jeudi 23 avril 2009

La Croix — « Un vote sur la religion à l’école passionne Berlin »

La Croix parle enfin de l'initiative Pro reli à Berlin.
Enseignement religieux obligatoire ou facultatif au collège ? Tel sera le choix que devra faire l’électeur berlinois

D’un côté, de grands panneaux colorés « Pro Reli » décorent les rues de Berlin. Ils réclament « la liberté de choix » entre le cours d’éthique et celui de religion au collège à partir de la cinquième pour les écoliers et les parents.

En face, les affiches « Pro Ethik » militent pour « le droit de choisir les deux » : le cours d’éthique en commun, toutes confessions et opinions confondues, et le cours d’instruction religieuse, facultatif [et après les classes], pour chacun selon ses convictions.

Ce dernier est le régime actuel des collèges berlinois. Ailleurs en République fédérale, le cours d’instruction religieuse est intégré à l’emploi du temps obligatoire des collégiens comme une matière ordinaire. La capitale allemande est la seule exception à la règle.

Trop de « relativisme »

Que reprochent donc les « Pro Reli » à cet usage, pour vouloir y mettre fin ? Selon Christoph Lehman, président de l’association à l’origine du vote de ce dimanche, le cours d’éthique est trop marqué philosophiquement, imprégné de « relativisme ». Il ne donne pas à l’élève de repères solides. « Si l’on veut réellement transmettre des valeurs aux enfants, il faut leur offrir la possibilité de choisir entre un cours athée, éventuellement, et un cours musulman, protestant ou catholique. »

Le cours d’éthique obligatoire empêcherait de fait cette liberté. Les élèves et les parents renoncent en effet à suivre un cours religieux facultatif qui impose deux heures d’enseignement en sus du programme ordinaire. L’enseignement de la religion est donc dévalorisé face à l’éthique, et les cours d’instruction religieuse perdent régulièrement des inscrits.

Dans une ville cosmopolite comme Berlin, rétorque « Pro Ethik », ce serait un crime de renvoyer chaque enfant à sa religion sans lui offrir la possibilité d’un tronc commun à tous. Le cours d’éthique, selon les « Pro Ethik », permet d’enseigner aux enfants une morale qui leur sera commune. Et chacun peut ensuite approfondir ses racines.

« Les collégiens passent la semaine ensemble en classe, réplique Christophe Lehmann. Ce n’est pas d’être séparés pour deux heures de religion qui va les empêcher de se retrouver et de s’entendre. » « Pro Reli » propose d’ailleurs d’intégrer des heures d’enseignement dans lesquelles chacun peut exposer aux autres son point de vue, ses convictions. « C’est la meilleure manière d’apprendre la tolérance », dit-il.

Un débat qui déchaîne les passions

Au fil de la campagne, les arguments se sont durcis. Président du Comité central des laïcs catholiques allemands (ZdK) et partisan de « Pro Reli », Hans Joachim Meyer critique « l’uniformisation des esprits des cours d’éthique », qui lui rappelle l’ex-RDA dont il est originaire : « L’école y avait été conçue comme un lieu sans religion, puis comme un espace anti-religieux. » « Les Églises jettent de l’huile sur le feu », répondent les « Pro Ethik » [qui avaient pris l'initiative d'imposer le seul cours d'éthique...]

Ce débat – dont on n’aurait jamais imaginé qu’il déchaînerait autant les passions à Berlin, où 60 % des habitants [des adultes souvent sans enfants, pour les enfants voir le dernier paragraphe] s’affirment sans confession – a vu l’implication directe des Églises. Dans une lettre ouverte, les « chrétiens de Pro Ethik » s’insurgent contre le soutien unilatéral des Églises à « Pro Reli ».

Les politiciens s'affichent

Par ailleurs, la campagne s’est politisée avec l’implication de partis et de personnalités. La démocratie-chrétienne et les libéraux sont partie prenante de « Pro Reli », tandis que le SPD, les Verts et la Gauche [la coalition rouge-rouge comme on dit en Allemagne] soutiennent « Pro Ethik ».

