mercredi 29 février 2012

87 % mon œil !

De Christian Dufour


Cela a fait la manchette avant d’être repris partout : « Anglais intensif - Appui massif des parents à 87 % ! » Fin du débat  : les parents le veulent !

Les Québécois ont ces temps-ci des tendances suicidaires, mais 87 % d’appui à la bilinguisation de la 6e année… Vraiment ? Coup de fil à la Fédération des comités de parents du Québec. [Nous en avions parlé ici.]

Le supposé 87 % ne résulte pas d’un sondage ou d’une étude. À la dernière réunion du conseil général, les représentants des comités de parents ont simplement voté au sujet de la 6e année bilingue : 48 pour, 7 contre.

C’est cela qui a donné ce 87 % d’appui des parents qu’on a répété toute la semaine.

GROSSIÈRE MANIPULATION

Quelle grossière manipulation de l’information dans un dossier crucial pour l’avenir du français !

De façon plus plausible, le sondage quotidien du Journal révélait mercredi que 60 % des gens seraient pour la 6e année bilingue, 40 % contre.

DE LA FOLIE PURE

Quant à moi, l’appui serait-il de 98 % que je continuerais à penser que la bilinguisation de la 6e année à Montréal est de la folie pure. Un peuple a le droit de se suicider, mais qu’au moins il le fasse lucidement.

Des gens sur le terrain disent non. La CAQ a fait part de ses premières critiques par l’entremise d’Éric Caire. La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Diane De Courcy, a annoncé le report d’un an de la bilinguisation de la 6e année, son mandat étant de franciser les étudiants issus de l’immigration et non de les angliciser.

Reste le Québec des régions où il existe un appétit d’anglais chez des parents ayant souffert de leur maitrise insuffisante de cette langue.

Si l’anglais intensif n’y a clairement pas les mêmes conséquences que dans le grand Montréal, il ne faudrait pas se tromper d’époque : à cause d’Internet, la pénétration de l’anglais y est nettement plus importante que pour les gens de la génération de Mario Dumont par exemple.

J’ai donné récemment trois conférences à Mont-Laurier sur mon livre Les Québécois et l’anglais - Le retour du mouton.

Le matin devant des étudiants de secondaire V, le midi pour des cégépiens et universitaires, le soir devant des adultes. L’un de ces derniers me lança : « C’est bien beau, mais, à Mont-Laurier, il n’y en pas d’Anglais ! » [Quelle utilité alors à ce que tous les élèves y soient bilingues ?]

INTERNET

J’ai pu lui répondre : « C’est vrai pour les gens de votre génération, mais un étudiant de Secondaire V m’a dit ce matin qu’à cause d’Internet, il écrivait mieux l’anglais que le français. » À Mont-Laurier !

Généraliser Internet haute vitesse sur tout le territoire sera plus profitable que l’anglais intensif.

Ce dernier répond en partie à un problème dépassé, la bilinguisation des jeunes francophones se faisant de plus en plus toute seule.

N’en déplaise à l’anglomaniaque PLQ…


Libertariens pour l'imposition par l'État de... l'anglais

Les idéologues libertariens prétendent s’opposer à un État omniprésent qui ne respecte pas la liberté des gens. Cela n’empêche pas la cofondatrice du Réseau Liberté Québec, Joanne Marcotte, d’applaudir à l’imposition mur à mur par l’État québécois d’une sixième année bilingue, y compris aux enfants des parents qui n’en veulent pas. Quand c’est le temps de faire rentrer l’anglais dans la gorge des Québécois, les libertariens aiment bien l’État et font peu de cas de la liberté des gens.





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François Legault pense que le cours ECR se donne à la fin du secondaire et que c'est un cours d'histoire des religions...

Aucune maîtrise du dossier de la part de Legault qui ressort des poncifs très approximatifs sur l'éthique et culture religieuse. Rappelons que M. Legault a été ministre de l'Éducation quand il a mené la fameuse réforme qui allait imposer le cours d'ECR unique (au nom de l'« égalité ») et ses compétences idéologiques ! Voir le débat parlementaire qui l'a opposé à Mario Dumont sur la question.

Vidéo du 21 décembre 2011, merci à Francis B. pour avoir posé la question

On remarquera que son souffleur, Mario Asselin, répond tout autant à côté de la plaque. La question n'est pas de savoir s'il y a consensus (ce dont nous doutons) quant à l'imposition du cours ECR, mais à savoir s'il y aura liberté, justement pour échapper au carcan du consensus.

