samedi 27 septembre 2008

De plus en plus de cégépiens écrivent mal le français

Les élèves de cégep ont de plus en plus de difficulté à écrire correctement le français. Selon le quotidien Le Soleil, le nombre de cegépiens qui se sont inscrits au cours de rattrapage pour le français a augmenté de 36 % entre 2002 et 2006.

Selon la Fédération des cégeps, cette augmentation peut s'expliquer par les difficultés grandissantes des jeunes Québécois en français. Généralement, ces cours de mise à niveau sont imposés aux élèves qui ont leur diplôme d'études secondaires en poche, mais dont la moyenne générale en français est faible. On peut d'ailleurs se demander à la lumière de ces faiblesses grandissantes ce que ce diplôme d'études secondaires peut bien encore indiquer quant au niveau des connaissances en français de ces diplômés.

Selon les données fournies par la Fédération des cégeps, le nombre d'inscriptions à ces cours est passé de 4 700 en 2002 à 6 400 en 2006.

Les cours de mise à niveau — dont la réussite est obligatoire — permettent de revoir des notions de base : grammaire, orthographe, syntaxe, ponctuation, etc. En cas d'échec, dans la plupart des cégeps, l'élève recommence le même cours de mise à niveau...

Toutefois la réussite au cours de mise à niveau n'est pas un gage de succès pour la suite. Le nombre de fautes permis est deux fois plus élevé que dans les cours de français habituels : une erreur tous les 15 mots plutôt qu'une erreur tous les 30 mots.

Selon Patrick Moreau, professeur de français de cégep au Collège Ahuntsic et auteur du livre Pourquoi nos enfants sortent-ils de l'éco­le ignorants ?, « La langue s'enseigne de plus en plus mal dans les écoles. La majorité ont des lacunes énormes et ils ont de la difficulté à exprimer clairement leurs idées, surtout à l'écrit. »

On se console comme on peut : dans le subjectif

Chantale Lebel, enseignante de français au Cégep Limoilou interrogée par le Soleil, voit dans ces résultats quel­ques lueurs d'espoir : « Je ne sais pas s'ils sont vraiment moins bons à l'écrit, mais une chose est sûre, c'est qu'ils ont plus d'idées, dit-elle. Parfois, ça sort tout croche, mais ils ont de quoi argumenter. »

Encore faudrait-il voir ce qui est qualifié d'arguments, la régurgitation confuse du prêt-à-penser ?

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