Avec des exceptions de taille, cependant : Wolfgang Thierse, président du Bundestag, Frank-Walter Steinmeier, le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères, Andrea Nahles, trois personnalités sociales-démocrates de premier plan, s’affichent ainsi « Pro Reli », contre le maire social-démocrate de Berlin Klaus Wowereit [militant pro-gay].

Le vote de dimanche sera un test politique, culturel, religieux, un « Kulturkampf » (combat culturel, comme celui qui opposa Bismarck aux Églises). Pour l’emporter, « Pro Reli » devra rassembler une majorité, mais aussi réunir au moins le quart de l’électorat berlinois afin que le résultat soit considéré comme valide. Pour l’heure, les sondages prévoient un résultat serré, plaçant les deux camps au coude-à-coude.

40 % des enfants berlinois sont issus de l’immigration

2,4 millions de Berlinois sont appelés aux urnes ce dimanche pour ce référendum local. En 2006, la municipalité de Berlin avait imposé le cours d’éthique pour tous avec l’objectif de rassembler dans une même classe les élèves de toutes origines dans une ville où plus de 40 % des enfants de 6 à 14 ans sont issus de l’immigration.
[Ironiquement les minorités musulmanes et juives sont contre le cours d'éthique multi-religieux d'« éthique » imposé par la coalition rouge-rouge au pouvoir à Berlin car, disent-ils, leurs enfants sont déjà conscients du multiculturalisme et du multireligieux, mais ce qu'ils demandent c'est une réponse ancrée dans leur tradition religieuse à cette diversité. Que penser de Noël en tant que juif ou musulman ? Pas simplement savoir que ça existe (ces jeunes enfants le savent déjà).

Quant aux catholiques et protestants ne sont-ils pas aujourd'hui aussi des minorités dans une ville où les adultes se disent à 60 % sans confession ? Ils demandent aussi à transmettre une vision ancrée dans leur foi face à une culture environnante indifférente, au mieux, à leur religion.]

mercredi 22 avril 2009

La société moderne

« Le monde moderne, c’est la multiplication des seuls. »

Paul Valéry


Pour en finir avec une imposture : la « laïcité ouverte »

Extraits d'un article de Charles-Philippe Courtois dans l'Action nationale. Les intertitres sont de nous.

Au nom de quoi, sur certaines questions touchant l’avenir de la nation, les choix politiques ne devraient-ils pas exprimer des préférences collectives  ? Comme si, concernant ces questions, les « bons sentiments » pouvaient remplacer une pensée politique […] les nouveaux Tartuffe ne font guère qu’exercer et renforcer leur pouvoir symbolique. Sans considération pour l’avenir de leur nation.

Pierre-André Taguieff

« Le Québec s'est donné » ou le rapt du Québec par des multiculturalistes

Qu’est-ce que la « laïcité ouverte  » ? Dans un récent texte, visant à répondre à la question « l’école québécoise est-elle laïque ? », Rachida Azdouz évoque « la notion de laïcité ouverte telle que prônée par le Québec » (L’école, la diversité et la laïcité, L’État du Québec 2009, Montréal, Fides-INM, 2008, p. 283). Comment, par le Québec ? Le Québec est-il au courant ? Le peuple québécois a-t-il opté pour la « laïcité ouverte » après avoir délibéré de cette question ? Je crois que l’écrasante majorité de nos concitoyens serait bien en peine d’expliquer cette nouveauté et ce néologisme. L’État québécois a-t-il adopté une grande politique officielle de «  laïcité ouverte » ? Force est de répondre trois fois « non ». Il s’agit bien plutôt de la créature d’une certaine tribu d’intellectuels : ceux-là mêmes qui étaient en majorité dans les comités d’experts de la commission Bouchard-Taylor et dont le rapport reflète les opinions. Or ce concept est avant tout une supercherie intellectuelle. En effet, de quoi parle-t-on sinon d’une laïcité qui n’en est pas une ?