Pénaliser l'école privée

Ce manque de maîtrise du dossier ECR n'est qu'un élément qui nous inquiète dans le programme de M. Legault dans le domaine de l'éducation, une de ses rares priorités pourtant.

Comme la vidéo ci-dessous le montre, ses positions ne s'éloignent pas vraiment en matière d'éducation du PQ ou du PLQ (selon la question). Il est ainsi pour que les écoles privées, si prisées des parents, soient de plus en plus pénalisées par une non-indexation des subventions (le remboursement partiel des impôts des parents) pendant quatre ans, soit une baisse effective de 10 % après 4 ans.

Prêt-à-penser de la gauche

Chantal Longpré et l'acteur comédien Jasmin Roy, tous deux cités par Legault 
dans la vidéo ci-dessous, posent ici à côté du drapeau arc-en-ciel, 
emblème de la communauté homosexuelle.
Pour le reste, François Legault est pour les bourses au carbone alors qu'elles s'effondrent dans le monde. Pour une stricte parité homme-femme dans les candidatures (et des jeunes inconnus) qui trahit surtout le règne de l'image et de la rectitude politique sur la compétences et la lutte de contre le harcèlement à l'école (qui ne l'est pas ?), mais avec des gens qui exploitent souvent ce dossier pour défendre les intérêts de certains lobbys sexuels. En effet, sa candidate Mme Longpré qu'il mentionne dans la vidéo propose dans les termes du Journal de Montréal de s'attaquer « à la violence à l'école, en faisant la promotion de la lutte à l'homophobie »... Ce qui tourne très vite en classe à une lutte contre l'hétérosexisme. L'« hétérosexisme » c'est, dans le jargon des lobbys LGBT et du gouvernement désormais, l'idée millénaire selon laquelle l'hétérosexualité est plus normale que l'homosexualité. Rappelons qu'il existe un plan interministériel qui vise à lutter contre l'hétérosexisme au Québec. Apparemment une priorité pour le PLQ (et sans surprise la CAQ apparemment).

La CAQ coincée ?

La CAQ (un PLQ sans les scandales de la construction ?) risque de se retrouver coincée entre un PQ et un PLQ aux appuis plus solides et plus tranchés, gauchistes francophones vaguement souverainistes d'un côté, anglophones, allophones et fédéralistes de l'autre. Avec un scrutin majoritaire à un tour par circonscription, il risque fort de n'être premier ni à Montréal (dernier réduit du PLQ) ni chez les francophones hors Montréal (terreau actuellement du PQ).



Voir aussi 

Voir l'étude de la sociologue Joëlle Quérin sur le cours d'éthique et de culture religieuse.

Voir le billet de Mathieu Bock-Coté sur la vidéo ci-dessus où Legault montre sa faible connaissance du dossier ECR.

Pour l'avocat Me Mark Phillips, ECR est tout sauf un cours d'histoire des religions. En réalité, le programme ECR interdit de donner un tel cours :








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Monsieur Lazhar, une claque pour le Monopole de l'Éducation ?

Mise-à-jour du 29 février 2012


Mathieu Bock-Côté revient sur la critique implicite du système de l'éducation québécoise que porte le film Monsieur Lazhar.

27 janvier 2012

Mario Dumont et Gilles Proulx parlent de Monsieur Lazhar nommé aux Oscars. Ce film raconte l'histoire d'un Monsieur Bachir Lazhar qui se présente à une école montréalaise pour remplacer une enseignante qui vient de se suicider. Monsieur Lazhar, un résident permanent au Canada, se présente à l’école et se fait passer pour un maître d’école prêt à prendre le relais et à faire la classe aux enfants.

Mais voilà, Bachir Lazhar n’est pas vraiment résident permanent. Il est réfugié politique algérien. Et il n’est pas maître d’école. Mais restaurateur. Mais parce qu’il est cultivé, parce qu’il a aussi du bon sens, il devient vite un professeur exemplaire...




