mercredi 25 août 2010

Belgique — L’école flamande encore plus flamande

Face à l’explosion de la demande scolaire à Bruxelles, conséquence du boom démographique annoncé (voir Changement démographique en Belgique — Bruxelles musulmane dès 2030 ?) la Flandre commence à s’organiser. Au mois de septembre prochain, les écoles flamandes de Bruxelles ouvriront 320 nouvelles places mais surtout, explique Pascal Smet (de la SP.A, le parti socialiste flamand), ministre flamand de l’Éducation, elles seront réservées néerlandophones. C’est que depuis quelques années, les parents flamands souhaitant scolariser leurs enfants dans des écoles néerlandophones de la capitale rencontrent de plus en plus de difficultés au moment de l'inscription. Trop de places sont « trustées » par des francophones voire même des allophones qui fuient un secteur francophone perçu comme de qualité inférieure, aux nombreux élèves issus de l'immigration et une politique volontariste de mixité « sociale » (ethnique) forte de la part du ministère de l'Éducation francophone.   Du coup, ces parents néerlandophones doivent se tourner vers la périphérie de Bruxelles pour trouver une place à leur progéniture. Pour Jean-Luc Vanraes (Open VLD, libéraux économiques flamands), le ministre bruxellois du Budget, en charge de l’enseignement néerlandophone à Bruxelles, cette situation n’est plus acceptable. Les petits Flamands « pur jus » ne représenteraient plus que 15 % de la population dans l’enseignement primaire néerlandophone et 37 % dans le secondaire. Plus interpellant, en maternelle, 50 % des enfants ne parlent ni le néerlandais ni le français à la maison.


55 % des places réservées aux néerlandophones

Les établissements néerlandophones de Bruxelles sont bien décidés à stopper net cet afflux de « nouveaux arrivants ». Pour ce faire, ils prévoient de réserver jusqu’à 55 % de leurs places aux candidats flamands, au lieu de 45 % ailleurs en Flandre. En janvier, les écoles inscriront en priorité les frères et sœurs ; en février, les élèves parlant effectivement le néerlandais à la maison et les élèves défavorisés. En mai, les places restantes (s’il y en a) seront ouvertes aux francophones et aux enfants d’origine étrangère. Autant dire qu’il y aura du changement puisque, l’an dernier, au mois de janvier, les écoles de 13 des 19 communes bruxelloises affichaient déjà complet !

Trop de places « monopolisées » par les francophones

Pour profiter d’une priorité quelconque et ainsi pouvoir inscrire son enfant dès le début des inscriptions, il faudra montrer patte blanche. À l’époque, jurer qu’un des deux parents parlait le néerlandais était suffisant. C’est fini. Papa ou maman devra exhiber un diplôme secondaire néerlandophone, une attestation prouvant qu’il/elle a suivi durant neuf ans l’enseignement néerlandophone ou réussir un test de langue.

Garantir l’accès aux néerlandophones et favoriser la mixité sociale

Certains craignent qu'on assiste à la mise en place d'un véritable filtre anti-francophones. Raison officielle : garantir aux néerlandophones un accès à leurs écoles. Mais il y aurait également d’autres intérêts moins « politiquement corrects ». En élevant le quota de Flamands à Bruxelles, le ministre Smet contente à la fois les parents et… le réseau libre flamand (qui s’assure ainsi d’un contingent d’élèves au profil requis). De plus, il renforcerait la présence effective flamande dans la capitale belge, ce qui n’est pas pour déplaire aux autorités néerlandophones. Enfin, cette disposition pourra peut-être lutter contre l'homogénéité ethnique des classes et la ghettoïsation de certaines écoles néerlandophones peuplées parfois uniquement d'immigrés, ne parlant pas un mot de néerlandais. La scolarisation de ces enfants est donc très difficile… plus difficile que s’ils partageaient leurs bancs d’école avec des camarades autochtones parlant le néerlandais.

Source :  Le Vif  du 6 août 2010.


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