La laïcité censément ouverte indissociable du programme d'ECR

Pour décrire ce nouveau concept, il faut revenir aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor. Il est, de plus, impossible de dissocier cette « laïcité ouverte » du cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR), autre créature de la même tribu d’intellectuels, et qui vise précisément à la promouvoir. Dans son plaidoyer pour ce programme d’ECR, Georges Leroux fait de l’acceptation de la « laïcité ouverte » par tous les « jeunes », donc par l’ensemble des citoyens de demain, l’objectif du cours, avouant même explicitement qu’il s’agit de s’assurer que tout le monde, à l’avenir, soit d’accord avec la décision de la Cour suprême sur le kirpan. Bref, la finalité de ce cours n’est autre que d’imposer onze années de conditionnement idéologique aux enfants québécois, en faveur de la rectitude politique et spécialement de la « laïcité ouverte ». Jocelyn Maclure, dans « Les raisons de la laïcité ouverte », un texte d’une franchise qui demeure trop rare parmi ses défenseurs, distinguait trois positions quant à ce cours et à l’enseignement religieux dans les écoles : la position conservatrice, la position libérale-pluraliste à laquelle Maclure s’associait et associait le cours d’ECR, et enfin la position républicaine. La position conservatrice revient en fait à vouloir conserver le statu quo ante la laïcisation des commissions scolaires  ; de façon sous-jacente, elle pourrait sans doute renvoyer pour certains de ses partisans au maintien d’une définition de l’identité canadienne-française et catholique à l’ancienne, mais pas nécessairement, impliquant simplement de maintenir les droits acquis des catholiques et des protestants (l’écrasante majorité). La position républicaine, bien sûr, est celle qui s’associe à la laïcité. Si la laïcité comme politique officielle existe dans une démocratie occidentale dont elle est emblématique, c’est la République française. La logique de ce modèle implique une séparation entre l’Église et l’État, reléguant la religion à la sphère privée et dégageant un espace public libre du pouvoir des divers clergés. Contrairement au cas québécois, l’école laïque ne dispense ni catéchèse, ni « culture religieuse », mais plutôt une éducation civique, et des connaissances historiques en matière de religion qu’il y aurait peut-être lieu de développer davantage. La position « libérale pluraliste » est donc sous-jacente au concept bâtard de « laïcité ouverte  » et non la position républicaine, dont relève pourtant de la laïcité historique.

[On voit ici une réappropriation assez typique d'anciens symboles valorisés par les partisans du cours, M. Georges Leroux avait déjà voulu faire de Locke un partisan du cours ECR !]

[...]

Créer une culture publique commune ou un amalgame multi-ethnico-religieux ?

Partant, en accord avec le multiculturalisme, le dessein particulier de cette prétendue « laïcité ouverte » n’est pas d’établir un régime de laïcité, mais bien un régime de diversité ethnoreligieuse, au détriment de la culture commune ; autrement dit, au détriment du principe de « culture de convergence » défendu par le Québec, en matière d’immigration, aussi bien que sur le plan de la vie civique commune. Son objectif est de dissoudre le principe de majorité et d’atténuer ses effets concrets qui, par la force des choses, sont intégrateurs et assimilateurs. Comment expliquer sinon qu’une laïcité soi-disant ouverte au fait religieux, ce qui serait contraire à la laïcité connue, implique pour ses tenants d’extirper de la Cité toute référence culturelle aux coutumes issues du christianisme de la majorité ?

S'effacer devant d'infimes minorités

Le rapport Bouchard-Taylor allait jusqu’à suggérer des modifications au calendrier officiel, celui en vigueur au Québec – comme en Occident d’ailleurs, France laïque comprise bien sûr – étant trop marqué par l’héritage culturel du catholicisme… La même rectitude politique en induit plusieurs à s’interdire, sans craindre le ridicule, de dire « sapin de Noël » ou « joyeux Noël » dans des manifestations officielles, comme nous avons pu le constater à l’Assemblée nationale ces dernières années. Le faux problème de Noël relève entièrement des apôtres de la rectitude politique et de la laïcité ouverte : en quoi un Québécois, non-croyant ou pratiquant d’une autre religion, qui le plus souvent fête Noël lui-même, est-il exclu par la reconnaissance d’une pratique on ne peut plus répandue au Québec  ? N’est-ce pas là tout simplement un reflet, dans nos institutions publiques, des coutumes du peuple représenté, dans une parfaite logique démocratique ? Les mêmes qui voudraient qu’on reconnaisse plus officiellement des coutumes religieuses qui concernent des minorités de 0,5 ou 1 % de la population, voudraient que nous cessions de reconnaître des coutumes passées dans le patrimoine commun, au-delà des confessions de chacun, connues de tous et concernant l’écrasante majorité des Québécois.