Bande annonce






Entretien avec Phillipe Falardeau où il aborde (au début) ses recherches en classe






Chronique audio de Bock-Côté sur le film (l'école, l'autorité condition de la transmission)






Voir aussi

Bock-Côté : Merveilleux Monsieur Lazhar (chronique écrite)






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mardi 28 février 2012

National Post — Supreme Court puts the final nail in the coffin of religious freedom (ERC case)

By George Jonas of The National Post:

God isn’t ecumenical. He spells out exactly what he is, in Exodus 20: 4-5. “You shall not make yourself an idol,” he tells prospective worshippers, “for I, the Lord your God, am a jealous God.”

Soviet Poster. "Religion is poison, Save children from it"
Girl wants to go to state school (ШКОЛА).
When a jealous God talks about religion, he doesn’t say: “Hey, six of one, half a dozen of the other.” On the contrary, he commands his followers to regard him and his cosmology as the truth, and view others as being in error. Those who worship idols are idolaters. This doesn’t mean bash their heads in, or give them false measure, but it may mean pray for them, and it definitely means don’t tell your children: “Oh, it’s all the same.”

Jealousy isn’t the only thing religion is about, but it’s certainly one thing. “Thou shalt have no other Gods before me” is the second commandment in the Hebrew bible. In the Christian bible, it’s the first.

God speaks plainly; Supreme Court justices speak legalese. They’re different languages. If one looks for an innocent explanation of why the Ottawa Nine ruled as they did last Friday in S.L. v. Commission scolaire des Chênes, this may be it — though the real reasons are probably a little more complex or sinister.

Without blinking, the full court held that it’s okay for Quebec’s education minister to compel believers to describe God to their children, not as they see him, but as non-believers do. It does no injury to their Charter guarantee of religious freedom.

Hmm. What exactly is religious freedom, if it isn’t teaching God to your children as you see him? The justices didn’t say.

“Held without blinking” may be an overstatement. While Chief Justice McLachlin didn’t move a muscle and neither did Justices Binnie, Deschamps, Abella, Charron, Rothstein and Cromwell, Justices LeBel and Fish did squirm a little. In a separate opinion, they wrote that they didn’t intend “to conclusively uphold the ERC [Ethics and Religious Culture] Program’s constitutional validity.” With that and two bucks, religious parents can buy a cup of coffee, but still, in a famine a morsel is a feast.

Here’s the background. In 2008, Quebec’s provincial education ministry saw fit to replace religious instruction in elementary and secondary schools with a curriculum of its own. The state’s foray into ethics and metaphysics serves up the children’s spiritual inheritance, from aboriginal to Catholic, as a mess of pale pottage, nutrition-free and values-neutral. Attendance is mandatory.

About 2,000 parents requested to have their children exempted from having to take their religion from the state. The government and its minions circled the wagons. The parents lost in every forum, from administrative tribunals to the Quebec Court of Appeal. One case, identified by the initials of the Catholic appellants as S.L. and D.J., finally reached the unfriendly shores of the Supreme Court of Canada.

Like most courts and tribunals below, Canada’s top court sees its task as defending the state against the rights and freedoms it guarantees. Madam Justice Marie Deschamps, speaking for the nine justices, didn’t make too many bones about the court’s priority being policy over law. “The suggestion,” she wrote, “that exposing children to a variety of religious facts in itself infringes their religious freedom or that of their parents amounts to a rejection of the multicultural reality of Canadian society and ignores the Quebec government’s obligations with regard to public education.”

Pardon? Is replacing religious classes with liberal pap an educational obligation? If so, Quebec failed in its obligation until 2008. Maybe, just maybe, we aren’t talking about education, but ideology. Two ideologies, in fact: (a) The religious citizen’s ideology that’s protected by the Charter; and (b) the statist government’s ideology that’s protected by the courts.

Bills of rights don’t warrant that governments can do everything they regard as beneficial; they warrant that governments can’t infringe the rights of individuals. It shouldn’t matter if a fundamental right did amount to the rejection of a government policy. I don’t think it does in this case, but even if it did, what’s our Charter supposed to guarantee, multiculturalism or religious freedom?

Silly question. It wouldn’t be asked by anyone who went to law school. Section 27 of the Charter tells us that the document, “shall be interpreted in a manner consistent with the preservation and enhancement of the multicultural heritage of Canadians.” That’s vague. But it doesn’t matter: As any lawyer could explain, our Charter guarantees whatever our judges say it does.

