les Asiatiques en novembre par rapport à 2016 (voir graphique ci-dessous), malgré son opposition à l’immigration illégale. Oui, les électeurs de Trump sont en grande majorité des blancs (comme le sont les États-Unis pour l’instant), mais un quart à un tiers des électeurs latinos ont voté pour Trump en 2020.

L’un des organisateurs du mouvement « Stop the Steal » (Mettre fin au vol) est Ali Alexander, un partisan de Trump qui s’identifie comme noir et arabe. Le président des Proud Boys est Enrique Tarrio (en photo ci-dessous avec le maillot noir), un Latino élevé à Little Havana à Miami, il s’identifie comme afro-cubain ; lorsqu’il est arrivé à Washington pour le 6 janvier, il a été arrêté pour avoir prétendument brûlé une bannière Black Lives Matter prise dans une église noire le mois précédent. (On attend les nombreuses arrestations pour les mois d’émeutes au nom de BLM.)


Ce genre de statistiques et de faits trouble la gauche (woke ou simplement progressiste). 

Pour cette gauche, il est exclu que ces minorités partagent des intérêts avec l’électorat blanc (l’immigration illégale fait pression à la baisse sur les salaires des immigrants récents peu qualifiés comme sur les salaires des « petits blancs »). Il est inconcevable que les minorités approuvent l’insistance sur la loi et l’ordre (alors que ce sont ces minorités qui pâtissent le plus de l’insécurité, pas les blancs aisés dans leurs communautés résidentielles closes et gardées). Il est inadmissible que ces minorités partagent des valeurs familiales conservatrices (patriarcales, horresco referens) avec les électeurs blancs de Trump et que les priorités extrémistes LGBTQ2SAI+ leur soient insupportables.

Non, tout cela est impensable, ces minorités ethniques doivent ne pas comprendre leurs intérêts. Elles doivent être le jouet de la suprématie sociale et idéologique des blancs. C’est « la blanchité multiraciale » comme le titre dans la photo ci-dessus le Washington Post, un organe très progressiste depuis son rachat par le magnat d'Amazon, Jeff Bezos. Cette « blanchité multiraciale » (on parle aussi de blanchitude) est en réalité un concept racialiste condescendant envers ces minorités qui osent sortir de leur réserve ethnique et s’écartent du rôle que leur assigne la gauche woke et progressiste.

Pour la militante Judith Katz, les éléments qui caractérisent cette blanchité sont :

  • un individualisme farouche, basé sur l'autonomie et l'indépendance, avec l'individu comme unité de base, qui est supposé contrôler son environnement (« on reçoit ce qu’on mérite »),
  • une forte orientation à la compétition et à l'envie de victoire, avec une orientation à l'action et une prise de décision majoritaire (là où les Blancs sont la majorité),
  • une justice basée sur le droit anglais, protégeant la propriété et les droits, où l'intention compte,
  • une communication polie et non intrusive, évitant le conflit et la démonstration d'émotions,
  • des congés basés sur les religions chrétiennes, l'« histoire blanche » et des leaders masculins,
  • une histoire focalisée sur l'expérience des immigrants américains issus d'Europe du Nord, avec une focalisation forte sur l'Empire britannique et une primauté des traditions occidentale (gréco-romaine) et judéo-chrétienne,
  • une éthique du travail protestante, où le travail est la clé du succès, il faut travailler avant de jouer et un échec est mis sur le compte d'un manque d'efforts,
  • un accent sur la méthode scientifique, notamment une pensée objective, rationnelle et linéaire, avec des relations de cause à effet, et un accent quantitatif,
  • une forte valorisation de la richesse, une identification de l'individu avec son travail, un respect de l'autorité,
  • une vision du temps comme une ressource et des plannings rigides, une tendance à faire des plans pour l'avenir, à chercher le progrès et à s'attendre à « des lendemains meilleurs »,
  • une famille à structure nucléaire avec mari, femme et 2 ou 3 enfants, un mari qui gagne l'argent et une femme au foyer, des enfants indépendants avec si possible leur propre chambre,
  • une esthétique basée sur la culture européenne, une beauté féminine basée sur la blondeur et la minceur, une attractivité masculine basée sur le statut économique, le pouvoir et l'intelligence,
  • une vision de la religion avec le christianisme comme norme et les religions non judéo-chrétiennes comme étrangères, et un refus de la déviation du concept de dieu unique.

S'assimiler à la société américaine historique et majoritaire ou adopter la méthode scientifique « occidentale » ce serait faire preuve de blanchité et être un suppôt du suprématisme blanc... Bienvenue au monde des tribus et des groupes ethniques essentialisés.

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On retrouvera ci-dessous les résultats de sondages de sorties des urnes à l'élection présidentielle de 2020. On y indique le glissement du vote en faveur de Trump ou de Biden comparé aux résultats des élections de 2016. +4 pour Biden dans la première rangée signifie que Biden a amélioré le resultat d'Hillary Clinton de 4 % chez les hommes, il est cependant toujours dépassé par Trump (amélioration de +1 %) dans cette catégorie

Sexe Changements entre 2016 et 20
Hommes
48 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +4 Biden +1 Trump
Femmes
52 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +3 +1

Âge
18-29
17 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +5 Biden 0 Trump
30-44
23 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +1 +5
45-64
38 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +5 -2
65+
22 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +2 0

Race
Blanc
67 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +4 Biden +1 Trump
Noir
13 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -2 +4
Hispanique/ Latino
13 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -1 +4
Asiatiques
4 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -4 +7
Autre
4 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -1 +5
NET non blanc
33% des électeurs
0 25 50 75 100 % -3 +5

Sexe par race
Hommes blancs
35% des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +7 Biden -1 Trump
Femmes blanches
32 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +1 +3
Hommes noirs
4 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -3 +6
Femmes noires
8 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -4 +5
Hommes hispaniques/ Latinos
5 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -4 +4
Femmes Hispaniques/ Latinas
8 % des électeurs
0 25 50 75 100 % 0 +5

Affiliation politique revendiquée
Démocrates
37 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +5 Biden -3 Trump
Républicains
36 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -2 +6
Indépendants/ Autres
26 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +12 -5

Éducation
Diplômés universitaires
41 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +3 Biden +1 Trump
Quelques années d'université ou moins
59 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +4 -1

Religion
Protestant/ Autre chrétien
43 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton 0 Biden +4 Trump
Catholique
25 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +6 -3
Sans religion
22 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -2 +6

Blancs évangéliques
Chrétiens évangéliques blancs
28 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +8 Biden -4 Trump
Tous les autres électeurs
72 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +2 +2

Idéologie
Progressistes
24 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +5 Biden 0 Trump
Centristes
38 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +12 -6
Conservateurs
38 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -2 +4

Revenus
Moins de 50.000 $
35 % des électeurs
0 25 50 75 100 % Clinton +2 Biden +3 Trump
50.000 $ 99.999 $
39 % des électeurs
0 25 50 75 100 % +11 -7
100.000 $ et plus
26 % des électeurs
0 25 50 75 100 % -5 +7