[...]

La vraie laïcité n'implique en rien l'effacement de la majorité

La laïcité, en revanche, n’implique en rien l’effacement du patrimoine culturel national. Dans le cas français, le patrimoine culturel historique de la nation, qui est largement catholique, n’est nullement remis en cause par la Ve République — qui possède par exemple les églises catholiques et protestantes du pays, ainsi que certaines synagogues, à titre de patrimoine et de biens collectifs historiques. Il ne s’agit pas de s’interdire de prononcer « sapin de Noël » ni d’autres simagrées de ce genre. Une très nette séparation des sphères des Églises et de l’État fait que l’espace public est entièrement laïc. Cependant, la vitalité du catholicisme et l’acceptation de la place qui lui revient dans le patrimoine culturel national contrastent avec le cas québécois, où, simultanément à ces pudeurs ridicules quant à Noël, le patrimoine chrétien bâti n’est que très médiocrement préservé.

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« Laïcité ouverte », le nouveau nom du multiculturalisme

Mais pourquoi diantre donner ce nouveau nom au multiculturalisme, qui porte à confusion, plutôt que de parler de positions conservatrices, républicaines et multiculturalistes ? Pourquoi ne pas avancer à visage découvert en tant que partisan du multiculturalisme ? On sait qu’au Québec le multiculturalisme canadien fait consensus contre lui. Le seul avantage qu’offre ce néologisme est de mystifier les tenants de la laïcité au sens propre et de rendre les prises de position dans les débats nébuleuses : mon voisin, qui parlait de laïcité, prônait-il en fait la laïcité ouverte ? Peut-être même le faisait-il sans le savoir, s’il s’avérait qu’il ne connut pas le terme... Bref, la « laïcité ouverte » n’est qu’un terme de plus au service de l’imposition d’une hégémonie idéologique du multiculturalisme au Québec. Son utilité est d’avancer à mots couverts une logique en harmonie avec la politique canadienne officielle de multiculturalisme.

Détournement de mots

De fait, force est de constater que les thuriféraires québécois du multiculturalisme s’emploient à détourner le sens d’une série de termes qui semblent faire consensus dans notre démocratie québécoise, et qui relèvent davantage d’une conception de la démocratie relevant du modèle républicain, c’est-à-dire accordant une importance politique à la nation, à sa culture commune et à la souveraineté du peuple – en d’autres termes à la majorité. Ces termes sont notamment nation civique, interculturalisme et laïcité. [Ainsi que société civile.] Ajoutons que le sens du terme démocratie est lui aussi détourné par plusieurs avocats de l’approche « cosmopolite », pour ne plus signifier l’autodétermination d’un peuple, mais exclusivement les droits de l’homme, sans considération des droits civiques (c’est-à-dire de la différence entre droits de l’homme, universels, et droits de citoyenneté, forcément, nécessairement particuliers). Droits de l’homme compris, de surcroît, dans le sens l’égalité différenciée et de droits identitaires communautaristes.

[...]

Détournement du sens du terme interculturalisme 

De même, les bien-pensants s’emploient à détourner le sens du terme interculturalisme : dans le rapport Bouchard-Taylor, les commissaires expriment très clairement cette volonté d’infléchir l’interculturalisme québécois dans le sens du multiculturalisme canadien. Daniel Weinstock a d’ailleurs confirmé que dans cette optique, il n’y aurait plus de différence entre le modèle canadien et le modèle québécois, sinon la loi 101  : « le rapport Bouchard-Taylor, écrivait-il, propose à la société québécoise un modèle de gestion de sa diversité interne qui est somme toute assez canadien ». En d’autres termes, on voudrait maintenir certaines dispositions en vigueur en faveur du français, mais en éviscérant notre modèle d’intégration et la langue commune de la « convergence culturelle ». L’interculturalisme québécois, tel que décrit dans les documents du gouvernement québécois – qui visait à répondre à la politique du multiculturalisme canadien et à en exempter le Québec – est une politique d’intégration favorisant l’insertion de l’immigré dans la culture nationale commune, ce que ces documents nomment la « convergence culturelle ». Certes, la politique elle-même répondait au multiculturalisme sur son propre terrain, en concédant du terrain au culte du pluralisme. Mais en réaffirmant la «  convergence culturelle  », elle maintenait l’orientation du modèle québécois, dans l’esprit de la loi 101.