The ruling graciously reassures parents that they’re “free to pass their personal beliefs on to their children if they so wish.” Well, thank God for small mercies. It’s certainly more than parents can do in North Korea. But what about parents having to send their children to be indoctrinated in values different from their own? Sorry, says Justice Deschamps, “the early exposure of children to realities that differ from those in their immediate family environment is a fact of life in society.”

Well, er, no, it isn’t, Judge. Early exposure is very much under parental control in any society, except in tyrannies.

Canada is turning into a theocracy with its own jealous God: The smug, self-worshipping state. Lower-court judges are its acolytes; high-court judges its bishops. The Charter? It’s still available in courthouse washrooms for purposes of personal hygiene. No, I’m not Catholic, or even religious. Only appalled.



See also


Professor Douglas Farrow's "On the Ethics and Religious Culture Program" Report as Expert Witness in the Loyola High School vs. Ministry of Education court case.






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Cours d'éthique : une réduction culturelle de la religion

Lettre ouverte de Pierre Cardinal, doctorant en théologie à l'Université Laval

Beaucoup de parents préoccupés par la transmission d'un certain héritage auront été heurtés par la décision rendue vendredi par le plus haut tribunal du pays dans le dossier du controversé cours d'éthique et de culture religieuse. Au-delà des considérations d'ordre juridique, c'est une véritable leçon que la cour sert aux parents sur ce qu'est et ce que sera le Québec que ces parents contribuent à mettre au monde. On doit rappeler l'enthousiasme qu'avait d'abord suscité l'annonce de la mise en place de ce cours. Devant la réalité incontournable qu'est devenu le pluralisme religieux, la mise en place d'un cours non confessionnel orienté vers un enseignement culturel des religions semblait aller de soi. Ce lieu de convergence laïque était d'autant plus séduisant que la société d'accueil s'était détournée de sa propre tradition religieuse. En outre, plusieurs ont souscrit d'emblée à cette approche, il faut bien le dire, parce que le côté visible des communautés culturelles apparaissait davantage à travers l'observance de leurs prescriptions religieuses. La crise des accommodements raisonnables est venue modifier quelque peu la perception envers le nouveau programme. C'est la majorité qui, dans ce cours, devait apprendre à accepter l'autre. On l'a même qualifié de « cours d'accommodements raisonnables ». Le « nous » sécularisé se posait devant les communautés culturelles. Or, les parents qui se sont battus jusqu'en Cour Suprême n'appartenaient ni à l'un, ni à l'autre de ces deux groupes et ce, pour leur plus grand malheur. Ils composent ce qu'il est dorénavant convenu d'appeler « la communauté culturelle canadienne-française », dont les partisans d'une identité civique québécoise aimeraient bien terminer l'intégration sans trop de résistance.

Ces parents sont demeuré attachés à leur tradition religieuse qu'ils cherchent à transmettre, mais appartiennent de plein droit, encore un temps du moins, à la société d'accueil. D'où la position inconfortable dans laquelle ils se trouvent placés, réclamant pour eux une exemption (un accommodement raisonnable si l'on veut), qui leur est refusée parce qu'ils font partie de la majorité et que celle-ci doit être accueillante. En répondant que le multiculturalisme est « un fait de la vie en société », la cour ignore totalement cette situation particulière. Mais surtout, elle n'a pas saisi que c'est la dimension agnostique de la sphère publique, à laquelle on invite l'enfant à tendre, qui constitue un fait de société davantage préoccupant pour ces parents que le multiculturalisme. Les dangers, pour une foi naissante, de « l'exposition précoce » à une réduction culturelle de la religion doit être compris dans cette perspective. On ressent une vive lassitude à la lecture du jugement de la cour, du fait que les juges en sont restés là où le débat était à l'annonce de l'implantation du cours. La problématique s'est élargie depuis, et la question requiert maintenant qu'on l'aborde avec plus de détachement idéologique. Il y aurait lieu par exemple de moduler la responsabilité de l'État à l'autorité parentale, ou si l'on préfère, l'impératif de l'éducation à la citoyenneté à la juste préservation de l'identité au sein d'une communauté d'appartenance. Dans la mesure où la sphère publique ne comporte plus aucun palier, que l'enfant doit y plonger dès son plus jeune âge, à l'instant où il met le pied hors de son « environnement familial immédiat », la cour choisit résolument de se positionner à une extrémité du spectre.


Source




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lundi 27 février 2012

Quebec’s Ethics and Religious Culture course is more about indoctrination than education

CALGARY, AB, Feb. 27, 2012/ Troy Media/ – In 2008, two concerned Catholic parents requested that their children be exempted from Quebec’s Ethics and Religious Culture (ERC) course – the Quebec government requires that all children in public, private, and home schooling take the course- because they felt it interfered with their ability to pass their faith on to their children.

The parents’ request was denied, so they took the matter to court arguing their right to freedom of religion was being violated.

On February 17th, the Supreme Court of Canada (SCC) decided that the Charter’s guarantee of freedom of religion does not prevent the Quebec government from forcing children to take the ERC course. This result was easily foreseeable. For the challenge to have succeeded, the parents needed to prove that the ERC course interfered with their ability to pass their faith to their children – something the parents consider a religious duty.

The SCC’s decision did not answer whether the ERC course might violate the freedom of religion of children or teachers, and it did not inquire whether other Charter rights might be violated. The only question addressed was whether the freedom of religion of the parents was violated. This is a significant short-coming.

Security of the person

The SCC has long held that the Charter guarantee of what is called “security of the person” encompasses personal autonomy – the right to control one’s physical and psychological integrity free from state interference. For example, this right is relevant when a parent risks having their child apprehended by child welfare authorities. And it should be relevant when a parent is compelled to educate a child in a manner contrary to his or her religious beliefs.

Imagine that you are a parent who has decided your child should get a private religious education. Even though private school can be expensive, your religious values are of fundamental personal importance, so you decide the expense is worth it. How would you react if the government forced your child to learn precisely that content which you were seeking to avoid by taking your child out of the public school system?

A similar argument can be made on behalf of irreligious parents. If your conscience compels you to shield your child from religious education, should the government be able to completely disregard your wishes?

John Stuart Mill in his famous work “On Liberty” warned that state education can be a contrivance for moulding people to be exactly like one another in a manner that pleases the predominant power in government. This moulding, if successful, establishes despotism over the mind of pupils. Quebec’s stated goal for the ERC course is to develop a society in which different religious values and beliefs can coexist. The chosen means of accomplishing this is to teach children that all religions are equally viable alternatives. And this is to mould students to accept a proposition explicitly rejected by many parents.

Indoctrination, not education

Displacing individual rights to achieve a state goal is hardly laudable. In fact, it’s the blueprint for the most atrocious violations of human rights. If parents can’t be trusted to make the right decision for their children, why can legislators be trusted?

These legislators have assumed that they are the elites who know what’s best. Their elitist attitude enables them to subjugate the wishes of individual parents and prioritize what they perceive as the interests of society. There are few more obvious examples of significant state interference with the psychological integrity of parents than the ERC course. Wasn’t the Charter adopted, in part, to prevent the majority from bullying and oppressing minorities through government power?

Education can be the perfect vehicle for an authoritarian state to indoctrinate its youth, and Quebec’s ERC course is precisely what Mill warned about. Quebec’s goals may seem innocuous to most of us, but the principle behind it is unsettling – the government knows best and has licence to mould upcoming generations into compliance. Compelling parents to do to their children that which they deeply oppose is immoral, even if other people perceive the state’s goals as wise and right. Parents should be the final arbiters of their children’s education.

Derek James From is a Staff Lawyer with the Canadian Constitution Foundation

Source: Troy Media.



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Professor Douglas Farrow's "On the Ethics and Religious Culture Program" Report as Expert Witness in the Loyola High School vs. Ministry of Education court case.






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dimanche 26 février 2012

Pourquoi le multiculturalisme et l’égalitarisme nous mènent à un suicide collectif

Pour l'écrivain Denis Tillinac, la France mérite mieux que « la bigoterie rose, rouge et verte qui fera [NdC: encore plus] la loi » si François Hollande est élu Président de la République en mai prochain.

La « repentance » que la gauche exige, c'est une culture de la haine de soi et du reniement. Nous refusons un tel suicide collectif.

Le multi-culturalisme que la gauche [note du carnet : au Canada et au Québec, tous les grands partis, même ceux dits de droite ou de centre-droite] promeut, c'est la négation de notre identité de Français, d'Européens, d'Occidentaux — d'héritiers de Jérusalem, d'Athènes et de Rome. C'est aussi la mort de l'altérité et de la frontière intime. Nous refusons ce cosmopolitisme qui ferait de la France un agrégat de communautés aigrement rivales dans un open-space sans mémoire. Il sonnerait le glas de nos attaches culturelles les plus profondes et ferait peser sur notre descendance la menace d'une désintégration du corps social.