Or, les commissaires Bouchard et Taylor ont jugé que cette «  assimilation douce  » était déplacée et qu’il fallait que les Québécois acceptent non pas d’être la communauté de souche définissant la culture nationale, mais une communauté culturelle parmi d’autres, de façon à ce qu’il n’y ait pas de contenu culturel à la culture nationale commune (sic), afin qu’elle repose uniquement sur des valeurs abstraites. On sent bien l’absurde de la chose, son impossibilité radicale, et que ses effets concrets ne feraient qu’affaiblir la capacité des Québécois d’établir leur culture à titre de culture commune sur leur territoire plutôt que celle de leurs voisins anglo-américains et spécialement celle du Canada. La nature ayant horreur du vide. Néanmoins, force est de constater la remarquable conjonction entre cette volonté d’éradiquer toute «  assimilation douce  » à la majorité québécoise et les principes de la laïcité dite « ouverte ».

[...]

L'art de mettre en boîte

Au sujet de la laïcité et du cours d’ECR, Rachida Azdouz classe les diverses positions dans le débat comme suit : la position laïque radicale, la position laïque modérée et confessionnelle modérée, la position confessionnelle radicale, et la position multiconfessionnelle. Ici, la position républicaine devient la position « laïque radicale » et la position conservatrice devient la position « confessionnelle radicale » — du coup, on aura deviné sans peine qu’elles sont déplacées. La position multiconfessionnelle équivaut en somme au multiculturalisme structurel des Pays-Bas. La position mitoyenne, « laïque modérée » et « confessionnelle modérée », n’est rien d’autre que celle qui correspond à la logique du cours d’ECR et, quant aux principes d’intégration, à la politique du multiculturalisme canadien. C’est ce qu’on appelle l’art de mettre en boîte.

Réal Gaudreault sur le cours d'éthique et de culture religieuse

Capsule 20 — Le Parti libéral et la désinformation



Notre premier ministre Jean Charest ainsi que sa ministre de l’Éducation Mme Michelle Courchesne s’y connaissent bien en désinformation. M. Charest a prétendu que le cours ÉCR reçoit l’appui d’une large majorité de citoyens au Québec. Que dire de Mme Courchesne qui juge que ce cours est bon alors qu’elle n'a pas prouvé en savoir grand-chose dans ses déclarations précédentes ?
  1. 72 % des parents québécois en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse (octobre 2008)
  2. Louis O'Neill sur le 72 % des parents québécois en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse
  3. 57 % de la population serait d’accord pour que les parents « aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse » (décembre 2007)

Capsule 21 — Le Comité sur les affaires religieuses



En 2000, on assiste à la déconfessionnalisation des structures scolaires québécoises (dans le public). Arguant de cette déconfessionnalisation, il n’y aurait donc plus de cours de religion dans les écoles au Québec. Pourtant, la même année, le gouvernement crée le Comité sur les affaires religieuses, un groupe de travail qui publie des textes sur la religion dans les écoles. Étrangement, en 2008, on nous ramène un cours de religion (ÉCR). Plutôt drôle, non ?

La semaine dernière, le 15 avril, le Comité sur les affaires religieuses, présidé par Jacques Racine, l'un des pères du cours ÉCR, avait demandé à la Table de concertation protestante de rencontrer quelques parents protestants pour discuter de l'« implantation » du programme d'ÉCR.

Guère plus de 20 personnes se sont déplacées. La réunion ne s'est pas déroulée comme les fonctionnaires s'y attendaient. Des parents mécontents ont clairement exprimés leur désaccord au sujet du cours ÉCR de telle sorte que même ceux qui, au départ, appuyaient le cours ÉCR n'étaient plus aussi certains à la fin de la soirée. M. Racine, vexé de la tournure des évènements, a annulé la période de questions prévue.