L'égalitarisme dogmatique que la gauche revendique est une contrefaçon du sens de la justice et l'avènement d'une société de fonctionnaires nous promettrait le sort de l'Espagne au XVIIIe siècle : un pays sous-développé.Nous refusons la décadence qui résulterait inéluctablement d'une politique d'assistanat.

Le féminisme made in USA et le militantisme « gay » de la gauche conspirent à l'instauration d'un androgynat, selon cette logique de l'indifférencié qui récuse l'altérité des genres. Pour nous, un homme n'est pas une femme, une paire n'est pas un couple et dans une cité civilisée, l'individu n'a pas tous les droits, il doit prendre en compte son héritage et sa postérité. Nous refusons l'utopie sinistre d'une société dont les égos seraient à la fois souverains, déracinés, insatiables et interchangeables. Un monde sans altérité où le même serait réduit à ne dialoguer qu'avec soi dans le miroir terni d'un narcissisme barbare.

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samedi 25 février 2012

Pourquoi pas d'accommodements pour des catholiques ?

Lettre parue dans le Soleil :

Une dame de Drummondville s'adresse à la Cour suprême du Canada et demande aux honorables juges un «accommodement» qui l'autoriserait à exempter ses enfants du cours Éthique et culture religieuse (ÉCR), qui remplace le cours d'enseignement catéchétique dans les écoles québécoises.

Dans un long réquisitoire, déposé le 17 février courant, les juges, à l'unanimité déclarent: «Le fait d'enseigner aux enfants les préceptes des grandes religions du monde ne porte pas atteinte à leur propre liberté de religion ni à celles de leurs parents.» Une affirmation qui n'a rien à voir avec la demande des parents.

On se souviendra que c'est aussi la Cour suprême du Canada qui autorise, en mars 2006, au nom de la liberté de religion, un adolescent Sikh à porter son kirpan à l'école. Les juges du plus haut tribunal au pays ont estimé que la prohibition absolue n'était pas logique ni raisonnable. Pourtant, c'est une arme, et certains jeunes Sikhs l'ont utilisée à l'occasion pour se défendre.

Plus d'un Québécois saisissent difficilement que la Cour suprême «accommode» des croyants des religions sikk et islamique, mais pas ceux de la religion catholique. Pourtant, cette dame de Drummondville ne demandait qu'une exemption à la commission scolaire de sa ville, comme d'autres parents demandent que leur enfant soit exempté de cours de musique. Pourquoi les demandes des parents catholiques ne sont-elles pas traitées sur une base égalitaire? Faudrait peut-être le demander aux juges de la Cour suprême!

Augustin Réhel

Québec




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Comment faire dire n'importe quoi à un sondage et aux opposants au cours ECR

La Gazette a publié dans un article reproduit dans plusieurs journaux du pays (ici le Vancouver Sun) un sondage qui affirme que plus les gens sont religieux plus ils s'intéressent aux autres religions pour ensuite affirmer sans ambages que ce sondage étaye la position de la Cour suprême dans le dossier ECR :
« The opinion poll, conducted Oct. 3-5, by Leger Marketing, appears to support the top court's statement that exposure to different faiths does not interfere with people's own religious traditions.