Commission permanente de l'éducation du 19 mars 2008

Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles.

Capsule 22 — Mme Marois et Mme Malavoy, même parti, même délire



Dans les années 90, les députés et les ministres du P.Q. ont travaillé très fort à la déconfessionnalisation du système scolaire québécois. Or, comme il leur manquait de bons arguments, ils ont cru bon en inventer de toutes pièces. Les plus savoureux sont ceux de Mme Marois et de Mme Malavoy qui, ensemble, battent tous les records de déclarations tordues et mensongères. Pauvres Québécois ! car elles veulent en plus prendre le pouvoir au Québec.

Rappelons que Mme Pauline Marois avait solennellement déclaré le 26 mars 1997 à l'Assemblée nationale :
« L'école publique se doit donc de respecter le libre choix ou le libre refus de la religion, cela fait partie des libertés démocratiques. »

« Le libre choix entre l'enseignement moral et l'enseignement religieux catholique et protestant continuera d'être offert, en conformité avec la Charte québécoise des droits et libertés. »

« Cette école devra être capable d'offrir le libre choix aux parents qui la fréquenteront... c'est-à-dire aux parents des enfants qui la fréquenteront, soit la possibilité d'une formation religieuse catholique, protestante ou une formation morale. »

« Je répète, M. le Président, que l'école publique doit respecter le libre choix comme le libre refus de la religion qu'expriment les parents. »

mardi 21 avril 2009

La CLÉ s'attend à une forte mobilisation à Drummondville le 25 avril

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) organise une marche familiale le 25 avril à Drumondville pour réclamer la liberté de choix en matières d'éducation morale et religieuse.

Interrogée dans la Voix de l'Est de ce jour, Marie-Josée Croteau, présidente de la CLÉ, s'attend à ce que la manifestation à Drummondville rassemble autant de gens que celle tenue à Montréal, l'automne dernier. « À Montréal, il y a eu 2 000 personnes, rappelle-t-elle. La manifestation à Drummondville est cruciale pour montrer au gouvernement que les parents veulent le choix entre l'enseignement religieux et l'enseignement moral. C'est la dernière chance avant le procès qui aura lieu à la mi-mai. »

Un couple drummondvillois réclame que ses enfants n'aient pas à assister au cours d'ÉCR. Si le juge consent à cette demande, il est fort probable que la décision aura un impact pour l'ensemble des parents du Québec qui souhaitent le même respect de cette liberté fondamentale. Rappelons que des parents de Granby ont également intenté un procès allant dans le même sens quand ils ont voulu s'opposer aux sanctions scolaires que leurs enfants subissaient parce qu'ils ne suivaient pas le cours gouvernemental obligatoire d'ECR.

Une troisième procès est prévu en juin à Montréal dans l'affaire qui oppose le collège Loyola au Monopole de l'Éducation qui lui refuse le droit d'adapter le cours d'ECR à sa mission d'établissement catholique.

La cause des parents drummondvillois sera entendue les 11, 12, 13 mai (avec une possibilité d'extension d'un jour) au palais de justice de Drummondvile.

Pour plus d'information sur la marche familiale, voir le site de la CLÉ : www.coalition-cle.org.

lundi 20 avril 2009

Berlin, les partisans contre la liberté de choix contrattaquent

Berlin — À une semaine du référendum d'initiative populaire propulsé par la coalition « Pro Reli » à Berlin, le conflit sur l'enseignement de la religion dans la capitale allemande s'envenime.

La politicienne de gauche Petra Pau a lancé une « croisade » contre les partisans de la liberté de choix. Mme Pau est une ancienne dirigeante du mouvement des pionniers de l'Allemagne de l'Est soviétique. Elle a été députée du PDS, directement issu du Parti socialiste unifié d'Allemagne, parti unique de la RDA. Elle est actuellement députée du parti Die Linke depuis que le PDS a fusionné avec la fraction de gauche du parti socialiste menée par Oskar Lafontaine. Die Linke regroupe 53 députés sur 614 au bundestag (parlement fédéral allemand). Il est crédité d'un peu plus de 10 % des voix dans les sondages.

liberté de choix à Berlin

De son côté, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Robert Zollitsch, a exprimé le souci que le sénat berlinois prescrive, en fonction de la majorité politique, ce qui est éthique.