In fact, folks who are familiar with different cultures and faiths are more likely to profess interest in their own traditions than those who are not. »
Quelques remarques s'imposent ici :
  • Remarquons que le sondage est vieux de plusieurs mois, on le ressort à la suite de la décision de la Cour suprême dans le dossier ECR. Le rapprochement est-il innocent ?
  • Dire que si l'on est religieux on est plus intéressé par les autres religions (c'est fort possible pour des adultes) ne veut pas dire que si l'on vous oblige à vous intéresser à plusieurs religions vous continuerez à croire dans votre religion familiale.
  • Ce sondage a probablement été réalisé auprès d'adultes et non auprès d'écoliers du primaire... Quel rapport avec la cause ECR ?
  • Admettons que ce sondage s'applique à des enfants, en quoi invalide-t-il une demande d'exemption pour des enfants particuliers ? Après tout, ce sondage n'a qu'une valeur probabiliste et ne s'applique pas à tous les sondés. Pourquoi alors refuser toutes les exemptions ? Les parents ne sont-ils pas de meilleurs juges de ce qu'un enfant pourrait ressentir que des commissaires scolaires réunis dans un sous-sol qui n'ont jamais vu l'enfant ? En passant, la « mère » de Drummondville avait trois enfants en âge scolaire. Or elle n'a demandé que deux exemptions. Sa fille adolescente, avec sa permission, a suivi le cours ECR. Ce qui montre bien que, pour elle comme parent, chaque enfant était différent et non une catégorie probabiliste d'un sondage.
  • Les parents N'ont JAMAIS dit qu'ils s'opposaient à des connaissances sur d'autres religions, mais à une manière de les présenter ainsi que des aspects troublants dans le volet éthique (voir ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ). D'ailleurs, l'ancien cours de religion catholique proposait aussi des faits sur d'autres religions et les parents drummondvillois ne s'y sont jamais opposés...
  • La Cour suprême n'a pas dit que l'exposition à de multiples religions n'interférait pas avec la religion familiale (ce que ce sondage ne dit pas non plus), mais que les parents n'avaient pas prouvé que c'était le cas pour eux et que, de toute façon, la « dissonance cognitive » qui pourrait accompagner une telle confrontation était normale dans l'apprentissage de la « tolérance » (voir « État ou parent, qui est le premier éducateur des enfants ? »).
Du grand journalisme de la part de la Gazette !



Écrire à la journaliste Mariam Scott.




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vendredi 24 février 2012

« État ou parent, qui est le premier éducateur des enfants ? »

La CLÉ a écrit au Devoir et à la Presse :

La famille, dernière structure intermédiaire
entre l'État et l'individu, mise sous tutelle ?
À la lecture du jugement de la Cour suprême dans l’affaire ECR de Drummonville, la position de la juge Deschamps qui écrit l’opinion majoritaire pourrait se paraphraser ainsi : comme toute exposition à différentes religions comporte une certaine relativisation, « y a rien là ! »

D’un côté, un haussement d’épaules désabusé de la part de Mme Deschamps, de l’autre les expertises de quatre universitaires qu’aucun jugement ne réfute – ni même n’aborde – ainsi que sept intervenants en Cour suprême en faveur d’une exemption ou, dans le cas de l’Association canadienne des libertés civiles, pour qu’il revienne au gouvernement de faire la preuve que la liberté des parents n’était pas brimée.

Et c’est là que tout se joue : qui a le fardeau de la preuve quand l’État prescrit un cours traitant de valeurs philosophiques, religieuses et morales ? Celui qui impose ou celui qui s’oppose  ?

Pour la Coalition en éducation du Québec, le parent est le premier éducateur de ses enfants, l’école n’étant qu’un tuteur temporaire auquel il délègue l’éducation de son enfant. Ces principes de droit naturel sont inscrits dans de nombreux pactes internationaux ainsi que dans le Code civil du Québec. Dès lors, dès qu’un parent s’oppose pour des raisons de conscience à un cours, que cette demande n’est pas frivole (le cours ECR touche bien des questions de foi, de morale) et qu’il témoigne de sa foi sincère, il faut lui accorder l’exemption à moins que l’État prouve la nécessité de la lui refuser.

Le gouvernement du Québec était tellement peu sûr de convaincre le juge de première instance que l’accusation de relativisme était farfelue qu’il a convoqué un philosophe pour venir dire que le programme n’était pas relativiste, mais simplement « pluraliste normatif ». Le professeur Guy Durand, un des témoins experts des parents, a conclu pour sa part qu’en pratique, en classe, il n’y a pas de véritables différences entre ce pluralisme normatif et le relativisme. Le juge Dubois n’a évoqué aucun de ces deux experts dans son jugement pour ne citer qu’un théologien. En Cour suprême, les avocats gouvernementaux ne défendront plus cette expertise, probablement parce qu’elle va à l’encontre de la jurisprudence canadienne qui refuse de s’engager dans des débats théologiques entre membres d’une même religion. Il ne reste donc plus du jugement de première instance que l’affirmation sans justification que le juge Dubois ne voyait rien de mal au programme ECR alors qu’il avait lui-même décidé limiter la preuve à un seul manuel (contrairement au juge Dugré dans l'affaire Loyola). Une affaire de sensibilités donc, comme Madame Deschamps.