Petra Pau, qui est également vice-présidente du Bundestag, a reproché à l'Eglise « d'attaquer au lieu d'expliquer ». Pour elle, l'initiative Pro Reli, qui vise à introduire dans les écoles de Berlin une option obligatoire de l'enseignement de la religion, « attaque et envenime le climat ». Selon elle, le référendum du 26 avril, ne doit pas être considéré comme « nouvelle édition des Croisades ».

Mgr Zollitsch a clairement critiqué le modèle berlinois de l'enseignement de l'éthique sur les ondes de Deutschlandradio Kultur. Le concept actuel ne laisserait aucune véritable liberté de choix aux élèves.

Quelques de jours avant le référendum, la communauté juive a réitéré son appui à l'introduction d'un choix entre le cours d'éthique laïque et le cours de religion comme matières obligatoires. La religion n'est pas une activité optionnelle, cette matière doit avoir sa place dans le programme scolaire obligatoire a déclaré la (femme) rabbin Gesa Ederberger.

Le grand journal Die Welt appuie également la liberté de choix : « L'imposition du programme d'éthique n'est pas sans conséquence. Il s'agit d'une obligation de mixité imposée aux élèves par l'État qui définit désormais unilatéralement ce qui est moral. Un cas évident de discrimination. » (cité dans http://www.islam.de/11892.php)

Le 26 avril, dans la capitale allemande quelque 2,4 millions de citoyens sont appelés à se prononcer sur la question de savoir si l'enseignement de la religion comme branche facultative doit devenir une alternative à l'enseignement obligatoire de l'éthique.

Avant cette échéance, le SPD et les partis de gauche au pouvoir à Berlin sont présents dans le paysage urbain avec plus de 28 000 affiches de différentes grandeurs, et les défenseurs de Pro Reli avec 500 grandes affiches.

Pro Reli s'insurge d'ailleurs contre l'utilisation massive de fonds publics par les partis de gauche, majoritaires au Sénat berlinois, pour contrer le mouvement en faveur du choix entre l'éthique laïque et la religion. Message anti-choix, parfois mensonger, massivement subventionné par les contribuables. Il s'agit d'un scandale selon Christophe Lehmann, président de Pro Reli (voir la vidéo ci-dessous en allemand).



Selon la presse, 114 800 électeurs ont jusqu'ici demandé les documents pour le vote par correspondance. Pour que les deux branches d'enseignement acquièrent le même statut, il faudrait l'accord d'environ 610 000 Berlinois ayant le droit de vote.

Pétition contre le cours ECR

Une pétition en ligne circule déjà depuis quelque temps, elle s'oppose à l'imposition forcée du cours Éthique et culture religieuse dans toutes les écoles québécoises. Si vous ne l'avez pas encore signé, faites-le maintenant. Et surtout, encouragez vos amis à la signer.


La voici : http://www.petitions-saguenay-cle.org/php/index.php

dimanche 19 avril 2009

Chevaliers de Colomb soutiennent le choix de l'éducation morale et religieuse

Voici la résolution approuvée à l'unanimité par les Chevaliers de Colomb lors de leur 110e congrès provincial qui se tenait à Laval cette fin de semaine du 17 au 19 avril 2009.

Les Chevaliers de Colomb du Québec comptent 569 conseils regroupant plus de 104 000 membres en règle.






Le décrochage scolaire augmente, Radio-Canada s'intéresse aux micro-écoles juives « illégales »

En 2000, 26 % des jeunes du secondaire du réseau public quittaient l'école sans diplôme. L'an dernier, c'était le cas pour près de 29 % d'entre eux.

Chez les garçons, le constat d'échec est encore plus inquiétant : un sur trois, précisément plus de 35 %, s'absente de l'école et décroche. Une des réponses de la CSQ : la fin du financement des écoles privées qui privent, selon le syndicat, les écoles publiques des meilleurs élèves.

L'obsession des médias devant ces écoles libres

Alors que le décrochage empire que fait Radio-Canada ? Elle ressort son marronnier scolaire favori : « ils restent encore des poches de résistance au Monopole, des écoles à régulariser, encore un effort prosélyte ! »

Ce dimanche, il s'agissait de deux écoles juives orthodoxes des Satmars (139 élèves dans deux bâtiments distincts !) qui ne suivraient pas le programme du monopole de l'Éducation du Québec ou, pour parler la langue de bois du 39e rapport de la Commission consultative de l'enseignement privé, ces écoles ne tendent pas « vers un arrimage avec le cadre scolaire québécois. »

Visiblement une priorité. Deux mille élèves qui boycottent le cours d'éthique et de culture religieuse dans le public ne valent pas ce type de reportage au grand journal dominical de la société d'État. Ne parlons pas du collège privée Loyola qui boycotte publiquement ce cours et qui n'a jamais été cité par la SRC, pourtant il a plus de 4 fois plus d'élèves qui boycottent ce cours que de jeunes juifs satmars.



La plupart des élèves de la communauté satmar ne poursuivent pas leur formation au secondaire au Québec; pour ce faire, ils iraient à New York ou en Israël.

« Il ne faut pas perdre ces enfants »

Mais qu'est-ce qui justifie le soudain intérêt des médias (et du gouvernement) de rendre toutes les écoles conformes aux exigences du Monopole de l'Éducation ?

N'est-ce pas contradictoire avec le véritable pluralisme que ces grands défenseurs du cours ECR nous disent être la valeur de tolérance démocratique par excellence ? Pourquoi subitement, alors que ces écoles existent depuis le milieu des années 50, vouloir les rendre plus semblables aux autres écoles québécoises ? Qu'est-ce qui a changé ? (À part une hausse du décrochage dans les écoles publiques.) La prétention du Monopole à contrôler tous les enfants et leur formation et de faire en sorte que les parents ne soient plus les premiers éducateurs ?

Ce n'est pas impossible. Rappelons-nous ce que déclarait l’ancien ministre de l'Éducation Fournier en novembre 2006 à l’Assemblée nationale de Québec, lors du même débat sur les écoles que Québec avait déclarées illégales. Il avait alors dit que la raison pour laquelle il ne fallait « pas perdre » les enfants de ces écoles — comme si ces enfants appartenaient à l’État — était qu’il fallait s’assurer que ces enfants partagent les valeurs de la société québécoise : « il est important pour [ces enfants] de faire partie de la société, de connaître l'ensemble des valeurs de cette société-là et de les partager avec tout le monde. » Pardon ? De partager les valeurs québécoises qu'ils ne connaîtraient pas sans aller aux écoles publiques et subir leur interprétation du programme officiel ?

Cette même volonté d’imposer à tous les enfants sans la moindre exception les « valeurs » décidées par le Ministère de l’Éducation, ses experts cooptés habituels dont on connaît les sensibilités « modernes » a d’ailleurs poussé Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles. Il faut, selon eux, interdire ces écoles confessionnelles qui ont le vent en poupe, car elles permettent, dans une certaine mesure grâce à des cours complémentaires et un personnel sélectionné par leurs soins, de transmettre des valeurs autres que celles décidées par le Monopole et prônées dans ses programmes obligatoires d’Éthique et de culture religieuse ou d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté.

vendredi 17 avril 2009

Le « mariage » homosexuel traité en culture religieuse au primaire

Vu dans le guide d'enseignement des manuels CEC pour la 4e primaire, fascicule 1, module 1, page 10, cet étrange titre au-dessus d'un cartouche consacré au « mariage » civil homosexuel : À propos de culture religieuse. Depuis quand ce « mariage » homosexuel a-t-il une dimension religieuse ?



On remarquera, une fois de plus, dans la description du mariage civil (hétérosexuel) qui s'étale sur deux pages, le thème récurrent de la nature comme substitution au cadre religieux et aux rites des religions traditionnelles.

Suggestion aux enfants d'un nouveau sens du sacré ? De nouveaux rites ? La page suivante parle de fleurs blanches remises aux invités, de serments d'amour brûlés dans une urne, de couronnes de fleurs dont sont ceints les jeunes mariés, d'invités qui dansent autour des « nouveaux mariés » en chantant « comme au temps des druides ».