Or, si l’on en croit les sources mêmes des avocats gouvernementaux, ces sensibilités sont sans importance. En effet, le Protocole de Tolède qui se penche précisément sur l’enseignement des religions dans les écoles publiques dit :
« Certains parents peuvent avoir des croyances religieuses ou non religieuses qui les amènent à s'opposer à exposer leurs enfants à d'autres interprétations de la réalité. Ainsi, l'enseignement des religions et des croyances peut-il être perçu comme un endoctrinement dans le relativisme ou la laïcité par certains croyants, ou comme un endoctrinement dans la religion par certains humanistes. Cela peut sembler malheureux ou mal avisé pour l'éducateur contemporain, mais les normes internationales excluent clairement « un pouvoir discrétionnaire de la part de l'État [y compris les fonctionnaires en éducation] pour déterminer si les croyances religieuses ou les moyens utilisés pour exprimer ces croyances sont légitimes. » En conséquence, l'objection de conscience à des cas particuliers de l'enseignement des religions et des croyances est précisément ce que le droit à la liberté de religion ou de conviction (et le droit parallèle des parents d'élever leurs enfants conformément à ces croyances) est censé protéger. »
Ignorant ces normes internationales, la juge Deschamps arrive à une conclusion inverse en faisant reposer tout le poids de la preuve sur les parents et en leur demandant de prouver l’inconstitutionnalité du programme ECR – alors qu’ils ne l’attaquaient pas ! – et de prouver que le programme empêche la transmission de la foi. Si la Cour n’avait pas agi ainsi, le fardeau du gouvernement aurait été très lourd, sans doute trop lourd. Il aurait dû, notamment, démontrer qu’ECR ne violait aucunement la liberté de religion parce que, tant dans sa conception que dans sa réalisation, il est parfaitement neutre (ce qui est impossible selon le protocole de Tolède); qu’il est parfaitement adapté aux besoins de tous les élèves et qu’il n’y pas de risque — sur 550 heures d'enseignement — de dérapages.

Mme Deschamps haussa donc les épaules, se dit non convaincue et déclara que s’opposer au programme c’était s’opposer au multiculturalisme officiel au Canada… Mais le pluralisme d’une société ne justifie en rien que l’État impose ou même expose chaque enfant à la diversité des repères et la pluralité des normes. Car si l’État est pluraliste, c’est précisément pour permettre la coexistence respectueuse et harmonieuse de personnes qui considèrent leurs valeurs et leur foi comme des absolus, et non pour faire de chacun un pluraliste normatif.

Deschamps enchaîne : un peu de dissonance est nécessaire à l’apprentissage de la « tolérance ». Quelle tolérance ? Les parents ne sont nullement opposés à la tolérance envers autrui. Leur religion demande d’aimer les autres comme soi-même. Si l’on peut parfaitement accepter que l’école et l’État enseignent la tolérance envers les autres, ils n’ont pas à se mêler d’inculquer une tolérance envers tous les systèmes religieux et moraux.

Enfin, Deschamps déclare que les parents peuvent éduquer leurs enfants à la maison même si l’école leur impose une « dissonance cognitive ». Ce genre de raisonnements permet plus facilement à un État jacobin d’ignorer les parents et d’imposer des programmes idéologiques. Les parents chrétiens sont bien conscients du rôle de l’école publique et de l’effet de cette « dissonance » sur la foi de leurs enfants. Selon une étude du Southern Baptist Council, 88 % des enfants de foyers protestants évangéliques éduqués à l’école publique quittent leur église à 18 ans pour ne jamais y revenir, alors que, selon la HSLDA, près des trois quarts des enfants de chrétiens éduqués à la maison continuent d’aller à l’église après 18 ans chaque semaine.

En renversant le fardeau de la preuve, en demandant de prouver l’inconstitutionnalité d’ECR, la Cour suprême a pipé les dés à l’avantage de l’État. En renonçant à protéger les parents dissidents, elle mine la primauté de plus en plus théorique de tous les parents dans l’éducation de leurs enfants, qu’ils soient religieux ou non. Cette prise de position peu prudente ne peut que léser des parents dissidents et isolés face à l'appareil d'État.


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